Benedikt ramasse la deuxième serviette verte et un string en riant.
« Je crois que je préfère me baigner sans rien qu'avec ça ! Oh, regarde, sur le tien, il y a un taureau, c'est mignon.»
Le cornet qui est en train d'atterrir est rattrapé de justesse par le botaniste, non sans y laisser une des boules de glaces au thé vert qui finit sur les pavés. Vrass, lui, est déjà en train d'essayer de faire rentrer tout le bordel autour d'eux dans un minimum d'espace – tentative toute à son honneur car plutôt fastidieuse -. Benedikt récupère le dragon gonflable à la demande du tatoueur, sans comprendre à quoi cet objet étrange peut bien servir, les vacances à la plage n'étant pas vraiment son domaine, et le porte sur sa tête, faute de pouvoir faire autrement vu la taille - et vu la sienne -. Ils quittent la place sous les regards inquisiteurs des enfants et de leurs mères, qui sont cela dit en droit de se poser des questions, et se retrouvent à nouveau dans les petites rues pavées aux nombreuses poissonneries qui font Balaïne.
« Tu peux me donner autre chose à porter, ça doit être lourd, tout ça. »
Benedikt jette un coup d’œil derrière lui, même si on ne voit déjà plus le puits à souhaits, d'ici. Son étonnement face à la manifestations des dieux n'a pas encore complétement disparu. Le vieux sac en cuir qui tape sa hanche au rythme de ses pas lui rappelle soudainement la feuille pliée soigneusement en deux à l'intérieur.
« Oh, je vais pouvoir fêter mon anniversaire ! Remarque, c'est sans doute trop tard, j'ai plus l'âge pour ça, non ? »
C'est vrai que dans son esprit, les fêtes d'anniversaire se résument à l'image d'un gamin penché au dessus d'un gâteau recouvert de bougies, en train de souffler le plus fort possible.