Ouuuh! c'est qu'on a du caractère finalement! En tout cas, je reculais docilement lorsqu'il m'y invitait, levant les bras en signe de résignation avant de lui sourire d'un air amusé, battant quelque peu des cils avec douceur
«Oooh! Mais loin de moi l'idée de causer du tort à la picaris! Je ne cherche rien de toi! Je ne prendrai jamais rien par la force, sache le!» d'autant que de la force, je n'en avais pas de toute manière, ce corps était bien trop faible pour ça, et ce même si la notion de douleur était différente. Je ramenais mes mains dans mon dos, me balançant de gauche à droite d'une manière faussement embarrassée «Tu es plus malin que je ne le pensais cependant! Dommage que notre collaboration ne t'ait pas intéressé! Je suis sur qu'on aurait fait de grandes choses ensembles!»
je pouffais de rire avant de m'approcher de la plante carnivore, lui chatouillant les feuilles alors qu'elle gloussait de contentement. Même si j'étais dans le corps de la picaris, que je n'étais pas tout à fait elle, les plantes me considéraient tout de même comme une des leurs! Maintenant que je m'étais éloigné, Benedikt m'expliqua la raison de sa présence ici. Du travail hein? Après tout, maintenant qu'il était protégé de son tatouage, il pouvait demeurer près de Belladona sans crainte! Et je souriais doucement
«Je vois... nous ne nous verrons donc pas beaucoup.»
Après tout, je ne me montrais d'ordinaire pas dans la boutique, j'étais sorti ici uniquement parce que j'avais senti qu'elle n'était plus en ces lieux, et lorsque j'ai vu qu'il était là, j'avais éprouvé le besoin de lui parler. Mon regard se fit un peu plus sérieux cependant, bien que je continuais de caresser la plante carnivore, ce qui devait donner l'illusion d'une enfant s'occupant d'un proteus
«Belladona me fait confiance, oui. Et je n'ai pas l'intention de trahir sa confiance. Si mes actes t'ont paru offensants, crois moi que tout le monde ne pense pas comme toi.» je libérais la plante, m'avançant un peu tout en gardant mes distances cependant, à présent, je ne m'approcherais probablement plus, de la même manière, pour ne pas que cela interfère avec les futures relations qu'il aura avec la picaris.
«Belladona est timide, apeurée à cause de sa différence. Les gens la regardent comme un monstre, une plante en pot qu'il faut brûler comme de la mauvaise herbe! Tu es un orphe, tu pourrais comprendre ce qu'elle vit au quotidien, mais tes particularités animales sont faciles à dissimuler, ce n'est pas son cas.» je lui faisais à présent face, mon regard perçant dans le sien afin qu'il comprenne que je n'agissais pas que dans mon intérêt
«Mais Belladona peut avoir beaucoup plus de pouvoir qu'elle ne le pense! Elle est belle, attirante, envoûtante! Les femmes jalousent son corps parfait, les hommes le désirent! Certains demeurent freinés par la couleur de sa peau, mais pas tous! Cependant, elle se freine elle-même à cause du regard de ceux qui la méprisent, sans se rendre compte de ceux qui peuvent l'admirer!»
Je reculais d'un pas, écartant les bras pour montrer son corps nu à ce jeune homme faible mais arrogant
«Je lui montre qu'elle n'a pas à avoir peur! Certes, il y aura toujours des gens pour la craindre, mais elle n'est pas qu'une plante qui fait le service dans une boutique! Elle peut être plus, elle pourrait vivre de grandes aventures! Rencontrer des gens qui lui feraient découvrir des choses nouvelles! Au lieu de rester planquée dans ses forêts et ses montagnes, toute seule!»
Je fronçais les sourcils en m'avançant peu à peu vers Benedikt, mais je m'arrêtais avant «Mais il n'y a rien, tu m'entends, rien que je ne ferais qui pourrait la faire souffrir! Je suis plus malin qu'elle, je connais les hommes et leur perversité! Je sais lui épargner ceux qui pourraient lui faire du mal et user de son propre poison s'il le faut!»
On pouvait presque sentir une certaine colère et détermination en moi à cet instant «Belladona est mon hôte! Et je compte bien en prendre soin! Grace à elle, j'ai acquis une liberté que je n'ai jamais eu et je lui en suis vraiment reconnaissant! Si mon comportement te déplait, si tu estimes qu'il peut lui nuire, j'en changerai, mais seulement pour toi! Car tous ne pensent pas comme toi, crois moi...»
Je le défiais légèrement du regard, il avait pu remarquer que j'avais toujours gardé une certaine distance avec lui depuis qu'il m'avait repoussé. J'étais sincère dans chacune de mes paroles.