… et quelle caravane !
À sa tête - monté sur un coléoptère aux reflets dorés et de la taille d'un cheval - un capitaine au regard aussi bleu que le ciel : Archélas. Près de lui chevauchaient quatre généraux comme une escorte. Étaient-ils là pour sa protection ou pour l'empêcher de fuir ? À sa droite, Toniat et Sek. À sa gauche, Elnee et Pezenen. Leurs visages affichaient un sourire suffisant qui disait : « Nous avons tué, nous avons battus, nous avons violé au nom de Livian d'Ephtéria. Vive le roi Livian d'Ephtéria. » Et alors qu'une nausée indescriptible prenait notre soldat aux tripes, une main se posait sur son épaule, lui indiquant qu'il ne chevauchait pas seul. En se retournant à demi, il eut la très désagréable surprise de reconnaître ce sale petit scolopendre de Chaemil et son air rayonnant de perversité.
« Je suis votre supérieur vous savez, et vous me devez quelque chose pour avoir essayé de me tuer. Si vous voulez que j'épargne Ceithli Elbereth, vous devez m'offrir le guépard. Empaillé bien sûr. La taxidermie est de loin mon loisir préféré, vous saisissez ? Je veux le guépard empaillé ou bien la femme mourra. »
Ce qui ne voulait absolument rien dire puisque la femme et le guépard étaient la même personne, et pourtant il semblait à Archélas qu'il n'avait pas le choix pour sauver la vie de Ceithli... à moins d'affronter les cinq hommes sur le champ, et de les vaincre. Mais il était seul et désarmé, et Nemesis n'était pas là... autrement dit, rien de très cohérent à ses raisonnements.
« Où est-ce qu'on va ?
_ À Wingdrakk bien sûr. C'est là que votre femme et vos enfants ont été faits prisonniers par votre faute. Ils seront pendus demain matin, dépêchez-vous, allons ! »