J'écoutais patiemment son histoire, je replissais un verre d'eau pour le lui donner, ne sachant pas encore comment elle allait le boire, mais j'analysais doucement son comportement. De toute évidence, on voyait bien qu'elle avait été plus habituée à être en mode canin qu'en mode humain, mais elle restait sociable, donc elle avait tout de même vécu de cette façon.
Je m'étais éloigné pour ne pas non plus qu'elle se sente oppressée par ma présence, les bras croisés, je la sondais entièrement. Oui, si elle restait un peu, elle pourrait être un bon chien de garde, surtout lorsqu'elle aurait repris du poids. Je ne doutais pas qu'elle serait capable d'effrayer n'importe qui, bien que je n'en avais pas trop besoin, il ne fallait pas être stupide pour essayer de cambrioler un winghox, mais il pouvait toujours y avoir des petits malins qui essaieraient. Et puis, mine de rien, ça me ferait une compagnie «saine» pour changer.
«Aucun problème. Tu as de la chance, ma boutique marche bien donc je peux assumer une bouche de plus à nourrir...» - c'est le cas de le dire, je dois être l'un des rares à rester dans les ghettos alors que j'ai les moyens de me barrer à la Basse Ville. Mais je sais pas, je préfère l'ambiance ici en fait. En tout cas, elle semble reconnaissante et je vois qu'elle prend peu à peu confiance. Il faudra quand même que je la mette au courant de mon mode de vie sinon elle va se barrer en courant.
Elle continue de me raconter sa vie et je fronce les sourcils en écoutant son histoire, je finis par m'approcher d'elle et je lui tends la main
«Montre moi ton bras...» - je commence à l'examiner, oui, au delà des bleus on peut voir des traces de piqûre selon sa forme surement, certaines sont plus près de l'épaule, d'autre au creux du bras. Les enfoirés. Je me recule pour ne pas lui faire peur alors qu'elle explique qu'elle s'est évadée et qu'elle a dérobé des papiers
«Tu as très bien fait! Des gens comme ça méritent de pourrir dans des cellules pour le reste de leur vie...»
Je la regardais encore un peu, puis je faisais un signe de tête pour qu'elle me suive
«On essaiera de retrouver tes documents, tu viendras les planquer ici. J'ai un coffre... que quelqu'un essaie de te chercher des noises et il aura affaire à moi je te le garantis!» - je suis pas le genre défenseur des animaux ou autres, je sais bien qu'il faut faire des expériences sur eux pour tester des produits et autres! Moi-même je dois bien tester parfois mes tatouages après tout mais j'engage des gens pour ça! je les paie pour qu'ils acceptent de tester l'effet! Donc au moins ils savent ce qu'ils risquent.
Je la laisse me suivre, en sortant de la cuisine, on est directement dans la salle où je fais les tatouages, il y a un grand fauteuil, un petit tabouret, beaucoup de placards de rangements et une grande table selon le type de tatouages demandés, puis une petite salle à côté où il y a des draps ou autres pour se changer.
«C'est ici que je bosse. Il faudra que tu essaies le plus possible de ne pas y trainer, pour des raisons d'hygiène quoi.» - puis je lui montrais le comptoir, il y avait largement la place pour qu'elle se glisse dessous et je tendais le bras vers là
«Regarde, si je t'achète un petit matelas, ça te dit de dormir là? Je suppose que tu es le genre à préférer être en animal qu'en humaine? Sinon... ben il faudra t'acheter carrément un grand matelas et on essaiera de le caser là haut dans ma chambre, mais je te préviens, je ronfle!»
Je la laissais décider, puis je l'entrainais à l'étage où elle pouvait voir directement ma chambre en bordel. Des fringues un peu partout, le lit au milieu et l'armoire près de la fenêtre, ouverte avec pratiquement plus rien dedans puisque tout était dehors! Puis je lui montrais le petit couloir
«Par là, c'est la salle de bain. Tu sais te servir d'une douche? Des toilettes?»
Je me disais qu'elle devait pas trop connaître, mais bon. Déjà, voir un peu ce qu'elle sait, ce qu'elle connait. Ensuite, je la laisserai se reposer un peu pendant que j'irai faire un saut chez Belladona pour lui acheter sa pommade contre les bleus. Vu le travail, je lui prendrai au moins deux pots, c'est sur.