Mais c'est qu'il est mignon ce ptit! J'affiche un léger sourire en coin avant de lui faire un petit clin d'œil, penchant la tête sur le côté, je lui fais signe de me suivre.
«J'habite pas loin, viens.» - une main dans la poche, je fais signe à Nessy que ça va aller, c'est vrai qu'il n'y a pas que ce cabinet médical dans le coin, mais ici j'y suis bien et le Doc m'aime bien depuis le temps! D'un autre côté, je suis un bon client quand même. Je ne marche pas bien vite, il a fait du bon boulot, mais la fatigue et la douleur n'aident pas beaucoup, même si je le soupçonne de m'avoir injecté quelques doses de morphine ou autre et c'est pourquoi j'ai du mal à sentir mon dos.
«Je me suis retrouvé coincé dans une bagarre, forcément, je suis pas le genre à me laisser faire, mais le gars avec qui je prenais un verre, un ancien client, a filé lorsque la police est arrivée et j'ai suivi. Seulement je suis commerçant et je veux pas d'emmerdes, je préfère payer ma dette rapidement plutôt qu'aggraver mon cas.»
Au moins j'annonce clairement la couleur, je me tourne vers lui d'un air plutôt grave «T'inquiète pas pour l'amende, c'est quand même moi qui ai foutu le bordel, c'est à moi de payer. Si je m'étais rendu tout seul, la prime aurait été pour moi et je m'en serais servi pour payer l'amende, mais honnêtement, si t'avais pas été dans le coin, j'aurais pas pu me rendre parce que je serais toujours étendu quelque part dans la rue dans mon propre sang.»
On arrivait déjà à ma boutique, c'est aussi pour ça que j'aime bien le Doc, en cas d'urgence, il n'est vraiment pas loin. Je fouillais mes poches de pantalon pour trouver mes clés, puis je me baissais avec difficulté en serrant les dents pour ouvrir le verrou. Une main sur mon genou pendant que je me redresse en soulevant la grille, je me tourne vers le dénommé Benedikt
«Au fait, j'ai un très gros chien. Mais c'est une morphe donc elle n'est pas méchante! Elle me garde la boutique.» - un bon gros dogue aux couleurs bringues, une vraie pâte en fait, un peu maladroite et assez craintive... je l'ai recueillie car elle n'avait nulle part où aller, elle est plus douée sous sa forme canine qu'humaine, mais elle me donne un coup de main pour le ménage et les courses, et elle tient la boutique quand je suis pas là. Lorsque j'ouvre la porte, je la vois surgir de derrière le comptoir. À gauche et à droite, il y a les petites chaises qui permettent d'attendre, l'escalier menant à mon appartement est sur la gauche, et au fond, derrière le comptoir, la salle où je fais mes tatouages. Les catalogues et autres photos sont éparpillés un peu partout pour que les clients puissent avoir une idée de ce que je veux, je m'avance en boitant un peu alors qu'Iza lève le museau vers moi, l'air inquiet. Je pose doucement ma main sur sa tête en souriant
«Tout va bien, j'ai été blessé mais rien de méchant. Je fais que passer, faut que j'aille chez l'herboriste et au commissariat...» - puis je me tournais vers Benedikt - «Elle s'appelle Iza. Tu veux boire quelque chose?»
Toutes mes affaires sont en haut. Il me reste encore des fringues de quand j'étais ado. J'ai déjà perdu un pull dernièrement en le laissant à Kjeld lorsqu'il était venu, mais il m'en reste encore, j'aime pas jeter. Derrière le comptoir, dans la pièce qui me permet de faire mes tatouages, on voit une table genre, table d'opération mais en bois - moins froid - et un bon fauteuil, selon où je dois faire les tatouages, j'utilise l'un ou l'autre... et pleins d'étagères et de placards où je range mon matériel, et la petite porte au fond mène à la cuisine. Je fais signe au gamin de me suivre, la cuisine est vraiment minuscule, juste une petite plaque de cuisson, un mini frigo et tout le reste, ce sont des placards, avec un évier. Iza galère parfois pour faire à manger, peut être qu'un jour je déménagerai maintenant que j'ai davantage de tunes
«J'ai du soda, jus de fruit, bière et il me reste une demi-bouteille de whisky» - je sors les glaçons du bac et en verse quelques uns dans un verre à moutarde avant de sortir la dite bouteille du placard et de m'en verser une bonne dose. Dans mon état, une bonne dose de whisky me fera du bien, même si je pense que le mélange avec la morphine risque d'être assez marrant. Je me tourne vers le gosse pour voir ce qu'il veut... je pense pas non plus qu'il soit pressé à la minute! Et après toutes ces émotions, il doit avoir soif aussi - «Sinon y'a de l'eau du robinet, mais elle est pas terrible»