C'est p'têt une connerie ?

Bâtie après le crash de l'Atlas IV, c'est une ville complexe à la pointe des nouvelles technologies, futuriste, propre, et protégée par un Dôme d'énergie fort curieux.

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C'est p'têt une connerie ?

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 26 Juin 2011, 20:55

Précédemment : Un appel à l'aide
*°*°*°*°*°*°*°*°*

Le quartier avait beau être triste et l'immeuble moche, l'appartement en revanche était tout à fait confortable. Lumineux grâce aux baies vitrées qui occupaient toute la largeur du mur du salon, il n'était que peu spacieux cependant... et peu meublé. Divorcez et comptez ce qui vous reste sur vos doigts. Mais Viktor s'en foutait, pour le peu qu'il fréquentait cet appartement, ça ne le dérangeait pas plus que ça. À force de bosser toute la journée pour éponger ses dettes, il avait fini par oublier qu'il n'avait ni télévision, ni matériel hi-fi. Un canapé faisait un peu meuble solitaire dans le salon, et un matelas posé à même le sol semblait identifier la pièce suivante comme la chambre. Quel intérêt d'avoir un sommier quand le sol était tout aussi confortable, hein ? Et pourquoi vouloir poser son bordel sur un chevet alors qu'il y avait toute la place par terre ? Bref. Viktor fit claquer la porte blindée derrière lui, jetant ses clefs sur un meuble d'un autre âge récupéré aux encombrants. On faisait avec ce qu'on avait.

Par contre lorsqu'il se retourna vers la gamine – ou plutôt vers les appels affamés de son estomac – il ne s'attendait pas vraiment à la trouver assise dans cette position quasi prostrée, et il fronça les sourcils sur un air contrarié qui le rendait très moche. Faute à sa cicatrice, probablement.

« Lieutenant Kobalt. »

Bizarrement tout à coup, il le sentit moyen le coup d'héberger une inconnue chez lui. Non pas qu'il ait peur de ce qu'elle pourrait lui faire du haut de son poids plume, mais les accusations diverses et variées... Ça faisait bien longtemps qu'il se tenait à carreau. Depuis qu'il avait coffré Krän Guush. Et si un collègue lui avait réservé une mauvaise surprise ? Cette gamine, si c'était le loup dans la bergerie ? Un truc pour le briser. Genre il en avait pas assez bavé comme ça. Il allait pas se plaindre, c'était sa faute. Une succession de mauvais choix et un caractère de merde par-dessus. Non, il était pas aidé.

« J'te fais à bouffer et ensuite tu m'raconte. J'ai b'soin d'ta déposition. »

Pour les civilités il verrait un tout petit peu plus tard. Là tout de suite il avait faim. Le rituel du célibataire endurcit s'enclencha alors naturellement. Congélateur – micro-ondes – tiroir à fourchettes – salon. Ils boufferaient dans les barquettes, à la guerre comme à la guerre. S'affalant sur son canapé un million de fois trop usé, il mélangea le truc infâme supposé être un plat de lasagnes jusqu'à obtenir une bouillie fumante semblable à un gros dégueuli. Bon appétit !

« Viens t'asseoir... j'vais pas t'bouffer. »

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Re: C'est p'têt une connerie ?

Messagepar Joyce » 30 Juin 2011, 19:32

Quel visage ! Le meneur par excellence. Bien que cette expression était limpide, elle l'aimait, belle balafre sur la peau. Qu'avait-il fait pour l'obtenir, comme on obtient un trophée de guerre ? Le saura-t-elle un jour ? Joyce se releva, elle ne voulait pas faire mauvaise impression, bien que quelque chose lui disait que c'était déjà trop tard pour ça. Elle se pinça les lèvres pour arracher un petit bout de peau morte.

«  - Enchantée, moi c'est Joyce. » répondit-elle en le suivant.

De la bouffe, parfait ! Mais il parlait d'une déposition ? Ce devait être le mot pour raconter ce qu'elle avait subit, de quoi d'autre pourrait-elle parler ? Elle saliva d'avance la bouffe écrabouillée par Viktor. Pour elle, c'était un plat fabuleux rie qu'à le regarder. Il y avait de la viande dans ce truc ça se sentait. Lorsque Vitkor s'affala sur son vieux canapé, Joyce fit de même. Peut-être qu'il n'aurait encore une fois pas apprécié qu'elle se pose les fesses sur le sol. Joyce ne connaissait que la vie à la rue ou dans la nature, il lui était donc difficile de faire comme si elle avait toujours vécue dans un appartement. Elle le regardait donc avant de copier ses gestes. Une fourchette à la main, elle essaya de faire de même. Pas très pratique mais elle s'appliqua du mieux que faire ce peu et le résultat était assez concluent. Elle évita ainsi de se retrouver tâchée de ce plat par des gestes maladroits. Ouf. A chaque nouvelle bouchée, elle affinait le geste avec la fourchette tout en savourant le plat. C'était super bon ! Bien heureuse d'avoir enfin quelque chose dans le ventre.


«  - C'est très bon ! » Ajouta-t-elle avant d'en reprendre une petite bouchée. «  Vous avez donc besoin que je vous donne les détails de mon agress... agr.. agression ? » le mot peinait à sortir, elle ne s'en servait que très peu même si Joyce en connaissait très bien la définition. «  Rien d'extraordinaire vous savez... je me baladait un peu dans la rue. Il y avait déjà plus grand monde hors-mis deux gars pas très abordables je pense, que j'ai croisé de loin. Je suis tout de suite passée dans la ruelle en espérant trouver quelqu'un de l'autre côté de plus accueillant. Mais voilà que ces trois mecs me sont tombés dessus en m'insultant. »

Elle n'en dit pas plus sur la raison de sa recherche, car oui, il lui fallait quelqu'un de fiable pour l'aider... Joyce fit une pose pour manger, c'est qu'elle avait la dalle ! Elle essuya sa bouche délicatement de sa main gauche avant d'attaquer encore et encore le plat. Plus rien... elle désirait lécher le tout mais évita... peut-être que ça aussi, ça n'était pas permis ?

«  - Vous savez... la suite vous la connaissez déjà. Pas grand chose à vous dire. »

Malgré de nombreuses lacunes, Joyce avait apprit à parler correctement, d'ailleurs elle ne connaissait pas les abréviations et ce n'était pas si mal. Une envie de se rouler en boule sur le canapé contre cet homme lui cogna la tête, plus elle résistait et plus elle grandissait... ne sachant pas vraiment ce qui était faisable où non, Joyce ne bougeait pas. Ses pieds par-terre désiraient aussi depuis le début, venir sur le tissus tout déchiré du canapé. C'est qu'elle en faisait des efforts pour ne pas se faire virer !

«  - Est-ce suffisant ? Ou dois-je vraiment tout raconter ? »

Ses yeux noirs brillaient, plongés dans ceux de Viktor. Il n'était pas du genre maniaque apparemment, simple et fort. Un mec bien ! Ou presque...

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Re: C'est p'têt une connerie ?

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 01 Juil 2011, 18:51

Le regard du flic se planta sur la gamine. Joyce. Enregistré. Au moins les Morphes n'avaient pas de prénoms bizarres, ce qui lui ôtait une épine du pied. Il aurait eu l'air fin de devoir hennir ou aboyer un prénom dans sa langue animale. Tiens d'ailleurs, à ce propos...

« Tu t'change en quoi ? » Demanda-t-il en faisant passer la barquette de lasagnes.

Et avant même d'avoir obtenu la moindre réponse, il engouffrait sa part, haussant un sourcil à l'entendre prétendre que la bouffe était bonne. De son avis, ça avait un goût de semelle fondue. Et puis après, elle fit sa déposition. En fait, elle raconta ce qui s'était passé et Viktor l'écouta en mâchonnant, les turquoises la fixant avec tellement d'intensité que personne se serait étonné d'en voir jaillir des rayons lasers. Ok, il allait falloir qu'il arrête avec les téléfilms pourris. N'empêche que son récit sonna toutes les alarmes de son flair de lieutenant de police. Pour le contenu ? Non. Pour la façon dont s'était débité. Elle lui aurait raconté les aventures du petit chaperon rouge sur le même ton, et ça, c'était carrément bizarre. Le mot « traumatisme » n'avait pas l'air de faire partie de son vocabulaire. Genre... genre comme un putain de sale coup monté de merde, sans vouloir paraître vulgaire. S'essuyant le menton d'un revers de main – le revers de main virant à l'orange colorant industriel – il reposa sa barquette vide sur le canapé, la fourchette en travers. Ouaip, c'est ce qui s'appelait manger au lance-pierres. Et après ?

« Raconte toujours. Paraît qu'les Morphes préfèrent le grand air, qu'est-c'que tu fous en ville ? »

Méfiance dans le ton, épicé d'une pointe d'agressivité. Sur la défensive, il suffisait d'un doute de plus pour la foutre à la porte... ou par la fenêtre selon son humeur. En attendant le Viktor, il aimait pas bien qu'on se paye sa tête. Et celle-là il la sentait pas. La poisse, il avait gaspillé un surgelé pour rien.

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Re: C'est p'têt une connerie ?

Messagepar Joyce » 06 Juil 2011, 20:09

Elle avait pris la barquette avant de lui répondre.

«  - En chacal... »

Lui raconter l'agression... ça n'avait rien de passionnant, mais il semblait douter et elle n'aimait pas. Pourquoi, elle ne mentait pas...

«  - Dites moi, vous me semblez perplexe. Vous ne me croyez pas ? Ou peut-être que vous vous attendez à des larmes ? Peut-être que notre différence de race est là aussi. Il m'est arrivé ce qu'il m'est arrivé et voilà, pourquoi devrais-je pleurer, avoir peur ? Vous croyez que dans la nature ces choses-là ne sont pas courantes ? La loi de plus fort c'est tout. Et si je suis en ville c'est... » Elle regarda sa barquette déjà vide. «  Je cherche juste une personne de confiance pour m'aider dans une quête certainement perdue d'avance. » Elle était fatiguée et étira ses bras avant de passer les mains sur ses yeux pour écraser les larmes de fatigue.

«  - Vous voyez... j'aimerais beaucoup retrouver mes parents, je ne sais pas ce qu'ils sont devenus depuis. » elle n'en disait pas trop, déballer sa vie en une seule fois n'était peut-être pas conseillé. «  Des gens de confiance... je ne suis pas certaine que ça existe qu'en dites-vous Viktor »

Joyce n'en pouvait plus, elle craqua et ramena ses jambes sur le canapé, contre elle. Elle pensa tout de même à les frotter un peu même si ça ne lui semblait pas du tout utile. Encore quelques minutes et ses yeux allaient abandonner et se fermer, le sommeil approchait à grand pas. Des images de ses parents défila dans sa mémoire. C'était loin tout ça... machinalement, ça tête se posa sur les genoux de viktor. Elle faisait tout pour tenir pourtant... mais peut-être que le fait de se trouver au chaud, dans un endroit loin, peut-être, des soucis, lui apportait du réconfort. Ses yeux capitulèrent...

«  - Je... suis désolée. »

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Re: C'est p'têt une connerie ?

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 12 Juil 2011, 13:30

En chacal. Genre, comme un clébard quoi ? Mais en version qui bouffe des cadavres. Pas étonnant qu'elle trouve les lasagnes congelées « délicieuses »... Sans la quitter des yeux, l'instinct du flic lui chatouillant le nez, il se sentit bizarrement soulagé. Elle pouvait bien se changer en chacal, un coup de pied au cul et l'affaire était réglée. Au moins c'était pas un tigre du Bengale. Tiens d'ailleurs, c'était quoi le Bengale ? Il lâcha un soupir où s'entendait la lassitude chronique d'une vie de merde. Il lui aurait bien demandé de s'foutre en chacal tout de suite, là, maintenant. Juste pour voir comment ça faisait, et juste pour voir si elle se payait pas sa tête. Mais d'un autre côté, il était pas sûr d'avoir envie d'une scène trop bizarre pour sa maigre capacité de compréhension. Ouai, non. Qu'elle reste comme ça. Avec sa flemme du ménage, il avait pas envie de se payer des poils à aspirer demain. D'autant qu'il avait même pas d'aspirateur.

« Ouai, p'tête que c'est normal pour un chacal de s'faire choper par n'importe qui n'importe quand... si tu l'dis. Moi j'trouve ça bizarre. Mais j'suis pas un chacal, hein. »

Peut-être que ça lui plairait d'être un clebs aussi, allez savoir. C'était moins chiant à courtiser qu'une gonzesse, une chienne. Ouai, y'avait des avantages. Mais marcher à quatre pattes, ça, il aurait pas pu. Remuer la queue, encore moins. Il secoua la tête pour se sortir de ses pensées absurdes. Retrouver les parents d'un chien, putain on lui aurait tout demandé. Sans rire, elle voulait qu'il passe des petites annonces pour des chacals disparus ? Qu'il mobilise le commissariat du Quartier Nord. Genre, salut les gars, à partir d'aujourd'hui on recherche activement deux chacals donc l'ADN correspond à celui de notre victime...

« Dégueulasse pas le canapé, c'tout c'que j'te d'mande. » fit-il en se levant.

Se lever, ça lui permettait de laisser ses questions sans réponses derrière lui, sur le canapé. Il ramassa les barquettes vides qu'il alla foutre au vide ordures, et puis les fourchettes atterrirent en vrac dans un lave-vaisselle qui avait connu des jours meilleurs. Direction la chambre. Son arme de contention alla s'échouer au fond d'un coffre-fort miniature. Habitude prise avec sa gosse, quand elle était petite, curieuse, et foutue d'aller jouer avec. Au fond d'un placard, quelques vêtements qui dataient de ses dix-huit ans. Ça irait sûrement à la miss, elle était toute petite. Une barboteuse aurait fait l'affaire. Retour au salon. Les fringues jetés près de la gamine qui dormait, le flic dans le coin opposé. Pas question de la laisser sans surveillance. Les trucs capables de se transformer en machins, il préférait avoir un œil dessus...

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Re: C'est p'têt une connerie ?

Messagepar Joyce » 30 Aoû 2011, 20:08

Un œil s'ouvrit grand lorsque les habits tombèrent en un petit « flop » sur le canapé. Les dernières paroles du baraqué étaient floues et raisonnaient dans sa tête. La limite entre l'éveil et le sommeil, frontière paradoxale qui transforme et déforme tout. Qu'avait-il dit ? Alors qu'il n'y a pas même 1 minute de ça, tout lui semblait clair comme de l'eau de roche mais sortie de sa torpeur... plus rien n'avait de sens. Elle s'étira de tout son long en poussant de ses pieds les habits. Un geste voulu ? Peut-être. Elle bailla tendis-que son corps se tordait, se froissait... les muscles roulaient sous sa peau blanche, ses poils s'hérissaient tout en s’allongeant et se multipliant. Les petites oreilles s'étirèrent alors en s'affinant pour prendre plus d'ampleur. Joyce en vint à la position du fœtus, en boule alors que sa colonne vertébrale s'allongeait jusqu'à former une queue. Des griffes poussèrent et s'affinèrent alors que ses doigts s’effacèrent petit à petit jusqu'à ce que des doux petits coussinets firent leur apparition. Petit à petit, le corps de cette jeune femme laissa place au petit chacal qu'elle est. Un dernier bâillement et le corps s'étira de nouveau.

La petite bête quitta le vieux canapé pour rejoindre son hôte et se mettre en boule contre lui. De sa petite langue, elle lapa la main de cet homme. Un goût un peu salé. S'il n'aimait pas les enfants, peut-être aimerait-il un animal ? Sur son cou, un long ruban rouge. Dans ses yeux, des étincelles, sur sa poitrine, les battements rapide de son cœur de chacal. S'il ne l'aidait pas pour sa quête, peut-être pourrait-elle au moins lui tenir compagnie ou... lui apporter son aide. Un bon flaire, un corps petit pouvant se faufiler partout... il y avait pas mal d'avantages.

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Re: C'est p'têt une connerie ?

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 01 Sep 2011, 21:56

Enfoncé dans ses coussins, Viktor haussa un sourcil. Non mais sans déconner, elle allait pas...? Ah ben si ! Ses doigts se crispèrent sur l'accoudoir de son canapé qui avait connu des jours meilleurs alors qu'il assistait au truc le plus dégueulasse qu'il eut jamais vu : la métamorphose d'un Morphe ! Punaise, elle pouvait pas faire ça ailleurs ? Une grimace de dégoût déformant sa cicatrice, il sentit la bile lui picorer la langue après un tel spectacle. Non mais là... voilà quoi. Juré, c'était la dernière fois qu'il accueillait un de ces trucs chez lui. Seulement voilà, alors qu'il croyait avoir assisté au pire, un truc encore pire que le pire truc qu'il ait vu se produisit : la Morphe vint squatter sa fesse droite ! Et là, il hésita entre lui coller son pied au cul pour la foutre dehors et... et la même chose mais via la fenêtre. Non mais sérieux, c'était quoi ce cirque ? C'était pas qu'il avait les chocottes le grand balèze, mais c'était quand-même vachement bizarre cette histoire de se changer en clebs sous son nez.

Retirant sa main à la hâte – non mais qu'elle le lèche pas cette espèce de dégueulasse – il se leva d'un bond en la fixant d'un regard torve.

« Ok bah moi j'vais prend' ma douche hein... » lança-t-il sans conviction.

En fait, elle avait l'air de dormir déjà. Ces chiens... Enfin, aussitôt dit, aussitôt fait, et Viktor s'offrit une bonne douche chaude, frottant de partout comme s'il avait peur d'avoir des puces. On n'était jamais trop prudent ! En sortant, il retourna s'asseoir sur le canapé et pour tuer le temps, alluma la téloche. Un présentateur habillé en pingouin vantait les mérites des candidats de son jeu sûrement plus con que lui, ce qui fit soupirer notre lieutenant. Désespérant. Du coup, il en fut quitte pour zapper comme un crétin, désœuvré et blasé.

Mais qu'est-ce qu'il était aller s'emmerder avec une Morphe ?


Je te laisse te réveiller tranquillou, tu peux dire qu'il s'est endormit si t'as envie d'un bain ou de t'habiller ;)

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Re: C'est p'têt une connerie ?

Messagepar Joyce » 04 Sep 2011, 13:40

Sentiment de haine...

Non, elle ne dormait pas et d'ailleurs l'envie lui était soudainement passée. Elle ne puait pas, n'avait pas de bestioles clandestines sur elles. En effet, même en vivant dans la rue, Joyce savait très bien dénicher les douches publiques comme celles qui se trouvaient dans un bâtiment pour sportifs. Une fenêtre était brisée et n'avait pas été réparée depuis des lustres. Peut-être qu'il n'aimait tout simplement pas les morphes. Tout est-il qu'elle n'était plus d’humeur câline. Un grognement profond racla le fond de sa gorge. Bien que ses oreilles étaient plaquées en arrière, elle ne montra pas les crocs. Joyce désapprouvait seulement la réaction qu'il avait eu à son égare. C'était comme un pincement au cœur, une vague de tristesse et d'échecs. Finalement, amour et amitié ne rimaient pas avec Joyce. Il fallait sortir le grand jeu, mais pas maintenant.

Elle tourna plusieurs fois sur elle-même avant de s'allonger là, au même endroit où Viktor l'avait repoussé. Les yeux clos, c'est une nuit blanche qui lui souriait. Pourtant la fatigue remporta le combat et les cauchemars prirent le pas sur les rêves. Des flashs. Cet homme, cette prison... ces souvenirs lourds du passé. Les remords, la peur, la panique. Nuit agitée.

Au petit matin, les yeux s'ouvrirent. Encore une mauvaise nuit, même ici, dans le confort offert par hôte plutôt ronchon. Joyce bailla longuement avant de lécher ses pattes encore engourdies. Lui, dormait encore. Pas envie de se remétamorphoser, trop de fatigue sur ses épaules. Mais ça ne l’empêchait pas de prendre une douche.

Le chacal se leva puis s'étira de tout son long avant de chercher la douche. Peut-être n'en avait-il pas ? Pas besoin de chercher longtemps, elle la trouva bien vite. Joyce essaya d'atteindre le robinet pour faire couler l'eau mais après plusieurs tentatives elle se résigna puis repris forme humaine. Ne pensez-pas que la métamorphose est sans conséquences car au contraire elle est parfois douloureuse et fatigue le corps. Enfin humaine, Joyce déposa son rubsang devant la douche, presque jeté comme un vulgaire chiffon sur le sol froid de la salle de bain. Oh, une bonne douche pour se décontracter, adoucir les muscles, laver la saleté et les soucis. De l'eau bien chaude peut-être un peu trop. Ses cheveux en pagaille se gorgèrent d'eau, des mèches devant les yeux, la vapeur autour du petit corps. Il pouvait y avoir un bordel monstrueux et sonore dans l'appartement qu'elle n'y aurait pas prêté la moindre attention. La porte de la salle de bain était restée grande ouverte...

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Re: C'est p'têt une connerie ?

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 10 Sep 2011, 15:21

Viktor se réveilla d'un sommeil sans rêve, le bourdonnement de la télé le tirant de sa torpeur. Il ouvrit un œil lourd de sommeil, puis un deuxième, jetant sur son petit écran un regard blasé. Apparemment il était question d'une Aurore Boréale et d'un type appelé Sayah qui proposait de s'y rendre gratuitement. « Le rendez-vous des passionnés de phénomènes cosmiques » disait la présentatrice dont la tête à claques réveilla tout à fait le lieutenant. Truc bizarre, ils ne diffusèrent pas la photo du dénommé Sayah . D'habitude ils aimaient bien pourtant... Viktor se gratta la tête – et ailleurs – se disant que ce Sayah devait bien avoir une gueule pas possible pour mériter l'anonymat. Faudrait qu'il enquête sur lui, tiens.

Toc toc toc ?

Sa gueule en travers se tourna vers la porte d'entrée. De la visite de si bon matin ? Si c'était le concierge, il allait entendre parler du pays en patois local ! Délaissant son canapé usé, Viktor se traîna jusqu'à la porte, ouvrant en baillant jusqu'aux larmes sur l'un de ses collègues. Enfin oui et non... Compte tenu des relations tendues qu'il avait avec son entourage, on se contentera de dire qu'il s'agissait d'un subalterne bossant dans le même commissariat.

« Ouai, quoi ?
_ Stern m'envoie. Il dit qu'il attend votre rapport sur une agression dans les Ghettos. »


Une main sur son menton comme s'il partait à la recherche d'une barbe, Viktor se mit à réfléchir. Agression ? Ghettos ? Ah ouai, la Morphe ! Et il se retourna pour fouiller l'entrée d'un regard circulaire rasant le sol, ce que son collègue sembla trouver étrange.

« Pardon, je dérange peut-être...?
_ Hein ?
_ Je dérange, vous alliez prendre une douche. »


Une quoi ? Le lieutenant se retourna et avisa la porte de sa salle de bain d'un air stupéfait. Non mais jure... la petite prenait sérieusement sa douche la porte ouverte là ? Un coup d'œil vers le canapé sonna toutes les alarmes dans sa tête de flic pourri qui a toujours quelque chose à se reprocher. Bordel, elle avait même pas pris ses fringues de rechange !

« J'le crois pas ça ! »

La porte claqua au nez du subalterne. Qu'il s'avise pas de se rincer l'œil celui-là ! Mais de l'autre côté de la porte, sur le palier comme un abruti, il pu entendre la douce voix de Viktor s'élever.

« LA PUDEUR TU CONNAIS ? ET C'EST QUOI TOUTE CETTE FLOTTE PUTAIN... MAIS NON MAIS SORS PAS À POIL, MERDE ! »

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Re: C'est p'têt une connerie ?

Messagepar Joyce » 10 Sep 2011, 20:50

Joyce n'avait rien entendu jusqu'à ce que Viktor s'acharne sur son sort. On aurait dit un père mécontent. Elle sortit à la hâte de sa douche avant de se refaire sermonner. Merde... fallait prendre cette fichue habitude de s'habiller. Fait chier ! Ça ne devait pourtant pas être si sorcier ! Mais non, une habitude ça ne se change pas du jour au lendemain. Elle haussa des épaules en passant une main dans ses cheveux.

« - Pardonnez-moi, je tâcherais d'y faire plus attention. » répondit-elle avant d'aller chercher les vêtement qu'il lui avait filé en laissant derrière elle, à chaque nouvelle enjambée, la trace mouillée de ses petits pieds.

Marche gracieuse de manière tout à fait naturelle. Elle enfila les vêtements. C'est vrai qu'ils étaient à peu près à sa taille, voir un peu grands et pourtant elle aurait préféré un très large tee-shirt avec en bonus l'odeur masculine de Viktor. Ce qu'elle portait lui semblait trop serré, il fallait quelque chose d'ample. Voilà ce que ça donne lorsqu'on a pour habitude de laisser respirer son corps. Bon au moins les vêtement n'avaient pas de couleurs trop flashy. Elle se retourna vers Viktor qui était décidément de mauvaise humeur, pour changer.


« - Et au programme... ? Je deviens quoi ? » ajouta-t-elle d'une petite voix douce.

Elle craignait d'avance un autre coup de gueulante ou de moquerie. Ah, peut-être qu'il déjeunait, paraît qu'après la nuit, il y avait déjà un repas. A moins qu'il ne sorte en ville ou... s'était-il douché ? La question super importante quoi ! Et si ce gars était un mal propre ? Non... il sentait l'homme, la sueur peut-être, mais pas... non hier il sentait fort, aujourd'hui moins. Elle s'était certainement endormie juste avant. Zut, une occasion loupée, même si Joyce savait d'avance que ses tentatives seront sans sucés... du moins pour l'instant. Fallait s'acharner quand on voulait quelque chose, savoir prendre le temps. Peut-être qu'un jour, ce mâle sera sien !


« - Je ne voudrais pas vous import... imp... » le mot était un peut loin dans sa tête. «  vous encombrer... » Celui-ci devrait faire l'affaire.

Elle écartait les manches, tirait sur tout ce qu'elle pouvait pour agrandir les habits...

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Re: C'est p'têt une connerie ?

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 10 Sep 2011, 22:39

Un bougonnement d'ours mal léché accueillit la promesse de la gamine à faire plus attention. Super, trop content. Sauf que c'était maintenant qu'il aurait aimé qu'elle fasse gaffe le lieutenant, parce que d'ici que l'autre sous-fifre à la porte s'imagine n'importe quoi et aille faire un rapport douteux au commissariat sur les mœurs supposés de Viktor, y'aurait pas long, à tous les coups. Un soupir blasé quitta ses lèvres. Les gosses... maintenant qu'il y pensait, il était pas mécontent que sa propre fille ait passé l'âge de l'adolescence. Qu'est-ce qu'elle avait pu être chiante à se rebeller sans arrêt, à lui répondre et à lui envoyer des vannes à la gueule à longueur de temps. Fallait bien avouer aussi qu'elle avait été à bonne école. Viktor, il en connaissait plein des vannes... même qu'il en avait jeté pas mal à la face de son ex-femme le jour où il avait appris qu'elle demandait le divorce.

Un sourcil s'arqua au-dessus de son regard bleu. Ok, vu. La miss n'aimait pas les fringues étriquées.

« Ça va j'te file aut' chose... » céda le lieutenant en disparaissant dans sa chambre – un foutoir si on y regardait de plus près.

Il dégota une chemise propre mais pas repassé – fallait pas trop en demander – et fouilla encore jusqu'à trouver un bas de jogging appartenant à Gaëlle. Ce serait sans-doute un peu grand, mais puisque la Morphe avait l'air d'avoir un problème avec les trucs trop ajustés, ça suffirait. Il lui fourra le tout dans les bras et s'étira mollement.

« Faudra passer au poste pour écrire tout ça... Je suis pas de service aujourd'hui alors c'est pas pressé. »

Une main dans ses cheveux pour se recoiffer, le lieutenant réfléchissait à sa journée qui s'annonçait de travers. Si si, ça existait. La preuve, il en avait vécu plein. Un coup d'œil sur la gamine qui prétendait l'encombrer. Petite comme elle était ?

« Bon allez, au poste. J'ai la dalle et j'ai rien à bouffer, au commissariat au moins, y'a une machine à café... »

Ou comment se contredire en deux phrases. Il enfila une veste après un regard furtif par la fenêtre. Au juger, il devait cailler. En fait, il s'avéra qu'il faisait une chaleur annonçant une journée écrasante.

« Reste près d'moi. Les Morphes se font embarquer par ici, et le traitement qu'ils envisagent pour toi te plaira pas alors fais bien gaffe à tes fesses. » fit-il en faisant claquer la porte de son immeuble.

Apparemment il avait flotté toute la nuit – ou alors la Morphe avait vraiment foutu de l'eau partout – les trottoirs luisaient sous les premiers rayons du soleil et le subalterne de tout à l'heure attendait, appuyé contre sa voiture de fonction. Bon bah c'était raté pour la ballade à pieds.


Je te laisse t'amuser à décrire ce que tu veux : voiture, commissariat, employés, n'hésite pas. Si ça va pas, comme d'hab', préviens et j'éditerai.

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Re: C'est p'têt une connerie ?

Messagepar Joyce » 10 Sep 2011, 23:48

A sa grande surprise, il lui passa quelque chose de plus... confortable à porter. Tout sourire aux lèvres, elle retira ceux qu'elle portait déjà, vlan ! Pas besoin de retourner dans la sale de bain pour se changer. Puis elle enfila la chemise. Waaaaa ! Des manches super grandes, comme quand on dort sous des draps, la nuit qui s'invite le jour. On pourrait la prendre pour un garçon, ses formes ainsi cachées derrière quelque chose de large. Enfin elle se glissa dans le Jogging. Extra ! Il flottait autour de ses jambes, ça les caressait sans les étouffer. Ah quel bonheur !

Écrire tout ça ? Joyce espérait que ça ne serait pas à elle d'écrire. Fallait déjà qu'elle sache tenir un stylo... mais elle chassa bien vite cette pensée lorsque Viktor parla enfin de bouffe ! Mais... machine à café ? C'était quoi ça, le café ? Un truc consistant au moins ? Pourquoi on disait machine à café ? Elle s'imaginait un gros truc en métal avec des pinces et des tuyaux, de la fumée ainsi que des lames pour trancher finement de la viande, ça devait être chouette comme tout ! Elle avait faim rien qu'en y pensant. Miam ! Une bonne et tendre viande. Puis devait y avoir d'autres trucs que la machine pouvait faire ! Fantastique.


«  - Promis je resterais près de vous. » et de votre odeur si enivrante...

Pourquoi les Morphes se faisaient embarquer ? C'était quoi cette histoire de traitement qu'elle n'aimerait pas ? Et si ses parents avaient connus la même chose ? Peut-être que c'était des chasseurs comme celui qui l'avait enlevé pour la séquestrer... elle frissonnait déjà, l'angoisse du passé. La porte claqua derrière eux et son cœur se crispa. Promis... elle n'ira pas loin de Viktor. Promis oui... Elle sautilla dans quelques flaques. Le contacte de l'eau sur ses petits pieds nus était véritablement jouissif. Le bonheur d'avoir le droit de vivre. Un peu plus loin, un gars et une voiture. Oh non... pas ça ! Car en parlant de ses pieds, elle ne les avait encore jamais mis dans ce truc avec des roues. Bon... fallait prendre ça pour de la découverte, un jeu ! Ça ne devait pas être si terrible que ça. Viktor fit un signe au mec et c'était partit pour l'aventure. Quelle odeur infecte ! Entre celui des sièges et celui de l'essence ça n'avait rien d'une promenade de santé. Elle faisait avec. Bien que lorsque la voiture se mit à rouler, Joyce commençait déjà à avoir le tournis. Beuuuh pas marrant du tout. Elle n'écoutait pas Viktor et le gars qui devaient se raconter des trucs vachement important dans leur vie... disons qu'elle préférait se concentrer sur sa respiration. Si on lui avait dit que dans ces moments là, fallait regarder loin devant, un point fixe, elle l'aurait fait avec joie. Malheureusement elle n'en savait rien et glissait son regard un peut partout sur les rues qui défilaient, le trottoir, les gens... tout. Enfin, le calvaire cessa et elle pus sortir de cette maudite voiture. Ah oui le poste ! Elle avait déjà oublié qu'ils y étaient allé hier. Ils n'y étaient pas resté longtemps en même temps. Il y avait d'autres voitures à l'entrée, qui attendaient certainement qu'on s'occupent d'elles. Ah les machines...

Dans le commissariat, des gens circulaient un peu dans tous les sens, comme une fourmilière quoi qu'un peu plus calme. Y'en a un qui ne cessait pas de répéter la même chose au téléphone. Elle savait ce qu'était un téléphone d'ailleurs, elle en avait déjà vu dans des cabines, des gens parlaient avec ça. Au début, elle croyait qu'ils étaient un peu fou ou vraiment très seuls dans leur vie pour parler à un bout de plastique, mais elle a vite compris qu'il y avait encore un truc super technique qui permettait aux gens de se parler à travers ça. Plutôt pratique. Bref, le gars au téléphone commençait à s'énerver.


«  - Non, je vous dis que vous devez remplir le contrat à l'amiable ! Il est inutile de nous téléphoner madame... Non... Écoutez, vous êtes tenue d'avoir ce contrat dans votre véhicule justement pour pouvoir l'utiliser en cas d'accident. Oui et... non madame... vous voyez ça avec le chauffeur de l'autre véhicule... le contrat à l'amiable !!!! »

Il devenait rouge. Finalement, les téléphones c'était pas toujours si chouette que ça... il y en a un autre qui tenait une tasse avec un liquide dedans. Et encore un autre un peu plus loin, le nez plongé dans une pille de papiers, y'en avait partout sur son bureau. Vu l'état de sa figure, il n'avait pas beaucoup dormis.

«  - Au revoir !!!! » L'autre avait finit par céder on dirait.

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Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 11 Sep 2011, 21:22

Chouette, une escorte pour le commissariat. Par contre la tête que fit le subalterne en voyant Joyce ne plut pas vraiment à Viktor.

« Y'a un problème peut-être ?
_ Euh... non lieutenant. Enfin si, c'est la petite. Vous n'avez pas autre chose qu'un pyjama à lui donner ? Elle n'aura pas l'air très crédible de porter plainte pour agression dans cette tenue.
_ T'occupe. C'est moi qui prendrais sa déposition.
_ Euh... d'accord.
_ Autre chose ?
_ Non non, c'est tout. »


Et puis là, pouf ! Le subalterne suspicieux se transforma en prince charmant et alla ouvrir la portière à la gamine. En se mettant au volant, il eut quand-même un peu de mal à déglutir en sentant le regard de son supérieur rivé sur lui, mais sans se démonter il les conduisit au commissariat. S'en suivit les banalités d'usage pour meubler le silence dans la voiture, le fameux subalterne relançant le sujet de l'Aurore Boréale dont Viktor n'avait strictement rien à foutre. En revanche, il jetait régulièrement des coups d'œil dans le rétroviseur pour surveiller la petite, fronçant les sourcils de la voir bien pâle et anxieuse. Pourvu qu'elle dégueule pas sur les sièges. Il s'en foutait un peu, c'était pas sa bagnole, mais de bon matin comme ça il n'avait pas envie de se farcir l'odeur de vomi... S'il avait su qu'elle était susceptible d'être malade en voiture, ils seraient venus à pattes. La faute à monsieur le prince charmant. La faute à Aaron de le lui avoir envoyé.

La voiture se gara et c'est avec soulagement que notre aimable flic pourri descendit du véhicule, ouvrant à Joyce avant qu'elle crache tripes et boyau sur les sièges. Il s'attarda un peu dehors avant d'entrer, permettant ainsi à la gamine de se remettre l'estomac en place, puis s'arrêta sur le perron.

« Me perds pas d'vue. Le commissariat, c'est grand, et y'a plein de tarés dans tous les coins. Les écoute pas. Tu m'suis, tu t'perds pas, ok ? »

Un collègue occupé à fumer sa clope se retourna sur eux d'un air ahuri. Depuis quand Kobalt usait de ce ton tout gentil pour causer aux gens ? À tous les coups il se la tapait.

« Quoi ?
_ Rien. »


Viktor entra, se traçant un chemin à travers les badauds venus porter plainte et les ivrognes cherchant à se faire inviter en garde à vue pour avoir un repas gratos. Avec sa largeur d'épaule, il n'eut aucun mal à fendre la marée humain du matin. Ouep, comme Moïse ! La classe, non ? De toute part, des sonneries de téléphone et des agents de police se hélant d'un bout à l'autre du hall. Y'en avait même pour lui.

« Eh Kobalt ! Stern t'attend dans son bureau !
_ Kobalt ! Le rapport balistique pour la vieille du quartier sud ! »


Il tendit le bras pour attraper le dossier au vol, sans un bonjour ni un merci sans que ça n'offense personne. C'est plutôt en leur adressant la parole qu'il les aurait offensés. Il ouvrit une porte à la volée et se tourna vers Joyce pour l'inviter à entrer. Son bureau, c'était écrit sur la porte. Même qu'à en juger par l'odeur et le bordel, y'avait même pas besoin d'écrire son nom nulle part.

« Installe-toi... »

Un coup de pied dans la chaise fit tomber une pile de dossiers. Voilà, c'était libre. La porte s'ouvrit sur le fameux subalterne.

« Stern veut vous voir.
_ Ça va j'suis pas sourd ! J'prends sa déposition, t'as qu'à lui dire de passer m'faire un p'tit coucou. Ah !
Le rappela-t-il alors que sa tête disparaissait déjà dans l'entrebâillement. Vas lui chercher à bouffer. La grosse de l'accueil planque des croissants dans l'tiroir du bas. »

Ce qu'il y avait de cool avec les subalternes, c'était qu'on pouvait leur donner des ordres à la con du type : « vas me faire un café ». La porte claqua, et le dossier balistique alla s'échouer sur le bureau déjà bien encombré tandis que Viktor s'asseyait. Son ordinateur s'alluma avec un petit « bip » volontaire.

« Bon, j'vais te poser des questions comme hier, et puis j'vais noter tes réponses. Parle pas trop vite hein, j'tape pas vite moi. »

Il se redressa, fit craquer ses doigts, sa nuque, et posa ses index sur le « F » et le « J ».

« Alors... Nom, prénom. Bon... on va mettre juste le prénom. Joyce. Date de naissance ? »

Il soupira. C'était pas gagné en fait...

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Re: C'est p'têt une connerie ?

Messagepar Joyce » 04 Nov 2011, 19:56

« - Je... J'ai... »

Le foire aux questions qui débuta, trop. Aucune idée. Comment pouvait-elle cohabiter avec tous ces gens, toutes ces barrières et cette haine envahissante ? Le vertige comme une lourde pierre dans la poitrine, s'écrasa sur elle. Mal au cœur, l’odorat qui vacille, la vue qui chavire et les oreilles bouchées. Dans une bulle elle perd l'équilibre. Envie de vomir, des perles de sueur chaude gouttent sur son corps. Ça tourne Là mais loin à la fois, ailleurs et ici. Est-ce ça, l'angoisse ? Trop d'un coup, trop dans son bol de connaissances. Ça s'entre choc. Des étincelles, court circuit des neurones. Les muscles se crispent, les yeux se révulsent, la tête penche sur le côté. Nouvelles sensations désagréables. L'inconnu qui frappe et bourrine à sa porte du coffre fort. Puis du chaud elle dégringole dans le froid. Ça caille Joyce n'était déjà plus sur sa chaise, perdue sur le sol du commissariat, ses yeux fixaient un point fictif. Passé futur et présent se saluent avec méfiance et arrogance dans un instant où le cœur s'affole. La respiration s'accélère. Panique à bord ! Son corps ne sait plus sur quel pied ni griffe danser et laisse place à la nature bestiale qui sommeille dans un petit creux de bien-être. Il s'éclipse, s'efface, s'abandonne... abandonne tout combat, toute responsabilité... donne ses cartes et ses pions, offre le Roi au vaillant Cavalier. Échec et mat. Perdu d'avance car d'avance perdue. L’œuf avant la poule, le têtard avant la grenouille. Ni queue ni tête. L'asile qui donne une invitation décadente.

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Re: C'est p'têt une connerie ?

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 12 Nov 2011, 01:26

Les lueurs de son écran se reflétaient sur la sale tête de Viktor, sautant de sa cicatrice à ses sourcils froncés sur un air contrarié. Trop de questions ne trouveraient aucune réponse et il le savait. Si elle avait toujours vécu comme un clébard – comme il l'avait plus ou moins compris à demi-mot – elle ne devait pas avoir la moindre idée de sa date de naissance, ou du lieu, ni de la taille et du poids qu'elle faisait. En gros, l'identité posait problème. Lâchant un soupir exaspéré par ce foutu formulaire, le lieutenant tourna à peine les yeux vers la petite afin d'évaluer tout seul sa taille et son poids, voir peut-être même son âge. À vue de nez, comme ça, il dirait...

« Tu fous quoi par terre ? »

Croyant l'espace d'une seconde à un truc de chien – elle lui avait bien fait le coup hier de se rouler en boule sur son canapé – il se leva finalement d'un bond en réalisant qu'un truc ne tournait pas rond. Sa chaise valsa alors qu'il sautait presque par-dessus son bureau dans un geste héroïque, s'agenouillant auprès d'elle pour mieux l'observer. Hypoglycémie ? Épilepsie ? AVC ? Et si c'étaient ses lasagnes surgelées ?

« N'GUYEN !!! »

Difficile de faire la différence entre un appel et un ordre venant de sa part. La porte s'ouvrit sur un tout petit homme aux yeux en amandes et aux cheveux d'un noir de jais qui se précipita en voyant le corps à terre. Il porta sa main sur le front de la jeune femme et jeta un coup d'œil suspicieux à Viktor qui se retint de justesse de pas lui répondre par un coup de boule.

« Ça va je l'ai pas touchée ! Je prenais sa déposition et elle est tombée toute seule.
_ Avec l'odeur de ton bureau c'est pas étonnant... »
fit l'autre en haussant les épaules.

À l'aide d'une toute petite lampe accrochée à ses clés, le dénommé N'Guyen voulu vérifier la réactivité des pupilles de Joyce. Quelle ne fut pas sa surprise de se heurter à deux yeux entièrement noirs, sans pupille ni iris, ce qui fit qu'il eut l'air d'un con quelques secondes avant de se reprendre.

« C'est une déposition pour quoi ?
_ Agression.
_ C'est la tentative de viol d'hier soir ? Elle est Morphe Kobalt.
_ Ouai merci j'avais vu.
_ Je veux dire que tu l'as emmené dans un commissariat bondé de monde alors qu'elle est peut-être pas habituée. C'est stressant pour elle. Ouvres un peu la fenêtre déjà, qu'elle ait de l'air à respirer. Et baisse tes stores qu'elle voit pas le bordel dans le couloir. Et Stern veut te voir.
_ Vous m'emmerdez tous avec Stern ! »


Et sur ces belles paroles, il alla ouvrir une fenêtre. Superbe vue sur l'arrière cour où étaient rangées les voitures de fonction. Vue minable mais calme garanti, sauf quand une patrouille partait toutes sirènes déployées. En deux enjambées il alla fermer ses stores et en profita pour foutre N'Guyen dehors. D'un revers de main, il déblaya le canapé au cuir rongé qui occupait un petit coin du bureau et alla y allonger Joyce. Bonne nouvelle, maintenant il avait une idée de son poids. L'autre subalterne était revenu entre temps avec un soda et les beignets exigés, ça tombait bien. Il se pencha sur le corps minuscule – forcément, comparé au sien. N'importe qui d'autre aurait été réveillé par une baffe ou deux, mais elle, non. Pas question. Parce qu'il avait beau avoir une tête de gros dur le Viktor, les gosses, ça faisait toujours de lui un gros nounours complètement gâteux.

« Allo ? T'es là ? Joyce ? »

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Re: C'est p'têt une connerie ?

Messagepar Joyce » 27 Déc 2011, 19:44

Ce fût des minutes à rallonge. Autour, ça se bousculait mais elle était loin. Elle sentit des doigt autour de son œil avant de ressentir cette impression d'abandon, beaucoup plus forte un peu trop vrai. Son corps se soulevait. Où peut-être que son âme quittait les lieux ? Il y avait une douce chaleur et un battement de cœur contre elle. Si c'était ça la mort, alors autant mourir tous les jours. Agréable moment jusqu'à ce qu'elle ne soit déposé sur quelque chose de moue. _ Allo... !_ l'échos du mot se nicha dans sa tête. _ Allo... alloooo... alloooooo... _

Joyce ouvrit lentement les yeux encore pâteux. Sa fièvre et ses coups de froid la quittèrent enfin. Sa vue encore trop floue lui présenta le corps de Viktor penché vers elle. Ses yeux se réhabituèrent à la lumière et sa vision devint plus nette. C'est d'une voix éteinte qu'elle essaya de parler.

« - Que... que c'est-il... passé ? Où ssss... sssuis-je ? »

Si ses repèrent étaient encore déboussolés, il y avait bien une chose qui prenait le dessus avec force fougue et violence dans sa tête. Cet homme avait pris encore plus d’intérêt pour elle et son cœur ne pourrait le nier. Elle le voulait... juste pour elle. Nuits et jours jusqu'à ce qu'elle en crève. C'était gravé dans sa poitrine à l'encre rouge. Mais elle savait pertinemment qu'elle devrait se battre pour peut-être enfin, le gagner. Bien que Joyce était un petit bout de femme magnifique, que ses charmes ne l'abandonnaient jamais, sa taille et sa bouille restaient encore trop enfantines aux yeux de cet homme. Un obstacle immense à franchir. Rien n'est impossible se disait-elle. On ne pouvait gagner sans jouer... elle reconnu la pièce qui lui semblait déjà beaucoup plus calme. Ah oui... l’interrogatoire. Joyce se redressa, assise sur le canapé et les mains sur son visage pour se réveiller de sa mauvaise expérience elle ajouta quelques mots.

« - Je suis désolée. »

La seule chose qu'elle voulait ? Rentrer. L'appartement de Viktor était devenu son refuge, du moins, c'est ainsi qu'elle le percevait. Elle avait hâte de retrouver le calme du taudis, l'odeur des meubles et des vêtements de Viktor. C'était apaisant... évidemment ce qu'elle voulait ne s'arrêtait pas là. Elle s'imaginait déjà se battre contre cet homme, une lutte de haine pour dériver jusqu'au sentiment humain et bestial. Car on ne le dit jamais assez, de la haine à l'amour il n'y a qu'un pas et Viktor ne semblait pas être prêt à l'aimer sans passer par un acharnement pour qu'elle ait le dernier mots.

« - Peut-on rentrer... ? »

Malheureusement, la journée de Viktor avait tout juste commencé et il avait certainement autre chose à faire que de s'occuper d'un... fardeau. Oui, elle savait très bien que son nom était doublé par ce lourd mot. Fardeau.

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Re: C'est p'têt une connerie ?

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 23 Jan 2012, 16:36

Désolé pour le retard impardonnable. J'ai été pas mal bousculé et j'avoue ne pas être super inspiré sur ce RP. N'oublie pas ton RP avec Vrass au fait, ça fait un bout qu'il attend :$ (où ça l'hôpital qui se fout de la charité ?)


Un soupir soulagé quitta les lèvres du grand flic pourri taillé comme un yéti, les poils en moins. Bon, au moins elle n'était pas morte. Non parce qu'une gamine à moitié nue, portant des fringues à lui et morte dans son bureau alors qu'elle était sous sa responsabilité... ça puait l'inspection des services à plein nez. Et l'IGS, il les avait déjà assez vus comme ça. Soit disant parce qu'il était louche, tout ça. Non mais cette blague ! Enfin bref, là, sous son gros pif, la petiote papillonnait des yeux comme si elle sortait d'un joli rêve. Sa fille lui faisait le même coup quand il la réveillait pour aller à l'école. Bon, ça datait d'un petit paquet d'années tout ça...

« T'es au poste pour ta déposition. Dans mon bureau. Oh là, oh là, on se calme... Ajouta-t-il aussitôt en la voyant se redresser. Manquerait plus qu'elle tombe dans les vapes encore une fois. Tiens, ravitaille-toi, ça ira mieux. »

Et comme un bon papa poule qu'il pouvait être à ses heures perdues – bizarrement avec Gaëlle il ne se souvenait pas l'avoir été autant – il lui fourra les beignets entre ses petites paluches minuscules et se leva pour aller ouvrir le soda. Il s'en fallu même de peu qu'il se le siffle par réflexe.

« Mange, c'est sucré. »

Déformation professionnelle : je t'ordonnes, tu obéis. Debout devant son vieux canapé tout défraîchit, il croisa les bras sur sa poitrine et se mit à réfléchir. Ok, elle était mignonne... mais un peu collante... limite aguicheuse. Les sourcils froncés déformant son visage déjà pas très beau, il cherchait à intercepter l'entourloupe. S'il avait eut des rayons lasers à la place des yeux, il ne se serait pas gêné pour scruter son témoin sous toutes les coutures de son esprit. Et je précise « de son esprit » pour couper court à toute mauvaise interprétation. Bref, la machine à doutes était lancée. Méfiance. Prudence. Vigilance constante.

« Pas tout de suite, désolé. Réponds d'abord aux questions, après je t'embête plus. C'est important que t'y réponde, pour que les types qui t'ont agressés recommencent plus. Tu voudrais pas qu'ils fassent pareil à une autre, pas vrai ? »

Décroisant les bras, il retourna s'installer à son bureau, son air suspicieux toujours épinglé quelque part sur le front. Étape une : laisser la gamine ingurgiter de quoi tenir un interrogatoire de plus de dix secondes. Pour ça, une seule méthode : on triche et on rempli la partie « identité » à l'arrache. Bon alors comme nom on va mettre « Jackal », parce que « Chacal » ça fait con et parce que rien mettre ça va faire râler l'archiviste. Prénom « Joyce ». Pour l'âge, à vue de nez Viktor écrivit vingt ans et en profita pour mettre un « quarante kilos » peu convaincu dans la case destinée au poids. L'un de ses yeux bleus se leva vers la jeune fille pour vérifier sa théorie. Un « un mètre cinquante » fut pondu dans la case « taille », et pour le reste, ce n'était pas bien difficile. Signe particulier ? Morphe... perd ses poils sur le canapé et trouve la bouffe surgelée excellente. Tombe dans les pommes pour un rien, malade en bagnole. Nouveau soupir. Il était pas un peu nul son boulot des fois ?

« Bon allez, tu me raconte depuis le début ? Prends ton temps et dis-moi bien les détails, ok ? Après on va faire un tour dans une autre pièce et après on fera ce que tu veux si ça te chante, mais d'abord on fini ça. »

Dans la foulée il décrocha son téléphone et demanda à ce qu'on prépare l'identification. Et puis si Joyce mettait la journée à raconter sa vie, bah ça leur ferait les pieds de poireauter avec leur petite pancarte à la main.

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Re: C'est p'têt une connerie ?

Messagepar Joyce » 18 Mar 2012, 14:57

J'oublie pas son RP... j'ai honte de moi XD Et si je poste ici avant de poster dans le sien, c'est parce qu'hier soir j'ai écris ça sur un vieux cahier d'anglais, attendant de réussir à dormir.


Elle attendra le soir…

Joyce pris effectivement toute la journée pour raconter sa vie. Non pas qu’elle fût des plus bavardes, au contraire. Des mots par-ci par-là, deux trois souvenirs sans importance. Une vie de chacal, ni plus ni moins. Elle lui raconta sa séquestration, loin de sa famille. La peur qui l’avait hanté pendant tout ce temps. Combien de temps déjà ? Elle ne le savait pas, c’était long. Mais Joyce était passée à autre chose et raconter sa vie ne l’enchantait pas. Elle préféra lui raconter lorsqu’elle courait après quelques papillons dans les herbes hautes. Ou encore ses chasses interminables pour un repas bien mérité. Pourquoi était-elle là ? Ah oui, ces jeunes couillons… c’était du passé pour elle, oublié dans un coin grouillant de toiles d’araignées. Au final, ça n’avait plus d’importance tout ça, elle l’avait trouvé, lui.

La tête haute, chassant les mensonges qui rôdaient autour d’elle, c’est une journée qu’elle n’oubliera pas d’aussi tôt. Abimée par la douleur de sa solitude, mademoiselle voudrait cacher ses larmes. Les effacer dans les bras de l’HOMME. Et si ce n’est pas lui, alors force est de constater qu’elle en trouvera un autre. Mais le désir s’attache, s’agrippe de toutes ses forces. Le désir est du genre à dépasser toutes les bonnes volontés, il ne s’éclipse pas d’un simple claquement de doigts. Car personne n’est parfait.

La journée avait été longue. Mais Joyce se voulait être patiente. Attendant comme un bon toutou, la voiture du MAÎTRE se garer dans le jardin, faisant les cents pas sous le soleil. C’était enfin l’heure de rentrer. L’heure de plonger ses deux belles billes noires et luisantes dans le regard de l’HOMME.

_ Pourrait-il faire ne serait-ce qu’un pas…_ La route était longue mais elle voulait s’y accrocher. Au fond, elle avait déjà oublié sa famille. Une nouvelle vie lui tendait les bras.

La porte de l’appartement s’était refermée derrière eux. Le calme avait plongé la morphe dans une sérénité réconfortante. Un plat chaud passé au micro-ondes, un vieux canapé reposant. Joyce avait laissé au poste ses craintes. Mais évidemment, les désirs ne la lâchaient pas. Les habits qu’elle portait, bien qu’ils soient confortables, ne la rendaient pas désirable pour autant.

Elle attendra le soir…

Le soir pour ôter ces grossiers vêtements. Se levant pour aller prendre sa douche, elle laissa glisser petit à petit tous les tissus encombrants, bien avant d’atteindre la salle de bain.
_ Regardes-moi_ semblait-elle lui dire. Les habits délaissés derrière elle, comme on peut semer des petits bouts de pain. N’est-ce pas là l’histoire d’un certain petit poucet ? _ Et s’il venait vraiment dans mes bras ? Non… je crois qu’il lui faudra un peu plus de temps pour ça… A la longue je l’aurais.

Elle attendra le soir…

Le soir lorsque le corps réclame la plénitude. Lorsqu’une faible lumière dessine les ombres avec une délicatesse que le soleil lui-même n’égale pas. Le petit bout de femme s’étira longuement avant de rejoindre la douche. Ses sombres cheveux lui caressaient la nuque charmant une peau presque parfaite. Elle se disait tout bas :
Viens, je te veux, pourquoi hésiter, je suis certaine de te plaire. Même si tu ne le sais pas encore. Même si tu ne veux pas y croire. Mais cela restait des mots silencieux. Une main dans les cheveux, le cœur au bout des doigts et des mots au bord des lèvres. Car…

Elle attendra le soir…

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Re: C'est p'têt une connerie ?

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 11 Avr 2012, 13:18

Encore désolée du retard. Je t'avoue que ce RP me laisse perplexe. J'essaie de créer des situations que tu zappe à moitié, et je n'arrive pas à comprendre où tu veux aller.


Vous parlez d'une journée de congé vous. Même pas qu'il avait le temps de se reposer le Viktor, qu'il se retrouvait embarqué malgré lui dans le boulot. Qu'est-ce qu'il foutait au poste déjà ? Ah oui, à cause d'une gamine qui puait le chien mouillé et qui – à tous les coups – lui avait flingué son canapé. Allez vous débarrasser de l'odeur tiens. La semaine s'annonçait pourrie, mais le lieutenant n'y pouvait rien si un Bisounours géant se planquait derrière ses airs de méchant flic. Joyce lui rappelait un peu Gaëlle... et Gaëlle, il l'avait un peu perdue de vue à force d'ouvrir sa grande gueule. Enfin bref, c'était pas comme s'il était d'attaque pour adopter tous les gosses malheureux de Nideyle non-plus... et encore moins s'ils se changeaient en chacal. Un truc à vous faire dépenser un fric fou dans un psy cette histoire.

Et donc, où qu'il en était le flic pourrit ? Aux questions. Joyce y répondait, docile – normal pour un chien – digressant sur des sujets plus épineux et pas forcément en rapport avec l'affaire en cours. Pendant un instant, l'esprit du lieutenant bifurqua même sur le sentier des questions existentielles du style : « quelle galère ce serait si les clébards s'y mettaient pour venir porter plainte contre la maltraitance de leur maître ». Ça donnerait quoi au juste ? Des rapports remplis de « il arrête pas de me tirer la queue ». Faudrait penser à y coller une étiquette pour prévenir qu'on risquait le fou-rire à tout moment. Un soupir quitta ses lèvres. Bon mais et là, il en était où de la déposition ?

« Ok on reprend. Réponds juste à mes questions ok ? Ce qui s'est passé hier, pas y'a dix ans. Je sais, c'est chiant et pas agréable, mais c'est important. »

Au final il commençait à avoir l'impression de s'adresser à une attardée mentale. Dans un sens c'était pas si mal, il se sentait moins con à côté... mais sous un autre angle, ça le gonflait un peu. Pas la patience pour ça. Ça se saurait s'il était patient non ? Une heure plus tard ou plus – allez savoir - la tête de N'Guyen réapparût par l'entrebâillement de la porte. Il jeta un rapide coup d'œil vers Joyce et parut satisfait de la voir en un seul morceau et en pleine possession de ses moyens. Kobalt, de son avis, avait l'air de se décomposer d'ennui en revanche.

« Stern te fait dire que les gars en ont marre de poireauter à l'identification. Et il veut te voir. T'as jeté un œil au rapport balistique ?
_ On arrive, je sais et non. »
Répondit Viktor pour répondre à chaque point énoncé.

Et puis il s'était levé pour accompagner Joyce à l'identification, lui expliquant qu'elle pouvait voir à travers la vitre mais eux non – ce qui n'eut pas l'air de la convaincre des masses – notant sur un papier les numéros de ceux qu'elle désignait comme ses agresseurs. Pas dur en même temps, ils portaient les marques des poings du lieutenant sur la gueule. Le troisième faisait l'objet d'un avis de recherche. La palissade avait été remontée plus vite qu'un champignon pousse sur un arbre. Rien à voir, mais détail marrant des Ghettos, comme si rien ne pouvait les perturber là-bas. Et puis Viktor avait habilement évité le bureau de Stern et s'était éclipsé. Direction chez lui ou il ne savait pas trop où... en fait il commençait à trouver la petite un peu collante. Et pourtant...

… pourtant c'était bien dans son appart' qu'ils s'étaient retrouvés dix minutes plus tard. Pas de voiture de fonction pour les ramener, seulement leurs pattes. Viktor en avait profiter pour acheter des hot-dog à un coin de rue. C'te blague, pensait-il en tendant sa part à Joyce, un hot-dog à un chacal. Non, cherchez pas l'ironie, elle est pas drôle.

Et bref...

Affalé dans son canapé pour mastiquer son repas, Viktor en était encore à se demander ce qu'il allait bien pouvoir faire de la gosse. La filer aux services sociaux ? La relâcher dans la nature ? Ben quoi, c'était pas le secours populaire chez lui quand-même ! Ses doigts s'enfoncèrent dans le pain mou, choqué par la vision d'un bout de fesse au moment où Joyce partait il ne savait où. Prendre sa douche ? Ben qu'elle fasse comme chez elle surtout.

« EH !!! C'est pas un bordel ici, on se fout pas à poil comme ça ! Transforme-toi en clébard si ça te fait chier les fringues ! »

C'était marrant parce que sa femme avait passé des années à l'engueuler de laisser le foutoir derrière lui, et puis là c'était à son tour de râler contre le désordre. Fallait dire aussi, le bordel des autres n'était jamais aussi agréable que le sien. Et puis c'était déjà la galère à ranger ses frusques à lui, s'il fallait en plus qu'il range celui des autres, l'appartement allait vite se transformer en décharge publique ! Avalant son dernier morceau de casse dalle, il se leva pour ramasser la chemise qu'il alla accrocher vite fait à la poignée de la salle de bain. Les gosses j'vous jure. En fin de compte ça pouvait encore passer quand c'étaient les siens, mais ceux des autres, non merci. Pas moyen de les supporter, enfance malheureuse ou pas. Et quand on savait se transformer en chacal, on avait des excuses en moins, de son avis.

Haussant les épaules, il se dirigea vers la cuisine où il se servit une bière au frigo. C'était pas le tout mais il allait lui falloir du courage pour la foutre dehors. Pas envie de se coltiner l'IGS demain.

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Viktor Zacharias Kobalt
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Re: C'est p'têt une connerie ?

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 01 Mai 2012, 23:11

Compte tenu de ton absence prolongée et non signalée, je me permets de clôturer ici et de libérer mon personnage.


Alors qu'il se levait pour ramasser ce que la gosse avait semé, on frappa de nouveau à la porte. Décidément ! Sourcils froncés, Viktor alla ouvrir, sa bière à la main, la chemise coincée entre la canette et son majeur. C'était quand-même marrant cette manie de passer voir ce qu'il foutait chez lui pile au moment où la petite était dans la douche. On aurait voulu le mettre dans la mouise jusqu'au cou avec des accusations de pédophilie et détournement de mineure qu'on s'y serait pas pris autrement. Quoi qu'après réflexion, on était plus proche de la zoophilie. Mais bref. Cette fois encore, un collègue. Moins assuré que le premier celui-là, à en juger par sa mine défaite et la sueur couvrant son front.

« Lieutenant Kobalt, on a besoin de vous au poste de Douane Nord-Ouest !
_ Sans blague ? Je suis en congé là, alors fais savoir à « on » que tu m'as pas trouvé. »
Lâcha le lieutenant en claquant la porte.

Sauf que la porte ne claqua pas, et Viktor en fut quitte pour hausser un sourcil en voyant surgir un pied dans l'entrebâillement. C'était quoi ce plan qu'il lui faisait ?

« Ce sont les ordres, on m'a dit de ne pas revenir sans vous.
_ Ben n'y retourne pas alors ! Et dégage ton pied ou tu repars sans.
_ Toutes les unités sont mobilisées sur place.
Enchaîna le collègue en parlant très vite. C'est pour Cthulhu. Il y a des bestioles partout, et un Winghox qui découpe tout à l'épée. »

Sans déconner, un Winghox en mode berserk ? Il fallait le dire tout de suite ! Viktor poussa un juron, conscient que sur ce coup là il n'était pas question de se défiler. Cthulhu faisait partie des priorités. Rectification : il était LA priorité, et il était hors de question de le laisser se tirer. Alors même s'il n'était pas certain de pouvoir faire quoi que ce soit pour le zigouiller, bien sûr qu'il y mettrait du sien pour lui mettre des bâtons dans les roues. Il allait se gêner. Oui mais voilà, il y avait le chien dans la douche.

« Ok j'arrive ! » Lança-t-il à son copain flic qu'il ne connaissait même pas, laissant la porte se rouvrir en grand.

Il posa sa bière par terre, jeta la chemise quelque part sur le canapé et empoigna le machin rouge avec lequel Joyce avait débarqué. Déboulant dans la salle de bain en oubliant de fermer les yeux ou de se montrer pudique, il la tira de sous la flotte et lui mit le Rubsang entre les bras, la tirant ensuite vers la sortie.

« T'es une gentille petite mais j'ai déjà une gosse, et crois-moi ça me suffit largement. Je peux pas te garder, navré. Puis j'ai du boulot. »

Sans la lâcher, il passa la porte sous le nez de son collègue resté ahuri, fermant à clé derrière lui.

« Te fâche pas mais j'ai pas envie d'avoir des emmerdes, et une gamine à poil chez moi ça les sent à trois kilomètres. T'es un grand chien hein, tu vas bien trouver un autre pigeon à squatter. Allez... »

Et en guise d'au-revoir, il lui lâcha le bras. Le Rubsang s'étant enroulé autour du corps frêle de l'Orphe chacal. Dans le genre aguichant en faisait pas mieux, mais là il avait pas trop le temps de dispenser des conseils vestimentaires. Sans se retourner, Viktor monta dans la voiture de fonction de son collègue et tous deux mirent cap vers le poste de douane Nord Ouest, laissant Joyce sur le trottoir. Le lieutenant soupira.

« Prostituée ? Elle est un peu jeune... Hasarda le collègue
_ Nan, victime d'agression un peu collante. Je sais que j'ai une réputation de merde mais je touche pas aux gosses. Je suis pas pourri à ce point là, tu saisis ? Un silence passa avant qu'il n'ajoute dans un soupir. Pourvu qu'elle soit plus là quand je rentre... »

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