Oui je me suis rincé l'œil, normal non? En attendant, je fouille un peu plus le sac, jetant un regard sur la viande séchée et le pain, je pense que je mangerai ça demain matin, ou si le cabot ne ramène rien à manger. Il est bien mignon de signaler de quoi faire chauffer de l'eau, mais je la mets dans quoi? J'ai à peine une gamelle dans ce sac du baroudeur... bah on verra sur le moment. En attendant, je sors la poudre volcanique et disperse un cercle ni trop grand, ni trop petit et à peine celui-ci se retrouve t'il fermé, un foyer s'allume, la vache! C'est top ce truc!
Je m'installe de nouveau sur la couverture, enlevant mes chaussures et mes chaussettes, ce sera déjà ça de fait et je range le tout dans le sac. Levant les yeux vers les étoiles qu'on ne voit pas trop avec les nuages, je me dis que ça va me faire du bien de vivre comme ça pendant quelques jours voire semaines. Pas de contraintes, rien, je vais seulement marcher, voir du pays.
Lorsque le gosse revient avec son espèce de chien avec le dîner, je lui lance un bon sourire et le regarde se rhabiller à moitié et s'envelopper de l'écharpe. Forcément, il a préféré s'acheter ça plutôt qu'un autre tatouage vu qu'il n'a pas envie de devenir un cabot bariolé. Il jette le lapin dans le feu, bientôt l'heure du casse croute!
«Je t'ai accompagné parce que justement tu n'es pas un humain. Tu es un cabot, du moins tu tiens plus du chien que de l'humain, et en général, c'est animaux sont fidèles et dignes de confiance.»
Je me tourne vers lui, j'espère qu'il ne le prendra pas comme une insulte, mais j'en doute. Il est évident qu'il se considère plus comme un clebs que comme un homme, limite ce sera un compliment
«Et de toute manière, si ça n'avait pas été avec toi, je serais parti seul. Après, j'aurais été d'avantage obligé de passer par les villes, ou d'acheter un de ces sacs sans fonds qui ne pèse pas trop lourd, car il m'aurait fallu d'avantage de vivres. Bref, même si tu décides de me lâcher en cours de route, je trouverai toujours un moyen de me débrouiller, j'ai pu le faire quand j'étais gosse, je peux encore le faire aujourd'hui»
Je m'en fous du confort. J'ai choisi de vivre dans les ghettos parce que c'était là que j'avais le moins de chance de tomber sur d'autres winghox qui ont tendance à préférer les villes du Nord ou encore Wingdrakk, après j'ai dormi dans la rue un sacré bout de temps avant d'arriver à me faire un trou dans cette ville alors bon, c'est pas comme si camper dehors sous la pluie ou le froid me posait problème, surtout maintenant que j'ai mes tatouages. Poussant un léger soupire en prenant le lapin grillé, je prends la fourchette pour la planter violemment dans la cuisse, faisant craquer les os pour la détacher avec violence et la faire tomber dans l'assiette, je lui laisse tout le reste. Certes, j'ai faim, mais c'est lui qui a chassé.
Maintenant que c'est un peu moins chaud, je peux prendre la cuisse à pleines mains et mordre directement dedans, y'a pas à dire, la barbaque fraiche et bien grillée, y'a que ça de vrai! Je sors juste un morceau de pain pour manger avec, au cas où j'en propose au gosse même si je pense que la viande lui suffit. Finalement, je ne pense pas que ses herbes seront très utiles.
Le repas terminé, je brise le cercle pour éteindre le feu et répartir la poudre un peu partout pour éviter les ennuis. Je me penche alors en arrière pour m'allonger sur le dos et regarder le ciel. Jetant un coup d'œil amusé au cabot pour voir s'il a assez mangé, j'avoue être un peu crevé, mine de rien on a sacrément bien crapahuté.
«Demain, rebelote. On avance à un bon rythme, j'avoue qu'il me tarde de voir ces steppes de glace, ça ne doit pas être pareil que les montagnes neigeuses de Drakmoniss...»
Oui, un autre point. Je pense que voyager avec le cabot me permettra de voir plus que ce que j'aurais vu seul, car je n'ai peut être pas les mêmes envies que lui, et donc mes perspectives seront désormais plus larges. Puis en le regardant à nouveau, un sourire en coin se dessine à l'idée qu'il ne fallait pas oublier que je tenais compte du plaisir et de l'agréable d'être en sa compagnie