Le depaysement commence ici !

[Adamance]

Précédemment : Cette fois-ci, c'est décidé, je m'en vais !

A peine rentrée dans les Ghettos, je m'arrêtai net. Il fallait falloir trouver notre chemin jusqu'au salon de tatouage, et honnêtement je n'avais aucune idée d'où il pouvait être. Il fallait que je demande mon chemin à quelqu'un, autrement nous risquions de nous perdre et je ne voulais pas coincer comme ça au tout début du voyage ! Ca serait trop bête. Je dis donc à Ch'ip :
"Il faut qu'on demande notre chemin à quelqu'un, je n'ai pas l'habitude de me balader dans les Ghettos."
Cependant, il n'y avait pas grand monde à cette heure. Nous déambulâmes quelques temps dans les rues, passant devant des maisons rafistolées, qui étaient plutôt impressionnantes d'ailleurs, car on se demandait comment on pouvait construire ça avec si peu de matériaux. Au bout d'un moment, nous arrivâmes dans une sorte de petit parc pour enfant, dans laquelle trônait une unique balançoire. Deux gamins jouaient dessus, aussi m'avancais-je vers eux et leur demandai :
"Bonjour ! Vous ne sauriez pas, par hasard, ou se trouve la boutique de tatouages ?"
Il levèrent leurs yeux vers moi, me regardèrent un instant de haut en bas, et l'un rigola.
"Tu veux te faire un tatouage sur du métal ? C'est pas possible !"
Je souris.
"Non, je vais le faire sur ma peau, regarde, je ne suis pas entièrement constituée de métal ! Alors, ce salon, où est-il ?
- Pas trop loin", répondit l'autre. Il sauta de la balançoire, pris un bâton et traça un petit plan dans le sol. "On est là, tu vois ? Eh ben tu prends à droite là, viooouuup t'arrive dans une petite rue, tu prends à gauche, puis encore à gauche et normalement tu verras la boutique !"
Je regardai Ch'ip et lui demandai s'il allait se rappeler de tout ça, puis je remerciai le gamin et nous partîmes dans la direction indiquée. En tournant au coin de la rue, nous entendîmes un petit cri. Je me retournai et vis un des enfants, par terre, encore assis sur la balançoire qui s'était décrochée. Je réprimai un sourire et nous partîmes.

[Ch'ipipipiq Algodón]

Le chemin que les enfants nous avaient donné inspirait peu confiance, c'était une petite rue un peu sale, vide, sans intérêt et un peu sombre. J'eus un petit frisson, pourquoi m'étais-je laissé aller la dedans ? J'indiquais la gauche à Adamance comme l'avait dit les gamins et nous arrivons dans une rue plus large et qui semblait moins inquiétante. Je me relâchais un peu et observait les alentours. Tout en marchant, je me demandais ce que j'allais pouvoir faire pendant qu'Adamance se faisait tatouer. Je n'avais pas envie de voir ça et comme je ne savais pas combien de temps ça allait durer, autant trouver une source d'occupation tout de suite. Je ne voyais pas beaucoup de magasin, rien de bien intéressant à y voir et puis je n'avais pas d'argent. Peut-être que je pourrais essayer de vendre quelques unes de mes poteries, ou bien tout simplement patienter...
"Tu penses que ça va prendre combien de temps pour te tatouer ?" je lui demandais pendant que nous prenions une nouvelle fois la gauche. Le tatoueur devait se trouver dans cette rue.

[Adamance]

Nous avions marcher pendant dix bonnes minutes. Heureusement qu'on avait rencontré les enfants, sinon jamais nous n'aurions trouvé le chemin seule ! Je voyais que Ch'ip n'aimait pas trop ça.
"Je sais pas, tout dépend du tatouage en fait... Je ne sais même pas s'il aura l'encre qu'il me faut, et s'il ne l'a pas, je ne sais pas combien de temps ça mettra pour la faire.."
Je lui jetai un petit regard comme pour m'excuser.
Je sentais bien que ce petit détour l'énervait, et je me sentais d'autant plus coupable car je ne savais même pas combien de temps nous allions devoir attendre... Enfin, combien de temps j'allais devoir attendre. Peut-être allait-il en avoir marre et partir sans moi, auquel cas j'allais me retrouver bien seule pour le voyage. Non, il fallait à tout prix qu'il reste ! Je devais lui trouver quelque chose à faire dans le cas on nous devrions patienter un peu longtemps.
"J'espère que ça ne sera pas trop long", lui dis-je.
Nous arrivâmes alors dans la rue qui, selon les enfants, devaient abriter le salon de tatouages. Je m'arrêtai au milieu de la nuit et constatai qu'il n'y avait aucune vitrine qui ressemblait à un quelconque tatoueur. Je me tournai vers Ch'ip.
"Tu es certain que c'est à gauche qu'il fallait tourner...?"

[Ch'ipipipiq Algodón]

"C'est ce qu'ont dit les enfants." Dis-je en regardant les quelques devantures de magasins. "Peut-être plus loin." et je m'avançais un peu dans la rue. Si les gosses ont mentis, je jure de les retrouver pour qu'il s'en prenne plein les fesses. Non parce qu'il ne faut pas abuser, les enfants irrespectueux comme ça, ça ne se voit que chez les acers, race de Picaris tout à fait méprisable de par leur manque total de politesse.
Enfin, je m'énervais un peu vite. Il faut dire que mon voyage avait pris une tournure tellement surprenante que je ne savais plus vraiment où donner de la tête. Tandis que je continuait à chercher, je vis un volet se fermer juste au dessus de moi. Dans ce genre d’endroits, j'étais toujours un peu parano, mais la je pourrais assurer sans hésiter qu'on nous observait... Ou peut-être pas. Et puis c'est peut-être juste à cause de ma forme d'arbre peu commune pour l’endroit. Ch'ip, pas de préjugés, peut-être que les gens ici ne sont pas tous des voleurs comme j'ai entendu dire dans la Basse-ville.

[Adamance]

Je marchais tranquillement, même si nous étions quelque peu perdus, je ne voulais pas donner l'impression à Ch'ip que je m'inquiétais. Il fallait garder son clame. D'ailleurs, je n'étais pas si inquiète que ça. Je savais que nous finirions par la trouver cette boutique ! Aucune inquiétude à avoir.
En marchant, je jetai des coups d'oeil au Picaris. J’espérais qu'il n'allait pas m'en vouloir et je priais pour qu'il n'y ait pas trop de problèmes, histoire qu'on parte le plus vite possible. Mais j'aimais bien les Ghettos, c'était plutôt agréable le matin, quand il n'y avait presque personne dans les rues. En même temps, il était tôt.
Nous arrivâmes alors à un croisement.
"Bon, faut croire qu'on s'est trompés alors... Prenons à droite."
Je tournai alors, entendant Ch'ip marmonner quelque chose et après avoir marché quelques mètres, je vis au loin les enseignes du tatoueur.
"Tu vois, on s'en est bien tirés !", dis-je à Ch'ip en souriant, "on a sûrement pas bien suivi le chemin que les enfants nous ont indiqué."
Je pressai le pas et nous furent bientôt face au salon. Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était et, bien qu'il fut encore tôt, je pensai que la boutique devait être ouverte.

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