Un peu de poussière...

[Benedikt]

Benedikt déboule dans la boutique un peu essoufflé, il a couru tout le chemin.

« Vrass ? »

Il hésite à parler fort, se disant soudain que le tatoueur est peut-être déjà en train de dormir. Ce n'était pas forcément une bonne idée de revenir, finalement. Le botaniste commence d'ailleurs à se demander ce qui lui a pris ; après tout, ça ne concerne pas Vrass, pourquoi aller lui raconter ça ?
Un grognement sort de l'ombre. Se doutant qu'il vient d'Iza, Benedikt chuchote à son intention.

« N'ai pas peur, c'est moi, Benedikt... Tu te rappelle, n'est-ce pas ? »

Il se baisse à sa hauteur pour ne pas l'effrayer plus, mais la morphe chienne apparaît dans la faible lueur venant des panneaux lumineux dehors et montre les crocs. Le botaniste recule de quelques pas, pendant que Iza, elle, se met à aboyer une ou deux fois.

« Vrass ? Vrass ! »

Il commence à s’inquiéter de l’attitude de plus en plus menaçante de la morphe, et ressort de la boutique à reculons. « Ce n'est pas plus mal, je ne vois pas ce que je faisais ici, en fait... » Benedikt s'assoit sur le rebord du trottoir avec un soupir et ferme les yeux un instant, puis se relève. Il commence à faire nuit et on aperçoit déjà quelques étoiles. « Je devrais rentrer chez moi, maintenant, c'est ce que j'ai de mieux à faire... »

[Vrass Rannveig]

Affalé dans mon lit comme à chaque fois, à poils - toujours plus confortable - sur le dos, la bave aux lèvres, je n'avais pas entendu dans un premier temps qu'on entrait dans ma boutique, jusqu'à ce qu'Iza se mette à aboyer! Bordel, cette chienne est un don du ciel! Je sais qu'elle n'est pas le genre à aboyer juste parce qu'un autre chien traverse la rue, si elle est comme ça, c'est qu'il y a quelqu'un!

Je me lève rapidement, grognant - mode winghox activé - enfilant un pantalon et cherchant dans tout mon bordel mon épée! Le con qui essaie de me cambrioler va en prendre pour son grade! Dans les ghettos, les gens ont des barres de fer, des battes de base-ball, non, moi j'ai une épée qui vient direct de Windrakk alors je déconne pas!

Je descends rapidement, Iza a beau être impressionnante, si ce con s'attaque à elle, hors de question qu'il la frappe! Mais lorsque j'arrive en bas, j'allume rapidement les lampes et je ne vois rien à part la chienne qui s'excite sur la porte fermée... elle l'a fait fuir? Je m'approche doucement et pose ma main sur sa tête

«Chut Iza... je suis là... merci de m'avoir réveillé...» - je la pousse pour ouvrir la porte, l'épée toujours dans mon autre main au cas où ce ptit con soit encore dans les parages, et je vois quelqu'un debout de dos devant ma porte... les boucles brunes me sont familières, surtout que je les ai vues il n'y a pas encore si longtemps

«Benedikt?» - il semblait sur le point de partir, mais au moment où il se tourne vers moi je peux sentir que quelque chose ne va pas... sérieusement, il n'aurait pas débarqué au beau milieu de la nuit pour un simple câlin! - «Ça va pas? Entre...»

Je poussais la porte avant de me tourner vers Iza qui grondait encore, évidemment, il sentait les plantes alors forcément, elle n'arrivait pas à l'aimer

«Du calme Iza. C'est un très bon ami à moi, d'accord? Il ne te fera pas de mal, je te le promets.» - méfiante, mais sans demeurer agressive, elle retourne sur son petit tapis matelassé derrière le comptoir où elle se cache en général, pour ma part je laisse le gosse entrer et le guide vers la cuisine, il va avoir besoin d'un truc fort non?

«Qu'est-ce que tu fous là? Tu veux boire un truc? T'es tout pâle...» - il me reste encore les alcools de la plage en plus...

[Benedikt]

Bien sûr, il ne pouvait pas reprocher à Iza d'être agressive envers lui, après tout, en plus de sentir une odeur qu'elle n'aimait pas, il rentrait chez Vrass sans prévenir à des heures peu respectables. Plutôt pas le genre de chose à faire quand on veut mettre de son côté un chien de garde, pense Benedikt.
Il suit le tatoueur jusqu'à la cuisine et reste debout, en plein milieu, un air un peu gêné.

« Je suis désolé, je t'ai réveillé ? Je suis vraiment désolé... »

Vrass a encore son épée dans la main, les cheveux un peu emmêlés et l'air de celui qui s'est réveillé en sursaut. Le botaniste lui demande de l'eau lorsqu'il lui propose un verre, l'alcool risque de ne pas être une très bonne idée vu sa fatigue.

« J'aurais pas du venir ici, mais... Je crois que ça m'a un peu... embêté, de savoir que si j'étais rentré là-dedans trente secondes plus tôt, je serais mort à l'heure qu'il est. Et puis voir quelqu'un à moitié enflammé, aussi, c'est un peu étrange. »
Benedikt s'aperçoit qu'il n'a rien expliqué au tatoueur et que celui-ci ne peut tout simplement pas comprendre ce qu'il est en train de dire.
« Il y a plusieurs serres aux jardins de Bellevue qui ont explosées. Je suis pas passé par l'herboristerie, j'avais peur de me tromper de chemin et puis je m'étais dit que c'était pas très sympa de déranger Belladona à cette heure-ci, du coup, j'y suis directement allé, et... En arrivant, j'étais à, je sais pas, à 10 mètre de l'entrée de la serre B et tout a explosé. Il y a eu des incendies dans celles qui étaient juste à côté, mais au moins, ça n'a pas brûlé tout les jardins. Heureusement, c'était aujourd'hui que ça s'est produit, il y avait personne à part le professeur qui a faisait ses expériences. Apparemment, il s'est aperçu au bon moment que ça allait mal se finir, avec ses mélanges. Mais quand même, il s'en est plutôt bien sortis. Enfin, d'après les gens qui étaient là, les pom... piers. »

Il se tait soudain et se mord la lèvre. Il lui semble complètement idiot d'aller raconter ses malheurs à qui que ce soit, surtout à Vrass qu'il ne connaît que depuis deux jours. Mais maintenant qu'il est dans sa cuisine, il ne peut pas vraiment repartir comme si de rien n'était.

« En tout cas, j'ai été renvoyé pendant toute la durée des travaux. Question budgétaire. Enfin, c'était un peu le bordel, donc, ils vont peut-être changer d'avis, je sais pas. »

[Vrass Rannveig]

De l'eau donc... il semblait visiblement en état de choc et s'excusait de m'avoir réveillé, c'est clair que je devais pas avoir l'air frais, la nuit a été courte, encore plus pour lui. Je posais mon épée de côté, marmonnant un «pas grave» avant de lui servir son verre. Je voyais qu'il tremblait un peu et je l'obligeais presque à s'assoir.

Passant la paume de ma main sur mon visage, je réfléchissais tout en écoutant ce qu'il disait, mais je pigeais quedalle et je finissais par lever la main, l'air grognon de celui qui veut pas qu'on le fasse chier

«Oh! Doucement! Je comprends rien... tu peux reprendre au début?» - les sourcils froncés, j'attends quelques secondes qu'il s'explique... le labo a explosé? Il y a un truc qui me chiffonnait... je pensais qu'il bossait dans un truc de jardin, quels genres d'expériences ils trafiquaient là bas pour que ça en vienne à exploser? Je me tournais vers la porte, supposant qu'Iza devant entendre tout ce qu'il se disait et je faisais signe à Benedikt de se taire

«Ne prononce jamais le mot "expérience" ici... du moins pas quand Iza est dans les parages.» - bon, c'est pas gagné pour qu'elle l'apprécie le gosse! Si elle pense qu'il est du genre à faire des expériences, elle va le fuir comme la peste! Je serais pas étonné qu'elle soit en train de trembler comme une feuille - «Bouge pas, je vais voir comment elle va...»

Ça n'a pas loupé. Je la trouve sous le comptoir, recroquevillée, les oreilles couchées et elle me gronde même à moi! Forcément, je lui ai dis que c'était un ami, je restais donc à distance
- «Je t'assure, il n'a rien à voir avec eux... il travaille sur des plantes, rien que des plantes! Il n'a pas fait de mal à toi ou tes amis. Je te le jure!» - bordel, si jamais le gosse a travaillé dans l'un des labos où elle a été séquestrée, même si je l'aime bien maintenant, je le tue de mes propres mains. Je vois bien qu'elle n'est pas rassurée quand même et préfère la laisser tranquille. Je vais devoir lui acheter un bon gros steak demain pour la calmer. Je reviens dans la cuisine, me massant la nuque

«J'espère pour toi que ce qu'ils faisaient là bas n'a rien à voir avec les morphes. Iza a subit... disons qu'elle a beaucoup souffert dans ce genre d'endroit et je lui ai promis de leur faire payer. Si t'en fais partie, désolé mais je te conseille de partir tout de suite. Je te laisse une chance de te casser et t'as plutôt intérêt à jamais recroiser ma route.» - je préfère le prévenir tout de suite. Je vais me placer près du plan de travail pour lui laisser la voie libre de partir.

«Si ça n'a rien à voir, tu peux rester autant que tu veux. Par contre, faudra qu'on partage le lit, à cette heure ci, j'ai pas de quoi aller chercher un lit de camp.»

Je suppose que s'il a été viré, même temporairement, il n'aura pas les moyens de continuer à louer sa chambre. Bordel, je deviens un refuge pour sdf ou quoi?

[Benedikt]

Benedikt pose le verre d'eau encore à moitié plein et ouvre la bouche mais ne dis rien, il voit bien l'agacement grandissant du tatoueur et regrette d'autant plus de s'être précipité ici.
La morphe chienne grogne même sur Vrass, et il se sent plutôt mal de l'avoir effrayé. Le tatoueur se relève, le visage fermé, et Benedikt comprends que ces explications ont été mal prises après sa remarque.
Il s'approche doucement du comptoir où Iza commence à se mettre sur ses garde.

« Iza, je m'excuse, je n'aurais jamais dû dire ça ici, je travaille dans un endroit où ils font des... où ils essaient de trouver des nouveaux remèdes, pour soigner les gens, et où ils essayent d'en savoir plus sur la faune et la flore. Jamais ils ne feraient de mal à des animaux, encore moins à des morphes. On travaillent sur des plantes. On les étudient pour savoir si elles pourraient nous soigner ou nous aider à quoique ce soit. C'est pour ça qu'il y a des produits chimique là-bas, parce qu'ils en ont besoin. Et c'est aussi parfois des produits qui peuvent exploser quand on les utilisent mal. »

Benedikt repense soudain à l'épisode avec le trafiquant, où justement ils s'étaient retrouvés dans une serre où on étudiait les insectes. Pas d'expériences sur les animaux, mmh ? Presque un mensonge, finalement. Mais il appréciait pas spécialement celles-ci, et puis, ils ne travailleraient pas sur des insectes vivants. En vérité, leur durée de vie étaient tellement courte que le botaniste savaient qu'ils en élevaient sur place parce qu'ils n'avaient qu'à atteindre quelques jours pour pouvoir en récupérer. Les chercheurs des jardins ne s'occupaient pas d'animaux plus gros que ça, d'ailleurs. Il relève la tête vers Vrass.

« J'ai pas besoin d'un endroit où dormir, la propriétaire de mon appartement ne va pas me foutre dehors avant la fin du mois, quand je pourrais pas payer mon loyer. »
Le botaniste jette un dernier coup d’œil à la morphe.
« Je crois que je devrais y aller. »
Il dit ça presque comme une question, en réalité, ça l'embête de partir en ayant fait une si mauvaise impression à Iza, et aussi apparemment à Vrass.

[Vrass Rannveig]

L'avantage qu'Iza soit une morphe, c'est que quand on lui parle, elle comprend. Elle était encore un peu inquiète, c'était évident. Elle avait peur que ceux dont elle a dérobé des documents la retrouvent et la renvoient là bas, mais en écoutant les explications de Benedikt, elle avait compris qu'il n'était pas méchant. S'il avait voulu lui faire du mal, il l'aurait fait depuis longtemps au lieu de perdre du temps à tout bien lui expliquer. Ses oreilles s'était redressées et elle avait commencé à remuer la queue, signe qu'elle lui pardonnait et je ne pouvais m'empêcher de sourire

«C'est bon... elle te croit.» - je venais mettre un genou à terre et elle se levait pour venir nous trouver. Benedikt semblait vouloir partir, estimant que ce n'était pas une bonne idée qu'il soit venu là. Je me tournais vers lui pour lui signifier d'approcher

«Si tu veux t'en faire une copine, tu dois passer par l'épreuve des gratouilles! Viens, elle aime bien qu'on la gratte ici, derrière les oreilles...» - je souriais en me levant pour permettre à Benedikt d'apprivoiser la bête, je croisais les bras tout en le regardant, j'étais presque réveillé maintenant même si j'irais bien me recoucher...

«Non, tu devrais rester là pour la nuit, ou alors je te ramène près de chez toi avec ma perle... je sais même pas comment tu as pu traverser les ghettos sans te faire dépouiller! La nuit, t'as des coins qui sont de vrais coupe-gorge!»

Je lui laissais donc le choix, soit je le ramenais, soit il dormait là, mais pas question de le laisser sortir tout seul.

«Tu peux venir quand tu veux. Tu n'es pas un client, t'es un pote» - un peu plus en fait mais passons - «tu es le bienvenu quand tu veux. Désolé d'avoir été agressif, mais avec Iza, j'ai pas le choix. Je me suis fait la promesse de la protéger.»

La pauvre gosse quoi! J'ose même pas imaginer tout ce qu'elle a pu subir. Pour ça que je ne lui impose rien. Elle peut aller et venir quand elle veut, j'essaie de lui donner à manger de façon à ce qu'elle soit bien alimentée et qu'elle garde la ligne! Pas trop de graisses non plus, Belladona m'a dit que ce n'était pas bon pour son cœur, surtout si on ne savait pas ce qu'on avait pu lui injecter avant.

«T'es un brave gosse.» - Iza venait lui lécher la main en signe de paix. Peut être avait-il encore un peu le goût de ce qu'il avait mangé avant, qui sait? De la pizza? Surement... mine de rien, elle est gourmande.

J'attendais de voir ce qu'il préférait. Qu'il reste ou que je le raccompagne, au final, ça ne changeait pas grand chose, à part l'endroit. Mais il ne semblait pas bien tout de même

«T'as pas trop l'air du gars qui veut dormir tout seul ce soir...» - d'un autre côté, après ce qu'il vient de vivre, ça doit être logique. Perso, c'est pas une explosion qui me ferait flipper, j'ai vu pire, mais lui... ben oui c'est un gosse quand même, même s'il est plus âgé qu'il n'y parait.

[Benedikt]

« J'ai couru, donc je pense que personne n'a eu vraiment le temps de se dire qu'il agresserait bien quelqu'un ce soir. » réponds Benedikt avec un petit sourire. « Mais c'est vrai que j'avais pas trop envie de faire le chemin du retour tout seul... »

Il laisse Iza lui lécher la main puis lui fait quelques grattouilles derrière les oreilles, qui ont l'air d'avoir du succès, et hoche la tête alors que Vrass continue. Un sourire en coin apparaît sur le visage du botaniste.
« C'est la première fois que j'entends quelqu'un m'appeler "son pote", tiens ! » pense-t-il, presque amusé, aussi plutôt heureux de l'entendre dire qu'il est le bienvenue chez lui.

« Ouais... J'avoue que je resterais bien ici. Je sais que je devrais pas me mettre dans cet état-là juste pour ça, j'avais jamais vu un bâtiment entier exploser, et puis juste après, j'ai perdu mon boulot jusqu'à nouvel ordre, alors, je sais pas... »
Dormir seul ne le gênerait pas tant que ça, mais Benedikt ne dirait pas non à un peu de réconfort, puisqu'on lui donne le choix. Il se redresse, abandonnant ses caresses à Iza qui semble d'ailleurs en être un peu déçue.
« Je suis impressionnable, apparemment ! » rajoute-t-il, un peu moqueur.
Le botaniste se souvient de Vrass l'appelant "gamin".
« Il a sans doute raison, finalement, tiens. » pense-t-il. « Quand on voit ce que je viens de faire ! Et dire que quand j'étais enfant, je n'allais jamais me plaindre à personne quand il m'arrivait quelque chose... Je m'arrange pas en vieillissant ! »

[Vrass Rannveig]

Je souriais doucement en voyant qu'il avait su convaincre Iza de sa bonne foi. Elle n'était pas stupide, elle ne pourrait pas non plus lui faire une confiance aveugle en une journée, mais au moins elle le reconnaîtrait et se laisserait approcher. Je voyais bien qu'il avait été choqué par tout ça, et je n'avais pas envie qu'il reparte comme ça, surtout dans les ghettos.

Je le laissais donc quelques secondes seul avec la morphe

«Je reviens, je vais faire le lit...» - non parce que je me suis endormi avec le lit en vrac, sans drap sans rien moi! Au moins maintenant il doit être sec. Je grimpais d'un pas lourd sous la fatigue, puis j'attrapais un drap pour l'étendre rapidement sur le matelas et un deuxième par dessus pour se couvrir, giclant les coussins au pif avant de redescendre, me frottant encore les yeux de la paume de mes mains

«C'est bon...»

J'allais juste qu'à la porte pour la fermer, puis je posais ma main dans son dos avec douceur pour le faire monter avant d'aller vers les interrupteurs

«Bonne nuit Iza...» - j'éteignais, on ne voyait plus que la lumière de ma chambre à l'étage. Je grimpais puis me souvint que je dormais nu, mais la flemme d'enlever mon pantalon, j'allais me coucher comme ça. Je m'allongeais sur le dos, puis j'écartais un bras en faisant signe à Benedikt de venir

«C'est quand tu veux, à moins que tu veuilles te débarbouiller avant?» - j'avais désigné la salle de bain du pouce, s'il veut se laver par contre, je dis pas que je dormirai pas quand il reviendra!

[Benedikt]

Benedikt étouffe un baillement et ébouriffe ses cheveux, qui laissent échapper des volutes de poussière rouge brique et quelques tout petits morceaux de verre - derniers restes des débris de l'explosion qui lui était retombés dessus -. Il était bien réveillé il y a encore quelques minutes, mais avec le silence qui s'est installé et en voyant Vrass étalé sur le lit, la fatigue commence à refaire surface.

« J'arrive... »

Il finit quand même dans un sursaut d'énergie par aller dans la petite salle bains mettre un peu d'eau fraîche sur son visage et se laver les mains. Puis le botaniste retourne dans la chambre en traînant les pieds, se déshabille complètement et s'effondre sur le lit pour se blottir contre Vrass, le ventre de celui-ci en guise d'oreiller.

Benedikt se réveille en entendant le bruit des pattes d'Iza, en bas. Sans doute va-t-elle se promener. Elle ne fait pas tant de bruit que ça, pourtant. À mi-chemin entre le sommeil et l'éveil, il reste quelques temps les yeux encore fermés, bercé par la respiration du winghox et des bruits étouffés de l'extérieur.

[Vrass Rannveig]

Il faut croire que selon la fatigue, je ronfle plus ou moins... en tout cas, le môme était rapidement allé se laver les mains et le visage avant de venir me rejoindre, je regrettais presque d'avoir gardé mon pantalon finalement puisqu'il ne s'était pas gêné pour se déshabiller. Depuis quand je deviens pudique? Je crois surtout que j'ai eu la flemme. Enfin bon, je le sens rapidement contre moi, je détourne la tête pour m'endormir, ma main va se perdre quelque part vers son épaule je crois, je sais pas trop... trop fatigué pour m'en souvenir.

Le lendemain matin, je suis réveillé par les bruits de la route, des mobylettes qui pétaradent à côté, Iza qui sursaute et va se planquer ou au contraire s'en va les courser, des gars totalement soûls qui rentrent chez eux après avoir fait la fête toute la nuit, allez savoir. Enfin j'ouvrais doucement les yeux et je voyais que le gosse dormait toujours. Je commençais à me poser des questions à son sujet... j'ai pour principe de ne jamais coucher deux fois avec la même personne - enfin deux fois de suite dans la foulée si, mais pas à plusieurs heures d'intervalles! - et lui, je me l'étais trimballé toute la journée d'hier et il avait fini par dormir à la maison. Ça ne me ressemble pas trop. Ma main remonte doucement pour caresser ses cheveux, il a un côté attachant, je peux pas le nier et je fronce un peu les sourcils sur le coup, pas une bonne idée de devenir sentimental. Je devrais peut être me tatouer le cœur moi aussi, ça évitera les débordements. Je vais y réfléchir.

Enfin, il finit par ouvrir les yeux, surement alerté par le bruit assez imposant de mon estomac réclamant la pitance du matin! J'affichais un sourire encore un peu endormi

«P'tit dej?» - ah oui c'est vrai qu'il mange rien le matin... bah de toute façon le matin, je mange toujours dehors! Les œufs brouillés au bacon, c'est chiant à faire et je préfère manger dehors... déjà, à voir ce qu'il veut faire aujourd'hui, on n'a pas prévu d'aller à la fête foraine de Sayah?

[Benedikt]

Benedikt ouvre les yeux en entendant des gargouillements qui ferait peur à une teigne. Forcément, avec son oreille contre le ventre de Vrass, ça résonne ! Pendant qu'il se retourne, le tatoueur lui propose le petit déjeuner.

« Bonjour. » dit-il en guise de réponse, le regard encore plein de sommeil et accompagné par un sourire absent. Il dépose un baiser sur les lèvres de Vrass et se redresse à demi pour s'étirer.
« Oui, je veux bien ! Enfin, je suppose que les fruits, c'est pas trop le genre de choses qu'on trouve dans tes placards... » rajoute-t-il.

Il finit par se lever et remettre son caleçon qui traînait parmi ses vêtements laissés par terre au pied du lit hier soir. Se remémorrant les évènements de la journée précédente, Benedikt se demanda ce qu'il devait faire. Il lui faudrait sans doute trouver un autre job, le plus vite possible, d'ailleurs. Il se mordit la lèvre sans penser à cacher son inquiètude.
« Je m'occuperais de ça après... Pas la peine de gâcher cette journée, de toutes façons, il faut que j'y réfléchisse avant. Il est hors de question que ça finisse comme il y a neuf ans. »

Le botaniste jetta un coup d'oeil à Vrass. Il s'interrogea sur ce que celui-ci voulais faire aujourd'hui. À vrai dire, il se posais la question de savoir s'il avait l'intention de passer la journée avec lui. Il y a deux jours, ils ne se connaissaient pas, et depuis ils ne s'étaient pratiquement pas quittés. Si il importait peu pour l'instant à Benedikt de se pencher sur la nature de leur relation, il commence à penser que le tatoueur avait peut-être envie de le voir déguerdir histoire d'avoir un peu d'espace vital.

« Je... Je ne sais pas ce que je vais faire aujourd'hui. Et toi ? »

[Vrass Rannveig]

Des fruits? Non, fallait pas y compter. J'ai peut être l'air d'une vache, mais faut pas non plus me prendre pour un herbivore. Les légumes, c'est pas trop mon truc.

Je m'étirais aussi avant de le voir se lever et s'habiller, je me frottais les yeux avec la paume de ma main, puis il se tournait vers moi, l'air embarrassé... est-ce qu'il aurait des remords sur le fait qu'il squatte un peu? Oui je suppose. J'entends alors du bruit en bas, j'ai un client.

«Ah? Je crois que j'ai un client. Ça te dit d'aller chercher à manger pour le ptit déj en attendant? Je te laisse des ores si tu veux.» - je me levais, finalement j'étais déjà habillé, j'enfilais juste un débardeur puis je le regardais avant de me pencher vers lui et me faire assez entreprenant

«On ira à la fête foraine de Sayah cet après-midi. Je vais bosser un peu histoire de gagner quelques ores qu'on pourra dépenser en barbe à papa!» je lui faisais un petit clin d'œil sans vraiment me rendre compte que justement, je vais totalement à l'encontre de ce que je pensais ce matin. Je le laissais descendre avec moi, ça n'a pas trop d'importance que les clients le voient, ça ne les regarde pas ma vie privée après tout. Une fois en bas, je voyais un couple, le genre mégère apprivoisée avec un pauvre gars qui devait clairement être soumis à son épouse

«Bonjour Madame, Monsieur...» - la femme haussait tout de même un sourcil en voyant Benedikt derrière moi, j'allais vers le comptoir et je prenais une bourse d'ores que je donnais au gossse
«Juste en face, à même pas 5mn c'est presque tout droit, y'a une taverne qui s'appelle "Chez Bob". Tu lui dis que tu viens de ma part et de me préparer mon petit déj' à emporter! Il saura ce que je veux... et t'as qu'à prendre ce qui te fait envie! Sa carte est sympa!»

Je le laissais partir avec un large sourire et Iza le suivait étrangement. Il fallait croire qu'au cours de la nuit, elle l'avait adopté! Elle allait en profiter pour faire un tour. Je me tournais alors vers le couple
«Je vous écoute... qu'est-ce que je peux faire pour vous?»

Forcément, c'était prévisible, la femme voulait que je tatoue la couronne d'épine à son époux pour s'assurer de sa fidélité. En temps normal, je refuse les tatouages pour les autres aussi je demande à l'homme de signer une décharge comme quoi il souhaite réellement ce tatouage et qu'il ne pourra pas se retourner contre moi par la suite, je le vois tremblant, mais signer tout de même sous le regard de son épouse. Je demande alors à la femme d'attendre sur l'une des chaises alors que j'entraine l'homme derrière pour qu'il s'installe sur un fauteuil. Je lui demande alors de me dire où il veut le tatouage, et il me montre un endroit sous l''aisselle où ça ne se verrait pas trop. J'en profite alors pour lui murmurer que chez Belladona, il existe un baume qui efface les tatouages et leurs effets, il me fait un sourire reconnaissant et je me mets au travail.

Je ne mets pas plus de dix minutes pour finir, la couronne d'épine, c'est assez petit, je prends l'encaissement en voyant la femme satisfaite et entrainer son mari vers la sortie. Le pauvre... voilà pourquoi je préfère les hommes finalement... Profitant d'être seul, je mets un peu d'ordre histoire que la boutique soit en ordre avant qu'on ne parte...

[Benedikt]

La fête foraine ! Il avait totalement oublié ça. Benedikt jette un sourire à Vrass et hoche la tête, alors qu'on entends la porte de la boutique s'ouvrir et quelques bruits de pas. Des clients, de toutes évidences.
Benedikt finit de se rhabiller en vitesse et suis le tatoueur au rez-de-chaussée. Un couple de gens d'âge mur attends en bas ; une femme a l'air renfrogné qui lui jette un regard inquisiteur et son mari au regard fuyant. Le botaniste embrasserais bien Vrass une bonne fois devant elle pour l'embêter un peu, mais bon, ce sont des clients et il n'a pas envie d'attirer des ennuis au tatoueur. Il se contente donc de récupérer la bourse avec un large sourire.

« Okay, je reviens tout de suite ! »

Benedikt s'en va et laisse le winghox s'occuper de ses clients. Glissant les ores de Vrass dans sa poche, il s'aperçoit que la morphe chienne l'a suivit dehors, trottinant derrière lui.

« Ah, salut, Iza ! Tu viens te promener avec moi ? »

Ce n'était pas plus mal, d'ailleurs. La présence de la chienne était assez rassurante, même si en plein jour, les ghettos étaient tout de même beaucoup moins dangereux, et puis il était heureux de voir qu'elle l’appréciait, maintenant.
Le botaniste arrive rapidement devant la devanture "Chez Bob" qui lui avait indiqué Vrass, et rentre accompagné d'Iza pour s'approcher du comptoir. Derrière celui-ci, un homme plutôt gras est en train de nettoyer des verres en chantonnant - assez faux, d'ailleurs -.

« Bonjour, je viens pour Vrass le tatoueur, si vous pouviez me faire un petit déjeuner avec ce qu'il prends d'habitude, et puis une pomme. Ah, et vous pouvez rajouter un morceau de viande ? »
Il se retourne vers la morphe et sourit ; « Pour me faire pardonner de t'avoir fichu la trouille hier soir. »

L'homme va préparer la commande et revient quelques minutes plus tard avec un grand sac en papier, que Benedikt attrape à deux mains après avoir payé. Il se retrouve rapidement à nouveau devant la boutique de Vrass, - il marchait assez vite pour éviter que tout refroidisse - et croise le couple qui venait se faire tatouer, la femme vociférant sur son mari à propos d'une histoire de bague de fiançailles perdue. Le botaniste rentre et va directement dans la cuisine, où il fouille un peu dans les placards pour récupérer deux assiettes, une pour y mettre les oeufs et le bacon de Vrass - il se demande quelques secondes comment le winghox peut avaler tout ça le matin, car il y a bien d'autres choses dans le sachet -, et pose la deuxième par terre afin d'y mettre le steak pour Iza.

« C'est prêt ! » lance-t-il à Vrass, avant de croquer dans sa pomme, appuyé contre la table.

[Vrass Rannveig]

J'étais en train de ranger lorsque Benedikt arriva... il n'avait pas besoin que je lui indique où aller pour gagner la cuisine et je devais paraître soucieux sur l'instant... il s'installe. Je soupirais en passant ma main dans mes cheveux, oui je deviens trop sensible. Mais je fais quoi hein? Je le fous à la porte juste parce que c'est pas mon genre? Ce serait con.

Tant pis, on verra bien ce que ça donne. S'il le faut, c'est lui qui se lassera, ou l'inverse, il sera celui qui arrivera à me calmer! Personne n'y est jamais arrivé, mais je peux au moins lui laisser la possibilité d'essayer. Je me redressais et entendais le gosse dire que c'était prêt, je venais rapidement et je voyais alors les œufs, le bacon, les toasts sur lesquels Bob avait fait gratiner une bonne dose de fromage et des petites pommes de terre!

«Y'a pas meilleur que Bob pour faire les ptit déj!» - je m'asseyais alors que le môme prenait une simple pomme... je sais vraiment pas comment il fait pour avaler que ça! Mais bon je m'en fiche, il a l'habitude - et au moins il ne me coûtera pas cher en bouffe. Je vois qu'il a acheté un steak à Iza, bonne initiative! Il a trouvé la façon de s'en faire une vraie amie. Je riais doucement en la voyant se jeter dessus comme si elle n'avait pas mangé depuis des jours. Elle profitait vraiment de chaque instant!

Je prenais une fourchette et je commençais à mettre les œufs et le bacon sur mes toasts et enfournais le tout dans ma bouche! Bon sang que c'est bon! Je prenais un verre de jus de fruits, avant de me tourner pour lancer rapidement le café, puis je terminais de manger. Levant les yeux vers le môme, j'affichais un sourire aux joues gonflées de victuailles

«Pour aller à la fête, faut pacher par une boutique de Chayah»[/color] [[i]je prenais la serviette en papier pour m'essuyer la bouche avant de finir mon verre, me penchant en arrière et une main sur le ventre lorsque je finissais. J'entendais alors le bruit d'un autre client qui entrait, je me levais rapidement avant d'aller voir et je soupirais

«Bordel Vince! Je t'ai dit une semaine! Tu sais compter pourtant! Je t'ai vu y'a trois jours à peine!»
- «Mais Vrass... c'est plus enflé...»
- «Je m'en fous! Je tatouerai le reste dans quatre jours! Pas un de moins! Je te l'ai dit, ça va te faire des croutes énormes et l'encre ne prendra pas! Reviens plus tard, je refuse de continuer aujourd'hui!»
- «Bon...»

Le bruit de la porte qui se referme et je reviens vers le môme pour m'essuyer les mains

«Un habitué. Il se fait tatouer Drakmoniss sur tout le bras, mais pour les gros tatouages colorés comme ça, je dois le faire en plusieurs fois pour ne pas abimer la peau, mais il est têtu, et surtout impatient!»

Enfin, je remettais tout dans le sac en papier et le tout à la poubelle! Puis l'assiette dans l'évier et je me tournais vers Benedikt

«Je vais prendre ma douche, si tu veux en prendre une aussi...» - petit clin d'œil amusé et je me dirigeais vers la salle de bain. Montant les escaliers à pas plutôt lourds avec la digestion, on irait ensuite jusqu'à la boutique de Sayah...

[Benedikt]

Je viens de remarquer que je changeais super souvent de temps de verbe, j'espère que c'est pas trop perturbant.

Benedikt remarqua l'air étrange du tatoueur, mais ne posa aucune question. Il n'était pas sûre que ce ne soit pas à propos d'un sujet qu'il n'avait pas vraiment envie d'aborder pour l'instant. Pourtant, à mesure que les toasts disparaissaient dans la bouche de Vrass, il semblait plus en plus de bonne humeur.
Le botaniste piqua un peu de jus de fruits dans son verre quand ils entendirent le bruit de la porte de la boutique. Le winghox ne partit que quelques secondes, comme il le lui expliqua, c'était un client impatient de voir son tatouage fini.
Le petit déjeuner fut rapidement terminé, et après ça, ils montèrent tout les deux à l'étage.

« Oui, je veux bien ! »

Benedikt se glisse dans la salle de bain en même temps que Vrass et commence à se déshabiller, puis s'arrête soudain.

« Heu, tu veux la prendre sans moi ? »
Un sourire en coin s'installe sur le visage du botaniste.
« Je dénie toute responsabilité si ça finit comme hier soir, dans le cas contraire... »

Il passe quelques secondes à observer le tatoueur. Est-ce que c'était une erreur, de rester ? Il n'était pas du genre à se poser ce genre de question, d'habitude, il était même plutôt fort pour les mettre en arrière-plan et les oublier. Mais quelque part, la présence de Vrass avait été bien plus qu'agréable, jusqu'à maintenant. Les relations qu'avait eu Benedikt avant étaient finalement assez différentes, il avait du mal à pouvoir comparer et à décider si c'était une mauvaise ou une bonne chose. Et il ne le connaissait pas depuis assez longtemps pour savoir ce qui se passait dans la tête du tatoueur, réputé pour être un coureur de jupons invétéré sans en avoir honte. Il s'en fichait tout à fait, mais restait à deviner ce qui allait se passer ensuite.

[Vrass Rannveig]

J'avais grimpé les escaliers et déjà il venait avec moi pour gagner la salle de bain. Puis d'un seul coup il se stoppa et sembla gêné en me demandant si je voulais prendre ma douche seul, en signalant alors que c'était à mes risques et périls selon la façon dont cela se terminerait. Je plongeais mon regard bicolore quelques secondes dans le sien avant de sourire, m'avancer et me plaquer contre lui. L'embrassant avec une certaine intensité, il pouvait alors simplement sentir ma réponse et la suite à donner à tout cela. Je reculais alors en ayant un léger sourire en coin

«Si j'en ai mare que tu sois avec moi, crois moi tu le sauras!»

Je me déshabillais alors et finalement je l'entrainais dans la chambre avant même d'atteindre la douche! Inutile de se laver avant de toute manière... cette fois-ci, ce fut un peu moins bestial que d'habitude, peut être étais-je un peu fatigué, ou alors c'était lui? Ou simplement une envie de changement pour casser une certaine routine ou pire... des sentiments naissants? J'en savais trop rien, mais je devais reconnaître que c'était agréable également.

Ainsi nous étions allés à la douche, au moins le lit était resté sec cette fois-ci et nous pouvions nous laver tranquillement. J'ai prévu une douche large dès le début lorsque je l'ai faite installer pour pouvoir justement être à l'aise à deux, puis je lui frottais doucement le dos avant de me tourner pour lui permettre de me laver aussi. Puis nous sortions pour nous sécher, sans un mot, j'allais dans ma chambre pour m'habiller, prenant une tenue assez confortable pour la fête foraine, à savoir au moins des baskets. Si la fête avait lieu à Ephtéria, il ferait assez chaud en cette saison aussi j'optais pour le débardeur et je me tournais vers le môme pour qu'on y aille

«On va se préparer un petit sac à dos avec au moins des boissons. Et du rechange au cas où on dorme là bas.»

Je prenais les escaliers après avoir pris un sac à dos et quelques vêtements, puis j'allais y mettre quelques canettes qui se trouvaient dans la glacière d'hier. Une fois paré, j'attendais Benedikt près de la sortie, une main sur la poignée

«La boutique de Sayah n'est pas très loin. Tu es prêt ou tu veux passer par ton appartement avant?» - ou alors je lui prête quelques vêtements...

[Benedikt]

« Hmm, j'avoue que j'aimerais bien prendre des vêtements propres et d'autres trucs. Ça ne t'embête pas ? Ça ne prendras pas longtemps. » répondit Benedikt, qui récupère son sac au pied de l'escalier et le met en bandoulière.
Il rejoint Vrass en train d'attendre devant la porte et l'embrasse furtivement.
Ils marchent plutôt vite, ce qu'il fait qu'ils ne leur faut qu'une dizaine de minutes pour atteindre l'immeuble du botaniste. En rentrant chez lui, il manque de marcher sur une lettre glissée sous sa porte. Benedikt la ramasse et se faufile dans la salle de bain changer de vêtements et en prendre de rechange.
Le botaniste observe l'enveloppe. Il n'y a pas d'adresse marqué dessus, seulement écrit "À l'intention de Benedikt Bloom", et en haut à gauche, un tampon aux lettrines élégantes qui dit "Jardins et serres botanique de Bellevue - Basse-ville". Nul doute qu'elle a été déposé là pour l'informer que son emploi était suspendu jusqu'à ce que les serres soient à nouveau en bon état. Il la glisse dans son sac avec l'intention de la lire plus tard - il se sait déjà ce qu'il y a dedans, alors rien ne presse - et ressort de la salle de bain, cherche dans quelques placards pour finir par mettre la main sur un petit pot en verre, tout au fond de l'un d'eux. Benedikt a l'habitude d'y mettre l'argent qu'il gagne et en vide un peu dans sa main pour les mettre dans sa poche. Puis se retourne vers le tatoueur en souriant.
Avoir perdu son travail n'est pas une bonne nouvelle, mais au moins, c'est ce qui va lui permettre de passer une bonne journée avec Vrass. Autant en profiter pendant qu'il en est encore temps.

« C'est bon, j'ai tout ce qu'il faut ! On peut y aller. »

[Vrass Rannveig]

Direction la Basse Ville, donc. Effectivement, ce n'était pas trop loin, aussi nous nous mettions en route afin de gagner l'appartement du gosse. Iza était restée au magasin, elle avait mangé grace à Benedikt alors il n'y avait pas de quoi s'alarmer! Je lui avais laissé quelques ores aussi si elle voulait s'acheter quelque chose. Enfin, une fois sur place, j'attendais simplement qu'il récupère ses affaires, ne me souciant pas de l'enveloppe qu'il avait ramassée un peu plus tôt et je restais simplement appuyé contre le mur, les bras croisés.

Il revint vers moi en signifiant être prêt, je l'avais vu prendre un peu d'argent ce qui n'était pas plus mal, que je ne sois pas le seul non plus à tout payer là bas! Car connaissant Sayah, si l'évènement promettait d'être grandiose, j'avais dans l'idée qu'il y aurait quelques petites choses qui demanderaient des ores! Enfin d'un autre côté, peut être pas, il lui arrivait d'être généreux aussi de temps en temps.

Vu qu'il était prêt, je faisais un simple signe de tête pour redescendre les escaliers - bordel c'est quand même plus facile de ne monter qu'un étage au lieu de quatre ou cinq! Mais au moins la descente est plus simple. Je regardais à gauche et à droite, essayant de repérer la boutique de Sayah la plus proche

«Je crois que la forge n'est pas loin! Allons y...» - je tournais donc à la première rue jusqu'à reconnaître effectivement le panneau de la boutique, je poussais la porte, sentant rapidement les odeurs de métal et de poussière d'acier avant de m'approcher du comptoir pour m'y appuyer. J'essayais de regarder autour de moi pour voir si je ne le voyais pas, mais il me semble qu'il passe plus de temps dans ses boutiques d'antiquité que dans l'armurerie

«Yo! Sayah? C'est Vrass...» - je préférais ne pas en dire davantage, je suis l'un des rares à pouvoir parler à Sayah à peu près normalement, d'un autre côté, depuis la fois où j'ai transformé ce type en femme, je crois qu'il m'a vraiment à la bonne!!

[Sayah Cordylus]

Si Sayah ne pouvait pas être à plusieurs endroits en même temps, il apparaissait malgré tout systématiquement dès que la porte d'une de ses boutiques s'ouvrait ne serait-ce que d'un millimètre. Aussi, même si la forge n'était pas l'endroit où il se trouvait le plus souvent la plupart du temps, il était bel et bien là, perché dans les hauteurs à fixer la chaine Almach qui avait déjà commencé à se redresser en sentant de nouveaux venus. Dommage, le winghox était habitué à ses tours de passe passe et s'était déjà faufilé hors de portée de toute arme tranchante et venait à l'appeler avec un langage des plus rudimentaires.

Les deux pupilles de sang scrutèrent les environs. Le winghox avait déjà une épée, aussi se demandait-il ce qu'il pouvait bien faire dans la forge! Mais silencieusement, il descendit de l'armoire où étaient rangés arcs et flèches afin de se poster derrière le comptoir et poser son regard glacial sur le tatoueur, qui comme bien souvent, n'était pas seul

«Sssssssssss'est pour quoi?» - ses paupières se plissèrent dans geste impatient, non pas qu'il avait hâte que celui-ci s'en aille, mais Vrass était le genre à ne pas perdre de temps lorsqu'il voulait quelque chose. Rapidement, le sujet vint sur le tapis où il souhaitait se rendre à la fête d'Ephtéria. Sa langue darda l'air ambiant quelques secondes avant qu'il ne leur soulève le petit panneau qui conduisait à l'arrière boutique

«Passsssez la porte et vous rejoindrez Ephteria!»

Laissant les deux jeunes gens passer tout en les reniflant de sa langue en V, il sentit que l'enfant était un orphe, un orphe insecte en plus, ce qui aurait pu aiguiser son appétit s'il avait eu un peu plus de traits dominants de cette espèce, mais il les laissa simplement passer afin de rejoindre cette foire magique et mystérieuse qu'il avait su créer.

Direction: la foire d'Euterpe