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S'il s'était sentit vaguement ridicule après avoir délivré son message, Archélas n'en avait pas été moins soulagé de la réaction du tatoueur. La bonne nouvelle était qu'il prenait ces menaces plutôt bien. Défaitiste ou je m'en foutiste, au moins il ne s'en était pris ni à lui ni à Ceithli, aussi le soldat s'était-il contenté de le remercier avant de quitter la place. Non pas qu'il fasse preuve de couardise mais pour être honnête, la vie de ce maudit Winghox ne l'intéressait pas du tout. Le message était passé, le tatouage était payé, le reste, ça ne l'intéressait pas. Alors il avait prit la main de la jeune femme dans la sienne et ensemble, ils étaient sortis.
Il inspira profondément en se retrouvant sur le seuil de la boutique. L'atmosphère encore chaude de cette fin d'été sentait l'humidité. Un orage couvait quelque part. Archélas avait ressortit son plan et avait décrété qu'il était plus logique de se rendre ensuite chez Belladona. En réalité, l'une des boutiques de Sayah était plus près, mais il ne voulait pas avoir à faire à lui pour les questions que se posaient sa compagne... et lui, accessoirement. Ils se remirent donc en route sans se hâter, le soldat boitant légèrement, le talon un peu douloureux après cette démonstration d'art cutané.
Ils prirent plusieurs petites rues, se glissèrent sous des porches improbables, s'étonnèrent parfois de l'architecture folklorique d'une bâtisse et... se perdirent finalement en constatant que l'une des rues indiquées avait été remplacée par une boîte de nuit. Ce furent des gamins des rues qui les remirent sur la bonne route, exactement comme lorsque le capitaine s'était égaré la première fois.
« Vous allez chez Bella ? Elle est cool Bella ! Un peu bête des fois mais elle est trop sympa ! C'est à gauche après la grande statue de Proteus. Mais faites gaffe, elle élève des Dioctanis ! L'autre fois y'en a une qui a faillit me bouffer un bras. Si c'était moi, je les couperait toutes. Couic ! Comme ça ! C'est super dangereux ses plantes vertes. »
Ce à quoi Archélas s'était contenté de sourire et de remercier. Quelques minutes plus tard, ils entraient dans l'herboristerie, les pollens épicés les accueillant aussitôt.
« Je te laisse lui parler. Tu veux que j'attende dehors...? »
En réalité, il mourait d'envie d'assister à la discussion, mais on lui avait appris que les hommes ne devaient pas écouter ces choses là...