par Vrass Rannveig » 13 Fév 2011, 18:11
Je le regarde en souriant, faut pas croire, je n'allais pas rougir de ce que j'avais fait la nuit dernière, après deux jours à crapahuter sur un cheval, j'avais besoin de me défouler, et je l'ai fait de la plus délicieuse manière.
Je commençais à boire mon café, mon sac refait à mes pieds, je voyais que le gamin avait également fait le sien, nous n'aurons pas à remonter
« Le train part vers midi. A ce que je sais, le billet est généralement dans les 25 ores par personne... »
- « Mais vous êtes à Banba... »
Je tournais les yeux pour voir la dame s'approcher de nous. Elle me regarde d'un air intéressé, ouais mais non chérie, t'es pas mon genre. D'autant que l'aubergiste semble la surveiller, sa chère et tendre peut être?
Cependant, elle s'est mêlée de notre conversation alors
« On sait qu'on est à Banba... et alors? »
- « Et alors, on amène bon nombre de récoltes ou de bêtes à Aspasie ou Guttenvald. Si vous arrivez à trouver l'un des gars qui doit conduire son bétail là bas, et si vous n'avez pas peur du manque de confort, vous pourrez probablement partager un wagon avec les bestiaux »
Elle se tourna alors vers le cortésian
« Et je pense que si l'un d'entre eux a entendu le petit jouer hier soir, il acceptera volontiers de vous laisser monter. C'est que t'as eu ton petit succès hier soir toi! On n'a pas l'habitude d'entendre pareille musique dans le coin! »
Elle lui fit un petit clin d'oeil, je me demande finalement si c'est moi ou lui qu'elle regardait d'un air intéressé? J'en serais presque jaloux. D'ailleurs, elle tend une tartine de pain avec du beurre au gosse en murmurant les mots "cadeau de la maison" du bout des lèvres, je hausse un sourcil intrigué vers elle, et elle me sourit à mon tour
« Toi par contre, désolée, mais tes talents d'artistes ne m'intéressent pas, je ne suis pas une adepte des tatouages, ni de tes autres activités! »
J'entends l'aubergiste s'étrangler de rire alors que je serre les dents. Je ne veux pas faire d'esclandre, elle a de la chance. Elle s'éloigne, je manque d'écraser ma tasse à café dans ma main, non pas qu'elle m'intéressait de toute manière, il aurait même fallu me payer, mais de là à me rabaisser ainsi, elle a de la chance qu'il n'y ait que le gosse et moi. Je serre les dents et me tourne vers elle
« Heureusement qu'il y a d'autres adeptes de mon art dans votre auberge... »
Je ne la regarde pas, fixant le noir de mon café d'un air furieux, elle s'est arrêtée et reviens vers moi en pointant son nez près de moi
« Espèce de petit dragon cornu... qui? »
- « Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas touché à votre mari! »
Elle semble devenir aussi rouge et gonflée qu'un crapaud vermeil, je lève les yeux vers elle alors qu'elle se décompose
« Jake... »
- « C'est lui qui est venu dans ma chambre, je ne l'ai forcé à rien. Ce n'est pas mon genre. »
Je sens qu'elle veut me mettre une baffe, je lui souris doucement de ce petit air provoquant
« Madeleine? J'ai besoin de toi en cuisine! »
La voix puissante de l'aubergiste se fait entendre, elle déglutit avec difficulté et repart. Son mari vient prendre la relève, il se penche vers moi et soupire
« Vrass... promets moi que t'as rien fait de mal au gosse... c'est un bon ptit... »
- « J'ai dit la vérité patron... il est venu de lui même, et il me semble qu'il est parti plutôt satisfait... »
L'aubergiste semble avoir pris 10 ans d'un coup, mais apparemment, il se doutait un peu des tendances du gamin. Il me regarde à nouveau et hoche la tête
« Finis ton café et partez. Trouvez-vous un gars qui voudra bien vous faire partager son wagon... et essaie de ne pas revenir avant un moment »
- « Je dois revenir au moins pour chercher mes chevaux patron... »
Il soupire, il doit probablement se dire que si Jake consent à s'occuper de mes montures en attendant mon retour, c'est qu'effectivement, je ne l'aurai pas traumatisé. Il hoche juste la tête et essuie un peu le comptoir. La porte s'ouvre alors sur un gosse essoufflé
« Pardon Monsieur! Je suis en retard! Je vais m'occuper des chevaux tout de suite! »
Jake me regarde et me sourit en rougissant, le patron a les yeux qui passent de lui à moi, et hoche la tête en souriant avant de me foutre une autre claque derrière la tête une fois que le gosse est parti
« Tu dois vraiment être un sacré coup mon gars! »
- « Désolé, vous n'êtes pas trop mon genre »
Il finit par éclater de rire et s'en va, probablement pour calmer sa femme. Un sourire se dessine sur mes lèvres et je me tourne vers le cortésian
« Bon... on a deux solutions. Je vends l'un des chevaux pour avoir des places confortables, ou on suit leur idée et on se coltine un wagon pourrir dans du foin... qu'est-ce que tu préfères? »
Je bois une nouvelle gorgée de café, le liquide chaud coule dans ma gorge et je savoure en silence, en attendant d'entendre la réponse du gamin dans ma tête