Un chien, une femme et des Raanaï

Du sable, toujours du sable et une chaleur à vous laisser là tout sec comme un fruit confit... Ce désert protège la cité d'Ohime Quinah. Ses dunes et les Raanaï qui y règnent en maître gardent la voie.

Un chien, une femme et des Raanaï

Messagepar Néthi Ptahâa » 24 Oct 2010, 21:30

Précédemment : Traversée du désert
*°*°*°*°*°*°*°*°*

Lepti se retournait souvent, inquiet de la progression de la jeune Néthi. Lorsqu'elle lui avait demandé l'autorisation de les accompagner, il avait voulu refuser. Il savait qu'elle serait incapable de faire dix pas sans réclamer une pause. Il ne lui en voulait pas, parce qu'il savait que ce n'était pas de sa faute, mais il savait d'instinct qu'elle serait un fardeau... et que comme pour tout fardeau, elle risquait de rendre leur voyage plus dangereux qu'il ne l'était déjà. Seulement il s'était heurté à son joli sourire et n'avait pas pu y résister. Et puis à en juger par la réponse que lui avait fait Ordalie sur le même sujet, il n'était pas le seul à être sous le charme... Il se tourna d'ailleurs vers le jeune homme et lui adressa un sourire afin de ponctuer sa dernière phrase. Oui, il avait raison de se méfier du désert.

« Les Meph Djinns sont partis avec les chevaux vers N'qâta, mais j'ai pu faire sortir des Bondish. » annonça Lepti d'un ton placide.

Le silence régnant dans le désert avait cette particularité de porter les sons – et à plus forte raison les voix – sans avoir à s'égosiller. Et ainsi entendit-on les souffles inquiets des montures, à quelques pas derrière les dunes. Ils ressemblaient à de grands capybaras de plus d'un mètre de haut, sagement alignés et les yeux rivés vers les nouveaux arrivants. Néthi gloussa doucement en les apercevant. Cette aventure toute nouvelle pour elle l'amusait et l'excitait tout à la fois.

« Nous allons vraiment monter dessus ? C'est la première fois que j'en voit d'aussi près, ils sont vraiment drôles... » fit-elle en se rapprochant.

Elle laissa ses doigts fins courir dans la fourrure de l'un d'eux, couleur des blés et moucheté de petites bulles blanches. Les rayons des lunes sur son pelage créaient de jolis reflets qui dansaient au gré de ses frissons. Et comme de bien entendu, Lepti aida la jeune femme à se mettre en selle – bien que les créatures n'en portaient pas – avant de monter à son tour sur le Bondish le plus proche. Un coup d'œil vers Ordalie afin de s'assurer qu'il n'était pas à la traîne, et il prit la direction du sud au petit trot.

Sous leurs enjambées, les animaux soulevaient des nuages de sable qui retombaient en pluie chantante, jusqu'à ce que l'animal de tête ne s'arrête brutalement, alertant les autres sur le danger. La caravane insolite s'immobilisa ainsi quelques longues minutes avant de se remettre en route tout aussi gaiment. On aurait dit des randonneurs insouciants, et il était presque étonnant de ne pas les entendre chantonner. Seule Néthi riait par moment, amusée par on ne savait trop quoi. Lorsque le trio fut contraint à sa seconde halte forcée, Néthi se raidit, et ses doigts pointèrent en direction du sol un peu plus loin, pour Ordalie.

« C'est un Raana... souffla-t-elle.
_ Ils perçoivent les vibrations que nos pas laissent dans le sable et se lèvent, poursuivit Lepti. Les Bondish ont été dressés pour les éviter, c'est pour cela qu'ils s'arrêtent. Nous les laissons s'envoler plus loin avant de reprendre notre route. »

Et comme pour illustrer ses propos, l'une de ces créatures si mystérieuses aux yeux d'Ordalie s'extirpa du sable pour s'élever à quelques mètres. Il ressemblait à une gigantesque rai manta, gracile dans l'air frais de la nuit, aveugle et sourd, et ses grandes ailes minérales oscillaient afin de le maintenir au dessus du sol, laissant les grains ruisseler comme une fontaine irréelle. Il sembla analyser les alentours un moment, un peu étonné d'avoir perdu la trace des vibrations qui l'avaient pourtant sortit de son sommeil, et quelques battements d'ailes plus tard il disparut dans les plis d'une dune. Quelques secondes s'écoulèrent ensuite avant que les Bondish ne reprennent leur chemin.

« C'est la première fois que j'en vois un ! » jubilait Néthi en retenant tant bien que mal l'excitation dans sa voix.

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Re: Un chien, une femme et des Raanaï

Messagepar Ordalie » 05 Nov 2010, 15:04

Ordalie eu un mal fou à se décider à grimper sur l'un des animaux que Lepti leur confiait... Un chien ne voyage pas sur le dos d'un autre animal, c'était contre-nature. Mais les humains le font eux, sans problème à en voir le bonheur même de la jeune femme. Quand il fut enfin décidé, il ne cessa de regarder le sable sous les sabots de la grande bête en se répétant qu'il se ferait moins mal s'il tombait du haut de ses quatre pattes à lui.

Et quand les bêtes s'arrêtèrent pour la seconde fois, il leva les yeux. Son regard croisa l'image d'un Raana. Il retint son souffle, observa la créature s'élever comme si toute gravité n'avait aucune incidence sur elle, le roulement des ailes et le sable ruisselant en cascade l'oiseau de pierre s'en alla sans les voir et le chien soupira toute son appréhension et sa curiosité. Jamais pareil animal n'avait eu l'occasion de se mettre sur son chemin. Il avait croisé écureuil, loup, ours et même des animaux plus exotiques que ceux des régions tempérées. Le Raana était la toute première forme de vie aussi singulière. Vivait-il sous son pelage minéral ? Respirait-il le même air que lui ? Etait-il un élément indispensable du cycle de la vie ?
Evidemment, Ordalie ne se posait pas les questions avec ces mots précis. Il les sentait au fond de son estomac rempli de cet instinct animal malmené pendant des années. Il sentait l'animal répondre au Raana avec respect. Le coin de ses yeux se piquèrent de larmes qu'il essuya du revers de la main. Il avait regardé sans cillé pendant trop longtemps sûrement.
Pour répondre à Néthi il articula difficilement.

-Ma première fois aussi. Le chemin est encore long Lepti ?

La sentinelle lui répondit sans vraiment lui répondre. Arguant qu'ils pourraient bien devoir s'arrêter une heure s'il croisait d'autres Raanaï... Et c'était peut-être une bonne nouvelle, le morphe ne pouvait s'empêcher de penser qu'il voudrait bien voir à nouveau le vol grâcieux de l'oiseau de pierre, et même celui de plein d'entre eux. Malgré le danger qu'ils représentaient. C'étaient eux les prédateurs dans ce désert...

Au bout de la nuit, ils atteignirent cette échine métallique dont on lui parlait depuis le jour. Il sentit son sang circuler dans chaque vaisseau qui vivait sous sa peau quand un frisson s'écoula de sa nuque à ses pieds. Cette échine, il le sentait plus qu'il ne le voyait, ressemblait aux hommes, il ressemblait à toutes ces créatures des villes qui n'aiment que la douceur froide du métal. C'était comme ça à chaque fois qu'il croisait une création toute faite de métal aussi imposante... Il y voyait la marque humaine d'une domination sans concurrence. La marque sur sa langue le démangeait, le brûlait presque.

-On est arrivé.

Les bondish s'arrêtèrent d'avancer à bonne distance de l'échine. Le morphe regarda au loin ce qui les avait si soudainement arrêté. Il y vit un oiseau de pierre bien vivant, ou du moins le paraissait-il.

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Re: Un chien, une femme et des Raanaï

Messagepar Néthi Ptahâa » 11 Nov 2010, 02:40

Laissant Lepti aller devant, la jeune femme se rapprocha d'Ordalie et « chevaucha » à ses côtés. Chemin faisant, elle lui rapporta à voix basse ce qu'elle avait entendu de l'affaire qui les concernait. Ce Raana retrouvé « mort », et l'inquiétude que cela avait suscité. Parce qu'après tout, le jeune homme s'était proposé sans vraiment savoir où il mettait les pattes...

Alors elle lui raconta la sentinelle arrivée inquiète à la bibliothèque.

*°*°*°*°*°*°*°*°*
Entre deux murmures que l'homme échangea avec son maître – Inéni à tête de chameau – elle n'entendit que peu de mots et dû reconstituer les phrases. « Raana », « mutilé » attirèrent particulièrement son attention. Quelques minutes plus tard, elle se risqua à questionner maître Inéni au sujet de ce qu'elle avait cru entendre, et voilà ce qu'il en était. Hétep Ir Kaha s'était rendu dans le désert la nuit précédente. La raison lui échappait, parce qu'elle n'avait retenu que ce qu'ils y avaient découvert. Près de l'échine métallique, gisait le corps sans « vie » de l'une de ses créatures appelées Raana. Hors les Raanaï étaient considérés comme des êtres sacrés, protecteurs du désert et de l'oasis. Vénérés et craints, personne n'avait encore osé y toucher. Personne avant ce jour. Les Ohimes étaient par ailleurs un peuple pacifique vivant en harmonie avec les créatures qui partageaient leurs terres... comment auraient-ils été capables de commettre un tel crime ? Comment auraient-ils pu ne serait-ce qu'y penser ? Alors les soupçons s'étaient posés sur les étrangers, car ce sont toujours eux que l'on accuse les premiers. Ils venaient de plus en plus nombreux ces temps-ci, et le dernier en date disait venir de l'échine métallique... précisément le lieu où fut retrouvé le corps de la créature. La coïncidence les arrangeait bien...
*°*°*°*°*°*°*°*°*

Elle fit une pause dans son récit, la gorge sèche après avoir autant parlé, même si c'était à voix basse. Les Bandish firent une nouvelle halte durant laquelle Lepti en profita pour tendre une outre à laquelle la jeune femme but timidement. Elle le remercia d'un sourire, et il désigna Ordalie du menton. Néthi fit passer l'outre au Morphe, et les Bandish se remirent en route. L'échine de métal se rapprochait peu à peu, et la silhouette bleutée de sa cime semblait flotter au dessus des dunes. Les Bondish s'arrêtèrent. Repartirent. Quelques dizaines de mètres plus loin, ils gravirent la dernière colline de sable, et une nouvelle fois les Bondish firent halte. Lepti se retourna. Un air inquiet tirait ses traits que le soleil avait ridé. Un doigt sur ses lèvres fit comprendre aux deux autres qu'ils ne devaient pas prononcer un seul mot.

Devant eux, les modules luisaient à la lumière des lunes, crânant de leur supériorité technologique. Un Raana flottait tout près... non, deux Raanaï... attendez.

« Ils sont si nombreux... » s'étrangla Néthi.

Lepti lui lança un regard désapprobateur. Le soldat refaisait surface, et peu lui importait ses sentiments vis-à-vis de celle qui enfreignait les règles. Il n'y avait pas d'indulgence possible lorsque des vies étaient en jeu. Derrière eux, à quelques centimètres seulement derrière la monture d'Ordalie, le sable se souleva et un Raana s'en extirpa presque sans un bruit, tout juste un chuchotement. Lepti se figea et dans ses yeux, Néthi pu y lire la terreur et la résignation. Les hommes que les Raanaï détectent rejoignent les profondeurs des dunes. C'était ainsi. Lepti le savait. Néthi le savait. Et leur cœur s'arrêta durant les quelques infimes secondes – une éternité – pendant lesquelles la créature sembla les toiser. Ses ailes immenses les saupoudrèrent de sable avant de fondre sur eux... et de les manquer ? Lepti se tourna de nouveau. Les Bondish étaient comme figés dans la pierre et ne bougeaient plus du tout. Autour des modules, une dizaine de créatures papillonnaient de leur danse gracile et quasi féérique. On aurait dit de mystérieuses funérailles. En réalité, leur présence n'était due qu'aux modules et à eux seuls.

« L'échine métallique... elle... bouge... » constata Lepti à voix si basse que lui même n'était pas certain de s'être entendu prononcer ces mots.

Et en effet, comme un gigantesque réfrigérateur, les modules semblaient s'être mis en route et vibraient doucement, attirant à eux les Raanaï que les frémissements désorientaient. Tant et si bien que de dix, ils passèrent à vingt... et de vingt, ils passèrent à trente... pour la plus grande angoisse non dissimulée de Lepti.

Je n'ai aucune idée de qui à tué ce Raana (à part Homar), ni pourquoi, ni comment (mon idée de départ a été anéantie avec la restructuration du forum en fait). Si tu veux que j'oriente le rp pour trouver un coupable, fais-moi signe. Sinon si tu te sens de gérer, lâche-toi sans rougir. C'est ta mission après tout :012:

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Re: Un chien, une femme et des Raanaï

Messagepar Ordalie » 11 Nov 2010, 15:39

Et si l'échine métallique les rendait malade ?Ce Raana était proche quand l'échine s'est mise à vibrer mais au bout d'un moment les sens perturbés il a finit par mourir piégé par la machine. On peut imaginer qu'elle vibre pendant un temps indéterminé et aléatoire. Ça te dit comme solution ? Y aurait plus qu'à trouver ce qui la fait vibrer.


Dans le silence, à peine troublé par Néthi à la curiosité qui contaminait à peine le chien rouge, le désert se parait de ses joyaux. C'est comme ça qu'il voyait ces Raanaï. Il comprenait les Ohimes qui en étaient venus à adorer ces oiseaux métalliques. Plus il regardait le ballet des créatures autour de l'échine qui pulsait comme un coeur gigantesque, plus il se sentait dominé par la grâce et la puissance de ces animaux. Les montures s'étaient pétrifiées, elles semblaient ne plus respirer pour se garantir des chances de survie optimales, elles non plus n'avaient jamais vu pareil attroupement.

Ordalie senti sa peau se hérisser sur ses bras, sa colonne vertébrale durcir comme de la pierre quand le léger flottement audible d'un Raana leur passa dessus comme s'il ne les sentait pas. Aveuglé par... Par l'échine. Elle laissa coulé du sable sur eux dessinant sur sur son chemin un tracé clair dans la faible lumière. Son coeur râta un battement, un autre et se remit en marche comme une vieille deux-chevaux fatiguée, écumant plus qu'elle ne roulait. Il chercha le regard de la jeune femme, se sentant bien inutile à être terrifié au moindre mouvement. Un chien mille fois moins qu'un loup. Son orgueil naissant d'humain n'appréciait pas franchement l'idée d'être ainsi en faiblesse.

La nervosité du Bondish terrifié entre ses jambes se communiqua mieux que la curiosité de Néthi. Ordalie humecta ses lèvres et cherchait à respirer le moins possible, à calmer les battements affolés de son coeur.

Il se rendit vite compte que l'échine métallique vibrait à un rythme irrégulier. Ils attendaient depuis quelques temps déjà quand l'échine cessa de vibrer. Les oiseaux furent comme soulagés et commencèrent à s'éloigner des modules. Et puis soudain elle se remit à pulser comme un coeur à l'agonie. Les oiseaux rebroussèrent chemin pour s'en retourner autour des machines et tourner autour comme des vautours. À la voix de Lepti il compris que l'échine n'était pas censée bouger. Elle n'était pas censée attirer les Raanaï.

-C'est comme s'ils étaient coincés.

Il avait retrouvé une respiration normale. Tant que l'échine attirait les oiseaux ils n'avaient rien à craindre. Mais qu'adviendrait-il quand les oiseaux seront libérés pour un bon moment et qu'ils s'éloigneront la faim au ventre ? Certes il faudrait rester là quelque temps pour que cela arrive. Mais sa bonne étoile étant partie en vacances il y a déjà quelques temps, il songeait que ce serait un peu trop risqués pour eux.

-Nous ne devrions pas rester là...

Et si...

-Attendez. S'ils sont attirés par l'échine métallique, peut-être que nous pourrions aller voir de plus près sans qu'ils ne nous aperçoivent ?

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Re: Un chien, une femme et des Raanaï

Messagepar Néthi Ptahâa » 12 Nov 2010, 17:33

On voit donc ça par MP

« Oui... » répondit simplement Lepti.

Il se tourna vers Ordalie, l'air soulagé. Voir ce Raana lui passer au-dessus de la tête et filer vers les modules lui avait fait une peur bleue, mais avait révélé une certitude : les créatures des sables n'avaient d'yeux que pour l'immense échine de métal. Elle vibrait bien plus qu'ils ne pourraient « vibrer » eux-même. Une aubaine dans un sens, même si le phénomène avait de quoi les inquiéter. Une montagne de fer qui se met à trembler, ça ne se voyait pas tous les jours... Néthi croisa son regard et se remit à respirer. Apparemment, Lepti ne craignait plus aucun danger, et elle aussi devinait que les mouvements de l'édifice leur était salutaire à cet instant.

« Ils semblent désorientés... » souffla-t-elle.

Son doigt pointa un Raana plus téméraire que ses camarades qui se jeta sur la paroi de métal avant de s'écrouler hébété. Ses ailes frémirent quelques secondes au sol avant qu'il ne trouve la force de s'élever de nouveau et de reprendre son vol fiévreux autour de cette étrange « boîte ». Lepti hocha la tête à l'attention du Morphe, lui signifiant qu'il était d'accord avec son avis et son idée.

« Ordalie a raison, ils sont attirés par l'échine. Je pense que nous aurions fini sous les dunes bien avant s'ils n'y avait pas eut toute cette agitation à quelques pas. »

À ces mots, il talonna son Bondish qui se remit en route de mauvaise grâce. Les muscles des montures restaient bandés, comme s'ils étaient prêts à détaller à la moindre occasion. Et pour cause, pas moins d'une trentaine de Raanaï dansaient au-dessus d'eux. Un seul mouvement de travers et c'en était fini de leur misérable existence de créature docile. Comme Ordalie l'avait prédit, ils ne furent pas inquiétés par les créatures, trop occupées par un phénomène dépassant de loin leur intelligence, si bien qu'ils furent au pied des bâtiments sans la moindre encombre. Et puis, téméraire tout à coup, Néthi mit pied à terre et s'approcha des édifices dont elle caressa la surface argenté. Elle se tourna vers les deux hommes, un sourire aux lèvres, complètement inconsciente.

« C'est drôle, c'est froid... et ça chatouille la paume ! »

Et comme pour la faire mentir, les modules cessèrent de vibrer. Son sourire s'effaça, et elle ne bougea plus du tout, retenant son souffle et priant son cœur de bien vouloir cesser de battre... mais sourd à ses injonctions muettes, il cognait de plus belle, plus fort, plus vite... Elle pâlit un peu - à moins qu'il ne s'agisse des reflets de la lune sur son visage - jusqu'à ce que les modules se remettent à trembler... ouf, sauvés ! Mais l'expérience posait une question un peu angoissante : et s'ils s'arrêtaient de vibrer, comment repartiraient-ils ?

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Re: Un chien, une femme et des Raanaï

Messagepar Ordalie » 19 Nov 2010, 15:25

Je dois pas faire la quête avec Neith Kephis normalement ? XD
on continue ici en demandant à Neith de nous rejoindre ou on se quitte pour que j'aille mener ma mini-quête ?


Les Bondish avaient du mal à avancer. Les Raanaï planaient autour d'eux sans les voir mais les montures sentaient comme quelque chose qui n'allaient pas. Le morphe eut du mal à se décider à descendre. Téméraire mais pas courageux, il suivit Néthi jusqu'au module et quand la machine s'arrêta de fonctionner ce fut comme si son coeur battait plus fort que la normal. Il l'entendait tambouriner irrégulièrement, sourdement. Les prédateurs du désert aussi les entendaient... La machine eut un raté et redémarra comme un réacteur, comme un frigo en fait.
La surface lisse du métal glissa sous ses doigts et Néthi avait raison c'était froid. L'objet dégageait plus de fraicheur que le désert de nuit.

-C'est vrai, c'est froid.

Et ça continuait de vibrer, attirant les animaux, autour du module, toujours plus nombreux. Il fit quelques pas, s'éloigna sans un mot et regarda sur le sol un raana inerte. Le pire dans tout ça, il ne semblait pas être le seul dans ce cas là. En regardant jusqu'où ses yeux pouvaient voir, il vit d'autres formes anguleuses se découper contre les parois de l'immense machine quand au dessus de leur tête, certains oiseaux fonçaient en aveugle contre le métal, s'y écrasaient, volaient comme ivre un instant pour se réveiller et recommencer. Ils étaient nombreux à foncer contre la paroi métallique qui ne semblait pas souffrir des coups... Mais on entendait des coups, comme des gongs étouffés se répercuter en écho tout autour de l'échine métallique.

-Il y en a d'autres... de morts.

Il dégluti et en regardant vers le haut, il vit des créatures se rentrer dedans comme des lions défendant leur proie d'une meute envahissante.

-Il faut s'en aller avant qu'ils nous repèrent.

Il rebroussa chemin et grimpa sur le bondish qui hésita entre fuir à toute allure ou garder son sang froid.

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Re: Un chien, une femme et des Raanaï

Messagepar Néthi Ptahâa » 05 Jan 2011, 16:22

Ouh là, je t'avais carrément oublié toi... Neith m'a dit qu'on pouvait avancer sans elle et qu'elle avait prévu un rp avec toi plus tard, c'est bien ça ? Désolée du retard impardonnable.

Froid. Elle en avait des frissons alors que sa paume glissait paresseusement sur le métal poli par les tempêtes de sable. Elle sourit à Ordalie. Un sourire radieux de petite fille sortie pour la première fois de sa chambre. Jamais elle n'aurait pensé arpenter le désert. Jamais elle n'aurait espéré approcher de si près un Bondish. Jamais elle n'aurait imaginé voir un Raana... et d'aussi près... L'échine métallique, elle ne l'avait vue qu'en dessin, dans les parchemins poussiéreux de la bibliothèque. La gorge serrée, elle était en proie à un drôle de sentiment. Elle avait subitement envie de pleurer, mais elle ne savait pas bien pourquoi. Tristesse ? Non. Un mélange d'exaltation et de bonheur... et de crainte aussi, car les Raanaï dansaient au-dessus et autour d'eux. Elle se sentait en confiance malgré tout, comme si Lepti et Ordalie étaient là pour la protéger. Mais les quelques mots que prononça le Morphe chassa ses pensées mièvres de petite princesse. Être repérés ?

Elle jeta un coup d'œil circulaire autour d'elle. Les créatures des sables devenaient de plus en plus agressives, y compris les unes avec les autres. D'ici qu'elles s'en prennent à eux qui s'étaient avancés imprudemment... non non, elle ne voulait pas y penser. Néthi couru à petits pas rejoindre son Bondish et se hissa sur son dos avec un empressement qui ne lui était pas coutumier. Maintenant elle savait ce qui lui brûlait la gorge : pleurer de panique lui aurait fait un bien fou... et c'est ce qu'elle fit malgré elle, silencieuse pour ne pas attirer l'attention, et aussi par honte de céder à la peur. Lepti s'était contenté d'acquiescer l'idée d'Ordalie et la petite troupe fit demi tour, les montures tremblant de tous leurs membres. Ils ne s'arrêtaient plus à présent que ceux qu'ils avaient appris à éviter se dressaient partout tout autour d'eux. Mais à quelques mètres, après avoir franchit une première dune, ils recommencèrent leur manège. Comme s'ils savaient que les vibrations des modules, derrière eux, étaient leur unique salut. Le reste du chemin se fit en silence, entre pas pressés et arrêts inopinés.

« Que peut-on faire pour eux ? » demanda subitement Néthi après avoir séché ses larmes – elle l'espérait – le plus discrètement du monde.

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Re: Un chien, une femme et des Raanaï

Messagepar Ordalie » 14 Jan 2011, 16:23

C'était quelque chose de grave. De vraiment grave et de vraiment triste, il le sentait au fond de lui, son sang comme refroidit par une soudaine peur se mettait à bouillir à présent, pris dans l'adrénaline et dans cette envie de frapper la carlingue métallique pour le mal qu'elle fait. C'était elle qui rendait fou les Raanaï. L'instinct de protéger ce qui est naturel et nécessaire à l'équilibre du monde, c'était son instinct animal qui s'exprimait au delà du carcan de sa forme humaine et de la sommaire éducation des Hommes.

-Pour le moment on ne peut rien faire pour eux, baissa-t-il la tête sur ses mains, retournons en ville et ... On vous ramènera chez vous avant d'aller porter nos découvertes.

Adjib ne sera pas vraiment heureux de savoir que sa fille avait suivi un étranger et Lepti -rien qu'eux deux- pour rendre visite à une pluie de Raanaï, la prudence voulait qu'on évite de montrer qu'elle était avec nous. Elle était déjà punie nous n'allions pas rajouter à sa peine... On en avait déjà assez fait.

Les montures s'arrêtaient, repartaient et s'arrêtaient encore quand un Raana s'élevait de sous le sable et nous passait dessus sans nous voir pour rejoindre au loin l'échine qui recommençait à vibrer. Quand nous fûmes tous assez éloignés, les créatures cessèrent d'interrompre l'avancée et prise d'un fond de peur incontrôlable elles pressaient le pas pour ne ramener à Ohime Quinah.
Le silence les avait de nouveau enveloppé quand ils s'étaient assez éloigné de l'échine pour ne plus entendre le vrombissement de la machine et les coups que les raanaï lui infligeaient ou s'infligeaient entre eux. Il leur faudrait encore un moment avant de retourner à l'oasis, alors il se posa des questions à haute voix.

-D'où vient cette Echine métallique ? Je veux dire que c'est un genre de machine, j'ai vu des appareils froids et métalliques autrefois, dans les villes à l'est. Ils étaient plus petits, mais certains vibraient comme cette chose.

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Re: Un chien, une femme et des Raanaï

Messagepar Néthi Ptahâa » 18 Jan 2011, 21:52

Néthi resta silencieuse un moment, regardant le sable qui s'étalait à perte de vue d'un air absent. Même Lepti semblait avoir perdu son éternelle joie de vivre. Oh, il en avait vu d'autres... mais ici, il s'agissait de créatures sacrées, d'un phénomène qui dépassait sa compréhension et surtout, contre lequel il ne pouvait rien faire. Le peuple Ohime était-il condamné à voir ses gardiens tomber, rendus fou par... par ils ne savaient pas même quoi ? Néthi cligna des yeux un moment. À la question d'Ordalie, elle retrouvait peu à peu ses habitudes, même si l'envie de parler n'était pas vraiment au rendez-vous. Elle pencha un peu la tête et observa la tête dodelinante de sa monture. Elle qui s'était extasiée quelques heures plus tôt de voir ces créatures d'aussi près pour la première fois, semblait à présent ne plus s'amuser de rien. Semblait seulement, car Néthi était de celle à ne pas se laisser dévorer par la tristesse. Alors elle sourit gentiment et se redressa, afin de laisser sa voix porter avec entrain ce qu'elle savait. Porter des paniers sur sa tête était au-dessus de ses maigres forces, s'instruire, c'était tout ce qu'elle était en mesure de faire sans s'épuiser.

« D'anciens écrits Ohime y font allusion. C'était il y a une centaine d'années, lors de la bataille la plus farouche qui ait jamais eut lieu entre le Niddhog et le Chariot de Feu. Habituellement, ils se battaient dans l'ombre de la nuit, mais cette fois là ce fut en plein jour. Les écrits racontent que le Soleil s'est effondré, à l'est, en irradiant le ciel de ses rayons. L'un d'eux touchât le désert de sa grâce, à l'endroit même où se trouve l'échine aujourd'hui... »

Elle marqua une pause, se remémorant les scènes qui avaient été dessinées sur les papyrus.

« Oh j'aurai beaucoup aimé vous montrer, mais je n'ai pas le droit de retourner à la bibliothèque... avoua-t-elle en rougissant. Enfin, l'histoire dit que le rai de lumière arraché au Dieu Soleil aurait balayé la surface du désert avec tant de force, qu'il parvint à mettre à jour l'échine d'un dragon enseveli sous le sable depuis des millénaires. »

Évidemment, le naïf peuple Ohime ne pouvait pas se douter qu'il ne s'agissait en réalité que de modules d'évacuation de l'Atlas IV en train de s'écraser...

« Un écrit prétend qu'il y a quelque chose écrit dessus. Je n'ai pas retenu quoi exactement, c'était... enfin ça n'avait pas de sens. Il y avait toute une série de chiffre et le mot « Atlasiv », que mes prédécesseurs n'ont pas su traduire d'avantage que moi... ».

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Re: Un chien, une femme et des Raanaï

Messagepar Ordalie » 24 Jan 2011, 04:08

Atlasiv ? Atlasiv... Ça lui rappelait quelque chose mais quoi. Son presque-souvenir faisait naitre sous son nez l'odeur des ghettos, l'eau croupie et les boues, le vin puant, l'urine et pire parfois aux coins des murs. Cela lui rappelait quelque chose d'éloigné et de tout proche en même. Il secoua la tête, à quoi bon courir après la solution elle lui échapperait jusqu'à ce qu'elle décide de pointer son nez elle-même.
Ordalie pourrait développer toute une thèse sur la personnalité des pensées...

-Vous n'aviez jamais eu de problème avec l'échine métallique depuis tout ce temps ?

Une centaine d'année. Ordalie avait étudié légèrement la science afin de savoir que le soleil est une étoile et qu'il est l'épicentre d'une galaxie en mouvement. D'où le changement nuit et jour, hiver et été... Alors cette histoire de dieu soleil, de rayon qui frappe le sol, de dragon sous le sable.
Le coup du soleil était le meilleur et puisque le soleil se couche à l'Ouest, était-ce vraiment le soleil qui s'est effondré à l'est il y a cent ans ? Ou peut-être que Néthi s'est trompée.

-Vous êtes sûr que le Dieu Soleil s'en est allé à l'Est ce jour là ?

C'était déjà difficile à comprendre qu'un soleil ait besoin de se battre alors... Et si les Ohime qui ne savent rien de ce qu'il y a au delà du désert avait confondu la lumière avec le soleil. Quelque de tellement brillant que... C'était possible ! Il avait déjà des incendies dont les flammes irradiaient jusqu'au ciel et l'atmosphère semblait sombre autour d'elle. Mais qu'est-ce qui pourrait faire assez de lumière pour faire de l'ombre au soleil ? Pour qu'on le confonde avec ? Aucune idée.

Atlasiv. Atlasiv. Il se répétait le mot. Du métal, des chiffres, un nom qui commence par Atlas... Ordalie se cogna subitement le front.

-Mais c'est bien sûr ! l'Atlas 4 ! Le i et le v à la fin sont des nombres romains. ils signifient dans cet ordre le chiffre 4 ! Ce truc provient de l'Atlas 4 ! Le vaisseau spatial !

Il était tout excité, avec un grand sourire sur les lèvres et un regard lumineux (enfin pour lui, pour les autres ce n'était toujours que deux amandes noires). Maintenant qu'il avait le nom ça lui paraissait tellement évident...


Depuis que j'ai rp avec l'autre andouille j'ai du mal à broder pour allonger, donc je vais rp un peu court désolé

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Re: Un chien, une femme et des Raanaï

Messagepar Néthi Ptahâa » 04 Fév 2011, 21:51

Euh... mais moi je m'en fous de la longueur, t'inquiète. Je suis hyper irrégulière dans mes messages également donc je me vois mal jeter la pierre à qui que ce soit (encore moins à toi :038: )


Néthi hocha la tête doucement, faisant danser les grands anneaux qui ornaient ses oreilles.

« Non, c'est la première fois je crois... »

Lepti confirma. Ensuite, les deux Ohimes se regardèrent d'un air perplexe. Cette légende, tous la connaissait à l'oasis, et oui, ils étaient sûrs que le soleil s'était bien couché à l'est. C'était même la raison qui faisait toute l'étrangeté de cet événement. Et les rêves de leur bien aimée Akh Ôr Naphret confirmaient, même si elle n'en parlait pas. En réalité, il suffisait de suivre les déplacements du chef des armées pour avoir un aperçu de ce qui inquiétait leur Reine. Hétep était le premier à se plier aux moindres inclinations de sa Reine, ce qui lui valait bien des sourires d'ailleurs. Il se disait d'ailleurs d'amusantes maximes, telles que « où Naphret pose ses yeux, le faucon y chasse ». Et effectivement, Hétep marchait vers l'est ou s'apprêtait à le faire. Oui... quelque chose se passait à l'est. Lepti ne pu retenir un gloussement et secoua la tête pour chasser ses pensées. On ne se moquait pas des grands d'Ohime Quinah... Heureusement pour lui, Ordalie lança une exclamation qui le surprit autant que Néthi, puisqu'elle sursauta avant de poser ses yeux ronds sur lui.

« V... vaisseau spatial ? Vous savez d'où vient l'échine métallique ? »

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Re: Un chien, une femme et des Raanaï

Messagepar Ordalie » 12 Fév 2011, 13:33

Ils n'avaient jamais entendu parler de l'Atlas IV ? Ces gens vivaient vraiment reclus dans leur oasis sans rien connaitre du monde extérieur ? S'il avait su ça ! Il serait venu plus tôt. Le premier endroit au monde où il ne se sent pas tout à faire stupide.

-Oui le... vaisseau.

Il sourit, un peu gêné de devoir raconter une telle histoire. Pour deux bonnes raisons, il ne racontait jamais rien de bien intelligent et il pensait vraiment que tout Nideyle savait pour l'Atlas Iv. C'était un peu le plus gros évènement attesté de mémoire d'homme et le plus récent aussi.
Il fouilla dans sa mémoire et chercha comment leur raconter sans qu'ils ne s'y perdent.

-L'Atlas IV est un vaisseau spatial qui a permit à pleine de créatures d'arriver sur Nideyle. Les cortesians, les terriens, d'autres encore, fit-il mal à l'aise, ils ont traversé l'espace mais le vaisseau à fini par "atterrir" ici, à l'Est. Vers Neobabel. Je suppose que vous ne savez pas qu'il y a tout un tas de villes à l'est. Guttenvald est la plus proche, mais il y a Banba, Balaïne sur la côte, Neobabel avec l'Atlas IV, la basse-ville recouverte d'un immense dôme de verre, les ghettos autour. Et... Je ne suis pas allé ailleurs. Mais je crois savoir qu'il y a un archipel sur l'océan et d'autres îles.

Il s'était un peu emmêlé les pinceaux là, non ?

-Heu, enfin, l'Atlas IV est une très grande machine métallique ressemblant à l'échine, mais en beaucoup plus grand, et bien plus fonctionnel. Des gens vivent dans le vaisseau. Ce que je suppose c'est que l'échine métallique devait être un morceau du vaisseau et qu'elle s'est échouée dans le désert. D'où, le couché de soleil à l'Est et non à l'Ouest. Vous comprenez ?

S'ils répondent que non, ça ne l'étonnerait pas le moins du monde. Il allait devoir en raconter des choses aux autorités de Ohime Quinah...

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Re: Un chien, une femme et des Raanaï

Messagepar Néthi Ptahâa » 17 Fév 2011, 16:37

Néthi et Lepti se regardèrent d'un air ahuri. Mais il y avait une chose que l'on devait reconnaître au peuple Ohime : sa crédulité. Ainsi n'avaient-ils aucune raison de ne pas croire en les paroles d'Ordalie. Pour ce qui était de les comprendre en revanche, c'était une toute autre histoire. Lepti le premier fixa un point d'horizon en se ressassant les propos étranges du Morphe. Néthi, elle, penchait la tête en se laissant bercer par les mouvements de sa monture. Ses jambes se balançaient de part et d'autre de l'animal, comme une enfant rêveuse sur son poney. Sauf que l'enfant était une femme. Une femme instruite qui lisait tout ce qui lui tombait sous la main lorsqu'elle rangeait les rayonnages de la bibliothèque. Et même si ses capacités à raisonner étaient moindres comparées à celles prévue pour s'émerveiller de tout, elle arrivait encore à tisser de subtils rapprochements entre les légendes et la réalité.

« Il y a quelque temps, une jeune femme blanche de peau est arrivée à l'oasis. Elle a dit qu'elle venait d'une ville géante flottant dans l'espace.
_ Vous étiez au Conseil ?
L'interrompit Leptit
_ Non je... je l'ai lu dans le rapport...
_ Vous n'êtes pas supposée les lire. Seulement les classer. »


Lepti secoua la tête en fronçant brièvement les yeux, dans une imitation parfaite de la réprimande muette. Néthi se mordit la lèvre quelques secondes, rougissant d'être ainsi prise sur le fait. Mais elle ne s'arrêta pas pour autant de broder ses conclusions. La curiosité était un vilain défaut qui courait depuis toujours dans son sang... et qu'elle aimait plus que tout partager.

« Cette jeune femme, poursuivit-elle, dit aussi qu'il y a eu un problème avec cette ville géante. Qu'elle est tombée, et que des boîtes appelées Modules avaient été dispersés, et qu'il y avait d'autres personnes à l'intérieur. »

Seul à l'avant, Lepti semblait avoir renoncer à faire taire la jeune femme.

« Mais les écrits disent que c'est le soleil qui s'est couché, et non pas une ville qui est tombée. Cela, je ne le comprend pas bien. »

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Re: Un chien, une femme et des Raanaï

Messagepar Ordalie » 17 Fév 2011, 21:55

L'échine métallique des modules. C'était tout à fait probable, voire même logique. Le vaisseau en traversant l'atmosphère avait sûrement dû essuyer une chaleur extraordinaire et des avaries en tout genre, les plus prudents ont pu penser à évacuer avant qu'il n'y ait trop de casse.
Il en avait un peu perdu le fil de la discussion, Néthi et Lepti échangeaient un regard qu'il ne vit pas, lui était penché sur le bondish et une envie folle de se dégourdir les pattes le tiraillait. C'était tellement plus tranquille quand on est chien. Il suffit d'aller et venir, de se nourrir et d'observer sans interférer. Les Hommes sont de toute manière très compliqué. Trop.

-Quand le vaisseau est entré dans l'atmosphère (dans le ciel si vous voulez) il tombait si vite que le frottement des particules et de l'air a dû provoquer un enflamment. Comme une étoile filante.

Et il eut un doute subitement. Un doute énorme. Si ça se trouve ces deux là ne comprenaient pas un traitre mot de ce qu'il racontait. Voyage dans l'espace, couche atmosphérique, étoile filante... Si, ces cailloux qui s'embrasent dans l'atmosphère en tombant sur terre : ils n'exaucent pas les voeux, ils ont juste le mérite d'être beau à regarder.
Et les vrais comètes, elles, sont bien rares.

-Vous savez que Nideyle est une planète entouré de vide qu'on nomme espace ? Et qu'autour il y a d'autres planètes et une étoile : le soleil...

Il se mordit la lèvre.

-Vous vexez pas, c'est juste que vous vivez un peu enfermé dans le désert alors... Hésitait-il. Vous n'avez pas dû avoir accès aux sciences qui existent à l'Est !

Il sourit, un peu mal à l'aise et se contenta de baisser la tête et de regarder l'encolure de l'animal qui levait sur lui un regard indéchiffrable.
Ouai, entièrement d'accord, il n'en loupe pas une !

Et oui déjà en retard... xD

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Re: Un chien, une femme et des Raanaï

Messagepar Néthi Ptahâa » 19 Fév 2011, 00:45

Record de "courtitude" battu !


Néthi le regardait avec des yeux ronds, comprenant sans comprendre, ne retenant finalement que ce qui lui semblait cohérent. Des particules frottées entre elles ? Des flammes ? Une étoile ? Une étoile était donc tombée quelque part sur un monde plus grand que ce qu'elle imaginait. Pour elle il n'y avait que l'Erg, le désert, le sable. Sauf à l'est. À N'qâta, il y avait les rizières et les montagnes, mais elle ne les avaient jamais vues. Le soleil, une étoile ? Non. Les étoiles ne brillaient que la nuit. Mais la nuit, le ciel était vide, et l'ont pouvait y voir toutes ces étoiles, et les lunes, comme à cet instant. Elle leva les yeux et pointa un doigt vers la voûte céleste parfaitement noire. Leur galaxie dessinait sa traîne lumineuse et les lunes se faisaient face comme deux jumelles, l'une rouge comme l'ocre, l'autre pâle comme la mort.

« L'Espace, c'est ce qui est tout noir ? »

Elle reporta son regard sur Ordalie. Quelque chose venait d'attiser sa curiosité. Avoir accès aux sciences qui existent à l'Est ? Ses yeux brillèrent comme ceux d'un enfant à qui l'on fait miroiter un esquimaux.

« Oh, est-ce que vous avez une grande bibliothèque à l'Est ? »

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Re: Un chien, une femme et des Raanaï

Messagepar Ordalie » 19 Fév 2011, 15:07

Lui aussi leva les yeux. Il voyait la nuit pleine et immuable. Des étoiles mouchetant le velours comme de minuscules diamants. On ne les voit jamais mieux que dans les régions les plus reculées, là où aucune lumière ne vient voiler leur éclat.

-Oui, c'est noir et gigantesque !

Lui aussi il regardait le ciel à longueur de temps. La nuit, quand il venait l'heure de dormir et d'oublier pendant quelques instants les prédateurs qui rôdaient dans la région, il regardait le ciel comme un tableau de maitre, avec une bouffée de jalousie au fond du ventre et un amour inconditionnel et irraisonné. Il aurait aimé être là haut, il aurait aimé être une étoile plutôt qu'un chien.
Mais les chiens sont sur le sol et les étoiles dans l'immensité du vide se partagent des territoires sans frontières ni limites connues.

Il souriait quand ses yeux revinrent sur Néthi.

-Oui, plein de bibliothèques, des grandes et des plus petites. Les gens de l'Est aiment justifier leur savoir alors il y a des milliers de livres.


Lui qui ne savait ni lire ni écrire en avait feuilleté quelques uns pour y regarder quelques vieilles gravures ou impressions indélicates. Il aurait bien emmené Néthi avec lui à Neobabel ou à la Basse-Ville pour qu'elle voit de ses propres yeux les étagères de livres qui serpentaient sur des dizaines de mètres. Mais Lepti coupa à leur rêverie quand ils approchèrent de Ohime Quinah.
Les Bondish n'accélèrent pas pour autant... Et il n'y avait que quelques rares lumières tenues par autant de sentinelles pour les accueillir. Au délà vers l'Est, une faible lueur irradiait des crêtes dorées. Le soleil ne tarderait plus à se lever.

-Il y a beaucoup de monde dehors.

Lepti parlait doucement mais quelque chose dans sa voix, dans son calme, inquiéta Ordalie.


J'essaye de relancer un peu sinon on va s'endormir

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Re: Un chien, une femme et des Raanaï

Messagepar Neith Képhis » 26 Fév 2011, 21:05

Je me suis permit de faire disparaitre Lepti pour nous éviter d'avoir à nous en occuper. Mais si cela vous embête n'hésiter pas à me sonner les cloches :002: .


Un étalon clair galopait dans le noir à grande foulé régulière en direction de l’échine métallique. Caressée par le vent frais et bercée de la douce obscurité de la nuit, Képhis se permit de rêvassé en gardant les yeux clos sous sa capuche épaisse. Zaharath connaissait son chemin et leur confiance mutuelle était sans égale.

La journée avait été harassante pour le maitre des écuries. Deux génisses avaient décidées de mettre bat leur premier veaux le même jour mais chacune dans deux étables différentes. Lorsque l’on été venue cherchait la demi-déesse à ses appartements, elle n’avait eut de cesse d’invectiver tout le monde sur la mauvaise gestion de cette affaire. Il était anormale de ne pas regrouper les femelles gestantes dans un même lieux ! Après ces accouchements délicats, Képhis avait été contraintes de remplir un tas de papier pour les deux veaux puis de se rendre, à son grand désespoir, chez ces maudits scribes. D’une part pour leur remetre son compte-rendu du mois concernant les écuries et d’autres part pour demander la réorganisation complète des différents lieux alloués aux animaux. Mous à souhait, ils lui avaient fait perdre trois heures de son temps et elle n’avait put quitter la ville que très tard ce qui expliqué sa course effrénée en pleine nuit. Puisqu’elle avait demandé à en être informé, un page était venu tout tremblant lui annoncer que trois cavaliers se rendaient à l’échine métallique pour étudier les raanai. Et parmi eux se trouvait un inconnu venu de l’ouest. La dame oryx voulait être de la partie. Elle était d’autant plus heureuse de retrouver le silence apaisant du désert qu’une troupe de serviteurs lui avait collé aux talons jusqu’aux portes de la ville, qui munis de torche, qui d’un manteau de fourrure pour protégé le maître d’écurie. Si elle se retournait elle était persuadée de les apercevoir encore au pied de la muraille, stupidement rongé d’inquiétude. Par tous les dieux, elle n’était pas en sucre !

Arrivé au sommet d’une butte Zaharath s’arrêta une seconde pour négocier sa descente. Le maître d’écurie aperçut plus loin les trois Hommes juchés sur des bondishs. Les yeux d’antilope de Képhis ne voyaient que peu les couleurs, mais cela était compensé par une légère nyctalopie bien utile. Elle poussa son cheval en avant qui s’élança, trop heureux de se dérouiller les jambes, et parvint rapidement près des cavaliers. Elle se redressa et découvrit sa face comme le voulait l’usage avant de les saluer gracieusement de la main :

« La paix soit sur vous, mes frères. »


Elle se tourna vers Lepti.

« Soldat, auriez vous l’obligeance de vous rendre à la cité par devant nous afin de prévenir les écurie de faire bonne accueil à vos montures. Ces pauvres bêtes m’ont l’air bien éprouvées, constata t’elle avec une pointe d’amertume. Vous n’auriez pas du les poussèrent ainsi. Mais que vous est il arrivé pour effrayer à ce point ces pauvres créatures ? »

Cette dernière phrase s’adressait à Néthi et Ordalie qui lui ne devait pas savoir dans quel pétrin il se trouvait face à cette dame cornue aussi prompte à donner des ordres qu’à oublier la politesse. Elle avait d’ailleurs totalement négligé de se présenter tant elle était obnubilée par la bonne santé de ses protégés.

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Re: Un chien, une femme et des Raanaï

Messagepar Ordalie » 11 Mar 2011, 17:05

Encore une créature à tête d'animal ! Il l'observa un bon moment sans rien dire, les lèvres bouger, les oreilles recouvertes de poils frémissaient quand elle bougeait la tête. Les cornes aussi ! Lui qui pensait ne voir que des gens à tête d'oiseau -jusqu'à maintenant Hétep était sa seule référence du genre- il découvrait... un genre d'antilope ?

Il resta sans voix quand elle s'adressa à lui. L'antilope, à défaut de nom, était au moins aussi autoritaire que l'homme-faucon ! Il ouvrit la bouche comme un poisson cherche l'eau, la refermait.
Il n'est pas dit qu'un chien rouge se laissera intimidé par un gibier -ou pas gibier- il se râcla la gorge quand Lepti filait vers la ville.

-On sait pourquoi les Raanaï meurent.

Autant y aller franco, non ?
Le caractère sacré des créatures, il l'avait compris mais pas encore conceptualisé dans sa cervelle. Que cette soudaine révélation puisse choquer ou étonner (ou le faire envoyer dans une cave humide pour les cinquantes prochaines années) ne lui avait même pas effleuré l'esprit.

-On est allé jusqu'à l'échine métallique et de là nous avons vu les Raanaï se réunir pour mourir.

Il se garda de dire tout de suite que l'échine était responsable.


J'ai préféré poster court que de vous faire attendre dix ans... désolé

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Re: Un chien, une femme et des Raanaï

Messagepar Néthi Ptahâa » 14 Mar 2011, 22:40

Pas de problème Ordalie t'inquiète. Je fais sortir Néthi pour vous laisser RP entre vous comme prévu. Merci pour la ballade :038:


Néthi pâli en reconnaissant Neith Képhis, comme chaque fois qu'elle se trouvait à moins de dix mètres d'un demi-dieu. Impressionnée et humble, d'autant que la femme oryx n'était pas réputée pour sa patience. En fait, elle faisait la paire avec Hétep. Il serait peut-être judicieux de les marier un jour ? Un peu maladroite sur son Bondish, elle manœuvra de manière à se rapprocher d'Ordalie afin que lui seul puisse l'entendre.

« Voici Neith Képhis, maître d'écurie d'Ohime Quinah. »

Elle aurait volontiers ajouté quelques mots à propos de son caractère mais son respect envers les demi-dieux l'en empêchait autant que le fait que Neith ait pris la parole. Comme il n'était pas question de l'interrompre ou de faire mine de se montrer distrait en sa présence, et comme Néthi n'était pas tellement du genre à juger les autres, elle garda résolument les lèvres scellées sur les informations qu'elle voulait donner à Ordalie. Lepti venait d'acquiescer à l'ordre donné et s'était retourné vers la jeune femme pour lui lancer un regard insistant. C'était vrai qu'elle n'aurait pas du sortir. Son père entrerait dans une colère noire s'il l'apprenait. Après ce qu'elle avait fait au jeune Anthmosis Naïlthan, mieux valait qu'elle retourne chez elle pour se faire discrète... Elle adressa donc un regard désolé au Morphe chien. Elle l'aimait bien. Il était gentil.

« Je suis désolée, je ne peux pas rester. Je ne veux pas attirer d'ennuis à Lepti. » lui sourit-elle doucement.

Puis elle baissa les yeux et suivit la sentinelle vers la cité, laissant seuls la demi-déesse et Ordalie.

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Re: Un chien, une femme et des Raanaï

Messagepar Neith Képhis » 19 Avr 2011, 12:49

Vraiment navré pour ce gros retard. Je me suis permit de faire un peu jouer Ordalie, si cela te gêne je modifierais le post à ta convenance =)


Neith suivit d’un œil la course de Néthi. C’était une scribe et par principe elle ne pouvait pas apprécier à sa juste valeur la jeune fille trop fragile, trop douce, trop curieuse…en bref trop scribe. Mais bon il fallait reconnaître qu’elle était serviable et qu’elle savait ne pas s’imposer.

La dame oryx tourna la tête de côté pour observer le nouveau venu à loisir. Si elle ne put remarquer ses cheveux rouges car elle-même voyait le monde sous une dominante de vert, les yeux entièrement noirs ne lui échappèrent pas. Un morphe ! Elle n’aurait pas crut en voir un dans sa vie. A Ohime Quinah ils relevaient presque du mythe de part la faible concentration animale dans le désert. Neith avait toujours eut des doutes sur une des carpes du bassin royale aux yeux noirs, particulièrement énorme, intelligente et farceuse, mais elle n’avait jamais eut de confirmation. Quoique il en soit les orphes mais surtout les morphes l’avait toujours fasciné. Déjà parce que sa nature de demi-dieu la rendait plus sensible aux créatures hybrides, mais surtout parce qu’un homme animal c’est mille fois mieux qu’un simple humain.

Et en plus celui-là y allait franco, sans s’embêter de détails superflu. Parfait, elle allait perdre moins de temps.

-Ce phénomène n’a jamais été observé avant aujourd’hui, que ce soit près de l’échine ou non, mais je ne pense pas qu’elle n’ai rien avoir la dedans. Je veux voir cela.


Elle réfléchit un instant, le bondish était épuisé et il était hors de question qu’elle laisse filer ce parfait inconnu avec un de ses précieux protégés. La dame-oryx préférait encore qu’il soit seul. D’autant qu’elle devait converser avec le nouveau venu.

-Vous chevaucherez avec moi sur Zaharath. Il est bénis par les dieux de cette terre, il peut nous porter tout deux bien plus loin qu’aucune autre créature et les Raanai ne le percevront pas.

Le maître d’écurie mis pied à terre et s’approcha du bondish qu’Ordalie venait de quitter, elle lui saisit la tête et souffla doucement dans les naseaux avant de lui murmurer quelques mots et desserra son harnachement. Il pourrait rentrer par ses propres moyens sans peines à présent. Neith reprit sa place sur l’étalon et aida le morphe à s’installer derrière elle. Le grand cheval clair prit la direction de l’échine de lui-même d’un petit galop moelleux.

-Vous êtes morphe. Me permettez vous de vous poser des questions sur votre nature et votre vie ?

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