Précédemment« Woaw, ah oui, on est loin ! » s’écria le petit botaniste lorsqu’il eut aperçu à l’horizon les silhouettes du centre de Banba, là où on pouvait plus facilement parler d’une ville au sens propre. Bah, au moins, maintenant, il avait des bestioles qui allaient bien plus vite qu’eux à pieds.
Benedikt appela quelques fois Pomporo avant qu’elle n’apparaisse, sortant des herbes hautes pour se jeter sur lui et lui lécher la figure. Une fois les effusions de la maneki maitrisés, ils étaient repartis directement afin de ne pas se mettre en retard. Phaerör serait allé probablement encore plus rapidement seul, mais Pomporo avait bien galopé à travers la campagne et finalement, ils arrivèrent au niveau de la gare presque en avance.
Il ne fut pas difficile de trouver la cargaison qui les attendait. Il y avait deux grosses charrettes qui attendaient parmi l’animation étonnante qu’il pouvait y avoir un dimanche midi à Banba. Il y avait deux hommes accompagnés d’une jeune fille ; l’un d’eux était son père, comme ils l’apprirent bien vite, et les deux étaient associés et transportaient toutes sortes de tissus et étoffes destinées à la fine fleur de la bourgeoisie et noblesse ; pas étonnant qu’ils se faisaient souvent attaquer. Ce genre de choses coutait très cher si on savait vers qui aller.
Le petit botaniste était un peu anxieux de savoir que Vrass ne se tiendrait bientôt plus à côté de lui, mais après tout, il aurait toujours Pomporo, et surtout, le tatoueur n’irait pas loin non plus. Ils étaient d’ailleurs certainement plus en sécurité avec un hiéras dans le ciel plutôt qu’avec un winghox à terre. Quelque chose comme l’effet de surprise, pour commencer.
Aussi Benedikt salua respectueusement les trois personnes du convoi avec un sourire, légèrement rassuré, pendant que la jeune fille qui devait avoir à peine 16 ans était en train de s’enthousiasmer autour de Vrass. Le petit botaniste n’avait pas besoin de chercher loin pour savoir pourquoi, mais cela l’amusait plus qu’autre chose, elle était trop jeune pour être vraiment séductrice, se contentant plutôt de rougir particulièrement à chaque fois que Vrass jetait un coup d’œil dans sa direction.
« Bon, si j’ai bien compris, le gamin reste avec nous et vous, vous allez voler constamment au-dessus de nous ? » demanda le père de celle-ci, qui regarda Phaerör avec un air impressionné, même s’il tentait de le cacher.
« Ça me semble bien. Quand j’ai demandé de l’aide à Sayah, je n’en attendais pas tant ! »Benedikt faillit lui préciser qu’il n’était pas vraiment un gamin, mais abandonna bien vite, déjà habitué à ce nom, si bien qu’il monta simplement dans la dernière charrette, à côté de la jeune fille, qui se mit aussitôt à lui poser des questions à propos de Vrass, avant même que son père ne donne le départ et que la charrette se mette en marche en cahotant sur les pavés.
« Heh, pourquoi ça t’intéresse autant, tout ça, hein ? Tu pourrais lui demander toi-même, non ? » finit par déclarer le petit botaniste avec un léger sourire, lorsqu’il eut marre de l’interrogatoire incessante de Paély, comme l’avait présenté son père. Il savait bien que sa réaction serait seulement de rougir furieusement comme s’il l’avait pris la main dans le sac, et se mit à rire lorsque ce fut exactement ce qu’il se produisit.