Un appel à l'aide [Viktor]

Érigés à l'extérieur de la Basse-Ville et de la protection du Dôme, ils sont un curieux mélange de cahutes sommaires et de bâtisses tout à fait décentes. Ils sont nommés ainsi à cause de l'enchevêtrement des maisons, et parce que les habitants y sont peu nantis.

Un appel à l'aide [Viktor]

Messagepar Joyce » 19 Juin 2011, 03:30

Les Ghettos... pas super pour se trimbaler toute nue, mais fallait bien rester sous une forme humaine pour pouvoir rencontrer des gens. Le temps s'assombrissait, de gros nuages gris avaient presque subitement fait leur apparition et le vent passait au travers du rubsang que portait presque constamment Joyce comme on porte un pagne. Noué à l'avant. Le drapé vaporeux par endroit s'emmêlait entre ses jambes et s'estompait en disparaissant dans l'air. Elle n'avait pas froid, l'habitude de se balader nue. Dans une toute petite ruelle, pieds nus, Joyce faisait son petit bout de chemin. Un peu plus loin, au croisement de deux ruelles se tenait là un bar. Deux gars en sortirent, l'un était cornu au visage fin et doux, l'autre... rien à déclarer si se n'est son allure peut rassurante malgré sa beauté. Elle continua sa marche en tournant à droite. Un endroit pas très fréquentable, comme beaucoup d'autres d'ailleurs. Dans les ghettos faut pas s'attendre à du rose bonbon et des petites fleures blanches avec des paillettes.

Une poubelle pleine à craquer, un chat vagabond à la recherche d'un truc à grignoter et rien d'autres que des détritus jonchant le sol un peu partout ainsi qu'une odeur de pisse assez forte par endroits. Ce n'est qu'une ruelle, peut-être que de l'autre côté, sur la petite place, il y aura plus de monde. Malheureusement Joyce n'a pas même pu traverser la ruelle que trois mecs lui tombèrent dessus débarquant de... ah oui un petit coin proche d'une montée d'escaliers. Deux d'entre eux l'attrapèrent par les bras en essayant d'esquiver la mâchoire de la morphe en furie. Le troisième, qui se marrait tout autant que les deux autres, la casquette à l'envers et les dents jaunâtres, sortie deux trois vannes totalement nases.


« -Hahahaha !!! Pourquoi porter une jupe quand on les nichons à l'air ??? Vas-y j'suis sûr que t'es une chaudasse !!»

Il lui attrapa les pieds avec ses mains toutes crades. Qu'est-ce qu'il pouvait puer de la gueule celui-là !

« - Mais vas-y arrêtes de donner des coups de pieds j'veux juste te donner un peu de plaisir avec mes potes ! »

C'était vraiment n'importe quoi, elle n'y croyait pas ses yeux... elle cria de toutes ses forces de manière non-stop en se débattant du mieux qu'elle le pouvait... avec sa petite taille.

«  - Lâchez moi !!!!! Mais lâchez moi !!!! »

Le gars de droite avait fait un petit écart ce qui lui valu une magnifique morsure. Bien fait !!!! Joyce grognait à en baver de fureur. Mais pourquoi fallait-il tomber sur trois loosers ? La poisse ! Fallait que quelqu'un l'entende sinon elle allait y passer. Ou s'en sortir par miracle en se débattant à coup de dents, d'ongles et de pieds.

«  AU SECOUUUUUURS !!! Bordel mais vous allez me lâcher oui ???? »

Elle priait pour qu'on l'entende, et de loin !!!!

Avatar de l’utilisateur
Joyce

Crédit: Fermé

Re: Un appel à l'aide [Viktor]

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 19 Juin 2011, 16:55

Dix-huit, dix-neuf... et... et... et bordel, il était où le vingt ? Viktor jeta un œil au morceau de papier sur lequel il avait griffonné l'adresse d'un témoin à la va-vite. Fallait bien avouer aussi qu'il écrivait comme un porc. On ne pouvait pas tout avoir, et lui il avait les muscles. Et puis il avait eu Krän Guush aussi, et ça, il en frémissait encore de plaisir. Oh ça n'avait pas fait l'unanimité au commissariat, il y en avait même eu quelques uns pour prétendre que les deux étaient de mèche et qu'ils se partageraient la prime une fois l'assassin en liberté. Le lieutenant, il s'en foutait un peu des rumeurs. Il avait autre chose en tête. Une autre vie, ailleurs, un truc que ses collègues ne pourraient pas comprendre. En attendant il se tenait à carreau pour la première fois depuis trop longtemps, traînant une mine blasée d'un bout à l'autre des locaux du Pôle de Sécurité Central du Quartier Nord. Aujourd'hui, interrogatoire d'un témoin à propos d'une fugitive. Laeth, une Orphe panda roux d'après le rapport. Mais force lui était de constater qu'il n'y avait pas de numéro vingt dans cet enchevêtrement de bicoques plus semblables à des poubelles qu'à des maisons. Et ça le faisait chier.

Planté au milieu de ce qui devait être quelque chose comme une ruelle, il laissa son regard bondir d'une porte à l'autre. À gauche les numéros dix-huit et dix-neuf, ce qui en soi n'était déjà pas très logique. À droite il n'y avait que des lettres. Avait-il confondu une lettre avec le chiffre vingt ? Quelle lettre aurait pu avoir la même sonorité ? Il froissa le papier entre ses doigts, sentant l'impatience le gagner, jusqu'à ce qu'un autre genre de sonorité l'interpelle. Un appel au secours ? Piège à con ou demoiselle en détresse ? L'oreille tendu lui fit choisir la seconde option lorsqu'il entendit les voix étouffées des hommes. Manifestement, ça se battait un peu. Ça tombait plutôt bien en fait. D'une part Viktor avait décidé de faire son boulot à peu près honnêtement ces temps-ci, et en plus il avait besoin d'une occasion immédiate de foutre ses poings ailleurs qu'au fond de ses poches. Dommage. Ses pas le portaient déjà en avant, et il bifurqua deux fois avant de se retrouver dans un cul de sac, les cris fusant de l'autre côté d'une palissade de tôle rouillée. La prochaine fois il prendrait un GPS...

Mais Viktor étant Viktor, il se contenta de se débarrasser de l'obstacle en le défonçant à coup de pied. La première patate ébranla sérieusement la cloison comme un coup de tonnerre sans orage, les attaches sautant un peu n'importe où. L'une d'entre elle lui érafla le visage. Comme s'il n'avait pas assez d'une cicatrice déjà bien moche en travers de la gueule. Mais la tôle ne céda pas. Sa colère en revanche, céda carrément, elle. Un nouveau direct du pied secoua la palissade, et un troisième la fit éclater, la rouille se déchirant comme un vieux carton desséché. Bilan : trois bouffons et une minette en pleurs. Une gamine de l'âge de sa fille, et il n'en fallait pas plus pour lui faire voir rouge. L'un des agresseurs se magna de prendre la poudre d'escampette, sans doute parce qu'assister à l'entrée en matière fracassante du lieutenant – et voir sa gueule déformée par la rage – n'avait rien de très rassurant. Les turquoises coulèrent vers celui qui avait le froc baissé. Celui là, il n'allait pas le louper ! En fait il n'eut même pas le temps d'y penser qu'il s'était déjà jeté sur lui pour le gratifier d'un magnifique coup de boule. Quant au troisième, la gamine s'en occupait plutôt bien. Malgré tout Viktor ne pu s'empêcher de lui choper un bras et de le foutre à terre, sa Ranger entre les omoplates lui suggérant de ne pas bouger. Un cliquetis plus tard et ce petit con se retrouvait menottes au poignets, le second pissant le sang par le nez. Ça, c'était fait. Les collants moule-bite en moins, c'était trop un super-héros, non ?

« Ça va ? Un coup d'œil en biais sur la miss le fit grimacer, et son ton se fit beaucoup moins sympa. Forcément aussi, dans cette tenue... t'as pas plus court non ? Tu connais l'attentat à la pudeur ? »

Avatar de l’utilisateur
Viktor Zacharias Kobalt
Humain(e)

Crédit: 118.00 Ore(s)
Pelel'je: Oui
Métier: Lieutenant de police
Classe: Rocher
PV: 500
ES: 200

Re: Un appel à l'aide [Viktor]

Messagepar Joyce » 19 Juin 2011, 18:01

Y'avait du bruit plus loin, quelqu'un fracassait quelque chose. Peut-être la chance allait-elle lui sourire un peu ? Quand elle vit du coin des yeux débarquer cette espèce de tas de muscles façon presque gladiateur aimé par la foule, Joyce était entre deux possibilités. La première, bah merde ce gars c'était un peu la boule de muscle qui fait la lois dans le coin... mais la lois du côté des tout pas beaux, soit c'était son sauveur. Elle préféra pencher sur la seconde hypothèse qui était d'ailleurs la bonne lorsqu'elle le vit balancer un sublime coup de boule à ce petit con. La suite, elle ne l'a pas totalement regardé puisqu'elle s'acharna sur l'un des trois enfoirés à coup de dents et de poings. Mais le gars lui retira ce petit plaisir de vengeance en le foutant bien vite à terre. L'odeur du sang était excitante... Joyce se recroquevilla contre le mur, assise les bras autour de ses jambes. Fallait mimer la peur. Oui bon, elle avait flippé mais ça allait mieux maintenant. L'apparence petit ! L'apparence ! Elle faisait mine de trembler encore un peu, les yeux noirs perdu dans le vide. Quelle bonne actrice n'empêche ! Dommage que ce gars tout musclé avec une gueule qu'elle aimait déjà _ chacun ses goûts allez vous faire voir !_ changea de tonalité en voyant son accoutrement... il avait raison mais qu'il se mette à sa place aussi ! Voler de la bouffe c'est beaucoup plus facile que de voler des fringues ! Non mais sérieux, la bouffe à la limite tu mâche ça ni vu ni connu et zouh t'as gagné ! Pour les habits c'était un peu compliqué quand on était déjà dans une nudité assez affolante... tout le monde te voit et si tu débarque soudainement avec un tee-shirt (sans sac... j'vois pas trop où cacher ça). Elle baissa les yeux, quelques larmes qu'elle savait très bien commander coulaient encore sur ses petites joues.

«- Oui je vais... Mais...» elle se mit à sangloter. Même à 23 ans on peut pleurer hein ! Mais avec sa petite taille en général au premier abord on la prenait pour une pauvre gamine. Ça avait quelques avantages et pas mal d’inconvénients aussi.

«- Merci... » ajouta-t-elle en essuyant ses larmes du dos de sa main.

Qu'est-ce qu'il était beau, grand fort musclé... parfait ! Si elle pouvait au moins s'en faire un protecteur ou quelque chose dans le genre... Elle replongea la tête entre ses bras, le menton sur les genoux. Tremblante. Son rubsang dégoulinait sur le sol, il se mêlerait presque avec le sang de ce petit con de gars là...

Avatar de l’utilisateur
Joyce

Crédit: Fermé

Re: Un appel à l'aide [Viktor]

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 19 Juin 2011, 23:45

Super. Merveilleux. Génial. La liste de superlatifs pour qualifier la situation dans laquelle il se trouvait pouvait s'allonger à l'infinie que ça la rendrait pas moins pourrie. Des larmes, allez. Comme s'il avait une gueule de gentil monstre orange. C'était possible d'avoir un peu de bol un jour, et de pas systématiquement tomber sur des assassins, des gamines un peu stupides ou des créatures dégénérées ? Non mais genre, mener une vie normal. Juste une journée. Non ? Apparemment non. Lâchant un soupir à la limite de l'exaspération, il se défit de son blouson et le jeta sur les épaules de la madeleine éplorée. C'était pas qu'il avait pas le temps mais il avait deux vilains à foutre en garde à vue... et d'ailleurs la petite ferait bien de le suivre. Pour sa survie d'une part, et puis aussi parce qu'elle portait son blouson tout neuf. Payé avec la prime de Krän Guush s'il vous plaît. Qu'elle lui gâche pas son plaisir.

« Lève-toi. »

Ouai, il parlait souvent comme ça à sa gosse aussi, et puis sa gosse elle s'énervait et ils finissaient invariablement par s'engueuler. Il avait pas promit un truc du genre de se tenir tranquille ? Levant les yeux au ciel une seconde, il se hâta de revenir à lui lorsque le gugus au nez éclaté fit mine de prendre la poudre d'escampette. Sa main se refermant juste au-dessus de son coude l'en dissuada, et une pression encore un peu plus forte le fit se plier de douleur. Les prises de contention qui font bien mal, y'avait que ça de vrai ! Un coup de pompe au cul de celui qui portait les menottes le fit se lever, et Viktor amorça son retour vers la Basse-Ville, un demi sourire satisfait épinglé au coin des lèvres. Des fois ça faisait du bien de faire son boulot. À tous les coups il allait encore se farcir des plaintes pour coups et blessures ou violences policières, m'enfin bon. La routine.

« Viens. »

En fait, il aurait pu dire quelque chose comme « lève-toi et marche » que ça aurait donné sensiblement la même chose.

Avatar de l’utilisateur
Viktor Zacharias Kobalt
Humain(e)

Crédit: 118.00 Ore(s)
Pelel'je: Oui
Métier: Lieutenant de police
Classe: Rocher
PV: 500
ES: 200

Re: Un appel à l'aide [Viktor]

Messagepar Joyce » 20 Juin 2011, 21:51

Elle avait un peu chaud sous ce blouson, mais elle aimait beaucoup le geste. Même si ça l'emmerdait plus qu'autre chose à en juger son humeur et sa gueule. En tout cas, à en juger le blouson, il devait être friqué. Assez en tout cas. Elle qui n'avait rien... il lui suffisait de peu de chose pour croire en la richesse des autres. Même si au fond, la richesse pour elle n'était pas une question d'argent mais d'un savoir vivre. Elle essuya ses dernières larmes de comédienne en suivant le gars. Pas très aimable dans sa manière de lui causer... pas grave. Un sacré caractère était beaucoup plus intéressant qu'une personne du genre tout miel tout fiel. Son métier ? Sûrement un flic... les menottes ça veut tout dire. Un peu déçus sur le coup d'avoir été sauvée par un homme dont le devoir était de faire simplement respecter la loi. Ça enlevait des sentiments et une réelle crainte de la voir passer à la casserole. Au fond, peut-être qu'il s'en foutait totalement. Elle se leva. 1m50... contre 1m87... ridicule ! Il avait quel âge cet homme ? Trop vieux pour elle ? Franchement l'âge... elle en avait strictement rien à battre. L'instinct animal passait avant l'instinct humain... dans la nature l'âge ne veut rien dire. Il faut un partenaire fort et rusé, de quoi assurer protection et bouffe. Non pas qu'elle ne sache pas se défendre un peu et chasser ou voler...

Encore des coups. Bienfait ! Rappelée très vite à l'ordre pour qu'elle le suive, Joyce repris la marche. Il savait ce qu'il voulait, sévère et certainement grognon. Quelle classe ! Sa douce voix de femme contrastant avec celle de l'homme se fit un peu moins gamine. Le jeu était lancé. Il allait découvrir là non pas une pauvre gosse perdue mais une femme sûre d'elle
.

« - Je vous remercie. Où allons-nous ? »

Elle avait les crocs mais n'en dit rien. Peut-être avait-elle enfin trouvé quelqu'un qui pourrait l'aider à retrouver ses parents ? Mais il n'allait sûrement pas accepter si elle restait sur la carte de l'enfant qui pleurniche. Peut-être qu'en imitant le caractère de cet homme, elle arriverait à le toucher sentimentalement pour le convaincre ? Pour le savoir, il fallait qu'elle le connaisse afin de savoir quelle carte jouer.

Joyce suivait donc cette boule de muscles d'une marche douce et très féminine, partagée entre la délicatesse et une grande confiance en elle. Ses cheveux longs et ébouriffés s’emmêlait dans le vent commandé par le temps grisâtre. Il était grand ce manteau... elle nageait dedans. Les bras enfin dans les manches, on ne voyait pas les mains. Beaucoup trop large et chaud, mais tellement confortable. Et cette odeur d'homme ! Elle aimait.

Avatar de l’utilisateur
Joyce

Crédit: Fermé

Re: Un appel à l'aide [Viktor]

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 20 Juin 2011, 23:45

Où est-ce qu'ils allaient, elle en avait de bonnes !

« Au poste ! Où tu veux qu'on aille ? »

Les gosses d'aujourd'hui, aucun plomb dans la cervelle. Il s'arrêta quand-même au moment où il croisa son regard. Autant dans l'ombre il n'avait pas trouvé ça plus bizarre que l'une de ces modes stupides qui consistait à se greffer des billes de métal sous la peau, autant à présent qu'elle avait séché ses p'tites larmes, c'était limite flippant ces yeux noirs. Viktor en fronça même les sourcils, c'était pour dire. Maintenant qu'il y pensait, il était quasiment sûr d'avoir lu un truc à ce sujet. Un vieux rapport chiant comme la pluie peut-être ? Ça ne lui avait pas laissé un souvenir si fulgurant que ça... à moins que... Ah si ça lui revenait ! La bave du machin qu'il avait capturé devant le « 114 ». Sa fille l'avait identifié comme de la morve de Morphe, et il avait fini par passer la nuit à la médiathèque pour piger ce qu'étaient ces foutues bestioles. Lui qui avait toujours été persuadé qu'il ne s'agissait que d'un mythe... et pour cause, ils ne se montraient pas beaucoup. En même temps quand on voyait ce qui était arrivé à 398JH, c'était un peu normal. Lui non-plus viendrait pas se vanter d'être un Morphe s'il en était un. Déjà que rien qu'à cause de son Pelel'je il avait la tronche en travers... sans parler des bétastéroïdes qui lui brûlaient les muscles dès qu'il s'en servait... et comme il s'en servait plus que de sa cervelle...

Bref !

Tout ça pour dire que la gamine ferait pas de vieux os au commissariat, selon lui. Oui mais il s'était promis de faire son boulot correctement. Oui mais la gamine était la victime dans l'histoire, qu'elle vienne ou non... Oui mais pour l'enquête on voudrait l'entendre. Oui mais elle était Morphe. Et merde ! Solution numéro un : embarquer les deux bouffons pour le commissariat et les foutre en garde à vue. La Morphe porterait plainte. Elle attirerait immanquablement l'attention sur elle et elle aurait pas le temps de sortir qu'elle finirait embarquée par la fourrière scientifique. Solution numéro deux : la relâcher dans la minute et lui éviter une pluie incessante d'abrutis finis qui n'allaient pas manquer de lui demander de se changer en bisounours sous leur nez. Qu'est-ce qu'il risquait, si elle lui filait entre les doigts par inadvertance ? Pas grand chose à vrai dire.

« Ok, vu. Fit-il à son attention. Je refourgue ces deux guignols au poste frontière le plus proche et j'vois c'que j'peux faire pour toi. »

Viktor jouant les gentil, ça pouvait paraître bizarre mais ça arrivait de temps en temps. Presque aussi souvent que les éclipses totales. Reprenant sa route en entraînant ses deux prises avec lui – la gamine suivant derrière comme un gentil toutou – il se dirigea vers la Basse-Ville sans hésiter. Fallait dire aussi qu'elle se voyait de loin, avec le Dôme au-dessus comme une grosse cloche à fromage. Comme quoi c'était bien pratique ce truc, ne serait-ce que pour se repérer. Il ne tarda pas à trouver un poste-frontière et s'y dirigea tout droit, sortant sa plaque comme le cliché d'un vieux film pourrit. Il eut à faire à un petit jeune qui n'avait pas l'air de le connaître, et c'était tant mieux. Ça faisait toujours une vanne en moins à avaler, ses collègues lui en balançaient suffisamment comme ça.

« J'te les laisse, le P.S.C. viendra les chercher. T'as qu'à mettre mon nom. Non, un K à Kobalt. Et tentative de viol dans les chefs d'inculpation. J'leur ferai mon rapport en rentrant, ils ont l'habitude. J'm'occupe de la gosse. »

Il tourna machinalement la tête vers elle pour la désigner du menton, s'assurant du même coup qu'elle n'avait pas disparu dans la nature. On ne savait jamais, vu qu'elle avait son blouson... Et puis Viktor aurait pu s'en tenir là et envoyer les trois en garde à vu, mais allez savoir dans sa cervelle de grand gorille, il avait envie d'être sympa. Pour une fois. Ça pouvait être intéressant de savoir s'il était un blaireau de père uniquement avec sa fille ou avec tous les gosses sans exception. Alors l'expérience se tentait, non ? Prenant congé du jeune employé du poste-frontière d'un geste de la main, ni une ni deux, il se remit en route et s'engouffra dans les rues lumineuses de la Basse-Ville. La nuit tombait et les passants se faisaient de plus en plus rares... et de plus en plus louches ! Direction le quartier nord, les zones dortoirs comme on les appelait. Un enchevêtrement d'appartements pas dégueulasses mais tristes à mourir. Il n'y avait là que peu de commerces, ce qui donnait un aspect « ville fantôme » au quartier. Des rues perpendiculaires sur une carte parfaitement cadrillée, des bâtiments identiques en quinconce. Non, décidément, les architectes devaient être déprimés le jour où ils avaient bâtit ces trucs. En attendant, c'était chez lui. Sa p'tite zone de non droits, et il y dirigeait la gamine comme s'il s'agissait de la sienne.

Combien il pariait qu'il se mettait dans la merde ?

Viktor tourna à un angle et s'engouffra dans un bâtiment au hasard – tout du moins était-ce l'impression qu'il donnait. Pas d'ascenseur, mais peu d'étages. Quatre à tout casser, jamais un de plus, et c'était tant mieux parce qu'il habitait justement le quatrième. Il tourna la clé dans sa serrure, lâchant dans le couloir vide un juron à l'attention de son voisin qu'il avait entendu se coller à son judas. Saloperie de commère. Le mieux étant encore de ne pas s'attarder à la vue des mauvaises langues, il se retourna pour inviter la petite à entrer. Tiens, maintenant qu'il y pensait, il savait même pas son nom.

« J'ai des vieux fringues de ma gosse, doit bien y avoir un truc à ta taille... »

Qu'elle entre ou qu'elle se tire, il était nase de toute façon. Les planques jusqu'à pas d'heure, c'était plus de son âge.

Avatar de l’utilisateur
Viktor Zacharias Kobalt
Humain(e)

Crédit: 118.00 Ore(s)
Pelel'je: Oui
Métier: Lieutenant de police
Classe: Rocher
PV: 500
ES: 200

Re: Un appel à l'aide [Viktor]

Messagepar Joyce » 24 Juin 2011, 22:30

Bon... c'était bien un flic alors. Elle en avait déjà croisé deux ou trois, ne comprenant d'ailleurs pas pourquoi ils couraient encore plus vite que les commerçants à qui elle dérobait deux trois truc à manger. Des boucheries en général. Ce n'est qu'au bout d'un certain temps qu'elle capta le rôle de ces gars souvent en compagnie d'une matraque ou d'une toute autre arme de service. Elle ne répondit pas à la question. Pour dire quoi de toute manière ? Alors elle le suivait sans broncher, il l'avait tout de même tiré d'une belle embrouille... plus que ça même. Y'avait ce gros bâtiment pas loin, Joyce ne connaissait que les lieux de vue sans faire le lien avec la fonction qu'ils ont. Elle s'imaginait même une arène sous ce gros chapeau avant qu'elle n'y vienne pour la première fois y poser les pieds. Ha bah... une arène aussi grande ça aurait pu exister non ? Ah non ? Bon...
Ils arrivèrent au poste, deux trois échanges de regards et de mots, le stricte nécessaire. Il présenta d'ailleurs un truc au mec dans le poste. Elle ne chercha même pas à savoir ce que c'était... une question nulle de plus ça lui vaudrait le surnom de gosse qui la pourchasserait encore pour longtemps. Non pas que ça la dérange car elle jouait de ce statut, mais dans ce cas bien précis, elle préférait évidemment lui faire comprendre qu'elle avait quelque chose dans le crâne autre que des jouets et des musiques pour bébés. Le duo repartit bien vite, filant au milieux des ruelles qui se voulaient de plus en plus vide à cette heure tardive. Elle aimait bien ce coin, chacun ses goûts, et pour une petite morphe, c'était même pas mal à regarder au milieu de ce silence. Pas d'artifice, pas de formes trop biscornues futuristes et finalement nases. Mais où allait-il ? Joyce resta muette tout le long de leur marche jusqu'à ce qu'ils débarquent comme par magie devant l'appartement du flic, après un juron envoyé par le costaud au visage balafré.


«- C'est très gentil merci. »

Elle rentra suite à son invitation. Pourquoi refuser ? Un petit coin au chaud loin de la dure réalité de la rue. Dehors c'était un combat nuit et jour qu'elle connaissait bien. Le gars il était fatigué, ça se voyait. La fatigue ne se dissimule pas si facilement que ça. Joyce partit s’asseoir contre un mur et son ventre se mit à gémir, gargouillant de faim. Les fringues de sa fille... elle croisait pour qu'elle ait du goût cette nana ainsi qu'une odeur pas trop forte. En général, elle n'aimait vraiment pas porter quelque chose imprégné d'une odeur féminine.

« - Dites moi... quel est le nom de celui qui vient de me sauver ? » Ajouta-t-elle de sa petite voix de femme au caractère aussi très fort. « J'aimerais beaucoup le remercier... » petit sourire malicieux au coin des lèvres. Ses yeux en amende jouant de leur charme. Son rubsang dont l'extrémité presque évaporée, léchait le bas du mur.

Joyce ne le lâchait pas des yeux, admirant le corps de son hôte. Il avait donc une fille... de quel âge ? Et ou était donc la mère ? Qu'elle soit là où non, ce petit bout de morphe pouvait très bien se montrer mauvaise et manipulatrice pour piquer la place de cette femme. La nature c'était ça... la force et la vitalité passaient avant tout, devant sans-cesse faire nos preuves pour sortir du lot, atteindre un but, ne pas se retrouver derrière la meute... avoir les morceaux de choix dans le gibier chassé.

Avatar de l’utilisateur
Joyce

Crédit: Fermé

Re: Un appel à l'aide [Viktor]

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 26 Juin 2011, 21:10

La suite ici : C'est p'têt une connerie ?

RP CLOS

Avatar de l’utilisateur
Viktor Zacharias Kobalt
Humain(e)

Crédit: 118.00 Ore(s)
Pelel'je: Oui
Métier: Lieutenant de police
Classe: Rocher
PV: 500
ES: 200


Retourner vers Les Ghettos

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 2 invités

cron