Barman ! Un verre !

Bâtie après le crash de l'Atlas IV, c'est une ville complexe à la pointe des nouvelles technologies, futuriste, propre, et protégée par un Dôme d'énergie fort curieux.

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QUÊTE : Barman ! Un verre !

Messagepar Krän Guush » 10 Aoû 2009, 16:32

Bon, il devra décaler son départ. Pas grave, le temps était généreux avec lui... pensait-il du moins ! Le gros chien avait déjà pris la porte sans qu'on le lui demande et Krän commençait à se demander si un bar était finalement la meilleur idée pour se poser au milieux d'un tas de gens, sans devoir pour autant, leur parler. Pourtant, d'habitude, les journées étaient assez tranquilles, aucune embrouille venait lui titiller l'orteil, pas même les oreilles. M'enfin, il n'allait pas se plaindre de quelques conversations soudaines, il se doutait bien qu'un grosse morveuse de créature ferrait délier les langues les plus râpeuses. Il expira lourdement. Encore un nouveau visage en vue. Son style était assez sympa, aucun ballait coincé la ou vous pensez, une démarche calme. Un homme comme beaucoup d'autres aux yeux de Krän, qui se demandait alors, pourquoi le voilà intéresse par cette chose, au point de le questionner, lui ?! Il fit un léger sourire sur le coin de ses lèvres, avant de répondre comme tout autre personnages de sa race, par la pensée. Pour certains, c'était déstabilisant, pour d'autres, juste intriguant, d'autres encore ne savait pas vraiment écouter leurs propres pensées, alors que voulez-vous qu'il écoutent celles d'un Cortésian ? Il pris son temps pour répondre, après tout, Krän partait du principe que cet homme lui piquait son temps, pourquoi ne pas faire de même ?

* - Pourquoi ne pas poser cette question à un flic, comme un bon citoyen ? *

Tout en répondant à la question, il remettait à l'aide de sa main gauche, le gant qu'il venait de retirer pour corriger le chien. Le gant cachait des tatouages, les avait-il fait avant où après avoir servis en tant que soldat, les citoyens ? Par la logique des choses, c'était après. Le seul écart qu'il lui avait été autorisé quand à sa tenue vestimentaire et physique résidait dans sa longue mèche de cheveux qui courrait sur sa nuque. Krän avait des réponses, il savait pas mal de choses, mais n'était pas près de tout déballer. Sauf à ce flic peut-être, après-tout, il se tiendrait présent pour traquer la bête. Mais sa présence était la seule chose qu'il avait donné pour l'instant. Présence en tant que spectateur, ainsi qu'un indice. La bête aimait la graisse, aussi étrange que ce soit d'ailleurs. Ha, ces scientifiques pourrit et leurs inventions ! Puis il ajouta en réponse à la question :

* - Puis-je savoir c'qui te tracasse ? *

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Messagepar Ilan Remaltek » 10 Aoû 2009, 17:48

Ilan sursauta en entendant cette voix passer dans son esprit. Il n'avait jamais eu à faire à des Cortesians. Son teint pâlit à vue d'oeil mais il reprit vite son calme et son sang froid et trouva une contenance. Cette voix était celle de son interlocuteur. Intriguant mais après certaines interventions qu'il avait eu à faire comme greffer une troisième poumon et un deuxième coeur à un soldat pour une expérience militaire, expérience à laquelle il s'était formellement opposé, plus rien ne l'étonnait... à part cette nouvelle forme de communication.

La première question était bien sûr ironique et ce Cortesian voulait sûrement qu'il réponde qu'il ne les aimait pas. Ilan était un bon citoyen et n'avait jamais eu de problème avec la police ou la justice bien qu'il soit différent dans sa manière de pensée ce qui lui a valu seulement des ennuis avec des groupes anarchistes. En effet, il n'aimait pas ces satanés flics violents et cupides mais s'il avouait cela, il pourrait bien avoir des ennuis. C'était peut être un flic ou un soldat lui aussi qui voulait le tester derrière cette apparente moquerie. Il n'avait à priori rien à craindre de simples flics mais il n'aimait pas asseoir son propos par sa position dans la hiérarchie militaire...

"Si je me mêle des affaires confidentielles du gouvernement, je ne devrais pas en parler directement avec les représentants de ceux-ci n'est ce pas?"

Si le Cortesian répondait par des questions, Ilan devrait jouer son jeu pour montrer qu'il était apte à tenir tête à son interlocuteur.

"Qu'est ce qui a laissé cette immonde trace de bave gluante sur le sol qui a sali mes bottes?" lança-t-il en feignant d'être très soucieux de sa tenue et d'être coquet.

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Messagepar Krän Guush » 10 Aoû 2009, 19:05

Ha, encore un qui n'avait pas encore entendu un Cortesian parler. C'était toujours amusant à voir. Seulement, l'homme ne perdit pas le file de la discussion, et avait un but en tête qu'il ne perdit pas. Fallait pas non plus trop rêver. Krän gloussa légèrement, puis laissa raisonner sa voix dans la boîte crânienne de cet homme très intéresse par des choses peut convenables. Il allait fourrer ses pattes aux endroits les moins recommandés. Le Cortesian ne répondit pas à la première question, qui était d'ailleurs plus une affirmation qu'autre chose. Oui, il avait raison cet homme, m'enfin... ça restait toujours un sujet douteux. Il se contenta de répondre à la question renouvellée sous une forme légèrement différente.

* - Mmm... si je répondais qu'elle appartient à un vieux clébard du coin tu ne serrais pas satisfait de ma réponse...*

Il plongea ses yeux droit dans ceux du curieux, avant d'enchaîner sur une autre phrase.

* - Arf, c'est un truc pas beau qui pourrait salir plus que tes pompes mon gars ! *

Il lui avait de cette manière affirmé qu'il savait pertinemment de quoi cette homme parlait, mais il n'en ajouta pas. Après-tout, pourquoi lui dire ce qu'il gardait pour lui seul après avoir dévasté les laboratoires des enfoirés ? Combien de fois devra-t-il intervenir jusqu'à ce qu'ils comprennent à quel point, toucher à la génétique, faire des manipulations grotesques n'était pas naturel, et perturbait la nature qui avait déjà bien de mal à accueillir la population qui se souciait peut de cette nature. Krän ne connait pas cet homme, et tant qu'il n'était pas allé se renseigner sur lui, il n'en dirait pas plus. N'importe qui pouvait se cacher sous un manteau... la preuve était faite et signée par lui même. Il se leva.

* - Au pire, achètes toi de la graisse pour les cirer...*

Non, il n'avait pas vraiment dit ça au hasard. Il partit vers le barman, demandant un bon verre d'eau, gratuit évidemment. Le mec s'empressa de le lui servir, il avait déjà pris une raclée avec l'autre flic, c'était suffisant. Devait avoir l'habitude qu'on lui gueule dessus. Il pris le verre de la main droite et engloutie l'eau en deux fois. Puis fit mine de prendre une bonne fois pour toute cette satané porte !

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Messagepar Ilan Remaltek » 10 Aoû 2009, 20:16

Ilan encaissa la boutade sans grommeler bien que son ego lui criait de répliquer... Ordre qu'il ignora tout simplement. Un truc qui pourrait salir plus que ses pompes hein? Et un clebard... La voix résonna longtemps dans sa tête visant sûrement à le déstabiliser. S'il voulait garder le secret, alors qu'il le garde. Le chirurgien n'était pas du genre à forcer les gens à parler plus qu'ils ne le voulaient, aussi, il n'insista pas et se contenta de cette réponse fragmentée. Il ne dit plus mot et regarda le Cortesian s'éloigner vers la porte. Ilan voulut le retenir pour le questionner davantage mais résista à la tentation. Il y avait sûrement des gens plus commodes et qui auraient besoin de parler pour oublier cette histoire qui avait l'air très grave. C'était un médecin tout de même... et il avait bon coeur.

Qui serait disposé à lui répondre? Le barman ne l'aimait sûrement pas vu comment il avait crié sur lui... quoique... Bref, il fallait oublier le barman et ce Cortesian pour le moment. Le rire qui avait résonné dans l'esprit du chirurgien l'avait déstabilisé une nouvelle fois mais il fit mine de ne pas l'entendre et l'ignora tout simplement. Un rire qui se voulait mesquin mais qui l'effleura seulement. Il sirota sur un tabouret son diabolo menthe et se prépara à sortir à la suite de ce Cortesian. Quel impoli avait-il fait... il ne s'était même pas présenté. Et son interlocuteur non plus! Officiellement, c'était une excuse générée par son cerveau pour lui permettre de reparler à cet homme étrange. Il sorta son porte monnaie et régla avec dédain ses consommations... Qu'est ce qu'il détestait ces bouts de papier avec des chiffres écrits dessus en guise de monnaie!

Il se dirigea à la suite du Cortesian et dit d'un ton calme et assez bas pour qu'il soit le seul à l'entendre :

"Je suis Ilan Remaltek, chirurgien et professeur en neurologie et cancérologie à l'Hôpital universitaire. J''en ai vu des gars baraqués mais vous, vous êtes différent. Il suffit de regarder le flic dehors et de vous regarder vous. Si vous êtes disposé à parler de ce sujet délicat, je vous laisse ma carte. Je réside à l'hôpital la plupart du temps et je dors là bas également."

Chirurgien et professeur hein? C'était vrai... Mais il était plus que ça bien qu'il n'aimât pas sa deuxième fonction...

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Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 10 Aoû 2009, 21:14

Viktor avait baissé les yeux un instant, lorgnant la petite à ses pieds qui n'avait pas bougé. Il était partagé entre une colère cuisante et une étonnante tendresse, sans trop se décider sur quel sentiment laisser parler le premier. Alors il opta pour un subtil mélange des deux. Sans prononcer un seul mot, il se pencha pour récupérer l'arme qu'avait subtilisé la gamine. Ça l'agaçait, de la voir avec ce truc, et tant pis s'il la blessait en le lui retirant des mains. Les siennes tremblaient de plus en plus, la droite surtout, celle avec laquelle il avait tenté de broyer la tête de la bestiole. Il avait su à la seconde où le coup était partit que c'était une mauvaise idée, mais que voulez-vous. Fallait bien tenter quelque chose. Il n'allait tout de même pas se laisser bouffer, lui ou la jeune femme, juste pour s'épargner une longue douleur musculaire. Et puis d'ailleurs, il aurait bien morflé d'avantage s'il s'était fait déchiqueté, alors bon. Il passa son autre main dans les cheveux roux, frottant comme sur la tête d'un mioche, pour la décoiffer un peu et la faire râler, avec de la chance.

Il sourit, retrouvant ce bref instant qu'il n'avait plus connu depuis des années. Sa gosse, à lui, avait passé l'âge des jeux avec papa. À vrai dire, sa fille était devenue une véritable emmerdeuse, avec des rancœurs et des griefs qu'elle s'amusait à lui balancer à travers la tête dès que l'occasion se présentait. Faites des gosses, tiens ! Et plan ! Tout occupé à ressasser son échec le plus amer, la première émotion s'engouffra par les portes ouvertes et il délaissa Agnessa, non sans s'être assuré que la bestiole n'avait pas décidé de faire demi-tour. Ça l'étonnerait d'ailleurs. Avec les pruneaux qu'elle s'était prise dans la peau, il y avait fort à parier qu'elle roupillait quelque part dans une impasse lugubre. Il pourrait bien aller à sa recherche, mais son corps le lui interdisait et sonnait toutes les alertes. Empoisonnement. Repos.

Furieux, il repartit à l'assaut du « 114 » et s'arrêta presque devant les portes lorsqu'il reconnu Krän. Ce type ne savait pas ce qu'il voulait, une vraie girouette ma parole ! Et puis pourquoi s'arrêter, je vous l'demande, quand on peut passer en forçant un peu le passage ? Un coup d'épaule, sans puissance, pas besoin, et il se fraya un passage entre Krän et Ilan sans même les regarder.

« Vodka ! » tonna sa voix.

Énervé, le lieutenant. Mieux valait pour le Barman qu'il ne fasse pas trop le malin. Viktor sentait que si on lui causait une nouvelle fois de flic en service ou de déontologie, il y aurait un mort, la gueule écrasée sur le comptoir.

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Messagepar Krän Guush » 10 Aoû 2009, 23:27

Voilà déjà une réponse qui lui dispenserait de toutes autres réponses de sa part. Il n'avait rien directement contre les médecins, les chirurgiens et tous ces gens-là, faut pas cracher contre des sauveurs. Mais ça se rapprochait des scientifiques procédant aux manipulations génétiques, comme cette bête, là, dehors. Alors oui, c'était surement une personne fort aimable et serviable, mais un chirurgien venant fourrer son pif dans cette merde, ça sentait vraiment mauvais pour Krän. Aussi, il se permis de ne répondre par aucun mot, seulement un râlement sec et net. Bon, il avait déjà des informations sur ce mec, mais il gardait en tête d'aller farfouiller un peu histoire d'en savoir plus que ça sur ce mec. D'apparence, les gens sont doux, dociles, aimables, sans importance, quand on gratte un peu plus, on s'aperçoit qu'on se trompe à 90%. Il venait d'ouvrir cette maudite porte lorsque ce flic à la musculation plus qu'importante, aux larges épaules comparé à son fin gabarit, bien que musclé comme tout bon soldat ! Ses épaules d'ailleurs, à ce type, étaient assez larges, si bien qu'elle entrechoquèrent Krän, sûrement un acte voulu. Il garda son sourire en coin de bouche, comme s'il jubilait de l'énervement qu'il produisait sur le mec. L'ancien soldat était auparavant assez connu pour être docile bien que légèrement tête brûlée sur les bords, maintenant, on ne le comprend plus. Il fait chier et ça, il aime ! Voilà, enfin seul, il avait finit de griffonner ses petits trucs sur son bout de papier chiffonné, but son verre d'eau.. oui, y'avait vraiment plus rien faire dans le coin. Il remarqua tout de même la main tendu avec la carte... oui bah écoutez, il avait assez de poche pour une petite carte, et cette carte était toujours un détail à garder au cas où. C'est toujours utile. Il la lui pris, et partit sans mot dire.

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Messagepar Ilan Remaltek » 11 Aoû 2009, 13:19

Bon. Au moins, ce Cortesian lui avait pris sa carte. Il avait encore un espoir d'obtenir de plus amples informations. M'enfin il allait consulter les ordinateurs du laboratoire de la zone XVI. Il avait prélevé un échantillon de cette bave sans le vouloir sur sa semelle et sur un kleenex. Cela pourrait lui être utile finalement. En attendant, il avait encore deux personnes à interroger : la rousse et le flic... qui l'avait bousculé volontairement au passage. Il aurait pu l'envoyer aux fers mais se ravisa. Il n'aimait pas user de son autorité et bien qu'il sache également se battre, il n'avait aucune chance contre ce tas de muscles! Sauf s'il jouait sur l'esquive bien sûr. Mais qu'importe, il fallait commencer par les approches pacifiques avant de songer à la violence.

Aussi il s'approcha du bar et sonda discrètement le visage de l'homme. Pas commode ce gaillard. Aussi, en choisissant une nouvelle fois ses mots avec précaution, Ilan s'approcha, commanda cette fois-ci une grande bouteille de whisky, s'en servit un petit verre et lança d'un ton calme :

"A la vôtre monsieur."

Puis il vida le verre d'un trait. Le liquide lui brûla la gorge et il dut lutter contre les larmes et une quinte de toux qui aurait pu lui faire vomir ses entrailles. Il supportait tant bien que mal l'alcool mais il avait peut être été trop audacieux sur ce coup là.

"Je viens d'arriver. Vous savez ce qu'il s'est passé ici? Tous les clients sont blancs comme neige..."


Ilan se prépara instinctivement à esquiver une baffe cas où...

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Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 11 Aoû 2009, 15:33

Et pof, déposé devant son nez, le verre de Vodka dans lequel se battaient plus de glaçons que de liquide, d'ailleurs. Rapide et efficace, le Barman. Pour une fois. Le lieutenant lui jeta un regard étonné, sourcil levé, déformant encore la cicatrice déjà bien laide qui lui barrait le visage. De deux choses l'une, soit il s'était prit une sacrée engueulée de la part de son patron, soit la bestiole lui avait flanqué une telle frousse qu'il n'était plus en mesure de jouer les employés récalcitrants. Bof. Viktor se contenta de hausser les épaules avant d'avaler son verre d'une traite, manquant d'en renverser la moitié à cause de ses tremblements. À côté de lui, sur un tabouret de bar qu'un type un peu trop curieux avait délaissé pour aller se coller aux vitres voir ce qui se tramait dehors, un homme. Le regard de flic se remit en mouvement. Analyse rapide et automatique, comme un tic nerveux. Pas bien haut. Pas bien gras. Pas bien beau. Pas bien familier avec l'alcool. Rudement calme. Foutrement culotté.

« À la tienne. Et à celle de c'te saloperie. »

Il avait sourit, les yeux brillant d'une mauvaise ironie. Sans se retourner, il jeta un regard par dessus son épaule, s'adressant aux clients du bar qui revenaient mollement à leur place avec des têtes de déterrés. Certains étaient blancs, en effet, comme des cachets d'aspirine. Les lèvres entrouverte sur une expression d'effroi. D'autres déliaient déjà leur langue râpeuse et commentaient la scène en jetant des œillades accusatrice sur Viktor. D'autre encore avaient attiré sur eux quelques bon Samaritain pour la bonne raison qu'ils étaient tombés raides, évanouis ou morts, peu importait. Et le brouhaha remontait doucement vers le plafond troué de spots, et le groupe s'était remis à jouer. Normal. Tout à fait normal.

« Alors, toujours pas entendu parler d'un Loup-Garou ?!! » tonna soudain la voix du flic.

Il appréciait cela, voir la désapprobation dans les regards qui se posaient sur lui. La crainte indicible danser dans les pupilles. Les bouches fermées sur un tabou que lui prenait plaisir à jeter à la face de ces abrutis. Ces cons, il fallait les bousculer pour les réveiller. C'était toujours ainsi. Et cette fois il savait que le prochain coup, on lui parlerait, parce qu'on savait que lui, il ne prenait pas cette histoire à la légère. Il avait beau être pourri ce flic, il était finalement utile, dans un sens. Qu'on le haïsse, pour l'heure, ça défoulait. Qu'on casse donc du sucre sur son dos, il l'avait large et il s'en foutait. Demain, ils viendront le trouver dans son bureau pour lui raconter tout ce qu'il n'aurait jamais espéré savoir. Mais sans attendre de réponse, il se retourna vers le bar, un sourire amusé aux lèvres.

« Une autre, nom de dieu ! Tu vois bien qu'c'est vide ! » gronda-t-il en faisant avancer son verre d'un revers de main.

Il serra le poing droit, cherchant à retenir les spasmes qui s'en emparaient.

« Putain de génétique... » cracha-t-il entre ses dents pour lui-même.

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Messagepar Ilan Remaltek » 11 Aoû 2009, 17:27

Bon, il n'avait pas l'air trop rude, tout ce passait bien. Lorsqu'il entendit les mots "Loup-garou", Ilan recracha la gorgée de whisky qu'il s'apprêtait à avaler en tremblant de tous ses membres. Le sujet 398 JH aurait donc mal tourné. Ca y'est... il avait perdu son sang froid et son calme... Et pour cause! Il avait fait partie d'une des équipes du général Crouz et travaillait sur les implants génétiques améliorés pour créer un formidable chien de guerre et savait de quoi cet animal était capable. Il n'avait pas travaillé sur la génétique mais plutôt sur la façon de greffer à ce chien ces implants. Il avait réussi mais les gènes ont du subir des mutations. Ilan savait depuis le début que cette expérience allait mal tourner... mais il avait besoin d'argent à cette époque là.

Bon sang! Il fallait à tout prix prévenir l'Intelligence Militaire que ces implants étaient défectueux et qu'il fallait à tout prix les détruire avant que des scientifiques vaniteux ne les greffent dans d'autres animaux ou même dans les hommes. Il frappa du poing sur le comptoir. Voilà pourquoi il ne voulait pas être un officier de l'Intelligence Militaire! Parce qu'il serait responsable des pires atrocités alors qu'il détestait ces expérimentations. Ils ne lui avaient donné aucune issue de secours lorsqu'il était dans le besoin. Ce poste et l'argent qui va avec ou la taule pour vol de nourriture... Ilan regrettait amèrement son ancienne vie de simple chirurgien et professeur.

"Vous avez raison... Putain de génétique."
lança Ilan en regagnant difficilement une contenance. "Il faut que j'aille dans la zone XVI tout de suite."

Et il commença à se diriger vers la porte de sortie en prenant soin de régler sa consommation et celle du flic.

"C'est pour m'avoir aidé à savoir ce qu'il s'est passé, mon vieux!"
dit-il par dessus son épaule avant de sortir.

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Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 11 Aoû 2009, 19:18

Viktor tressailli, et cette fois, ce n'était pas dû à l'acide lactique qui lui bousillait les muscles, ni à l'alcool qui lui brûlait le sang. La zone XVI hein ? Il tapa du poing sur le comptoir, un geste qui n'avait guère d'autre utilité que de le calmer, en vain. Au moins il en avait lâché son verre et s'évitait ainsi de le briser d'une poigne un peu trop énervée. Des coupures à la main, il en avait récolté pas mal à ses débuts, lorsqu'il ne contrôlait pas encore cette force qui ne lui appartenait pas. L'autre avait failli s'étouffer pour la seconde fois en quelques minutes et voilà que tout à coup, il faisait mine de lui fausser compagnie en causant d'une zone qui déplaisait au lieutenant. Ben tiens ! Alors au moment où ce sale petit serpent allait lui filer entre les doigts, Viktor le rattrapa d'un bond et le saisit de manière très efficace par le col, le soulevant à moitié du sol sans effort.

« Toi, tu vas nulle part ! » grogna-t-il sans le lâcher.

Et ses yeux lançaient de furieux éclairs, tandis que le bras tremblait de plus belle.

« J'vais faire simple pour que tu pige bien. Je suis flic, et je surveille qui je veux quand je veux. À partir de maintenant, c'est toi que j'pisterai comme un gibier et crois-moi, je saurai où et quand tu iras pisser. Si je te vois traîner aux alentours de l'Atlas, si j'vois ne serait-ce que ton regard se poser d'sus, on te retrouvera la gueule écrasée dans l'caniveau. Tragique accident, affaire classée. J'répète pas. Tu reste bien sage et tu ferme bien ta gueule. La bestiole, elle est à moi. Si j'apprends que t'as parlé, j'te bousille. Et crois-moi que je le saurai. On s'est compris ? »

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Messagepar Ilan Remaltek » 11 Aoû 2009, 19:50

C'était à prévoir. C'était une tête brûlée ce flic. Et il ne plaisantait pas. Ilan savait qu'il n'avait aucune chance contre cette brute comme il savait que cette brute n'avait aucune chance face à la bête. Il n'avait pas forcément envie de dire qu'il faisait partie de l'Intelligence Militaire, ç'aurait pu lui causer encore plus d'ennuis. Mais qu'importe, il fallait que cette brute ait peur de lui et non l'inverse bien que pour le moment, ce fut le cas. Être soulevé par cette force non naturelle était une sensation très désagréable. Et le tremblement n'arrangeait pas les choses. On croyait être dans un ascenseur qui dansait la techno. Ilan soutint le regard dignement. Ca y'est. Son instinct d'officier venait de reprendre le dessus balayant toute la peur qu'aurait pu éprouver le simple homme dans ce bistrot. Il prononça ces mots distinctement :

"Nous nous sommes bien compris. J'ai quant à moi une mise en garde à vous faire. Je suis colonel de l'Intelligence Militaire et je meurs d'envie de vous mettre au trou mais j'ai bon coeur, alors je vais vous dire quelque chose que vous devez savoir. Le sujet 398 JH pourrait vous broyer les os ou vous couper en deux en un coup de patte s'il le désirait. Il est capable de résister à des blessures qui pourraient tuer un simple humain. Ce que vous croyez être de la bravoure n'est que de la bêtise alors repensez bien à ces mots."

Il attendit que ses mots fassent effet puis il reprit :

"Saluez votre supérieur la prochaine fois que nous nous croiserons. En attendant, comme promis, je ne vais rien dire pour le moment aux autres officiers de l'Intelligence Militaire. Mais il va falloir capturer cette bête ou l'anéantir et je doute que vous pourriez le faire seul. Bien que vous m'ayez sérieusement énervé, je vous propose tout simplement de vous éviter une mort inutile. Vous avez de la famille n'est ce pas?"

Les gens n'aimaient pas les officiers de l'Intelligence car ceux-ci leur imposaient le respect et étaient durs et froids. Des gens insensibles et qui effrayaient la population. Ilan était légèrement différent. Son bon coeur, car il était médecin, lui permettait de ne pas être trop haï et même apprécié par quelques familles qu'il a aidées. Jouer la carte de l'autorité mais modulé par celle du bon coeur était toujours mieux que l'autorité brute. Il l'avait saisi et le faisait instinctivement.

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Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 17 Aoû 2009, 20:50

« Sans déconner, tu menace ma famille ? » siffla Viktor tout à coup après être resté silencieux une seconde.

Ses doigts s'étaient resserrés sur le col, au risque d'étrangler le pauvre homme suspendu au bout de son bras tremblant. Les yeux plissés en une affreuse expression de fureur, il avait hésité. Il avait beau être flic, ça ne lui donnait pas tous les droits. Et quand bien même il prenait grand plaisir à faire pâlir de peur tous les clients de ce foutu bar, il devait bien admettre qu'il y avait parfois quelques rares exceptions à ne pas trop titiller. Le génie militaire, ça craignait. Oui mais voilà, le lieutenant avait cette fierté mal placée mêlée à une haine farouche vis à vis de tous ceux qui osaient lui être supérieur... en hiérarchie uniquement, cela allait sans dire ! Il esquissa cependant un sourire ironique. Intelligence Militaire, ces deux mots l'avaient toujours fait marrer tant ils étaient opposés et pourtant associés dans le but de... quoi ? Faire flipper l'Atlante moyen ?

« Fais-moi pas chier avec ton grade ! C'est pas lui qui m'empêchera de broyer ta sale gueule ici et maintenant, précisément si tu cherche à t'faire allumer. »

Déclic ? Semblant de raison refaisant surface ? Toujours était-il que Viktor relâcha soudain Ilan et, comme si son bras avait été pris d'un dernier spasme, il l'envoya buter dos contre la porte. Qu'il s'assomme, peu importait. Il serra le poing, en proie à une vive douleur, conscient qu'il ne la maîtriserait pas bien longtemps. Et comme le lieutenant demeurait peu versé dans la sagesse, il décida qu'un mouvement d'humeur l'aiderait à se soulager, ignorant l'alerte, au fin fond de son cerveau peu à même de réfléchir en cet instant. Il crispa la mâchoire et envoya son poing dans la façade vitrée, la faisant éclater dans un fracas assourdissant. Le verre Securit fut projeté sur le trottoir et le reste de la baie tomba en pluie, provoquant la panique de ceux qui s'étaient attablé à proximité. Il y eut quelques cris effarés, des mouvements de panique, des bras levés en protection et le groupe s'était une nouvelle fois arrêté de jouer.

« TU FAIS CHIER KOBALT !!! » hurla le patron depuis son bar.

Ouai, il le savait. Mais il avait mal et il ne parvenait pas à se contrôler. Comme il l'avait souligné, « foutue génétique ». Pour toute réponse, il se contenta de baisser la tête. Peu enclin à étaler sa souffrance, il réprimait comme il pouvait les brûlures insoutenables, dans son bras, grandissante à mesure qu'il le sollicitait pour des choses aussi stupides que pulvériser une vitre. L'esprit embrumé par la douleur, il tentait de réfléchir sans trop y arriver. Sûr, Aaron allait encore lui passer un sacré savon !

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Messagepar Ilan Remaltek » 18 Aoû 2009, 10:47

Ilan s'attendait bien à cette réaction violente du policier. Mais il semblerait que les deux hommes s'étaient mal compris. Il n'avait pas voulu menacer sa famille mais juste lui faire comprendre qu'il comptait encore pour les siens. Même s'il était officier de l'Intelligence Militaire, son instinct de médecin le poussait toujours à la compassion. Ce fut avec un regard effaré qu'il se retrouva projeté contre la porte. Son dos émit un craquement sourd tandis que son crâne heurtait violemment l'ouverture. Une vive douleur le prit au niveau du poitrail. Il en avait le souffle coupé. Au plus profond de lui même, il se demandait s'il allait s'en remettre. Du sang coulait de son crâne et il devait avoir au moins une bonne dizaine de vertèbres déplacées. La douleur aurait pu le faire hurler mais comme il avait perdu connaissance, aucun son ne sortit. Assommé pour une bonne dizaine de jours au moins. Mais, il se dit intérieurement que lui replacer les vertèbres ne sera pas un souci car il serait anesthésié. Il rit intérieurement à cette pensée.

Ce flic était un danger. Une telle musculature n'était pas naturelle, certes, mais d'où pouvait-elle provenir? Alors qu'il n'avait même pas pu prévenir la Zone XVI qu'un premier mutant se promenait dans les rues qu'il se faisait assommer par un autre mutant. Il avait subi des mutations génétiques, c'était certain. Lesquelles? Allez le savoir. Bon, pour le moment, il fallait savoir comment survivre. Il s'attendait à une baffe d'une violence inouïe mais pas ce que ce policier ne marque un essai! Bon, il avait projeté le médecin avec la main, ç'aurait plutôt été un but de handball. Ilan laissa tomber la métaphore intérieurement ce qui le fit de nouveau sourire... intérieurement bien entendu. Il ne restait plus qu'à espérer qu'un de ses confrères de l'ordre des médecins viennent le chercher.

Le chirurgien n'était pas rancunier sauf dans des cas extrêmes. Oui, il avait envie de mettre ce flic au trou. Mais après réflexion, il semblerait que les barreaux ne tiendraient même pas et qu'il faudrait ameuter toute l'armée pour le capturer. C'était que ce gros gaillard pouvait écraser un char à mains nues. Ses souvenirs divaguèrent. Il se souvint d'un film de science fiction où le héros était dans la même situation. Mais c'étaient des images d'archives qu'il avait récupérées sur le réseau d'Atlas. Puis il se souvint qu'il avait toujours une ou deux seringues sur lui contenant un puissant sédatif. Dommage qu'il ne puisse pas les utiliser. Et encore, l'aiguille se briserait au contact de cette créature surhumaine. Par contre... il était possible que... Oui! Bien sûr! Il s'adressa lui même des compliments pour la chance qu'il avait eue. La violente douleur à la poitrine était sûrement due à une des seringues qui s'était enfoncé dans son organisme et donc le liquide s'est diffusé dans tout le système sanguin. Sinon, il aurait beaucoup souffert. Il se félicita de cette chance... bien qu'il aurait voulu éviter à avoir à affronter ce type.

En attendant, il gisait sur le sol inerte, la respiration lente et saccadée. Si cette brute voulait vraiment marquer un essai, il lui aurait juste fallu shooter un bon coup dans la tête du médecin. Elle serait partie... très loin! Ilan éclata de rire dans son subconscient. Il préférait rire de ses déboires qu'en pleurer. Et il avait raison le bougre!

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QUÊTE : Barman ! Un verre !

Messagepar Maître du Jeu » 25 Aoû 2009, 12:05

Aussitôt, le « 114 » devint une gigantesque fourmilière dans laquelle Viktor aurait filé un grand coup de pied. Le barman trop zélé fut assigné à la corvée de balayage et en fut quitte pour repousser les tables une à une afin de ne pas rater le moindre morceau de verre qui se serait réfugié sous l'un des pieds. L'une des serveuse se précipita à son tour et essuya chaque plateau, chaque table, secouant les serviette et subtilisant les plats à la barbe des clients avant qu'ils n'aient l'idée saugrenu d'y planter leur fourchette et d'avaler un morceau de la défunte baie vitrée. Les cuisiniers avaient mis les bouchées doubles et préparé une seconde fois chaque assiette afin de contenter les consommateurs furieux. Profitant de la pagaille, quelques petits malins s'étaient permit de s'éclipser sans payer par l'ouverture béante. Le patron, quant à lui, avait alerté un vitrier qui arriva au même moment que l'équipe médicale.

Aussitôt, la façade fut remplacée avec une rapidité et une dextérité incroyables, la serveuse n'ayant plus qu'à y passer un coup de chiffon pour la rendre parfaitement translucide. L'équipe médicale, elle, s'attarda un peu plus.

Ils ne mirent pas longtemps à comprendre le problème d'Ilan, étendu à terre, lorsqu'ils entreprirent de lui ôter tout vêtement superflu. Cet imbécile s'était auto-anesthésié ! Certains eurent quelques mots railleurs qui s'estompèrent lorsqu'ils découvrirent l'état de son dos. Après tout, finirent-ils par conclure, ça valait mieux ainsi. En ce qui concernait Viktor, son cas fut réglé plus rapidement. Conscient, il avait eu vite fait de leur expliquer le topo. Ce n'était par ailleurs pas le première fois qu'une telle chose lui arrivait et ainsi avait-il acquis une certaine aisance à ne dire que ce qui leur était nécessaire de savoir. Aussitôt renseignés, ils lui avaient prodigué une « injection miracle », comme il disait, apaisant la douleur du jeune lieutenant. Conciliants, ils lui rédigèrent même un arrêt de travail d'une demi-journée afin que le pauvre homme se repose, feuillet qu'il déchira aussitôt. Fallait pas le prendre pour un assisté non plus.

Ilan fut lui chargé sur un brancard et emmené dans le véhicule d'évacuation, direction la zone XVI. Comme quoi finalement, malgré les réticences de Viktor, c'est là qu'il irait quoi qu'il arrive...!

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Réunion de famille

Messagepar Iza » 19 Sep 2009, 17:59

Evidemment, il avait fallu qu’elle se laisse encore distraire par un facteur extérieur. Un rat en l’occurrence et ce n’était pas la première fois qu’Isa agissait inconsciemment à cause de son côté chien. Au début, insouciante et éprise de liberté, elle ne s’était guère inquiétée d’agir parfois inconsidérément. Et puis cela avait finis par lui créer des ennuies. Un jour, alors qu’elle jouait à la balle avec un gamin, les scientifiques avait faillit la capturer. Mais ça il n’en était pas question ! Et elle le leur avait bien fait savoir, jamais elle n’avait courue aussi vite.

Cependant son comportement au 114, bar qu’elle avait déjà fréquenté une ou deux fois sous formes humaine, avait était des plus stupides. Non seulement elle n’avait pas débusqué de rat, mais en plus s’en était fallut de peu qu’elle oublie la piste toute fraîche laissé par son oncle. Heureusement Isa n’avait eut aucun mal à la retrouver et elle cavalait dans les rues sales de la basse ville depuis un bon moments déjà en songeant qu’elle ferait bien un jour de repasser au bar. Les frites avaient l’air bonne là bas, mais elle devrait s’habillait pour ne pas avoir d’ennuie. Encore une chose qui lui déplaisait. Elle avait bien essayé une fois d’aller voir des humanoïdes sous ses traits de femmes mais elle avait rapidement du déguerpir devant la concupiscence des uns et le dégoût des autres.

Mais ce qui l’agaçait le plus était sa personnalité complexe, Elle qui aimait tant la simplicité, voilà qu’elle se trouvait prise dans un dialogue sans fin avec elle-même. Une sorte de joute verbale entre la chienne et l’humaine. Et quelque part, Isa était sûr que les Morphes normaux n’était pas soumis à autant de complications. La jeune fille avait raté une étape dans sa vie à rester cloîtrée dans un laboratoire. Les « autre comme elle » qui avait grandit en liberté ne devait assurément pas tourner en rond comme ça. Les questions qu’elle se posaient rester toujours sans réponse, c’était comme se courir après la queue.

Un grondement retenti soudain sur sa gauche. Une ruelle obscure s’ouvrait sur un cul de sac. Isa stoppa aussitôt, l’oreille aux aguets, prête à détaller. L’odeur des détritus était si forte que la truffe lui cuisait mais parmi les effluves nauséabonds elle en détecta une particulièrement familière :

« Tonton ?... »

D’entre des piles de carton un second grondement caverneux se fie entendre, suivit d’un bruit liquide angoissant. Une chose bougeât dans l’ombre en raclant la pierre de ses griffes, la chienne recula en geignant. La bête s’approcha lentement en se dévoilant à la lumière artificielle. Le morphe expérimentale était beaucoup plus grand qu’il ne l’aurait du. Bien plus qu’il ne l’était indiqué sur les fichiers le concernant. Sa tête monstrueuse dodelinait à chacun de ses pas, comme si ses mâchoire titanesque le déséquilibrait. Du chien il avait gardé la conformation et le poil ras, mais là s’arrêté la comparaison avec le sympathique canidés. La bête avait faim et deux repas lui avaient déjà échappé, celui ferait l’affaire.

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Re: Réunion de famille

Messagepar Maître du Jeu » 24 Sep 2009, 11:27

http://nideyleforum.free.fr/missions/398jh.jpg
Faim.

Le corps douloureux restait prostré dans un coin, caché derrière une décharge sauvage, le genre de choses que seuls les humanoïdes étaient capables de réaliser. S'encombrer de vieilleries, les laisser se détériorer et les jeter dehors lorsqu'ils deviennent incapable d'en supporter la vue plus longtemps. Tant que ce n'est plus dans leur petit intérieur confortable, peu leur importe. Et ils ne jettent rien devant leur porte, ce serait bien trop inesthétique lorsqu'ils sortiraient. Les voisins pourraient les montrer du doigt, les traiter de pollueur, tout ça. Non, loin de la vue de tous, loin d'eux-même, voilà la solution. Et ainsi les impasses sombres se retrouvaient solidairement garnies de tout un fatras de déchets. Des cartons, des vestiges de meubles et même quelques poubelles débordant de victuailles périmées. Ça puait la viande rancie, les légumes envahis de champignons et autres moisissures où pullulaient divers insectes.

« 398JH » avait appris à pister ces odeurs, car elles étaient souvent source de nourriture. Avariée, certes, mais nourriture tout de même. Il lui arrivait même parfois, comme en cet instant, de faire son repas des rats, affamés comme lui, qui trottinaient d'une poubelle à l'autre.

Faim, faim.

Plus loin, par là, au bout de la ruelle, une odeur différente lui parvenait. De la chair fraîche. De la chair vivante. C'était sa chance, cette nuit. Il en avait laissé filer deux, celle-ci ne lui échapperait pas, d'autant plus qu'elle semblait se diriger dans sa direction.

« Oui... viens à moi... Approche... »

La créature remua à peine, passant d'une position de prostration à celle de guetteur. Elle était prête, tapie dans l'ombre, à bondir et déchiqueter l'imprudente chair fraîche qui s'aventurait si près de ses crocs... Et elle gronda, au bord de l'impatience. Elle sentait sa proie sans la voir et ça l'agaçait. Alors elle se risqua à bouger un peu et à glisser l'un de ses yeux phosphorescents entre deux caisses de Bourbon vides. Elle vit la chienne, belle Dogue, tout de muscle, sûrement très tendre... un délice, à n'en pas douter et ses griffes sortirent en un réflexe, égratignant le sol à ses pieds et provoquant un raclement inquiétant. Elle serra la mâchoire, retenant corps et âme son instinct de prédateur. À cette distance, l'autre aurait tout le loisir de faire demi-tour et de disparaître dans les rues. Elle, affamée, n'avait pas le cœur à la poursuivre à travers toute la Basse-ville. Il lui fallait donc attendre qu'elle s'approche. La salive affluait et s'échappait de sa gueule fermée, allant détremper le sol à ses... pieds ? Pattes ?

Pattes. Pattes qui s'étaient mises en mouvement malgré elle, la portant mollement en avant, sournoise et menaçante. « Tonton ? » se répétait-elle intérieurement, et ce nom lui était familier, l'intriguait, la torturait au point de la faire hésiter. La tuer et la dévorer, ou bien... ou bien quoi ? Que savait-elle faire d'autre ? Rien. Alors, d'un bond puissant, elle se jeta en avant, ses muscles secs roulant à chacune de ses foulées, luisants sous les lumières du Dôme. Les deux disques jaunes de ses yeux ne reflétèrent rien d'autre qu'une lumière irréelle. Les lèvres s'étaient retroussées, les griffes assuraient de solides appuis. Cette fois, son repas ne lui échapperait pas !!! Le chien avait passé trop de temps à l'observer, trop tard pour lui, toute fuite lui serait fatale. Il était à elle.

Trois bonds, et elle fut sur elle, proie désirée, les « mains » la plaquant au sol et la gueule s'abattant sur la jugulaire. Mais elle ne mordit pas. L'odeur emplissait ses narines, entêtante. La peur... la terreur même... mais autre chose surtout. Une odeur que la créature connaissait et qui provoquait en elle un paradoxe d'émotions. La bête voulait manger. Les vestiges du Morphe disaient « non ». Et ainsi restait-elle ainsi, appuyée de tout son poids sur le chien malheureux, prêt à enfoncer ses crocs monstrueux dans l'artère palpitante...

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Re: Réunion de famille

Messagepar Iza » 03 Oct 2009, 16:39

398JH et IS.37.A.9. Ils n’étaient que des matricules pour les scientifiques, des travaux pour les techniciens et des monstres pour tous les autres. Mais pour elle, le monstre était sa famille. Elle ne l’avait jamais connu, n’éprouvait pas vraiment d’affection pour lui, même pas du tout d’ailleurs, mais il était le seul morphe accessible à des kilomètres à la ronde. Elle devait lui parler, il en paraissait incapable.

Tout avait été très vite. Il s’était approché, avait bondit. La rue avait tourbillonnait devant ses yeux et elle s’était effondrée, le dos contre le macadam, en reversant des poubelles. Une forte douleur s’était propager jusque dans ton son corps avant de se rétracter insidieusement dans ses os et sa gorge. Isa manquait d’étouffer sous le poids de la bête, et son instinct la poussait à s’éloigner de ces crocs aiguisés, de ces griffes trop pointues, de cette mort imminente. Pourtant elle ne bougea pas. La peur la poussé vers l’avant, la raison lui susurrait de n’en rien faire. La respiration saccadée, la chienne fixait l’œil jaune de son attaquant. Un grand œil rond lumineux semblant soudain lointain. Dans la ruelle, on n’entendait plus que le souffle de la chienne et les rats courir le long des murs à la recherche d’un abri.

Isa soupira lentement en gémissant. Elle rabattit sa queue entre ses pattes et un liquide chaud s’insinua sous elle, l’odeur acre de l’urine s’éleva aussitôt. L’acte ultime de soumission. La chienne entrouvrit la gueule sur des dents démesurées et, dans un geste de tendresse passa sa langue rose sur les paupières closes du monstre. La bête et la bête…

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Re: Réunion de famille

Messagepar Maître du Jeu » 22 Oct 2009, 16:47

La mâchoire restait ainsi, sans mordre, sans s'ouvrir. Pétrifiée, la créature. Pourquoi ? Et bien, quelque chose lui picotait le derrière... et les épaules. Les rats ? Non. Une douleur jusque là lancinante et à laquelle il n'avait pas prêtée attention, jusqu'à maintenant. Une douleur qui semblait parcourir ses veines et ralentissait ses mouvements, ses réflexes, ses perceptions. Les... projectiles ? Oui. La grosse brute de tout à l'heure avait tiré quelque chose dans sa direction. Il y avait eu une détonation, un éclair, et 398JH avait éprouvé une vive douleur qui lui avait fait prendre la fuite. Il avait couru longtemps, avant que les sédatifs ne fassent effet. Le résultat de trop nombreuses expériences sur sa personne, sans doute. Mais était-il encore une personne...?

À son tour, il avait gémit. La confusion qu'il ressentait l'inquiétait et il ne savait plus trop où il était ni ce qu'il faisait. Sous ses crocs, il tenait une chienne. Très jolie dogue. Totalement terrifiée. Son odeur lui rappelait vaguement quelque chose mais il avait beau se concentrer, il ne parvenait pas à déterminer quoi exactement. L'alcool ? L'alcool !

La créature fit un bond en arrière, délaissant sa proie. Qui disait alcool disait piqûre, et il avait eu sa dose. Dans son mouvement de panique, il trébucha sur un vieux grille-pain et s'écroula, ses yeux jaunes fixés sur Isa.

« Assez... laisse-moi... mal... » Choisissait de débiter le cerveau embrouillé.

Étrange, pour un prédateur sanguinaire, de supplier.

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Re: Réunion de famille

Messagepar Iza » 28 Oct 2009, 19:02

La chienne hésita. Alors qu’il s’apprêtait à la tuer, voilà qu’il se réfugiait dans un coin en geignant. Si elle-même était inconstante et distraite, lui était tout simplement lunatique. Les rôle était inversé et maintenant c’était lui la victime potentiel, Isa en profita pour se redresser. Elle s’approcha lentement du monstre en remuant la queue étendue un peu plus loin et se coucha face à lui, à quelque centimètre de se gueule baveuse. Il avait le regard éteint et semblait être dans un sale état, comme soudainement épuisé.
Isa repris sa forme humaine pour pouvoir parler, elle se sentie aussitôt menacer, en grand danger et réprima difficilement son envie de reprendre forme animal. De ses mains fines elle prit la tête lourde de la bête, sa peau à lui était nu ou peut être écailleuse, mais il n’avait plus de fourrure et cela la rendit triste sans qu’elle sache vraiment pourquoi.

Tout en le grattant derrière ce qui semblait être ses oreilles, elle demanda doucement :
« Ils sont où les autre comme nous ? »

Elle n'avait pas besoin de lui demandait ce qui lui était arrivé à lui, elle le savait très bien, elle avait lu le rapport des expérimentations qu'il avait subit.

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Re: Réunion de famille

Messagepar Maître du Jeu » 30 Oct 2009, 15:10

Terrassé par la fatigue qui pétrifiait chacun de ses membres, 398JH n'était plus tellement en mesure de montrer le moindre signe d'agressivité. La chienne face à lui l'effrayait, parce qu'elle portait cette odeur de piqûres, mauvais souvenirs qui s'emmêlaient dans sa tête modifiée. Il ne voulait pas mourir, il ne voulait pas faire du mal et pourtant, les deux étaient en train d'arriver. Il ne se souvenait plus de la caresse du vent sur son visage. Il ne se souvenait plus de l'odeur de l'humus dans les forêts. Tout s'était évanoui au rythme des cycles imposés par ceux qui l'avaient recueilli. Un faux jour, engendrée par de faux soleils de verre accrochés au plafond et les plaintes de ses confrères aux pattes écorchées par le métal des cages. En guise d'arbre, des tubes où s'exposaient la génétique modifiée et pour seule météo l'orage des Tasers pour les maîtriser.

« ... viennent... ramassent... Autres vivants... mais morts dans leur cœur... Ils viennent... et ils nous ramassent... »

Ses grands yeux jaunes sans fond se fixèrent sur Isa et son air se figea dans une expression terrifiée.

« ... pas d'animaux dans la Basse-Ville ! Pas d'animaux, juste nous ! Ils savent... ils chassent... Ils chassent ceux qui n'ont pas de deuxième peau aussi... Bavait-il en désignant la nudité de Isa, changée en enfant. Tu sens...? »

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