« Oui. Je dirais a Vrass que je t'ai vu et que tu vas bien, ca lui fera plaisir. »
La deuxième question, pourtant, l'avait pâlir et ouvrir de grands yeux. Le Pelel'je de Belladona ? Heu, oui, oui, il était bien au courant de sa présence. Mais maintenant, comment pouvait-t-il bien répondre à ça ?
« Je sais pour le pelel'je de Belladona. »
Il hésita avant de continuer à écrire et se mordit la lèvre alors que la craie crissait sur l'ardoise pleine de poussière.
« Il étais avec moi, avant. Je me suis inquiéter pour elle mais elle va bien. Son nom est Erin. »
Finalement, ce fut avec soulagement qu'il vit Sara revenir avec un paquet de cartes et un sourire triomphant. Jouer aux cartes ? Pourquoi pas ? Ils pourraient toujours discuter pendant ce temps-là, même si la communication avec le jeune homme sourd était un peu compliquée.
« Pour les sortilèges, ça vient forcément de Sayah, mais s'il en a lancé comme ça, qu'il l'ait fait exprès ou pas, il ne voudra rien faire pour nous, c'est sûr... Je crois qu'on a plus qu'à attendre que les effets se dissipent. Franchement, pour tout vous avouer, être recouvert de fourrure, c'est un peu lassant aussi... Mais je suis sûr que ça ne durera pas des siècles, au plus, demain, tout sera redevenu normal. » répondit-il à la jeune aubergiste, avant de rire légèrement. « Et si ce type vient vous embêter, je m'en occuperais, ne vous inquiétez pas. »
Il prit quelques bouchées dans son assiette ; c'était tout de même plus pratique maintenant que Kjeld avait coupé une partie de sa toison , même si elle était en train de repousser lentement. Il remercia le jeune homme par geste une nouvelle fois en désignant la paire de ciseaux et regarda Sara battre les cartes avec habileté.
Elle avait sans nul doute de l'expérience ; Benedikt, lui, était plus habitué à regarder les gens jouer. Des femmes nobles proche de la quarantaine, en général, qui préféraient la compagnie de jeunes hommes, et qui étaient toujours des expertes entendues dans l'art de l'hypocrisie. Le visage trop expressif du botaniste, sans compter son incapacité à mentir allait donner quelques parties faciles à Sara. Probablement qu'elle n'aurait même pas besoin de tricher.
« Je ne sais jouer qu'au poker. Vous connaissez ? Je pourrais écrire les règles à Kjeld, mais pas question de parler sans qu'il le sache, ce ne serait pas juste pour lui ! »