
Alors qu'il lui répondait, ils dépassèrent enfin les dernières maisons qui composaient le Ghetto, et Adamance s'arrêta. Devant eux s'étalaient une immense plaine à l'herbe grasse, que le vent faisait ployer. Il n'y avait que ça à perte de vue : de l'herbe, et quelques fois un arbres et des petits bosquets. Cela semblait tellement grand ! Pendant un instant, Adamance, restée silencieuse, se demanda si elle serait capable d’effectuer ce grand voyage. Elle contempla un moment la pleine puis souris et donna un coup sec dans les rennes de son Lissam, qui parti à toute vitesse. Ce tableau d'une jeune fille chevauchant un reptile, les cheveux au vent, riant aux éclats, dans une plaine pouvait paraître un peu cliché et ridicule à première vue, mais Adamance savourait véritablement ce moment. Liberté totale. Elle tourna quelques minutes dans la plaine, faisant de grandes boucles, criant et riant puis finalement retourna vers Ch'ip, qui la regardait avec de grands yeux.
Essoufflée d'avoir trop crié et souriante, et lui dit : "Bon, eh bien je pense qu'on peut y aller." Elle caressa la tête du Lissam, tout content lui-aussi de cette folle chevauché et ils repartirent, à une vitesse raisonnable pour permettre au Picaris de suivre. Un vent frais les accompagnait, alors qu'ils s'éloignaient de la Basse-Ville et partaient en direction de Banba. Adamance espérait vraiment qu'elle y trouverait un chimiste qui accepterait de lui donner quelques astuces, voire quelques cours.
"Dis-moi, Ch'ip", commença-t-elle, "tu sais comment tu vas l'appeler ton Phorus ?" Il fallait qu'elle trouve un nom à son Lissam, et malheureusement elle n'avait pas beaucoup d'idées. "De toutes façons, on a tout le voyage pour réfléchir."