En sortant, il aboya deux ou trois fois, espérant que Sarïn soit dans le coin. Il voulait lui expliquer comme un chien sait le faire qu'ils se séparaient temporairement, et qu'ils se rejoindront dans le désert dans quelques semaines. Sauf que Sarïn avait dû s'éloigner plus que prévu, jusque là, aucun signe de l'autre chien, il les retrouverait ce n'était pas ça le problème mais imaginons un instant qu'il se soit coincé une patte dans un piège ? Ou qu'il se soit fait capturé par on ne sait qui ou on ne sait quoi ?
Le cabot rangea soigneusement son inquiétude et suivit la route de Guttenvald en silence. Une heure durant, à marcher d'un bon rythme, lui ne s'arrêtant que pour renifler l'air et les fourrées. Les montagnes se dessinaient hautes et puissantes devant eux quand les toits de la ville apparurent enfin sur l'horizon. Le soleil se dressait plus haut dans le ciel et le ciel se parait peu à peu de quelques nuages. Le beau temps ne durerait pas... La forêt se faisant dense à mesure qu'ils s'approchaient, bien vite, Ordalie pu constater que Guttenvald ne brillait pas par son charme typique plutôt par l'ambiance électrique suintant des faces qu'ils croisaient.
Il coucha les oreilles... Les gens d'ici n'étaient pas très accueillant, pas très souriant non plus. Bah, il avait vu pire !
Ils se contentèrent d'entrer uniquement dans les boutiques qui fournissaient de quoi subvenir aux besoins vitaux dans des régions désertes, et quand ils eurent finit leur approvisionnement la première chose qu'ils firent c'est filer de cette ville où les regards accrochant les cornes du winghox ou les yeux noirs du chien vous filaient des frissons dans l'échine...
A quelques minutes de la ville, à peine éloigné des petites maisons refermant Guttenvald, Ordalie reprit forme humaine, s'appuyant sur un jeune arbre pour enfiler son pantalon et sa tunique en même temps -tout une histoire de souplesse et de technique acquise avec des années de pratique.
-Ils sont charmants ces gens, je les laisserai pas m'inviter au souper sans penser que je serais dans leur assiette...
Sifflant plusieurs fois, il espérait retrouver Sarïn avant de s'aventurer plus loin dans cette forêt, et par la même occasion, s'assurait qu'il pourrait porter son sac même sous forme canine. Hors de question de laisser Vrass passer pour une mûle... Surtout que les mûles ont mauvais caractère se serait dommage, hein ?