L'auberge du Moulin à Paroles

Au nord, entre Ephtéria et Balaïne, Aspasie est déposée en bordure de fleuve. Plaque tournante du commerce, c'est également une ville très prisée pour sa beauté sereine et ses plages paisibles.

Image

L'auberge du Moulin à Paroles

Messagepar Maître du Jeu » 29 Mar 2009, 13:08

Messages recopiés de l'ancien forum


Précédemment : L'informateur.
Image

Quilbeeg Vulpia :
    Quilbeeg s'éloigna de la maison en compagnie du jeune homme lorsque la jeune femme cornue les rejoignis, avec de quoi s'occuper de Quilbeeg.

    "Merci beaucoup. Puis-je me permettre de vous redemander d'où vous venez pour avoir de tels cornes mademoiselle?"

    Quilbeeg s'assit dans une petite ruelle et commença à s'essuyer le nez et à se bander les côtes. Il du enlever sa chemise pour cela révélant la cicatrice sur son bras gauche.

Kjeld Ares :
    Apparemment, l'inconnu acceptait son aide et avant que Kjeld ai pu lui tendre une main amicale, il l'avait empoigné par le bras afin de s'aider à se relever. Le jeune homme aux cheveux de suie eut une grimace involontaire en s'imaginant à quel point Quilbeeg devait souffrir de ses coups. Son regard croisa celui de Zlata, manifestement furieuse d'écoper d'un autre boulet dans ses pattes. Alors Kjeld hocha la tête en guise d'excuses. Il réalisait, après coup, que l'individu qu'il tentait d'aider lui apporterait sûrement plus d'ennuis qu'autre chose... Oui... Se promener avec un jeune inconscient qui proclamait haut et fort détester le Roy et son armée était une très mauvaise idée !

    Pourtant, encore une fois, la jeune Winghox se montra bien plus douce qu'elle ne laissait paraître et anticipa sur les besoins de Quilbeeg en sortant tout un attirail de bandages et de pots de crèmes verdâtres... Jamais Kendrin ne se serait attendue à ce qu'une femme possède de telles choses dans son sac. Mais jamais non plus il n'avait imaginé qu'une femme puisse ressembler à Zlata : peu féminine, au caractère bien trempé, une voix loin d'être douce, un maniement assuré des armes... elle n'avait pas grand chose à voir avec toutes ces jolies demoiselles en robes de soie parfaitement toilettées. Et surtout, elle possédait ces cornes parfaitement curieuses... Cornes qui intriguaient également le jeune estropié.

    Kjeld sourit. Outre la réaction qu'il attendait de Zlata, il remarqua la cicatrice de Quilbeeg. Cet écervelé ne retenait-il donc jamais les leçons de ses erreurs ?

    « Et si vous commenciez par vous présenter ? » proposa Kjeld.

Quilbeeg Vulpia :
    "Oui, excusez moi, dans le feu de l'action j'ai oublié de me présenter. Voilà, je m'appelle Quilbeeg. Je fus élève mousquetaire un temps mais j'ai du réviser mes ambitions. "

    Une escouade de soldat patrouilla dans la rue. Quilbeeg blêmit à leur vue. Bien qu'il soit un bon combattant, il n'était pas en état de combattre, et les rues de la ville n'étaient pas vraiment son terrain favori.

    "Euh... Je vous propose de ne pas rester dans le coin..."

Zlata Bolt :
    La Winghox allait enfin répondre à la question de Quilbeeg quand celui ci pâlit, la guerrière se tourna vers ce qui alertait le jeune homme et soupira d'agacement. Ces soldats était certainement venus voir ce qui se passait chez Grand'Phil et n'avait pas encore prété attention au trois vagabonds mais cela n'allait certainement pas tarder. Elle acquiesça, ramassa ses flacons et tous trois se mirent en route à pas pressé afin de s'éloigner de la patrouille et de la chaumière ou régnait maintenant un calme angoissant.

    Tout en continuant à marcher Zlata se coula près de Kjeld, l'attrapa par la manche, geste d’inquiétude qu’elle ne s’autorisait que rarement, et lui chuchota avec discrétion :

    « Je ne sais pas pour toi, mais moi j’ai réussit à passer inaperçue sur ces terres depuis mon arrivés. Si on traine avec lui on sera considéré comme ses complices. On l’a soigné, c’était déjà prendre beaucoup de risque ! »

Kjeld Ares :
    « Je suis d'accord, tu as raison. Mais nous ne nous en débarrrasserons pas ce soir, il a plutôt l'air collant... Nous devrions trouver où dormir pour la nuit et nous repartirons dès l'aube... sans lui... »

    Il avait à peine chuchotté afin que seule Zlata puisse l'entendre. Un instant, il se trouva bien égoïste de réagir ainsi, d'autant que Quilbeeg avait besoin de leur aide mais les récents évènements avaient provoqué un tel état de stress chez lui qu'il ne souhaitait plus rien d'autre à présent que se retrouver seul et s'éloigner de cette ville et de son lot d'ennuis. « ... dire que Guttenvald a la réputation d'être un village mal famé... la suite du voyage promet d'être houleuse... » pensa t-il avec lassitude.

    Puis, d'un mouvement du menton, il désigna une petite auberge dont l'enseigne se balançait en grinçant. Cela s'appelait « Le moulin à parole », ce qui fit sourire Kjeld intérieurement et la petite pancarte peinte à l'entrée promettait des chambres confortables, quoi qu'un peu trop onéreuses à son goût. Restait à savoir ce que ses deux compagnons décideraient.

Quilbeeg Vulpia :
    Quilbeeg observa l’auberge que désignait le jeune homme. Il acquiesçât d’un signe de tête, toujours blême, mais étant prêt à accepter toutes les solutions qui lui permettrait de s’éloigner des soldats. Il tourna son regard vers la jeune femme cornue, attendant sa réponse. Il essayait d’éviter de regarder les soldats pour ne pas paraître suspect, mais il ne pouvait pas s’empêcher de leur jeter de nombreux coups d’œil. La sueur perlait sur son front, il ne cessait de l’essuyer avec sa manche, jouant nerveusement avec une bague qu’il avait à l’annuaire gauche.

Zlata Bolt :
    Zlata posa un oeil maussade sur l'auberge, haussât les épaules et pénétra à l'intérieur en baissant la tête pour ne pas cogner ses cornes contre la porte trop basse. L’établissement n’était pas bien grand mais de bonne qualité et un feu couvait dans la cheminée.

    En plein milieu d’après midi les clients étaient rare, le barman les accueillit donc avec son plus beau sourire brèche-dent, sourire qui fondit comme neige au soleil en voyant Zlata. Le regard froid et morne qu’elle arborait parvenait presque à faire oublier ses cornes tant il était dénué de sympathie, la guerrière allât d’ailleurs s’assoire à la première table qu’elle aperçut sans adresse le moindre salut au propriétaire des lieux. L’homme, petit, massif et pourvut d’une superbe moustache, se détourna d’elle et accueillit avec empressement Kjeld et Quilbeeg qui lui semblaient bien moins prompte à l’agressivités.

Quilbeeg Vulpia :
    Quilbeeg avait repris quelques couleurs. Il salua rapidement l'aubergiste, puis alla s'assoir à la table en compagnie de la jeune femme. Il prit garde à ne pas s'assoir dos au mur car cela ôtait une possibilité de s'enfuir en cas de besoins, tout en veillant à garder la porte dans son champs de vision. Il commanda une bière à l'aubergiste, essayant de ne pas penser qu'il risquait d'y être mis (en bière).

    "Euh, vous prenez quelque chose à boire vous deux? Je vous invite, dit Quilbeeg sur un ton hésitant, tout en continuant de s'éponger le front de la sueur froide qui ne cessait pas."

Kjeld Ares :
    C'était la deuxième fois que Kjeld pénétrait dans une auberge en quelques jours. Commencerait-il à apprécier le confort d'une pièce chauffée au détriment de ces longues nuits agitées à dormir tant bien que mal calé entre les branches noueuses d'un arbre ? Il jeta un regard vers Zlata qui semblait d'humeur à monder des amandes à la tonne. Peut-être qu'un bon repas la rendrait moins grincheuse ? Après tout, ils s'étaient débarrassés de la gamine, cela aurait du l'apaiser... Suivant le mouvement, le jeune homme pénétra à son tour dans l'auberge, muet. Il s'en voulait tout à coup de se montrer si pénible envers sa compagne de route et la chaleur dégagée par le feu crépitant ne semblait pas suffire à lui remonter le moral. Il se sentait coupable, sans trop savoir de quoi, car Quilbeeg avait besoin de leur aide, n'en déplaise à leur égoïsme général à tous les deux.

    En parlant d'égoïsme, le jeune Astalan à la chevelure couleur des blés semblait ignorer tout à fait l'existence d'une telle notion et proposait déjà à ses hôtes de leur payer quelque chose à boire. « Sympathique... » pensa Kendrin avec un sourire poli, « ... Totalement inconscient mais sympathique. ».

    « Merci, je prendrais juste un repas léger et un pichet d'eau. Nous irons dormir ensuite, je pense que nous sommes tous fatigués... surtout vous. » répondit-il avec un ton aimable.

    Il jeta un nouveau coup d'œil en direction de Zlata, souhaitant savoir si elle se souvenait – et approuvait – ce qu'il avait prévu pour Quilbeeg. Peu habitué à ce genre de manœuvre malhonnête, il baissa les yeux, gêné, et rougit faiblement.

Zlata Bolt :
    La winghox accepta avec réticence et ne commanda qu’une bière. Elle ne voulait pas froisser Quilbeeg mais profiter de son argent pour l’abandonner par la suite lui déplaisait particulièrement, et puis de toute façon elle n’avait pas faim.

    Zlata avait toujours était taciturne et renfermée, mais ce soir là elle fulminait. Le blondinet l’agaçait, mais comparé à la gamine il pouvait passer pour un ange, et puis il avait de bonnes intentions et n’était pas mauvais combattant. Non, ce qui la mettait dans un tel état d’énervement c’était que rien de ce qu’elle avait prévu ne s’était passé comme elle l’espérait, la jeune femme se posait beaucoup de questions et espérait que la visite chez l’oncle de la môme l’aiderait à y voir plus clair. Mais il avait fallu que cette brute d’Artegal vienne pointer le bout de son mufle dans l’histoire, a bout de nerf elle avait largué la petite et s’en était fut sans demander d’explication. Acte qu’elle regrettait maintenant à s’en damné car la veille l’enfant lui avait fait une curieuse confidence : l’homme mystérieux qui lui avait conseillé de coller au basque des deux voyageurs avait aussi mentionné le père de Zlata. Paternel à qui elle devait son exil et qu’elle était loin de regretter.

    Songeant à ses erreurs dont elle payait maintenant le prix et aux différentes options qui lui restaient, Zlata appuya sa pommette contre son poing crispé et laissa échapper un soupir de lassitude avant de croiser le regard de Kjeld. Ce dernier semblait aussi en proie aux doutes et la mercenaire implora les silencieusement les dieux pour qu’il ne revienne pas sur leur décision de quitter discrètement Quilbeeg.

    Un bruit de sabot dérapent se fit entendre à l’extérieur suivit presque aussitôt par un braiement sonore et un bruit semblable à la chute de plusieurs pierre dans une marmite de fonte. Zlata se tourna à demi, intrigué plus qu’inquiété par ce tintamarre burlesque et vit entrer avec dignité un jeune astalan au derrière poussiéreux venant de toute évidence de choir.

Leif Ylwa :
    La journée avait était harassante, aussi bien pour lui que pour son ânesse et Leif avait était des plus heureux de tomber par hasard sur cette auberge au détour d’une ruelle étroite. Luune, sa monture, en avait soudainement eut plus qu’assez de porter le ménestrel et ses instruments et avait rué sans prévenir en braient avec argne. Leif s’était ainsi retrouvé à terre sous les rires guturaux des soldats passant à proximité.

    D’un geste théâtrale des plus étudié il s’était relever, avait replacer ses mèches brune derrière ses oreilles, puis avais rassembler ses affaires : un sac de voyagent rudimentaire, plusieurs flûtes, un luth et une viele qui, soigneusement emballé, n’avait pas souffert de leur chute, un tambourin orné de grelot et plusieurs tuyau de bois destiné à devenir de petits pipeau. Le jeune homme s’était ensuite dirigé vers la porte de l’auberge en passant fièrement et sans un regard à l’ânesse redevenus calme et pénétra dans l’établissement.

    Dés qu’il eut montré au maître des lieux son pendentif à feuille d’heuchère, Leif eut droit à une chambre à moitié prit et une stalle et du grain pour sa monture s’il se chargeait d’animer la soirée. Le saltimbanque installa Luune aux petites écuries adjacentes et déposa ses affaires dans sa chambre avant de s’attabler pour un bon repas en observant les rares clients.

Quilbeeg Vulpia :
    Quilbeeg regarda d'un œil inquiet la personne qui entrait dans l'auberge. Il s’attendait à voir entrer des soldats à chaque instant. Quand il vit que ce n’était pas le cas, il se détendit.

    Il paya les commandes et joua avec son verre, buvant un peu de temps en temps. Il pensait à son maître, tué par les soldats. Il souhaitait se venger, mais il ne voulait pas finir dans un cachot humide et oublié de tous. Il lui était arrivé de tuer quelques soldats, mais c’était une condition nécessaire pour s’échapper. Mais il ne pouvait pas combattre vu son état. Il devait donc passer la nuit dans cette auberge, espérant qu’il pourrait continuer le chemin avec les deux jeunes gens sans pour autant oser le leur demander, ne voulant pas s’imposer à eux.

Omniscient :
    La jeune serveuse souriait à tout va, courant d'une table à une autre en portant son plateau rond en équilibre au bout des doigts, déposant ici une chope de bière, là un plat de lard grillé et repartait avec souplesse et légèreté derrière le comptoir où elle faisait le plein des commandes suivantes. Le plateau d'étain flottait presque miraculeusement au-dessus de sa tête lorsqu'elle le levait, débordant de commandes. Lorsqu'elle nota la commande de Zlata, son joli sourire charnu s'effaça au profit d'un regard mi étonné, mi inquiet mais elle se ressaisit bien vite. Avait-elle entendu les pensées furieuses de son patron, occupé à astiquer quelques verres plus loin ? Toujours était-il que son sourire vint se raccrocher à ses lèvres aussi subitement qu'il s'en était allé quelques secondes plus tôt. À croire que ce visage figé était une condition pour garder son emploi.

    « Très joli casque, mademoiselle ! » se contenta t-elle de commenter niaisement.

    Il est des personnes chez qui le doute n'existe pas, ou bien qui refusent de se confronter à une réalité qui les dépasse ou les effraie. C'était manifestement le cas de cette jeune serveuse qui préféra parler de casque plutôt que de se convaincre qu'un être vivant pouvait posséder de telles cornes s'il n'était pas un animal...

    « Je vous apporte votre commande tout de suite. Vous désirez autre chose ? Le plat de ce soir est un potage aux choux et il est offert aux clients qui désirent une chambre. »

    Sa voix doucereuse s'adressait à Quilbeeg, le seul à cette table qui lui paraissait « fréquentable ». La femme était décidément de trop méchante humeur et l'autre jeune homme était triste comme les portes des geôles d'Ephtéria, de ce qu'elle en avait entendu dire. Se retournant, elle se dirigea vers les autres tables et vida progressivement son plateau de tout son contenu avant de faire de nouveau demi tour vers le comptoir. Chemin faisant, elle servit le jeune Saltimbanque et s'attarda quelques secondes en sa compagnie afin de s'assurer de son bien-être.

    « Holà, Ménestrel. Te voilà bien chargé d'instruments ! Sonnent-ils la musique comme chante de ton âne ? » dit un client bedonné, attablé avec ses trois autres compagnons.

    Dans l’auberge, tous s'esclaffèrent de cette remarque, car tout le monde avait entendu le tintamarre à l'arrivée du jeune homme et le cri têtu de l’animal, son entrée n’était pas passée inaperçue. Les clients avaient bien vu la tenue légèrement débraillée du ménestrel, ses cheveux en bataille et son gilet pendant sur une épaule. Delà à imaginer la scène qui s’était déroulée…

    « Alors, mon bon. Nous chanteras-tu la Carmagnole ?
    _ S’il chante comme brait son âne, j’préfère entendre El’taiseux poussé la chansonnette »
    répondit un autre dans la salle.

    Tout le village connaissait El’taiseux qui était le seul muet à mille lieues à la ronde.
    On entendit plusieurs gros rires éclater çà et là ce qui ne démonta pas le jeune homme toujours souriant.

Quilbeeg Vulpia :
    Quilbeeg sourit à la jeune serveuse. Il accepta de prendre le potage aux choux. Il se détendis un peu, et attaqua son verre. Il le vida assez rapidement et en recommanda un autre.

    Puis il se tourna vers les deux autres.

    "Je ne sais pas ce que vous avez prévu pour demain, et je ne pense pas que vous voudriez vous embarrasser d’un compagnon supplémentaire, mais je souhaitais savoir si, vu mon état, il serait possible que je vous accompagne quelque jours, car je ne pense pas pouvoir me débrouiller seul tout de suite."

Zlata Bolt :
    Zlata grogna, ce son animal n’avait rien d’étonnant chez un Winghox mais la mercenaire avait du apprendre à refréner ses habitudes en présence d’astalans, ces êtres qui lui semblaient immortels interprétaient rarement avec joie son geste d’humeur. D’ailleurs elle vis les deux garçon pâlirent à ses côtés et elle du aussitôt se reprendre avec toute la délicatesse dont elle pouvait faire preuve :

    « Excuser moi, elle se tourna vers Quilbeeg, tu mange et tu vas dormir. Quand on est blessé, on dort. »

    Espérant avoir échappé à la question du jeune homme, Zlata quitta la table et se dirigea vers le dortoir des femme, moins chère qu’une vraie chambre.

Leif Ylwa :
    Chez Leif le sourire était de constance de même que l’assurance car, comme son oncle mime le lui avait de nombreuse fois répété, il est plus facile de manipuler autrui avec un visage avenant plutôt qu’armé d’une épée. Aussi le jeune ménestrel s’arma t-il de patience et d’audace avant de répondre en feignant la résignation :

    " Q’importe mon âne, c’est une femelle et il est bien connue que ces dames n’ont été créé par Alrik que pour nous causer des ennuies."

    Si sa mère l’avait entendues il aurait été bon pour une semaine de corvées, Leif pria d’ailleurs un instant ses ancêtres de ne pas rapporter ses propos aux oreilles de la matrone.

    " Aussi ne nous soucions plus de cela car je vais vous distraire de moult mots d’esprits."

    Il bondit soudain au milieu des tables et baissa le ton :

    " Je vais vous conter l’histoire de ces soldats partis pourfendre des fantômes dans les forêts humide du sud. Savez-vous ce qui leur est arrivé ? D’aucuns vous dirons qu’ils ne sont jamais revenus, mais…"

    Leif s’interrompit pour scruter les visages de son auditoire.

    " J’ai rencontré le seul homme qui en ait réchappé. La folie l’avait gagné et il m’a parlé d’arbres tueurs et d’esprits malveillants avec dans ses yeux injectés de sang comme des accents de vérité."

    Un frisson parcourut l’attroupement, le ménestrel avait réduit son ton à un léger chuchotement obligeant les hommes présents à se pencher en avant pour saisir ses propos.
    Un gaillard à l’air butté haussât les épaules de dédain :

    " Ce ne sont que far…
    -Et peu être même vous chanterais-je une ou deux chansons osées de ma composition qui ramèneront à votre mémoire quelques exploits de jeunesse ne vous entant plus permit !" clama Leif en se détournant de l’homme sinistre ayant faillit causé sa perte."


    A ses mots providentiel un vieillard maigrelet afficha avec entrain un sourire déserté des ses dents au milieux des rires réjouis et des interpellations grivoises. Leif se détendit sensiblement, il avait sauvé son image comme le lui prouvait maintenant les nombreuses invitations à se joindre aux tablées. Ce soir l’escarcelle de jeune astalan sortirait enfin de ses longs mois de disette forcée.

Kjeld Ares :
    À chaque fois que la serveuse se faufilait entre deux rangées de table, son plateau surchargé de chopes de bières et de bols de soupe gratuite, Kjeld retenait son souffle et ses doigts se serraient sur sa cuillère. Il était à la fois effrayé à l'idée qu'un seul faux pas suffirait à tout envoyer par terre, plateau, chopes, bols, serveuse et impressionnée par la dextérité de cette dernière. Cependant, il du se résoudre à baisser les yeux, gêné encore une fois. Le patron ne semblait pas véritablement apprécier que l'on fixe ainsi sa serveuse du regard.

    Lorsque Kjeld osa enfin relever la tête, se fut pour observer un jeune homme à la longue chevelure qui avait provoqué un éclat de rire général de la part de quelques clients envinés. Un saltimbanque ? Ils avaient toujours des histoires fort intéressantes à raconter et Kjeld hésita à se lever afin d'aller partager son repas avec celui-ci. Ce fut le grognement de Zlata qui le rappela à l'ordre. Sa compagne de route s'était en effet levée et se dirigeait vers les dortoirs après avoir pris congé à grand renfort d'amabilité toute particulière... Ce n'était pas le moment de perdre son temps en bavardages et encore moins de s'encombrer d'un nouvel individu.

    Docile, Kjeld avala son potage insipide d'une traite, fait peu commun lorsque l'on connaissait le personnage. À croire que le froid extérieur, la gamine insupportable et – à présent – le jeune Astalan insouciant lui avaient donné une faim comme il n'en avait jamais connue. Ses réserves d'énergies semblaient épuisées et il redoutait l'instant où il devrait aller dormir.

    « Zlata a raison. » lança t-il tout à coup à l'intention de Quilbeeg.

    Il reposa son bol et sa cuillère et se leva à son tour.

    « Je vais me coucher. Vous devriez en faire autant, nous avons une longue route demain. »

Quilbeeg Vulpia :
    Quilbeeg s’étira puis se plia en deux sous la douleur. Il se remit et finis son repas. Il jetait quelques regards en coin à la serveuse, sans pour autant la reluquer vraiment.

    Il se leva et se dirigea vers sa chambre, en repensant à ce qu’avait dit Kjeld.

    "Vous devriez en faire autant, nous avons une longue route demain."

    Cela signifiant il qu’ils repartiraient ensemble le lendemain ? Quilbeeg n’osait y penser, mais cet espoir s’installât en lui.

Précédemment : L'informateur.
Image

Ciara Steban :
    L'air plus que frais de cette fin de Vendémiaire lui gifla le visage et elle fut victime d'un long frisson qui lui contracta les muscles du dos. Réflexe défensif contre ce froid peu agréable. Elle croisa les bras, se maudissant de n'avoir rien prévu de plus chaud que ce maudit décolleté de flanelle et de fanfreluches très esthétiques, certes, mais point très chaud. Un coup d'œil vers la bourse qu'elle tenait encore entre ses doigts, elle compta méthodiquement. Il y avait là une somme rondelette, pour ça, ils n'avaient pas perdu leur temps. Cependant, Ciara refusait d'utiliser cet argent à d'autres fins qu'un repas chaud et une chambre à l'auberge du coin. Ce ne serait pas très juste d'en profiter pour elle seule. En réalité, elle était à moitié étonnée que son maître la laisse ainsi décider du devenir de cette bourse sans s'en mêler. Lui faisait-il confiance ou bien était-il à ce point alléché par les révélations qu'elle avait à lui faire qu'il en oubliait tout le reste ?

    Au détour d'une ruelle détrempée par la pluie – car il était tombé une averse de tous les diables pendant qu'ils s'occupaient de Grand'Phil – la jeune fille cru apercevoir une cheval attelé à une barque traverser la grande artère en direction de l'Abbaye. Elle haussa les épaules, comme si plus rien ne pouvait la surprendre dans ce monde décidément très à l'aise avec les incohérences et se concentra sur son objectif : l'auberge du Moulin à Paroles, dont elle avait entendu le plus grand bien quelques heures plus tôt. Cela plairait sans doute à Artegal de profiter du meilleur confort avant son retour vers Guttenvald. Le bâtiment se trouvait devant eux et les lueurs des bougies et du feu de cheminée filtraient au travers des carreaux, alléchant le passant transit de froid à l'extérieur. Elle se tourna à demi vers son maître et lui adressa un sourire avant d'entrer la première, allant même jusqu'à tenir la porte à celui qui la suivait... le monde à l'envers !

    Il y eut un bref silence que la seule présence d'une armoire à glace comme Artegal expliquait, puis les conversations reprirent de plus belle. Près du bar, se tenait un jeune homme que Ciara trouva fort agréable à regarder et qui semblait aux prises avec les railleries de quelques poivrots disséminés ça et là dans la salle. Les plaisanteries volaient d'un bout à l'autre de l'auberge, lancées comme autant de projectiles sur ces vieux que plus personne ne respecte. Ce n'était pas bien méchant et ce n'était pas bien gentil non plus... Quelques hôtes inclinèrent la tête devant Ciara, reconnaissant son pendentif à l'effigie d'Alrik et lui signifiant ainsi leur respect dont elle n'avait que faire. Elle se dirigea plutôt vers le coin le plus calme de la grande salle et s'assit à la table que Zlata, Kjeld et Quilbeeg avaient quitté quelques minutes plus tôt. Elle s'assurait, ainsi à l'écart des oreilles indiscrètes, un minimum d'intimité dans la conversation qu'elle s'apprêtait à avoir avec son maître. Quant aux préliminaires, tourner autour du pot, amener les choses doucement, elle ne s'embarrassait pas de ces choses là - surtout pas avec Artegal - et commença sans autre préparatif sa longue explication.

    « J'ai eu vent d'une rumeur assez intéressante que notre informateur (paix à son âme) vient à l'instant de me confirmer. Vous vous souvenez du jour où le soleil a semblé chuter vers l'Est, loin au delà des lignes d'horizon de l'océan ? Et bien figurez-vous que le Roy aurait décidé d'y envoyer ses meilleurs navires en expédition, persuadé qu'il existerait un autre monde, là bas. »

    Elle sourit, amusée par cette idée saugrenue que seul un Roy stupide pouvait effleurer. La serveuse venait prendre leur commande et Ciara ne manqua pas de se faire plaisir avec un plat qu'elle n'aurait jamais pu se payer en temps normal. Encore une fois, elle eut une pensée pour son maître, se félicitant de son choix qu'il apprécierait certainement. Paradoxalement, ses nombreuses années de privations au temple suscitaient parfois chez elle des goûts de luxe, goûts qu'elle assouvissait dès lors qu'elle avait les moyens de se les offrir. La jeune serveuse fit un sourire niais et partit avec son plateau en équilibre au dessus de sa tête, puis Ciara reprit, à voix plus tamisée.

    « Livian compte armer ses vaisseaux jusqu'aux dents. Pour cela, il a fait envoyer un escadron à Guttenvald afin de prendre commande d'une sacrée fichue artillerie. Quant à ses navires, ils seront, à ce que l'on dit, équipé de canons ! Vous imaginez-vous la quantité de poudre que l'on y trouverai ? » suggéra t-elle avec un sourire malicieux.

    L'information était double. Elle se redressa, laissant à Artegal le soin de savourer les occasions qui se présentaient à lui. Attaquer l'escadron de Guttenvald et prendre possession de leur artillerie serait probablement son nouvel objectif, puisqu'il devait de toute façon se rendre au village minier. Prendrait-il le temps d'organiser une tuerie sur l'un de ces hypothétiques navires aux caves remplies de poudre à canon ? Était-il seulement capable d'organisation ? Ciara se frotta doucement les mains afin de les réchauffer.

    « Je me rendrais à Balaïne, visiter quelques navires... » sourit-elle avec malice.

    La serveuse était revenue et le reste de la soirée se passa en silence. Les deux Rebelles savourèrent leur repas et se séparèrent, l'un marchant impérieusement vers Guttenvald, l'autre projetant de se faufiler jusqu'à Balaïne.

Avatar de l’utilisateur
Maître du Jeu
Compte multifonction

Crédit: Fermé

L'auberge du Moulin à Paroles

Messagepar Maître du Jeu » 29 Mar 2009, 17:23

Kjeld Ares :
    Dans la chambre double, assis sur le rebord de la fenêtre, Kjeld observait rêveusement les rues endormies. Quelques soldats effectuaient leur ronde, la lanterne à la main, comme de petites lucioles paresseuses dans la nuit. Soudain, il lui sembla reconnaître les deux individus de toute à l'heure, la jeune fille belle comme un cœur et la grosse brute au visage de craie... Saisit d'angoisse, il se tourna machinalement vers Quilbeeg, repensant à toute cette violence déversée sur le pauvre apprenti Mousquetaire – de ce qu'il prétendait. Un bruit, léger, attira son attention. Retenant son souffle, Kjeld se leva et se dirigea vers le lit du jeune homme à pas feutrés. Ce bruit... était-ce son souffle tranquille... Ainsi il dormait déjà ?

    Sans attendre plus longtemps, il se saisit de l'occasion pour se glisser à l'extérieur de la chambre et referma la porte avec d'infinies précautions. Le moindre battement de cœur dans sa poitrine lui sembla faire un bruit de tonnerre et il mit bien dix bonnes minutes avant d'oser à nouveau marcher normalement en se dirigeant vers le dortoir des femmes. Évidemment, il dut expliquer subrepticement le pourquoi de sa présence en ces lieux à quelques demoiselles qui manquèrent de hurler au scandale à son approche sournoise. À force d'explications hasardeuses, il finit tout de même par se faire indiquer le chemin du dortoir et s'avança vers la couche de la Winghox.

    « Zlata...? » murmura t-il à voix très basse.

    Il avait posé une main amicale sur l'épaule de la jeune femme, ne sachant pas trop si elle dormait ou non. En fait, il était presque étonné de ne pas l'entendre ronfler... cela lui semblait pourtant tout à fait dans le style de la jeune femme...

Zlata Bolt :
    Zlata sentie un léger poids sur son épaule suivit d’un murmure qu’elle ne distingua pas bien. Une menace ? De nature prompte à l’action plutôt qu’à la réflexion la guerrière enfonça sa main son sous oreiller où elle ranger toujours sa petite dague. Sentant le bois de la poigner contre ses doigts elle s’en empara et pivota brusquement vers son adversaire en pointant la lame sur lui. C’est alors qu’elle compris son erreur, elle n’avait pas affaire un tueur mais à Kjeld. Ce qui la surprit le plus ne fut pas a présence du jeune homme dans le dortoir des femmes, elle n’avait pas encore réalisé ou elle se trouvait, mais le fait que dans sa main plutôt que de sentir le poids rassurant d’une arme, elle trouva une pipe. Une grosse pipe en bois qu’elle avait prit pour mauvaise habitude de cacher sous son oreiller depuis son adolescence où elle avait fait la découverte du tabac.

    Elle se redressa en jetant un regard lourd de menace un garçon et rangea rapidement sa pipe dans son sac avec comme une impression de culpabilité. Elle se reprit et demanda des explications dans un grognement des plus élégant.

Kjeld Ares :
    Étonné de voir sa vie menacée par une pipe brandie sous sa gorge, Kjeld haussa les sourcils sans oser toutefois émettre le moindre commentaire. D'abord parce qu'il lui semblait connaître suffisamment Zlata pour savoir qu'elle avait mauvais caractère, ensuite parce qu'il lui sembla tout à coup que ce mauvais caractère pouvait être multiplié par dix au réveil, comme en témoignait ce grognement très éloquent... Reprenant ses esprits après avoir cherché – en vain – à comprendre ce qui venait de se passer, le jeune homme ne quitta pas sa position d'enfant courbé et expliqua doucement la situation.

    « Quilbeeg s'est endormit, c'est le moment. » murmura t-il.

    Il se retourna, vérifiant du même coup que l'intéressé n'avait pas entendu ses mots, ce qui était impossible compte tenu de la distance qui les séparait. Personne, à part quelques femmes aux regards outrés de voir un homme dans leur dortoir.

    « Filons ! »

Image
La suite : Aspasie derrière.

Quilbeeg Vulpia :
    Quilbeeg se réveilla alors que le soleil commençait à filtrer par la fenêtre. La douleur de ses côtes se réveilla, moins intense que la veille, lorsqu’il s’assit sur le lit. Kjeld n’était plus dans la chambre. Il était surement partit en compagnie de la jeune femme cornue. Le jeune homme se leva un peu maladroitement, s’habilla et descendit dans la taverne pour se restaurer un peu, vérifiant au passage ses soupçons auprès des rares femmes qui étaient levées de si bonne heure et qui avait effectivement vu passer Kjeld au dortoir des femmes durant la nuit. Quilbeeg commanda donc un peu de pain et de miel ainsi que de l’hydromel, déçu de ne pas pouvoir accompagner les deux jeunes gens dans leur aventures mais compréhensif de leur désir de ne pas s’embarrasser de quelqu’un qu’ils ne connaissaient pas. Quilbeeg engloutit son petit déjeuné et, après avoir réglé la note, se leva et se prépara à sortir lorsqu’il bouscula une jeune fille.

    «Excusez-moi… »

Ciara Steban :
    « Ce n'est r... »[/b] commença Ciara, un sourire discret accroché aux lèvres.

    C'était la seconde fois qu'elle était bousculée depuis la veille, la première ayant été volontaire de la part de son maître. Quelle surprise, lorsqu'elle se retourna, de croiser le regard du petit blond. À dire vrai, elle ne savait pas trop ce qui l'étonnait le plus : d'avoir de nouveau affaire à lui ou plutôt qu'il soit encore vivant. Elle sourit plus largement. Sa nuit à de repos à l'auberge lui avait rendu une vitalité nouvelle. Aujourd'hui était le jour du départ pour Balaïne et une longue route l'attendait. Il faisait froid, cette matinée apportant avec elle le tout premier jour de Brumaire. Les routes seraient probablement boueuses et défoncées, remplies de voyageurs que le mauvais temps allait rendre belliqueux, à n'en pas douter. Alors, avant de se lancer dans une pareille aventure peu enviable, Ciara allait peut-être s'amuser un peu. Le jeune homme ne pourrait de toute façon pas lui faire grand mal étant donné les coups qu'il avait eu à encaisser la veille.

    « Oh ! Bonjour, monsieur le chasseur de soldat ! »

    Elle était de bonne humeur, cela tombait bien. Feignant la politesse, elle avait distilé dans ses mots une pointe d'ironie. La réflexion, quant à elle, avait été jetée sans prendre la peine de baisser la voix, comme ces enfant qui cherchent à attirer l'attention des adultes sur un fautif...

Précédemment : L'Abbaye de Saint Illidàn.
Image

Archélas Ages :
    « Prenez garde à vos paroles, jeune fille. Elles pourraient être mal interprétées. » souffla Archélas.

    Il venait de quitter sa chambre après y avoir passé une infime partie de la nuit. Lui aussi avait eu son lot d'émotions la veille et lui aussi s'était réveillé de bonne humeur. Il décida de ce fait de ne pas tenir rigueur à la jeune fille de son langage outrancier et se contenta d'aller au devant de la cheminée restée allumée. Là, l'attendait sa paire de bottes enfin sèches. Le jeune capitaine – dont rien, en apparence, ne laissait présager du métier – alla s'attabler près du foyer afin de savourer une imposante collation. Seule la serveuse semblait avoir passé une nuit exécrable et affichait un sourire fatigué sous ses yeux cernés. Elle expliqua, devant le regard interrogatif d'Archélas, qu'elle avait dû alimenter le feu toute la nuit à cause du vent qui, selon elle, provoquait un tirage trop important.

    « Les bûches se consumaient à une vitesse ahurissante, j'ai passé ma nuit à en rajouter... » balbutiait-elle.

    Archélas l'écoutait d'une oreille distraite, repensant à la jeune femme qu'il avait traînée jusqu'à l'Abbaye dans la soirée. Avait-elle survécu ? Était-elle encore en train de hurler ? Les moines l'avait-ils bâillonnée ? Assommée peut-être ? Le capitaine avait promis de revenir, sans toutefois préciser pourquoi et le jeune homme n'ayant qu'une parole, il y retournerait. Au moins par curiosité, voir si l'Abbaye ne s'était pas fissurée à cause des cris insupportables de leur hôte... Oui. Il avait dit qu'il irait, alors il ira. En attendant, il finirait tranquillement son repas.

Quilbeeg Vulpia :
    Quilbeeg s’étonna de trouver la jeune fille ici.

    « Bonjour a vous prêtresse. Comment se porte votre camarade bourreau ? »

    Quilbeeg sourit à la jeune femme. Si elle voulait jouer à ce petit jeu elle trouverait un adversaire de taille. Quilbeeg jetait quand même quelques coups d’œil à l’homme qui discutait avec la serveuse.

    « Je vous offre quelque chose à boire ou à manger mademoiselle ? »

Ciara Steban :
    « Mon maître se porte mieux que vous, sans aucun doute... et j'accepte volontiers votre invitation. Vos nouveaux camarades ne sont pas avec vous ? »

Quilbeeg Vulpia :
    « Ce ne sont pas vraiment des camarades je ne les connais pas ils m’on juste soigné et ils sont parti et vous votre camarade ? »

    Quilbeeg désigna une table pour inviter la jeune fille à s’y assoir.

Ciara Steban :
    Son sourire s'effaça à la dernière question de Quilbeeg. Où était son maître ? Repartit pour Guttenvald où il avait des hommes à secouer et une tuerie à ordonner. Sans doute se rendrait-il au Manoir afin d'édicter les ordres du jour... bien que les ordres venant d'Artegal ressemblent plus à des impulsivités irréfléchies. Toujours était-il que l'endroit où s'était rendu son maître ne regardait que lui et certainement pas le petit blond joufflu. Une nouvelle fois, il faisait preuve d'une curiosité agaçante et d'un manque de prudence déconcertant.

    « Partit régler quelques affaires. » se contenta de répondre Ciara d'un ton distrait.

    Elle suivit docilement l'invitation de Quilbeeg et alla s'asseoir. Cela tombait bien, car elle avait vidé ce qui restait de sa bourse dans la location d'une chambre confortable pour la nuit. Partir le ventre vide ne l'enchantait pas vraiment et ainsi se laissa t-elle invité avec une facilité intéressée. Concernant Quilbeeg dont la générosité n'était plus à démontrer, une foule de questions lui venaient soudain en tête et pour la première...

    « Vous ne vous êtes pas présenté. » fit-elle remarquer avec malice.

Quilbeeg Vulpia :
    Quilbeeg s'assit en face de la jeune fille et commanda à boire en proposant à la serveuse de se prendre quelque chose pour elle ce qui pourrait surement la réveiller car elle avait l'air d'en avoir bien besoin.

    La jeune femme en face de lui était bien jolie mais il avait les pensées ailleurs. Il repensait aux deux personnes qui l'avait assisté la veille et qui était parti. Il ne leur en voulait pas, car ils ne se connaissaient pas, et il comprenait leur réaction, bien qu'il aurait aimé les accompagner. Il se demandait aussi pourquoi la jeune femme avait des cornes. Il se laissa envahir par la chaleur de la cheminé qui ne se trouvait pas trop éloigné d'eux.

    « Mais vous non plus mademoiselle. Je me nomme Quilbeeg. Je vis ici et là n’ayant aucun endroit où me poser réellement. »

Ciara Esteban :
    « Oh... un oiseau égaré ? » se moqua t-elle gentiment.

    Elle le regarda s'asseoir. Il usait, pour cela, de mouvements assez curieux, sans doute à cause des multiples douleurs qu'il devait éprouver. Difficile, après avoir été ainsi roué de coups – par une brute de la violence d'Artegal qui plus est – de s'en remettre. Pourtant, ce jeune garçon là s'en sortait plutôt bien. Elle avait déjà eu l'occasion de remarquer sa résistance lorsqu'il s'était relevé après la fureur de son maître, mais elle avait mis cela sur le compte de l'adrénaline qui faisait faire de bien curieuses choses à un corps meurtri. Oui. Il était solide ce Quilbeeg. C'était un avantage non négligeable, surtout s'il devait à nouveau croiser la route du chef des Rebelles.

    L'espace d'une seconde, Ciara se perdit dans une courte réflexion. Elle se souvenait tout à coup de ces paroles, la veille, celles qui avaient agacées Artegal justement. Le petit blond avait prétendu haïr le Roy et son armée, avec un aplomb digne d'un suicidaire. Et si l'information avait agacée tout le monde de part la façon dont elle avait été amenée, elle pouvait toutefois se révéler intéressante, si on y regardait d'un peu plus près. Les Rebelles recrutaient et Quilbeeg avait un avantage non négligeable : il était endurant ! Qui sait, peut-être serait-il l'un des rares à ne pas se faire tuer au bout d'une semaine ? La jeune fille sourit à cette pensée. Rien n'était moins sûr, car le jeune homme était désespérément imprudent et collectionnait manifestement les malchances. Preuve en était que ses deux compagnons avaient pris la poudre d'escampette en le laissant derrière eux...

    Et puis... qu'est-ce qui pouvait bien prouver qu'il haïssait effectivement les soldats royaux et qu'il ne s'agissait pas d'une ruse de Livian lui-même ? Car Quilbeeg semblait bien renseigné sur la garde rapprochée de Manôlis. Cependant, Ciara – elle – était prudente et se garda bien de dévoiler quoi que ce soit à son interlocuteur.

    « Je m'appelle Ciara et je ne suis pas prêtresse... Ou du moins ne le suis-je plus. » sourit-elle de nouveau.

    Cette manie de conserver son pendentif sur elle lui valait sans-cesse ce genre de méprise. Ça l'agaçait par moments, l'arrangeait à d'autres et pour la majorité du temps, elle n'y prêtait aucune attention.

    « Je serai assez curieuse de savoir ce qu'un homme n'ayant aucun endroit où se poser... fait de ses journées. Vous n'avez pas de destination ou de but à atteindre ? »

Quilbeeg Vulpia :
    "Disons que... Je ne fait rien de particulier, je vis avec ce que je "trouve". Je voyage un peu cherchant un endroit tranquille où l'on pourrait ne pas vivre dans la peur de l'autorité..."

Ciara Steban :
    Ciara eut un haussement d'épaules, soudain agacée par son interlocuteur. Elle l'avait connu un brin plus loquace. Se pouvait-il qu'il fasse enfin preuve de sagesse ou de prudence ? Elle ne put retenir un bâillement, lasse de cet entretien qui ne l'amusait plus. Par ailleurs, la réponse du dénommé Quilbeeg ne l'incitait pas à continuer la conversation. Non. Elle s'ennuyait... Lorsque la serveuse revînt vers eux afin de prendre leur commande, la jeune fille se leva. Elle avait de nouveau perdu son sourire, en même temps qu'elle se rendait compte de perdre son temps avec cet individu.

    « Excusez-moi mais je n'ai plus très faim. Et puis, une longue route m'attends, je ne veux pas m'attarder ici. » trancha t-elle.

    Son ton, froid, sans douceur, était sans équivoque. Elle fit signe à la serveuse de repartir et se dirigea tout bêtement vers la porte sans prendre la peine de saluer celui qui l'avait invité. Un instant, elle s'en voulu de s'être écartée ainsi de son objectif. Allons bon. Elle n'était pas là pour faire la causette avec le premier venu... Même si cette façon d'agir lui avait souvent valu de récolter des informations intéressantes pour son maître. On ne se méfiait pas assez d'elle, jeune fille frêle avec son pendentif qui inspirait confiance...

    Son regard se posa sur Archélas une dernière fois. Son visage lui rappelait quelqu'un, mais qui ? Sans insister, elle sortit, épiant d'une oreille attentive le jeune blondinet afin de déterminer s'il allait la suivre...

Quilbeeg Vulpia :
    Quilbeeg fût étonné de la réaction de la jeune femme, et resta quelques secondes scotché sur place, puis se leva, bousculant l’homme qui était assis non loin de leur table.

    « Oups je vous prie de m’excuser. »

    Le jeune homme marcha en direction de la camarade de la brute, sortie, et posa la main sur son épaule pour qu’elle s’arrête.

    « Je vous prie de m’excuser si j’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas. »

Ciara Steban :
    Quelque chose la dérangeait, sans qu'elle arrive à déterminer quoi exactement. Comme une intuition, elle sentait que cette journée allait être détestable à souhait et truffée de mauvaises surprises... D'abord, il y avait eu cet homme qu'elle n'avait pas reconnu immédiatement. Sans doute parce que, pour la première fois, elle l'avait vu vêtu de vêtements propres et tout à fait banals. Évidemment qu'elle le reconnaissait : il s'agissait d'un soldat de l'armée du Roy ! Elle l'avait aperçu la première fois, lui et ses hommes, à Guttenvald, lors de sa toute première visite au Manoir. Ses premiers pas chez les Rebelles, elle s'en souvenait. On lui avait alors demandé de faire ses preuves en rapportant le lieu où ces hommes allaient dormir et elle s'était acquitté de sa tâche avec rapidité et précision. Le soir même, il avait été décidé que ce petit corps de l'armée était de trop au village et une tuerie avait été ordonnée. Une boucherie innommable à laquelle avait pourtant échappé ce capitaine et deux de ses hommes, emportant avec eux l'un des leurs.

    Mais son nom... bon sang, elle avait été incapable de le découvrir et aujourd'hui qu'elle en avait l'occasion, elle avait laissé filer sa chance d'en apprendre d'avantage. Elle serra les poings, sentant la colère la gagner, lorsqu'une main se posa fermement sur son épaule, la faisant tressaillir.

    « Ah ! Ne me touchez pas ! »

    Elle s'était retournée, furieuse à la fois contre elle même et contre celui qui avait osé poser ses mains sur elle. En reconnaissant Quilbeeg, son visage afficha une mine surprise mais non moins fâchée d'avoir été ainsi interrompue dans ses réflexions peu constructives. Puis, peu à peu, elle retrouva son calme. Il était étonnant que le jeune blondinet ai pu la suivre avec une telle vivacité malgré ses côtes cassées. Un véritable dur à cuir ! Elle se détendit mais, bien décidée à accomplir sa prochaine mission à la perfection, sa voix arbora un ton froid et déterminé.

    « Vous n'avez rien dit de mal. En fait, vous n'avez rien dit tout court. Comprenez-moi bien, j'ai des affaires à régler et je ne peux pas me permettre de perdre du temps en palabres inutiles. »

    Elle le dévisagea de bas en haut, l'air tout à coup amusé.

    « Si vous tenez tant que ça à me suivre, alors tâchez d'être de bonne compagnie. Je ne ferais pas le voyage avec un poids mort accroché à mes chevilles. »

Quilbeeg Vulpia :
    Le jeune garçon fût surpris de la réaction de la jeune fille, mais n’en laissa rien paraitre. Il avait peut être été un peu trop vif dans sa « poursuite » de la demoiselle, et ses côtes tenaient à le lui rappeler, même si la douleur était moins intense. D’après ce qu’il comprit des paroles de son interlocutrice, quand elle discutait avec quelqu’un, elle cherchait surement des informations, et vu la méthode que son compagnon employait, ils ne lâchaient pas facilement l'affaire. Il se dit qu'il serait peut être préférable de ne pas se balader seul le temps qu'il ne serais pas entièrement rétablie. Il ne savait pas si il pouvait lui faire entièrement confiance, mais lui accorda le bénéfice du doute.

    « Que dois-je faire pour que vous me considériez comme de bonne compagnie ? »

Ciara Steban :
    « Et bien... commencez par nous trouver des chevaux. Dans votre état, vous me feriez perdre mon temps sur les routes. »

    Elle sourit. Ce qu'elle demandait, elle le savait, s'avérait presque impossible. D'abord parce que les soldats faisaient leur ronde et que voler deux chevaux en plein jour était irréalisable, ensuite parce que dans son état, Quilbeeg n'irait pas bien loin. À peine parviendrait-il à lever le bras jusqu'à une bride ! Alors quoi ? Ironie ? Sadisme ? Ciara l'avait délaissé quelques secondes, le regard perdu vers l'horizon. Il faisait bigrement froid en ce tout premier jour de Brumaire et de petits nuages s'échappaient de ses lèvres. Elle portait, sur ses épaules, un châle en fourrure de renard gris qu'elle n'avait pas la veille. Il lui tenait chaud mais il sentait mauvais, particulièrement par ce temps humide. Elle ferma les yeux. En réalité, sa mission n'était pas si urgente. Une fois que les hommes du Roy auront été éliminés à Guttenvald, elle aurait tout le temps nécessaire pour mener sa petite enquête à Balaïne car, pour reformer une troupe, le Roy mettrait quelque temps... encore fallait-il qu'il soit avertit de la disparition de ses hommes.

    Sortant de ses rêveries, la jeune fille soupira. Elle se tourna vers Quilbeeg, surprise de sa patience et de son indulgence. D'autres, moins naïfs, l'auraient sans doute giflée depuis longtemps pour son arrogance et son manque de respect flagrant. Était-ce ainsi que les prêtres l'avaient élevée, au temple ? Pas tout à fait. Pourtant, l'abus de contraintes et cette façon qu'ils avaient eu de la plier de force lui avait appris la haine et la révolte. Trop longtemps, elle avait bouilli intérieurement, impuissante face à ses bourreaux qui se prétendaient ses rédempteurs. Trop souvent, elle avait rêvé d'évasion et de liberté, le regard perdu derrière les barreaux de la lucarne, dans ce qui lui servait de chambre. À présent qu'elle était libre, relâchée comme on libère une louve encagée, elle se laissait aller à une vie d'animal solitaire. Ses actes ne dépendaient guère des autres. Elle vivait avant tout pour elle... sauf... peut-être... cette promesse faite à Alrik.

    Une promesse qui n'avait pas le moindre sens mais qui la rongeait si souvent. Artegal. N'aurait-elle pas mieux fait de le suivre ? Serait-il en sécurité à Guttenvald ? Mais à trop traîner dans ses pattes, ne le rendait-elle pas plus vulnérable ? De nouveau, un sourire se dessina sur son visage. Mettre, dans une même pensée, les mots « Artegal » et « vulnérable » prêtait à rire, ce qu'elle fit, sortant pour la seconde fois en quelques secondes de ses rêveries.

Quilbeeg Vulpia :
    Le jeune homme grimaça intérieurement à la demande de la jeune femme. De une il était quasiment impossible de voler un cheval dans son état.A cause de ses blessures, il ne pouvait que difficilement monter en selle, alors déjouer la vigilance de la garde, monté rapidement sur un cheval et partir au galop en en tenant un autre par la bride lui était quasiment impossible. De deux il n'était pas a ses ordres. Il ne connaissait pas cette personne et ne savait pas dans quel camps elle se trouvait, et il ne savait pas si il pouvait lui faire confiance, mais, si cela ne lui donnais pas l'envie d'obéir, il n'en avait pas moins le goût de voyager en groupe, et dans son état, il ne pouvait pas se permettre d'être seul. Il allait lui faire remarquer qu'il n'était pas son larbin mais il se reteint juste a temps. Il leva les yeux aux ciel mais du les fermer à causes du soleil. Il s'imprégna doucement la chaleur du soleil. Il rabaissa son regard et observa le monde autour de lui. Ils se trouvaient dans une ruelle d'aspect correct où de nombreux commerçant s'étaient installés. Il ne voulais pas vexer la demoiselle, surtout si il voulait avoir un compagnon de voyage. Il réfléchit donc avant de lâcher sa réponse.

    "Marcher nous feras le plus grand bien mademoiselle, nous trouverons des chevaux une prochaine fois, surtout que je ne pense pas être encore en état de chevauché, mais si cela ne vous dérange pas nous pourrions faire route ensemble quelque temps?"

Précédemment : {CHASSE} Quilbeeg Vulpia.
Image

Archélas Ages :
    « Eh là, vous deux ! C'est la seconde fois que je surprends des propos déplacés de votre part. Chercheriez-vous les ennuis ? »

    Archélas venait de terminer son repas. En réalité, il l'avait fini depuis une minute et avait décidé de s'accorder quelques instants à rêvasser, tout seul à sa table, lorsqu'il avait été bousculé. Revenant à lui, il avait aperçu Quilbeeg qui sortait en marchant de façon curieuse, comme s'il était blessé. Manifestement, il poursuivait quelqu'un. Probablement la jeune fille avec qui il s'était trouvé à peine quelques secondes plus tôt. Celle-là même qui avait parlé de « chasse au soldat ». Des mots qu'il n'aimait pas entendre mais qui lui avaient semblé sans valeur incidente lorsqu'ils avaient été prononcés par la jeune enfant. Elle ironisait. À moins que ?

    Car il était à présent question de vol de chevaux et ces deux provocations rapprochées inquiétèrent soudain le jeune capitaine. Il croisa les bras, planté à quelque mètres des deux jeunes gens, son regard clair et perçant posé sur Ciara. Pour une gamine, il lui trouvait quelque chose de drôlement mature, sans qu'il sache déterminer quoi exactement. Il avait noté le pendentif à l'effigie du grand Alrik, un pendentif qui faisait tâche sur la poitrine un peu trop voyante – bien qu'à peine formée – de la jeune « prêtresse ». Il attendit, entre curiosité et lassitude. Il n'avait pas trop envie de faire la morale à des gamins, aussi gentiment soit-il. D'ailleurs, il ne portait pas son uniforme alors, ne pouvait-il pas oublier son métier quelques instants ?

    Derrière lui, placardé sur le mur d'une maison, un avis de recherche sur un dénommé Quilbeeg Vulpia...

Ciara Steban :
    « Les ennuis, non. Je souhaitais m'amuser un peu. Au détriment de mon ami, il est vrai... » sourit Ciara avec malice.

    Elle s'en souvenait, de cet homme. Le premier soldat qu'elle ai espionné en douce pour le compte de son Maître. Au début, elle avait eu un doute sur son fond. Aujourd'hui, elle doutait encore. Il semblait différent, plus calme, moins vaniteux surtout. En réalité, il n'avait pas grand chose à voir avec ces autres hommes qui s'empressaient de dégainer leur épée afin de pourfendre du citoyen « arrogant », comme ils disaient. Non. Lui restait parfaitement immobile, comme si la folie de tuer ne l'avait jamais habité, au contraire d'un trop grand nombre de ses confrères. Curieux. Curieux et intéressant.

    La jeune fille ouvrit la bouche, s'autorisant le plaisir de demander à cet homme en civil à qui elle avait affaire, lorsque quelque chose attira son attention. C'était là depuis quand, ça ? Ses yeux avaient en effet été arrêtés par une affichette et à en juger par l'état intact du papier, elle devait n'avoir été posé que cette nuit ou ce matin, la brume n'ayant pas eu le loisir de détremper le papier. De sa place, elle ne distinguait guère grand chose à part quelques caractères écrits plus gros que les autres : « Quilbeeg Vulpia », « Vif » ou encore « Forte récompense ». Son regard se reporta immédiatement sur Archélas, dans le soucis de ne pas attirer son attention ailleurs.

    Des affichettes comme celle-ci, elle en avait déjà vu un sacré petit nombre et savait, par habitude, de quoi il s'agissait. Un avis de recherche, lorsqu'on en a vu un, on les as tous vus et on les reconnaîtrait même dans le noir ! Ce qui l'inquiétait, c'était ce nom. Le jeune homme à ses côtés ne s'était-il pas présenté sous ces mêmes lettres ? De Quilbeeg, elle était certaine... de Vulpia, bien moins. Ceci dit, ce n'était pas vraiment le moment de lui demander confirmation et mieux valait, au contraire, filer au plus vite. À moins, bien entendu, que ce soldat n'ai déjà eu vent de cet ordre royale et qu'il ne décide de les faire tous deux prisonniers. En ce cas, Ciara n'hésiterait pas à livrer son camarade en feignant la parfaite innocence. Elle était douée à ce jeu là, même si le jeune capitaine face à eux avait l'air bien plus futé que les autres soldats.

    Vous pensez qu'elle est lâche ? Fourbe ? Vous n'avez pas tout à fait tord. À dire vrai, Ciara avait une toute autre mission devant elle et s'encombrer des problèmes de Quilbeeg ne faisait pas partie de ses plans. Cependant, si elle pouvait éviter l'affrontement, filer en douce et, pourquoi pas, convaincre Quilbeeg de rejoindre les Rebelles, ce serait toujours ça de gagné.

    « Je vous prie de nous excuser monsieur, nous avons une longue route à faire vers Guttenvald et nous sommes à pieds. » mentit-elle de façon très convaincante.

Archélas Ages :
    Archélas eut un mouvement d'hésitation. S'amuser ? Pourquoi pas. Curieusement, il n'en croyait pas un mot. Ciara avait beau être jeune, il était évident qu'elle n'était pas stupide. Des gamines vaniteuses et idiotes, il en avait croisé une ribambelle mais celle-ci, non. Elle avait quelque chose, dans son regard, dans ses attitudes, qui laissait entrevoir une maturité d'esprit inhabituelle. Elle tentait de cacher son jeu mais son sang froid parlait pour elle. Lorsque l'on avait son âge, on n'avait pas cette patience commune à ceux qui en ont déjà beaucoup vu. Alors oui. Archélas hésitait. Toutefois, elle n'avait pas l'air bien méchante et son regard brillait plus d'une pâle indifférence que d'un réel désir de violence, comme ces assassins qui avaient croisé la route du capitaine.

    Il décroisa les bras, s'efforçant de se rassurer. La dernière réplique de la jeune fille lui laissa penser qu'il la rencontrerait de nouveau, Guttenvald étant le village autour duquel il s'attardait le plus. Il jeta un regard vers Quilbeeg qui n'avait pas encore réagit et lui adressa un regard compatissant. Si ce jeune homme devait faire la route avec cette sale petite capricieuse, alors il le plaignait sincèrement !

    « Bien. Soyez prudents. » leur souhaita-t-il.

    Jouer les petits soldats ne l'intéressait pas, d'autant qu'il était en civil. Pas une seule seconde il ne reconnut Quilbeeg et pour cause, il n'avait pas même eu vent de cet avis de recherche. Pour l'heure, ses pensées étaient occupées par tout autre chose : à l'Abbaye, les prêtres attendaient son retour, comme il l'avait promis. Qu'était devenue la jeune femme ramassée quasi morte la veille ? Hurlait-elle toujours ? Avait-elle succombé à ses blessures ? À vrai dire, il n'avait que peu d'espoirs la concernant, ayant déjà vu des blessures moins profondes s'infecter pour moins que ça... il ferma les yeux, chassant ses pensées noires.

    Délaissant les deux jeunes gens, Archélas tourna les talons et se dirigea vers l'Abbaye de Saint Illidàn.

Image
La suite : Prière d'un Musicien.

Quilbeeg Vulpia :
    "Nous le serons merci du conseil."

    Quilbeeg suivit du regard l'homme encapuchonné s'éloigner et son regard se posa sur l'avis de recherche le concernant. Il ne frémit même pas, ayant l'habitude de voir de ces avis un peu partout, mais il fût tout de même soulagé que cet inconnu ne s'en prenne pas à lui et espérait qu'il ne préviendrait pas la garde. Il se retourna ensuite vers la jeune prêtresse encore étonné d'une parole qu'elle avait prononcé.

    "Vous accepteriez donc que je vous accompagne mademoiselle?Et merci de votre aide, sans vous je ne m'en serais peut être pas sortis au vu de l'état dans lequel m'a mis votre ami..."

Ciara Steban :
    « Ce n'est pas mon ami. » répliqua sèchement Ciara.

    Son ton s'était durcit sans raison apparente, sinon que Quilbeeg devenait un danger potentiel dont elle se serait volontiers passée. Il ne manquait plus qu'elle se fasse arrêter par la garde Royale à cause de lui ! Ses yeux anthracite se posèrent sur le jeune homme, le regard dur et froid à la fois. Il n'était pourtant pas bien méchant, tout du moins en apparence. Mais comme le disait un fameux proverbe, il faut se méfier de l'eau qui dort. Ciara serrait les poings, en proie à la colère... une colère déclenchée par la crainte. Non pas qu'elle soit terrifiée à l'idée d'être arrêtée mais elle se rendait compte que son nouveau compagnon de route allait la ralentir. Il faudrait prendre garde à ce qu'ils diraient, se montrer discret et plus rapide que l'ennemi. Fort heureusement, la jeune fille savait tenir sa langue, contrairement à la plupart des gens. D'autant plus qu'en tant que prêtresse d'Alrik – ex prêtresse protesterait-elle – on avait tendance à se confier à elle sans méfiance.

    Oui. Elle aurait tôt fait d'apprendre à temps où en seraient les soldats de leurs recherches avant même qu'ils ne tombent sur elle et son... « fardeau ». Car, incapable de se battre, Quilbeeg n'était plus que cela.

    « Ne vous faites pas d'illusion, je ne vous ai pas aidé... j'ai simplement protégé mes arrières. Je n'ai pas tellement envie d'être retardée par votre arrestation... »

    Elle s'interrompit, se souvenant tout à coup qu'Archélas s'était présenté en civil et que de ce fait, Quilbeeg ne s'était pas même rendu compte du service réel que la jeune fille lui avait rendu.

    « Ne perdons pas de temps, la garde aura tôt fait d'être prévenue. Mieux vaut déguerpir au plus vite. »

    Elle montra du doigt quelques artisans occupés à charger une carriole de marchandise.

    « Ceux-là partent pour Ephtéria. Je leur ai parlé hier et ils acceptent de me prendre comme passagère. Nous monterons à l'arrière et serons plus rapides ainsi. Cependant, il nous faudra modifier nos plans... »

    Elle fit une autre pose, le regard fixe en signe de réflexion. C'était l'une des choses qu'elle faisait le mieux : réfléchir. La majorité du temps efficace et rapide dans ce domaine, elle trancha.

    « Nous descendrons à la gare d'Aspasie et prendrons le train vers Balaïne. Les billets sont très chers mais nous n'en auront pas besoin. »

Avatar de l’utilisateur
Maître du Jeu
Compte multifonction

Crédit: Fermé

Auberge du Moulin à Paroles

Messagepar Maître du Jeu » 29 Mar 2009, 17:25

Après avoir reçu de misérables rapports de ses troupes dispersées un peu partout autour de lui, le Colonel en était presque à se demander pourquoi il était là. Ah oui, pour son Roy... Par ordre du Tout-Puissant donc mais aussi pour une autre raison beaucoup plus intéressante.... Pas le choix, il fallait se coltiner cette bande d'incapables tout juste assez intelligents pour comprendre ce que leur titre de soldat de l'armée royale leur conférait comme "pouvoir" par rapport aux habitants. Le reste, ils en avaient fait de la bouillie pour chat.
D'un pas lent, il dépassa un vieux bâtiment et doucement, sous son col de fer rouge, il marmonna sur un ton désespéré :

"Mais pourquoi je suis là, moi...
_ Colonel !
_ Quoi encore ?
dit-il en relevant la tête d'un geste las.
_ Là-bas !"

L'homme tourna la tête en direction du doigt de son soldat. Tout ce qu'il vit était une petite foule de personnes inintéressantes qui obéissaient au mouvement général du va-et-vient interminable. Sa première envie était d'écraser son lourd poing ganté sur la tête du jeunot mais il se ravisa quand il aperçut des cheveux clairs, il connaissait cette couleur, oui. Quilbeeg...
Un sourire satisfait - et assez effrayant - se dessina sur son visage durçi par les années de combat sous le règne d'un Roy imbécile. Amusé, il claqua quand même le dos du bleu en guise de félicitations, ne manquant pas de faire courber ce dernier sous la force et la surprise de son supérieur.

"Bien bien, bravo soldat ! On va pouvoir boucler cette affaire et rentrer chez nous glander comme de tout bon soldat le ferait !
_ M.. Merci Colonel !
_ Donnez l'ordre d'encerclez le périmètre dans un rayon de quinze mètres en mode furtif. Plus personne ne sort d'ici sans mon autorisation, compris ?
_ Entendu, Colonel !"


Le soldat s'exécuta et la formation se fit sans plus attendre. Si leur chef ne valait pas le Roy question cruauté pure, il se défendait pas mal niveau sadisme aigü.

"Allez, à moi de jouer."

Encore dans l'ombre des bâtiments environnant, Jiloh prit tout le temps du monde pour s'approcher discrètement du duo. En effet, il remarqua une jeune rousse près de sa cible. Elle aussi, il faudra peut-être l'éliminer. Ah... Quilbeeg, cela faisait tellement longtemps qu'il ne l'avait pas revu.
Le vieil homme prit son mal en patience et décida de ne pas tout de suite sortir, il fallait faire la surprise à sa proie.
Il chuchota avec son constant petit sourire sarcastique :

"Un joli accueil pour ton entrée en Enfer... !"

Le petit soldat de tout à l'heure revint le voir en lui annonçant que tous étaient en place et étaient parés à l'attaque. D'un geste simple, le vieil homme ordonna à ses troupes de se mettre en joue.

Une voix puissante se fit entendre dans le vacarme habituel de la ville qui se transforma en un silence de mort :

"Que personne ne bouge ! Quilbeeg Vulpia ! Vous êtes en état d'arrestation par ordre de notre bien-aimé Roy Livian ! Si vous montrez ne serait-ce qu'un signe de résistance..."

Un pas hors de l'ombre, on pouvait à présent découvrir tout le charisme et la prestance de l'homme. Imposant de son 1m95, son armure lourde ne semblait pas faire une grande différence pour lui. Sa cape volait sur son côté, découvrant ses deux épées attachées à sa taille et la lame de sa hallebarde fixée dans son dos. Sa main vint rejoindre ses cheveux, les repoussant en arrière rapidement pour laisser paraître un oeil blessé mais qui n'avait rien perdu de sa vivacité et de son enjouement.
Tous regardèrent là où le géant regardait. Quoi ? Un petit jeune tout maigrelet aurait fait sortir le grand Jiloh ? Impossible. Quelque chose se cachait derrière tout ça.

Son sourire se fit encore plus insistant, inspirant de la crainte chez les habitants les plus proches de ce monstre connu pour être une bête de sang chaud. Lui qui ne sortait que pour les plus grosses missions de Livian, le voilà pour un... simple avis de recherche ?
Le Colonel continua :

"... ce sera la guerre."

Avatar de l’utilisateur
Maître du Jeu
Compte multifonction

Crédit: Fermé

Re: Un chaperon inoportun

Messagepar Ciara Steban » 02 Avr 2009, 13:46

Ciara tressailli lorsque le très célèbre « personne ne bouge » retentit dans la grande rue. Autour, les gens s'étaient arrêtés de parler, de bouger, de respirer même pour certains. Comme de coutume lorsque les soldats organisaient une opération sous les ordres du Roy Livian – ou bien même de leur propre chef – mieux valait ne pas se trouver sur leur chemin. Qui sait ce qu'ils seraient capable de vous faire subir si jamais vous les gêniez. Nombre d'hommes et de femmes innocents s'étaient ainsi fait exécutés, tout simplement parce qu'ils s'étaient trouvés dans la ligne de tir d'un archer. Il fallait bien se débarrasser des obstacles, pas vrai ?

Alors la jeune fille recula de quelques pas, s'assurant de ne pas devenir « un obstacle » à éliminer. Elle n'était pas contrariante et surtout, elle avait une mission bien plus importante à ses yeux que de s'opposer à l'arrestation de Quilbeeg. Elle l'aimait bien, le petit blondinet, mais pas encore assez pour prendre le moindre risque en sa faveur. Oh ! Bien sûr, elle s'était permise de le protéger contre Archélas et encore... il s'agissait là plus d'une omission que d'une réelle prise de position, du moins tentait-elle de s'en convaincre. Cependant, si dissimuler une information à un soldat qui l'ignorait était encore possible, s'opposer carrément à une faction entière relevait du suicide. Ciara avait ses limites et surtout, elle savait raisonner convenablement. Le calcul était vite fait : elle ne risquerait certainement pas sa vie pour Quilbeeg ! D'ailleurs, à y réfléchir un peu plus, elle le considérait plus comme un fardeau que comme un ami... Alors autant dire que Jiloh l'ôtait d'un poids.

Jiloh... un homme auquel Artegal aurait très certainement apprécié se mesurer... à mains nus, évidemment ! Imposant, impressionnant même. Le genre de soldat que l'on hésite à contrarier, d'autant plus lorsqu'il est accompagné d'une farandole d'autres hommes armés à ses ordres. Enfin, passons. Jiloh voulait Quilbeeg et Ciara s'était écartée doucement afin de lui laisser tout le loisir de se servir... Pas très solidaire, il est vrai, mais tellement raisonnable.

Après tout, l'avenir de Quilbeeg ne la concernait pas...

Avatar de l’utilisateur
Ciara Steban

Crédit: Fermé

Re: Un chaperon inoportun

Messagepar Maître du Jeu » 02 Avr 2009, 17:56

"Si tu crois que tu peux outrepasser les ordres, petite rouquine..." chuchotta Jiloh en faisant un bref signe de la main gauche pour que deux soldats prennent la fille en joue et la sommèrent de renoncer à bouger plus.

C'est vrai, elle n'était pas du tout intéressante à première vue. C'était une fille futile quoi. Mais d'un autre côté... Si le Quilbeeg que le colonel connaissait était à peu de chose près le même, il ne fallait pas hésiter une seconde : elle restera prisonnière dans sa toile. Il fronça d'un sourcil qui accompagna un sourire moqueur et lança :

"C'est ta copine, Quilbeeg ? Je peux deviner qu'elle est mignonne... Tu penses que le Roy l'apprécierait, toi ?"

L'homme rit de bon coeur, ses soldats s'interdirent de le suivre, eux n'avaient pas le droit de rire ; les pions obéissent aux ordres, rien de plus, rien de moins. Il s'approcha d'un pas lent mais confiant pour ne se trouver qu'à une dizaine de mètres du couple, certains baissaient les yeux, d'autres faisaient un ultime effort pour ne pas tomber les pommes et les derniers osaient reculer ne serait-ce que d'un pas pour s'éloigner le plus possible du monstre qui venait de faire son apparition. Les inconscients...
Jiloh attrapa le plus près par la tête et alla l'écraser contre le mur d'en face, l'impact tonna et les quelques pierres qui se séparèrent de leurs origines tombèrent sur le corps inerte du malheureux... Les cris s'étouffèrent, les larmes se ravalèrent mais personne ne bougea ; telles étaient les lois de Jiloh.
Il ne resta pas à regarder son oeuvre, c'était une chose qu'il faisait tous les jours après tout, mais détourna à nouveau son regard malicieux vers la jeune fille. Cette fois-ci, ses dents se dévoilèrent, laissant passer les mots :

"Ah oui. Pas mal. Dis-moi petite, quelle est ton nom ?"

Il était grand, grand et fort, et le paysage que donnait la naine et le géant aurait pu ressembler fortement à un même duo rassemblant deux hommes d'une carrure parfaitement opposée : stupéfiant. Jiloh pouvait voir dans le regard de la "gamine" un sentiment subtile alliant méfiance, crainte et détermination. Elle n'était pas prête de se laisser faire, certainement, mais avait-elle le choix devant ce que son "chasseur" représentait ? Elle n'était pas prête à mourir maintenant, au prix peut-être de sacrifier son compagnon.

"Intéressant... Ton regard ne ment certainement pas..." pensa le titan en armure, les yeux ne sont que le miroir de l'âme.

Avatar de l’utilisateur
Maître du Jeu
Compte multifonction

Crédit: Fermé

Re: Un chaperon inoportun

Messagepar Ciara Steban » 03 Avr 2009, 14:42

Le sang... curieux liquide qui coule dans les veines et semble porter avec lui les émotions, sans que vous ne puissiez espérer freiner sa course. Celui de Ciara s'était tout d'abord glacé devant la brutalité dont Jiloh faisait preuve. Le mur d'une maison en avait fait les frais et quelques pierres s'étaient désolidarisées de l'ensemble du mur, dégringolant dans un silence absolu sur le corps inerte d'un pauvre quidam... une poupée de chiffon sans aucun intérêt pour le colonel, sinon celui de susciter une crainte indicible dans les regards de ceux qui assistaient à la scène. « Sale petite ordure ! » avait machinalement pensé la jeune fille tandis que son sang se mettait à bouillonner d'une haine brûlante. Et elle avait beau ne pas toujours apprécier les méthodes de son maître, elle aurait donné cher à cet instant pour le voir rappliquer à son secours.

Car elle, trop jeune, trop chétive, faisait figure de proie blessée devant un redoutable prédateur. Les mains des soldats s'étaient refermées sur ses bras et la maintenait ainsi prisonnière, sans douceur. Bien entendu, elle n'opposa aucune résistance, consciente que cela ne ferait qu'augmenter le plaisir quasi extatique que prenait Jiloh à « faire son devoir ». Sa fureur était telle qu'elle se demanda comment ces hommes ne se brûlaient pas les mains à la contenir ainsi. Les lèvres résolument fermés, elle se garda de répondre à toute provocation, laissant glisser sur elle les efforts de cet imbécile pour la rendre fautive de quoi que ce soit. La peau de renard gris glissa, dévoilant ses épaules nues et son torse où brillait le pendentif... un objet qu'elle oubliait parfois et qui lui avait pourtant sauvé la vie maintes fois car, qui osait s'en prendre à une Prêtresse d'Alrik ?

Ses muscles se détendirent et elle ne bougea plus du tout ni ne parla, comme si son salut pouvait venir de sa passivité affligeante. À vrai dire, elle n'avait pas tellement le choix... et en un bref calcul, elle estima que l'imminente réaction de Quilbeeg serait suffisamment stupide pour détourner l'attention de Jiloh de sa personne... En attendant, mieux vallait coopérer. Quant à Quilbeeg, il ne payait rien pour attendre !

« Mon nom est Ciara Steban. » répondit-elle d'une amabilité et d'un calme qui la surprirent elle-même.

Edit Seby : message de Quilbeeg supprimé et renvoyé par MP pour éviter de bloquer le jeu.

Avatar de l’utilisateur
Ciara Steban

Crédit: Fermé

Re: Un chaperon inoportun

Messagepar Teague Coghlan » 13 Avr 2009, 13:56

Le jeune Druide sortait à présent de l'auberge, l'ivresse dévoilait à présent toute sa "sagesse".
Marchant, ou plutôt chancelant, il bouscula la foule, jusque là immobile de terreur.

"_Excusez-moi m'sieur dames...."

Il se posa et se concentra, tant bien que mal. Il prit son bâton et s'y cogna le crâne, comme si ce geste pouvait le réveiller d'un profond sommeil alcoolisé. Son regard était à présent plus clair, et plus fixe.
Ce même regard qui s'élargit face à la masse imposante, tel une colline face à la montagne, qu'était Jiloh.

"_Pardonnez mon impudence mon brave mais... Vous avez surement beaucoup voyagé déjà, non? Oui, je n'en doute pas. Mais dîtes moi, n'auriez vous pas vu mon chapeau? Voilà 3 ans que je suis à sa recherche."

L'Homme de nature ne mit pas longtemps à remarquer les armes braquées sur la jeune fille et son compagnon. Et bien, tant de soldat pour de si frêles personnages, cela ne l'étonnait pas tant de la part d'un colonel. Teague laissa échapper un soupir qui en disait long, un peu trop peu être.
N'entendant de réponse sortant de la bouche de l'aigri Colonel, le sage ivre s'approcha de la fameuse jeune fille. Il admira un moment le pendentif qui tombait sur ses formes. Joli pendentif et beaux....

"_Et vous prêtresse? Vous avez sûrement déjà voyagé, je me trompe?.... J'en doute.! N'auriez vous point quelques renseignements à me fournir sur mon chapeau paumé? Je vous en serais éternellement reconnaissant. Et je vous sortirais de ce pétrin, si cela est possible. En revanche, je ne vous promet rien pour votre compagnon... Celui-ci n'a pas votre "foi". "

Avatar de l’utilisateur
Teague Coghlan

Crédit: Fermé

Re: Un chaperon inoportun

Messagepar Quilbeeg vulpia » 25 Avr 2009, 15:20

Quilbeeg fût surpris de l’arrivée de Jiloh et se ressaisit vite… jusqu'à que ce drôle d’énergumène arrive et fasse fît des soldats. Il avait fait fit des remarques de Jiloh et de l’arrivée d’un autre soldat qui avait relativement sauvé la mise à Ciara. Le bonhomme sans chapeau n’avait pas l’air méchant, juste un peu gris, mais n’en était apparemment pas moins apte à découvrir certaines choses concernant les hommes et leur nature… Quilbeeg décida de prendre Ciara de s’adresser à lui en espérant que Jiloh ne l’interromprais pas trop vite.

« Je ne sais pas comment vous savez cela messire mais il est vrai que je ne cherche pas à me lancer dans le domaine de la spiritualité autant que pourrait le faire les simples villageois. Si vous arriviez à me sortir de cette situation que diriez-vous d’un coup de main pour la recherche de votre chapeau ? »

Avatar de l’utilisateur
Quilbeeg vulpia

Crédit: Fermé

Re: Un chaperon inoportun

Messagepar Teague Coghlan » 26 Avr 2009, 09:57

[H-RP: Je crois que tu n'as pas compris le sens que prend "foi" dans les paroles de mon Druide trop ivre xD... Si foi est entre guillemet, c'est qu'il faut y voir un autre sens.... Ici, il ne parle pas de sa croyance en Dieu, mais de "sa personnalité" ou plus clairement, de sa féminité... Il faut s'en douter, mon Druide est un alcoolique fini, coureur de jupon xD]

Edit Alrik : merci de mettre les commentaires hors jeu en spoiler :002:

Ainsi donc, il n'avait pas compris le sens caché de "foi"... Soit il était vraiment très jeune, soit il était puritain, ou encore: toute son éducation était a refaire... Et, effectivement, il valait peut-être mieux qu'il ne se lance pas dans cette "spiritualité".
Le druide dé-chapeauté s'approcha du jeune homme en lui lançant un regard vaguement interrogateur...

"_Vous avez des informations sur mon chapeau?.... Lesquels?"

N'attendant pas vraiment de réponse à sa question, il s'approcha encore et murmura, de sa douce haleine pas si fraîche, au jeune homme.

"_Vous sortir d'ici? Comment voulez-vous?! Vous avez vu tous ces gardes qui vous... humm... qui t'en veulent? Non, je disait juste ça pour rassurer la demoiselle... je crois."

En effet, comment un druide ivre pouvait arriver à les sortir de ce pétrin?!! Surtout sans son chapeau! Il ne pouvait pas faire grand chose, à part se faire discret et les abandonner lâchement. Ou peut être les accompagnés face aux soldats... mais cela restait un mauvais, très mauvais plan. Le Druide rassura alors la jeune pretresse.

"_Ne vous en faites pas, je vais trouvé un moyen de nous, j'entends par là "vous et moi", sortir de là..."

Avatar de l’utilisateur
Teague Coghlan

Crédit: Fermé

Re: Un chaperon inoportun

Messagepar Maître du Jeu » 27 Avr 2009, 12:48

Etonnante gamine. Elle ne manquait pas de cran et ce point n’était pas sans plaire au colonel Jiloh. Pour l’instant tout ce passait bien et il avait même pu s’amuser un peu avec un clampin qui passait par là, il regrettait juste que ces deux proies ne montre pas plus d’agressivité. Le titan aurait eut alors le loisir d’ouvrir le feu en pleine rue.

Alors que la jubilation du général atteignait son paroxysme, il perdit tout contrôle sur la situation. Un ivrogne venait de se détacher de la foule. Disons plutôt que cette dernière s’écartait par obligation sous les coups de butoir du nouvel arrivant. Grand et portant sur lui toute l’assurance suicidaire qu’apporte l’abus de boisson il déambula quelques instants au milieu des soldats trop disciplinés pour agir sans l’ordre de leur colonel.

*Tient donc, un druide* songea Jiloh mi-figue, mi-raisin au vue des vêtement ample de l’inconscient.

Son léger amusement laissa soudain place à la colère lorsque l’impudent osa lui adresser la parole. Et puis qu’est ce que c’était que cette histoire de chapeau !

Lorsque le druide se détourna de lui pour fixer lubriquement la prêtresse, le géant en armure ordonna à ces hommes de modifiés leurs positions. Ils pivotèrent silencieusement, tel des ombres et encerclèrent leurs victimes. Un criminel recherché, une prêtresse au nerf d’acier et un pervers alcoolique. Quel mélange hétéroclite !
Jiloh se redressa et rugit :

« Embarqué moi tous ce fatras ! Et plus vite que ça, le Roy attends ! »

Avatar de l’utilisateur
Maître du Jeu
Compte multifonction

Crédit: Fermé

Re: Un chaperon inoportun

Messagepar Ciara Steban » 30 Avr 2009, 13:58

Parfaitement le genre de type qu'elle ne supportait pas. Bon sang ! Il était pire que Quilbeeg, et ce n'était pas peu dire ! Si elle en avait eu la force et la liberté de mouvement, elle l'aurait giflé. Seulement voilà, les soldats la maintenaient toujours immobile, lui broyant les bras sous leur emprise cruelle. Ne pouvaient-ils pas faire preuve d'un peu moins de brutalité pour une fois ? Et bien non ! Quand bien même Ciara prétendait être une prêtresse, ils la traitaient sans le moindre égard. Pire encore, ils avaient décidé qu'elle était coupable, un point c'est tout. Elle resta muette, consciente que la moindre parole risquait de joueur en sa défaveur. On ne savait jamais trop bien de quelle humeur étaient ces imbéciles et elle n'avait pas tellement envie de finir comme ce pauvre homme, la tête fracassée contre un mur...

Alors elle resta là, bêtement, victime de la stupidité chronique de l'armée Royale. Le respect semblait décidément ne plus être de ce monde... Résignée ? Non. Mais Ciara était consciente de ses faiblesses et avait besoin de réfléchir afin de trouver une solution. Elle pria, inconsciemment, pour le retour d'Artegal. S'il avait pu oublier quelque chose d'important, rebrousser chemin et la trouver ainsi... Au nom d'Alrik, elle aurait été tellement ravie de voir le visage de son maître se déformer sous la colère et celui de Jiloh sous les coups ! « Sale petit prétentieux ! » Et comme un instantané, elle fixa le colonel afin de bien se remémorer de son visage. Elle le lui ferait payer. Mais en attendant, il y avait cet autre imbécile complètement ivre, trop près d'elle, qui parlait de chapeau et d'elle ne savait quoi d'autre aux insinuations douteuses.

« Je n'ai pas besoin de votre aide... » commença t-elle avant de se raviser.

En dire plus, déverser sa colère sur lui lui ferait sans-doute du bien sur le moment mais la desservirait dans le future proche. Une prêtresse qui se montre grossière ? Voilà qui aurait l'air suspect. Cependant, il fallait bien avouer que cet individu était d'une bêtise affligeante. Qu'avait-elle bien à faire de son chapeau !?

Et puis avant qu'elle n'ai pu réagir d'avantage, le colosse en armure sembla perdre patience – et il y avait de quoi ! Son ordre tonna comme une sentence sans appel et ses hommes, parfaitement serviles, encerclèrent le petit groupe plus rapidement qu'elle ne l'aurait imaginé. Embarquer tout le monde ? Injustice ! Oui. Mais personne n'osera jamais dénoncer ce fait avéré de peur d'en payer le prix de sa vie. Et voilà qu'en quelques minutes, la jeune et jolie « prêtresse innocente » se retrouva les fers aux mains et aux chevilles, chargée dans une remorque réquisitionnée pour l'occasion sur ordre royal. En tout cas, de ce que prétendait Jiloh...

Avatar de l’utilisateur
Ciara Steban

Crédit: Fermé

Re: Un chaperon inoportun

Messagepar Quilbeeg vulpia » 07 Mai 2009, 21:32

Quilbeeg eu soudain une idée, certes folles, mais qui pouvait fonctionner. Sans crier gare, il couru et se dirigea… à l’intérieur de la maison. Il oublia ses côtes et espéra trouver une fenêtre ouverte. Il n’espéra que très peu de temps avant de se retrouver au sol, un mal de crâne s’ajoutant aux douleurs de sa poitrine. Il vit défiler des étoiles devant ses yeux et, un sourire résigné sur les lèvres, il n’eut le temps que de murmurer quelques mots avant de sombrer dans l’inconscience.

« Jambon 1 – Quilbeeg 0 … »


________________________________________________________________________________

je vous prie de m'excuser si ce post est relativement concis, mais souhaitant mettre un peu Quilbeeg en repos je préfère ne pas bloquer le jeu plus longtemps.

Avatar de l’utilisateur
Quilbeeg vulpia

Crédit: Fermé

Re: Un chaperon inoportun

Messagepar Maître du Jeu » 09 Mai 2009, 13:12

Il avait patiemment attendu que le dénommé Quilbeeg veuille bien se donner la peine de le provoquer, juste pour le plaisir de sortir son épée de son fourreau. Bien sûr, le Roy Livian avait exigé qu'on lui ramène ce « Rebelle » vivant, mais il n'avait pas précisé dans quel état... Alors il l'avait surveillé du coin de l'œil, se retenant de baver de ravissement. Il le tenait, là, juste devant lui et cerné par ses hommes serviles. Il ne pouvait pas lui échapper et pourtant ! Eh quoi !? Depuis quand le penchant de Quilbeeg à venir en aide aux jolies jeunes filles s'était-il éteint au profit d'une affligeante lâcheté ? Déserter les lieux sans porter secours à sa copine, voilà qui était curieux. Curieux et méprisable. Le sort de la demoiselle lui importait donc si peu ? Il allait lui montrer, lui, qu'on ne se conduisait pas ainsi. Non pas que Jiloh ai le moindre principe à défendre, mais il était toujours plaisant de donner une bonne correction à ceux qui se mettaient en travers de son chemin...

« ATTRAPEZ-LE !!! » hurla-t-il.

Aussitôt, cinq soldats se lancèrent à la poursuite du jeune Astalan. L'un d'eux, le plus près, le rattrapa assez facilement et n'eut bientôt plus qu'à tendre le bras pour le saisir par le col. Pourtant, à peine eut-il l'occasion de savourer sa prise que Quilbeeg s'écroula soudain, manquant de peu de l'entraîner dans sa chute. Le soldat desserra les doigts et, par une pirouette somme toute assez miraculeuse, parvint à conserver son équilibre. À ses pieds, gisait Quilbeeg, tombé raide, tout seul. Frustrant !

« Sale petit cloporte ! » tonna la voix du colonel lorsqu'il entra dans la maisonnée à la suite de Quilbeeg et de son poursuivant.

Il avait ouvert la porte à la volée, provoquant un fracas effrayant qui fit sursauter les pauvres artisans réfugiés à l'intérieur. Eux qui pensaient naïvement s'être mis à l'abri... quelle pitié ! Le regard sévère de Jiloh en disait long sur le sort qu'il réservait à Quilbeeg. Le ramener sur la place en le traînant par les cheveux peut-être ? Ou bien se montrer conciliant et l'aider à passer par la fenêtre, comme il en avait sans-doute eu l'intention. Oh ça oui, ça lui plairait et pourtant, le principal intéressé ne bougeait plus, lamentablement avachi sur le parquet de bois sombre. Il n'avait pas parcouru plus d'une dizaine de mètres et malgré tout sa respiration sifflait. Jiloh jeta un regard interrogatif à son soldat, mais ce fichu imbécile de sous fifre affichait un air stupide. Atterrant ! Heureusement qu'il était là, lui, pour remonter un peu le niveau intellectuel !

« Et alors, tu attends quoi ?! Embarque-moi ça ! » cracha t-il avec mépris.

Et l'homme d'obéir avec empressement, tout tremblant à l'idée de ce que pourrait lui faire son colonel si jamais il n'était pas assez rapide. Lui fracasser le crâne contre une solive, peut-être, il en serai bien capable... Les quatre autres soldats venaient d'entrer à leur tour dans l'habitation et bientôt, Quilbeeg fut saisi, enchaînée et porté, comme un vulgaire sac de grains, jusque dans la remorque où l'attendait déjà Ciara. Bien. Et maintenant, il fallait s'occuper du cas de cet ivrogne. Jiloh esquissa une grimace de dégoût. Un soulard puant l'alcool dans la même remorque que lui, il n'en était pas question.

« Vous avez de la chance, je suis dans un jour de bonté, ironisa-t-il, un sourire mauvais aux lèvres, Foutez moi l'camp ! »

Avatar de l’utilisateur
Maître du Jeu
Compte multifonction

Crédit: Fermé

Re: Un chaperon inoportun

Messagepar Alrik » 10 Mai 2009, 16:55

http://nsm08.casimages.com/img/2015/12/30//15123010221420113013862870.jpg Source = The last Almerian by nebezial (http://nebezial.deviantart.com/gallery/)

Alrik souriait encore en repensant à la tête éberluée du jeune Leif lorsqu'il l'avait vu disparaître dans un rai de lumière, à l'Abbaye. La promptitude du Saltimbanque à remettre une pièce dans l'espoir de voir ce petit miracle se reproduire avait manqué le faire éclater de rire. Ces Astalans étaient décidément fort crédules ! Pourtant, son sourire s'était effacé lorsqu'il perçu les effluves d'un événement somme toute assez commun chez ce peuple presque primitif à ses yeux. Commun, oui. Mais qui impliquait l'une de ses protégées. Il hésita un instant, jugeant qu'il pourrait être amusant de laisser Ciara se débrouiller seule, avant de se raviser. Il était de bonne humeur... et il allait s'amuser un peu.

L'assemblé réunie, faite de soldats à l'affut du moindre désir de leur colonel et de badauds terrifiés, ne remarqua pas les lueurs dans le brouillard de Brumaire. Comme à l'Abbaye de Saint Illidàn mais en sens inverse, si l'on pouvait dire, une nuée de lucioles incandescentes fourmillèrent quelques secondes, se massant de façon tout à fait curieuse, formant d'abord une silhouette informe, puis un être de chair et de sang. Il n'avait plus grand chose à voir avec l'apparence qu'il s'était donné plus tôt. Son visage s'était profondément ridé, ses cheveux avaient revêtus des teintes poivre et sel, toujours longs, mais bien moins que précédemment. De gros sourcils broussailleux faisaient ombre à ses yeux fatigués et une barbe de quelques jours surgissait de son menton. Non, il n'avait rien de sympathique. La tête basse, il jetait des regards acerbes par le bas, à vous en glacer le sang.

« Très jolie prise colonel ! Je gage que notre bien aimé souverain saura vous récompenser à votre juste valeur... »

Il venait de surgir du brouillard, comme par enchantement, et pour cause. Sa voix, aussi froide qu'un hiver rigoureux, vous donnait envie de devenir aussi petit qu'un mulot. D'un pas serein, quasi impérial, il s'était dirigé sans la moindre crainte droit sur la petite place, se faufilant entre les soldats, bousculant ceux qui ne l'avait pas entendu arriver. À la lueur timide du soleil qui parvenait à peine à se frayer un chemin jusqu'au sol, son armure étincela froidement. Il tourna le dos à Teague, s'en désintéressant totalement. Son objectif n'était pas cet ivrogne.

« Loukas Platon, général d'infanterie au service de sa Majesté. Cette enfant est une prêtresse de notre tout puissant Alrik et je doute que votre Roy apprécie de vous voir vous pavaner avec une telle prise... Relâchez-là ! »

Et l'injonction s'imposa comme indiscutable.

Avatar de l’utilisateur
Alrik
Infinitude
Infinitude

Crédit: 32.00 Ore(s)

Re: Un chaperon inoportun

Messagepar Ciara Steban » 16 Mai 2009, 11:15

Avec l'accord de « Homme » et « Alrik ».

*°*°*°*°*°*°*°*°*


Sous les yeux médusés de Ciara, le petit blondinet venait de créer la diversion la plus stupide qu'elle n'ai jamais eu l'occasion d'observer ! La fuite. La fuite à la barbe d'une vingtaine de soldats armés jusqu'aux dents, devant le dénommé Jiloh même, qui paraissait d'humeur à brûler Aspasie. La fuite, enfin, pour s'engouffrer bêtement dans une habitation sans espoir d'en ressortir. Un véritable piège. Quilbeeg pouvait-il l'ignorer ? S'était-elle trompée à ce point sur son compte ? Était-il à ce point idiot ?

Tout autour, les commerçant n'avaient pas osé esquisser le moindre mouvement, terrifiés à l'idée de finir comme l'autre, à demi mort d'avoir embrassé le mur tout à l'heure. Ciara, embarquée de force dans la carriole, ne bougea pas non plus. D'abord parce qu'elle en était incapable, faute d'être libre de ses mouvements avec ces fers, ensuite parce que la stupeur l'avait tout bonnement clouée sur place. Diversion ou stupidité, elle était bien incapable de le déterminer. Après coup, il était même étonnant de voir Quilbeeg courir si vite compte tenu de ses blessures... Bien entendu, elle ne vit pas ce qui se déroula dans la maisonnée et ses yeux restèrent fixés sur la porte largement ouverte. Le souffle court, elle attendait de voir ce qui en ressortirait. Et elle vit.

Quilbeeg, inconscient, fut sortit, porté par deux soldats. Aussitôt, un troisième était accouru et à son tour, les fers lui furent posés. Ciara, silencieuse spectatrice, tentait de réfléchir à un plan d'évasion mais il devenait de plus en plus évident qu'elle n'en trouverait pas, à moins d'un miracle. Son maître serait furieux, lorsqu'il apprendrait qu'elle s'était fait prendre si sottement. Car si Quilbeeg ne faisait pas partie des Rebelles comme le prétendait l'avis de recherche à son nom, la jeune fille en revanche, y était impliquée jusqu'au cou. Elle serra les poings, plus furieuse à l'idée de ne pas pouvoir mener à bien sa mission que de devoir répondre de quelconques agissements devant ce pourceau de Livian.

Elle agita les mains, les tordant dans l'espoir fou de se défaire de ces fers qui lui emprisonnait poignets et chevilles avant de renoncer. Et puis...

« Aïe ! »

À son cou, le médaillon à l'effigie d'Alrik venait de la brûler. Jetant un bref coup d'œil à sa poitrine, elle vit le bijou, une fraction de seconde incandescent, redevenir aussi froid qu'il était sensé l'être. Elle cru rêver tout d'abord, jusqu'à ce qu'elle entende la voix glaciale déchirant le silence. Son regard se reporta sur le nouveau venu, d'apparence franchement austère, plus effrayant que Jiloh lui-même bien que moins imposant de taille et de corpulence. Il procurait à ceux qui osaient poser les yeux sur lui une anxiété sinistre, comme s'il fut l'incarnation du mal, plus vicieux et sournois que la morsure inattendue d'un serpent. Contre toute attente pourtant, il avait ordonné qu'on la relâche, elle, égarée dans cette scène. Son cœur se serra. Était-ce cela, un miracle ?

Jiloh avait tiqué mais, de façon tout à fait curieuse, il n'osa pas contredire ce général pour le moins effrayant, se contentant de marmonner quelques jurons. Un signe de sa main, un seul, et aussitôt deux soldats allèrent aider Ciara à descendre de l'embarcation, lui retirant ces horribles fers qui meurtrissaient sa peau. Elle lança un regard reconnaissant au dénommé Loukas et se retira sur la pointe des pieds, laissant Quilbeeg à Jiloh.

À quelques pas, elle s'arrêta pourtant, épiant encore ce qui se disait.

Avatar de l’utilisateur
Ciara Steban

Crédit: Fermé

Re: Un chaperon inoportun

Messagepar Maître du Jeu » 20 Mai 2009, 14:58

Mais d’où sortait il celui là ! Alors que Jiloh s’apprêtait à pester contre ce vieillard inconnu, il fut stoppé brutalement dans son élan d’humeur. Cet homme était effrayant, et pourtant le colonel n’était pas du genre à s’en laisser imposer. Mais là… Cet homme venait tout de même de sortir de la brume comme par enchantement ! Et sa voix. Un son inquiétant, comme le grondement d’un fauve ou le susurrement hypnotique d’un démon. Jiloh se sentie glacé jusqu’à l’os, une main de mort s’était refermé sur son âme. Et puis…Et puis plus rien. Le général s’était présenté, avait donné quelques ordres et l’angoisse sourde du colonel s’était dissipée à la vitesse d’un vol de perdrix.

Jiloh aurait aimé protester, après tout la gamine était sa prise, non ? Mais s’eut été prendre trop de risque que de contredire un général même si celui si lui était inconnu. Alors il s’inclina avec aigreur mais respect pour appuyer ses propos :

« Vous avez raison général Platon. » Jamais mots n’avaient étés plus dur à prononcer.

Par contre il ne laisserait pas ce vieillard prendre le contrôle sur la suite des événements, il ordonna à ses hommes de se mettre en route tout en jetant un bref coup d’œil au général. Qu’allait il faire maintenant ?

Avatar de l’utilisateur
Maître du Jeu
Compte multifonction

Crédit: Fermé

Re: Un chaperon inoportun

Messagepar Ciara Steban » 06 Juin 2009, 15:45

>> La suite pour Ciara Steban : redécouverte d'un vieux monde.

Avatar de l’utilisateur
Ciara Steban

Crédit: Fermé

Re: Un chaperon inoportun

Messagepar Alrik » 07 Juin 2009, 20:39

Qu'allait-il faire ? Précisément rien. La suite, si suite il devait y avoir, ne l'intéressait fichtrement pas. Il suivit Ciara du regard, s'assurant qu'elle s'éloignait suffisamment pour rester hors de portée de Jiloh, au cas où l'idée saugrenue de la rattraper une fois « Loukas » partit lui prendrait. Il sourit, de ce même sourire effrayant, constatant la curiosité de la jeune fille. Décidément, elle l'amusait. Même fraîchement libérée, ayant eu chaud aux fesses, comme l'on disait, elle s'accordait encore le loisir de laisser traîner une oreille indiscrète. Petite espionne indécrottable ! Oubliait-elle sa mission ?

« Bien. » trancha la voix glaciale de l'infinitude improvisée général.

Il n'avait rien d'autre à dire et ne comptait pas s'encombrer de palabre inutile. Jetant un regard ironique vers Jiloh, il se contenta de tourner les talons et de disparaître de nouveau parmi la foule.



Note Seby : étant donné le désir de Quilbeeg Vulpia de faire une pause et l'absence prolongée et inexpliquée de Teague Coghlan, je me permets de faire sortir Ciara pour débloquer son rp. J'estime ce sujet terminé et le verrouille. Merci à Teague de continuer son chemin de son côté (en squattant un topic existant et en cours) lorsqu'il reviendra.

Avatar de l’utilisateur
Alrik
Infinitude
Infinitude

Crédit: 32.00 Ore(s)


Retourner vers Aspasie, au chant des moulins

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 2 invités

cron