Quilbeeg Vulpia :
- Quilbeeg s'éloigna de la maison en compagnie du jeune homme lorsque la jeune femme cornue les rejoignis, avec de quoi s'occuper de Quilbeeg.
"Merci beaucoup. Puis-je me permettre de vous redemander d'où vous venez pour avoir de tels cornes mademoiselle?"
Quilbeeg s'assit dans une petite ruelle et commença à s'essuyer le nez et à se bander les côtes. Il du enlever sa chemise pour cela révélant la cicatrice sur son bras gauche.
Kjeld Ares :
- Apparemment, l'inconnu acceptait son aide et avant que Kjeld ai pu lui tendre une main amicale, il l'avait empoigné par le bras afin de s'aider à se relever. Le jeune homme aux cheveux de suie eut une grimace involontaire en s'imaginant à quel point Quilbeeg devait souffrir de ses coups. Son regard croisa celui de Zlata, manifestement furieuse d'écoper d'un autre boulet dans ses pattes. Alors Kjeld hocha la tête en guise d'excuses. Il réalisait, après coup, que l'individu qu'il tentait d'aider lui apporterait sûrement plus d'ennuis qu'autre chose... Oui... Se promener avec un jeune inconscient qui proclamait haut et fort détester le Roy et son armée était une très mauvaise idée !
Pourtant, encore une fois, la jeune Winghox se montra bien plus douce qu'elle ne laissait paraître et anticipa sur les besoins de Quilbeeg en sortant tout un attirail de bandages et de pots de crèmes verdâtres... Jamais Kendrin ne se serait attendue à ce qu'une femme possède de telles choses dans son sac. Mais jamais non plus il n'avait imaginé qu'une femme puisse ressembler à Zlata : peu féminine, au caractère bien trempé, une voix loin d'être douce, un maniement assuré des armes... elle n'avait pas grand chose à voir avec toutes ces jolies demoiselles en robes de soie parfaitement toilettées. Et surtout, elle possédait ces cornes parfaitement curieuses... Cornes qui intriguaient également le jeune estropié.
Kjeld sourit. Outre la réaction qu'il attendait de Zlata, il remarqua la cicatrice de Quilbeeg. Cet écervelé ne retenait-il donc jamais les leçons de ses erreurs ?
« Et si vous commenciez par vous présenter ? » proposa Kjeld.
Quilbeeg Vulpia :
- "Oui, excusez moi, dans le feu de l'action j'ai oublié de me présenter. Voilà, je m'appelle Quilbeeg. Je fus élève mousquetaire un temps mais j'ai du réviser mes ambitions. "
Une escouade de soldat patrouilla dans la rue. Quilbeeg blêmit à leur vue. Bien qu'il soit un bon combattant, il n'était pas en état de combattre, et les rues de la ville n'étaient pas vraiment son terrain favori.
"Euh... Je vous propose de ne pas rester dans le coin..."
Zlata Bolt :
- La Winghox allait enfin répondre à la question de Quilbeeg quand celui ci pâlit, la guerrière se tourna vers ce qui alertait le jeune homme et soupira d'agacement. Ces soldats était certainement venus voir ce qui se passait chez Grand'Phil et n'avait pas encore prété attention au trois vagabonds mais cela n'allait certainement pas tarder. Elle acquiesça, ramassa ses flacons et tous trois se mirent en route à pas pressé afin de s'éloigner de la patrouille et de la chaumière ou régnait maintenant un calme angoissant.
Tout en continuant à marcher Zlata se coula près de Kjeld, l'attrapa par la manche, geste d’inquiétude qu’elle ne s’autorisait que rarement, et lui chuchota avec discrétion :
« Je ne sais pas pour toi, mais moi j’ai réussit à passer inaperçue sur ces terres depuis mon arrivés. Si on traine avec lui on sera considéré comme ses complices. On l’a soigné, c’était déjà prendre beaucoup de risque ! »
Kjeld Ares :
- « Je suis d'accord, tu as raison. Mais nous ne nous en débarrrasserons pas ce soir, il a plutôt l'air collant... Nous devrions trouver où dormir pour la nuit et nous repartirons dès l'aube... sans lui... »
Il avait à peine chuchotté afin que seule Zlata puisse l'entendre. Un instant, il se trouva bien égoïste de réagir ainsi, d'autant que Quilbeeg avait besoin de leur aide mais les récents évènements avaient provoqué un tel état de stress chez lui qu'il ne souhaitait plus rien d'autre à présent que se retrouver seul et s'éloigner de cette ville et de son lot d'ennuis. « ... dire que Guttenvald a la réputation d'être un village mal famé... la suite du voyage promet d'être houleuse... » pensa t-il avec lassitude.
Puis, d'un mouvement du menton, il désigna une petite auberge dont l'enseigne se balançait en grinçant. Cela s'appelait « Le moulin à parole », ce qui fit sourire Kjeld intérieurement et la petite pancarte peinte à l'entrée promettait des chambres confortables, quoi qu'un peu trop onéreuses à son goût. Restait à savoir ce que ses deux compagnons décideraient.
Quilbeeg Vulpia :
- Quilbeeg observa l’auberge que désignait le jeune homme. Il acquiesçât d’un signe de tête, toujours blême, mais étant prêt à accepter toutes les solutions qui lui permettrait de s’éloigner des soldats. Il tourna son regard vers la jeune femme cornue, attendant sa réponse. Il essayait d’éviter de regarder les soldats pour ne pas paraître suspect, mais il ne pouvait pas s’empêcher de leur jeter de nombreux coups d’œil. La sueur perlait sur son front, il ne cessait de l’essuyer avec sa manche, jouant nerveusement avec une bague qu’il avait à l’annuaire gauche.
Zlata Bolt :
- Zlata posa un oeil maussade sur l'auberge, haussât les épaules et pénétra à l'intérieur en baissant la tête pour ne pas cogner ses cornes contre la porte trop basse. L’établissement n’était pas bien grand mais de bonne qualité et un feu couvait dans la cheminée.
En plein milieu d’après midi les clients étaient rare, le barman les accueillit donc avec son plus beau sourire brèche-dent, sourire qui fondit comme neige au soleil en voyant Zlata. Le regard froid et morne qu’elle arborait parvenait presque à faire oublier ses cornes tant il était dénué de sympathie, la guerrière allât d’ailleurs s’assoire à la première table qu’elle aperçut sans adresse le moindre salut au propriétaire des lieux. L’homme, petit, massif et pourvut d’une superbe moustache, se détourna d’elle et accueillit avec empressement Kjeld et Quilbeeg qui lui semblaient bien moins prompte à l’agressivités.
Quilbeeg Vulpia :
- Quilbeeg avait repris quelques couleurs. Il salua rapidement l'aubergiste, puis alla s'assoir à la table en compagnie de la jeune femme. Il prit garde à ne pas s'assoir dos au mur car cela ôtait une possibilité de s'enfuir en cas de besoins, tout en veillant à garder la porte dans son champs de vision. Il commanda une bière à l'aubergiste, essayant de ne pas penser qu'il risquait d'y être mis (en bière).
"Euh, vous prenez quelque chose à boire vous deux? Je vous invite, dit Quilbeeg sur un ton hésitant, tout en continuant de s'éponger le front de la sueur froide qui ne cessait pas."
Kjeld Ares :
- C'était la deuxième fois que Kjeld pénétrait dans une auberge en quelques jours. Commencerait-il à apprécier le confort d'une pièce chauffée au détriment de ces longues nuits agitées à dormir tant bien que mal calé entre les branches noueuses d'un arbre ? Il jeta un regard vers Zlata qui semblait d'humeur à monder des amandes à la tonne. Peut-être qu'un bon repas la rendrait moins grincheuse ? Après tout, ils s'étaient débarrassés de la gamine, cela aurait du l'apaiser... Suivant le mouvement, le jeune homme pénétra à son tour dans l'auberge, muet. Il s'en voulait tout à coup de se montrer si pénible envers sa compagne de route et la chaleur dégagée par le feu crépitant ne semblait pas suffire à lui remonter le moral. Il se sentait coupable, sans trop savoir de quoi, car Quilbeeg avait besoin de leur aide, n'en déplaise à leur égoïsme général à tous les deux.
En parlant d'égoïsme, le jeune Astalan à la chevelure couleur des blés semblait ignorer tout à fait l'existence d'une telle notion et proposait déjà à ses hôtes de leur payer quelque chose à boire. « Sympathique... » pensa Kendrin avec un sourire poli, « ... Totalement inconscient mais sympathique. ».
« Merci, je prendrais juste un repas léger et un pichet d'eau. Nous irons dormir ensuite, je pense que nous sommes tous fatigués... surtout vous. » répondit-il avec un ton aimable.
Il jeta un nouveau coup d'œil en direction de Zlata, souhaitant savoir si elle se souvenait – et approuvait – ce qu'il avait prévu pour Quilbeeg. Peu habitué à ce genre de manœuvre malhonnête, il baissa les yeux, gêné, et rougit faiblement.
Zlata Bolt :
- La winghox accepta avec réticence et ne commanda qu’une bière. Elle ne voulait pas froisser Quilbeeg mais profiter de son argent pour l’abandonner par la suite lui déplaisait particulièrement, et puis de toute façon elle n’avait pas faim.
Zlata avait toujours était taciturne et renfermée, mais ce soir là elle fulminait. Le blondinet l’agaçait, mais comparé à la gamine il pouvait passer pour un ange, et puis il avait de bonnes intentions et n’était pas mauvais combattant. Non, ce qui la mettait dans un tel état d’énervement c’était que rien de ce qu’elle avait prévu ne s’était passé comme elle l’espérait, la jeune femme se posait beaucoup de questions et espérait que la visite chez l’oncle de la môme l’aiderait à y voir plus clair. Mais il avait fallu que cette brute d’Artegal vienne pointer le bout de son mufle dans l’histoire, a bout de nerf elle avait largué la petite et s’en était fut sans demander d’explication. Acte qu’elle regrettait maintenant à s’en damné car la veille l’enfant lui avait fait une curieuse confidence : l’homme mystérieux qui lui avait conseillé de coller au basque des deux voyageurs avait aussi mentionné le père de Zlata. Paternel à qui elle devait son exil et qu’elle était loin de regretter.
Songeant à ses erreurs dont elle payait maintenant le prix et aux différentes options qui lui restaient, Zlata appuya sa pommette contre son poing crispé et laissa échapper un soupir de lassitude avant de croiser le regard de Kjeld. Ce dernier semblait aussi en proie aux doutes et la mercenaire implora les silencieusement les dieux pour qu’il ne revienne pas sur leur décision de quitter discrètement Quilbeeg.
Un bruit de sabot dérapent se fit entendre à l’extérieur suivit presque aussitôt par un braiement sonore et un bruit semblable à la chute de plusieurs pierre dans une marmite de fonte. Zlata se tourna à demi, intrigué plus qu’inquiété par ce tintamarre burlesque et vit entrer avec dignité un jeune astalan au derrière poussiéreux venant de toute évidence de choir.
Leif Ylwa :
- La journée avait était harassante, aussi bien pour lui que pour son ânesse et Leif avait était des plus heureux de tomber par hasard sur cette auberge au détour d’une ruelle étroite. Luune, sa monture, en avait soudainement eut plus qu’assez de porter le ménestrel et ses instruments et avait rué sans prévenir en braient avec argne. Leif s’était ainsi retrouvé à terre sous les rires guturaux des soldats passant à proximité.
D’un geste théâtrale des plus étudié il s’était relever, avait replacer ses mèches brune derrière ses oreilles, puis avais rassembler ses affaires : un sac de voyagent rudimentaire, plusieurs flûtes, un luth et une viele qui, soigneusement emballé, n’avait pas souffert de leur chute, un tambourin orné de grelot et plusieurs tuyau de bois destiné à devenir de petits pipeau. Le jeune homme s’était ensuite dirigé vers la porte de l’auberge en passant fièrement et sans un regard à l’ânesse redevenus calme et pénétra dans l’établissement.
Dés qu’il eut montré au maître des lieux son pendentif à feuille d’heuchère, Leif eut droit à une chambre à moitié prit et une stalle et du grain pour sa monture s’il se chargeait d’animer la soirée. Le saltimbanque installa Luune aux petites écuries adjacentes et déposa ses affaires dans sa chambre avant de s’attabler pour un bon repas en observant les rares clients.
Quilbeeg Vulpia :
- Quilbeeg regarda d'un œil inquiet la personne qui entrait dans l'auberge. Il s’attendait à voir entrer des soldats à chaque instant. Quand il vit que ce n’était pas le cas, il se détendit.
Il paya les commandes et joua avec son verre, buvant un peu de temps en temps. Il pensait à son maître, tué par les soldats. Il souhaitait se venger, mais il ne voulait pas finir dans un cachot humide et oublié de tous. Il lui était arrivé de tuer quelques soldats, mais c’était une condition nécessaire pour s’échapper. Mais il ne pouvait pas combattre vu son état. Il devait donc passer la nuit dans cette auberge, espérant qu’il pourrait continuer le chemin avec les deux jeunes gens sans pour autant oser le leur demander, ne voulant pas s’imposer à eux.
Omniscient :
- La jeune serveuse souriait à tout va, courant d'une table à une autre en portant son plateau rond en équilibre au bout des doigts, déposant ici une chope de bière, là un plat de lard grillé et repartait avec souplesse et légèreté derrière le comptoir où elle faisait le plein des commandes suivantes. Le plateau d'étain flottait presque miraculeusement au-dessus de sa tête lorsqu'elle le levait, débordant de commandes. Lorsqu'elle nota la commande de Zlata, son joli sourire charnu s'effaça au profit d'un regard mi étonné, mi inquiet mais elle se ressaisit bien vite. Avait-elle entendu les pensées furieuses de son patron, occupé à astiquer quelques verres plus loin ? Toujours était-il que son sourire vint se raccrocher à ses lèvres aussi subitement qu'il s'en était allé quelques secondes plus tôt. À croire que ce visage figé était une condition pour garder son emploi.
« Très joli casque, mademoiselle ! » se contenta t-elle de commenter niaisement.
Il est des personnes chez qui le doute n'existe pas, ou bien qui refusent de se confronter à une réalité qui les dépasse ou les effraie. C'était manifestement le cas de cette jeune serveuse qui préféra parler de casque plutôt que de se convaincre qu'un être vivant pouvait posséder de telles cornes s'il n'était pas un animal...
« Je vous apporte votre commande tout de suite. Vous désirez autre chose ? Le plat de ce soir est un potage aux choux et il est offert aux clients qui désirent une chambre. »
Sa voix doucereuse s'adressait à Quilbeeg, le seul à cette table qui lui paraissait « fréquentable ». La femme était décidément de trop méchante humeur et l'autre jeune homme était triste comme les portes des geôles d'Ephtéria, de ce qu'elle en avait entendu dire. Se retournant, elle se dirigea vers les autres tables et vida progressivement son plateau de tout son contenu avant de faire de nouveau demi tour vers le comptoir. Chemin faisant, elle servit le jeune Saltimbanque et s'attarda quelques secondes en sa compagnie afin de s'assurer de son bien-être.
« Holà, Ménestrel. Te voilà bien chargé d'instruments ! Sonnent-ils la musique comme chante de ton âne ? » dit un client bedonné, attablé avec ses trois autres compagnons.
Dans l’auberge, tous s'esclaffèrent de cette remarque, car tout le monde avait entendu le tintamarre à l'arrivée du jeune homme et le cri têtu de l’animal, son entrée n’était pas passée inaperçue. Les clients avaient bien vu la tenue légèrement débraillée du ménestrel, ses cheveux en bataille et son gilet pendant sur une épaule. Delà à imaginer la scène qui s’était déroulée…
« Alors, mon bon. Nous chanteras-tu la Carmagnole ?
_ S’il chante comme brait son âne, j’préfère entendre El’taiseux poussé la chansonnette » répondit un autre dans la salle.
Tout le village connaissait El’taiseux qui était le seul muet à mille lieues à la ronde.
On entendit plusieurs gros rires éclater çà et là ce qui ne démonta pas le jeune homme toujours souriant.
Quilbeeg Vulpia :
- Quilbeeg sourit à la jeune serveuse. Il accepta de prendre le potage aux choux. Il se détendis un peu, et attaqua son verre. Il le vida assez rapidement et en recommanda un autre.
Puis il se tourna vers les deux autres.
"Je ne sais pas ce que vous avez prévu pour demain, et je ne pense pas que vous voudriez vous embarrasser d’un compagnon supplémentaire, mais je souhaitais savoir si, vu mon état, il serait possible que je vous accompagne quelque jours, car je ne pense pas pouvoir me débrouiller seul tout de suite."
Zlata Bolt :
- Zlata grogna, ce son animal n’avait rien d’étonnant chez un Winghox mais la mercenaire avait du apprendre à refréner ses habitudes en présence d’astalans, ces êtres qui lui semblaient immortels interprétaient rarement avec joie son geste d’humeur. D’ailleurs elle vis les deux garçon pâlirent à ses côtés et elle du aussitôt se reprendre avec toute la délicatesse dont elle pouvait faire preuve :
« Excuser moi, elle se tourna vers Quilbeeg, tu mange et tu vas dormir. Quand on est blessé, on dort. »
Espérant avoir échappé à la question du jeune homme, Zlata quitta la table et se dirigea vers le dortoir des femme, moins chère qu’une vraie chambre.
Leif Ylwa :
- Chez Leif le sourire était de constance de même que l’assurance car, comme son oncle mime le lui avait de nombreuse fois répété, il est plus facile de manipuler autrui avec un visage avenant plutôt qu’armé d’une épée. Aussi le jeune ménestrel s’arma t-il de patience et d’audace avant de répondre en feignant la résignation :
" Q’importe mon âne, c’est une femelle et il est bien connue que ces dames n’ont été créé par Alrik que pour nous causer des ennuies."
Si sa mère l’avait entendues il aurait été bon pour une semaine de corvées, Leif pria d’ailleurs un instant ses ancêtres de ne pas rapporter ses propos aux oreilles de la matrone.
" Aussi ne nous soucions plus de cela car je vais vous distraire de moult mots d’esprits."
Il bondit soudain au milieu des tables et baissa le ton :
" Je vais vous conter l’histoire de ces soldats partis pourfendre des fantômes dans les forêts humide du sud. Savez-vous ce qui leur est arrivé ? D’aucuns vous dirons qu’ils ne sont jamais revenus, mais…"
Leif s’interrompit pour scruter les visages de son auditoire.
" J’ai rencontré le seul homme qui en ait réchappé. La folie l’avait gagné et il m’a parlé d’arbres tueurs et d’esprits malveillants avec dans ses yeux injectés de sang comme des accents de vérité."
Un frisson parcourut l’attroupement, le ménestrel avait réduit son ton à un léger chuchotement obligeant les hommes présents à se pencher en avant pour saisir ses propos.
Un gaillard à l’air butté haussât les épaules de dédain :
" Ce ne sont que far…
-Et peu être même vous chanterais-je une ou deux chansons osées de ma composition qui ramèneront à votre mémoire quelques exploits de jeunesse ne vous entant plus permit !" clama Leif en se détournant de l’homme sinistre ayant faillit causé sa perte."
A ses mots providentiel un vieillard maigrelet afficha avec entrain un sourire déserté des ses dents au milieux des rires réjouis et des interpellations grivoises. Leif se détendit sensiblement, il avait sauvé son image comme le lui prouvait maintenant les nombreuses invitations à se joindre aux tablées. Ce soir l’escarcelle de jeune astalan sortirait enfin de ses longs mois de disette forcée.
Kjeld Ares :
- À chaque fois que la serveuse se faufilait entre deux rangées de table, son plateau surchargé de chopes de bières et de bols de soupe gratuite, Kjeld retenait son souffle et ses doigts se serraient sur sa cuillère. Il était à la fois effrayé à l'idée qu'un seul faux pas suffirait à tout envoyer par terre, plateau, chopes, bols, serveuse et impressionnée par la dextérité de cette dernière. Cependant, il du se résoudre à baisser les yeux, gêné encore une fois. Le patron ne semblait pas véritablement apprécier que l'on fixe ainsi sa serveuse du regard.
Lorsque Kjeld osa enfin relever la tête, se fut pour observer un jeune homme à la longue chevelure qui avait provoqué un éclat de rire général de la part de quelques clients envinés. Un saltimbanque ? Ils avaient toujours des histoires fort intéressantes à raconter et Kjeld hésita à se lever afin d'aller partager son repas avec celui-ci. Ce fut le grognement de Zlata qui le rappela à l'ordre. Sa compagne de route s'était en effet levée et se dirigeait vers les dortoirs après avoir pris congé à grand renfort d'amabilité toute particulière... Ce n'était pas le moment de perdre son temps en bavardages et encore moins de s'encombrer d'un nouvel individu.
Docile, Kjeld avala son potage insipide d'une traite, fait peu commun lorsque l'on connaissait le personnage. À croire que le froid extérieur, la gamine insupportable et – à présent – le jeune Astalan insouciant lui avaient donné une faim comme il n'en avait jamais connue. Ses réserves d'énergies semblaient épuisées et il redoutait l'instant où il devrait aller dormir.
« Zlata a raison. » lança t-il tout à coup à l'intention de Quilbeeg.
Il reposa son bol et sa cuillère et se leva à son tour.
« Je vais me coucher. Vous devriez en faire autant, nous avons une longue route demain. »
Quilbeeg Vulpia :
- Quilbeeg s’étira puis se plia en deux sous la douleur. Il se remit et finis son repas. Il jetait quelques regards en coin à la serveuse, sans pour autant la reluquer vraiment.
Il se leva et se dirigea vers sa chambre, en repensant à ce qu’avait dit Kjeld.
"Vous devriez en faire autant, nous avons une longue route demain."
Cela signifiant il qu’ils repartiraient ensemble le lendemain ? Quilbeeg n’osait y penser, mais cet espoir s’installât en lui.
Précédemment : L'informateur.
Ciara Steban :
- L'air plus que frais de cette fin de Vendémiaire lui gifla le visage et elle fut victime d'un long frisson qui lui contracta les muscles du dos. Réflexe défensif contre ce froid peu agréable. Elle croisa les bras, se maudissant de n'avoir rien prévu de plus chaud que ce maudit décolleté de flanelle et de fanfreluches très esthétiques, certes, mais point très chaud. Un coup d'œil vers la bourse qu'elle tenait encore entre ses doigts, elle compta méthodiquement. Il y avait là une somme rondelette, pour ça, ils n'avaient pas perdu leur temps. Cependant, Ciara refusait d'utiliser cet argent à d'autres fins qu'un repas chaud et une chambre à l'auberge du coin. Ce ne serait pas très juste d'en profiter pour elle seule. En réalité, elle était à moitié étonnée que son maître la laisse ainsi décider du devenir de cette bourse sans s'en mêler. Lui faisait-il confiance ou bien était-il à ce point alléché par les révélations qu'elle avait à lui faire qu'il en oubliait tout le reste ?
Au détour d'une ruelle détrempée par la pluie – car il était tombé une averse de tous les diables pendant qu'ils s'occupaient de Grand'Phil – la jeune fille cru apercevoir une cheval attelé à une barque traverser la grande artère en direction de l'Abbaye. Elle haussa les épaules, comme si plus rien ne pouvait la surprendre dans ce monde décidément très à l'aise avec les incohérences et se concentra sur son objectif : l'auberge du Moulin à Paroles, dont elle avait entendu le plus grand bien quelques heures plus tôt. Cela plairait sans doute à Artegal de profiter du meilleur confort avant son retour vers Guttenvald. Le bâtiment se trouvait devant eux et les lueurs des bougies et du feu de cheminée filtraient au travers des carreaux, alléchant le passant transit de froid à l'extérieur. Elle se tourna à demi vers son maître et lui adressa un sourire avant d'entrer la première, allant même jusqu'à tenir la porte à celui qui la suivait... le monde à l'envers !
Il y eut un bref silence que la seule présence d'une armoire à glace comme Artegal expliquait, puis les conversations reprirent de plus belle. Près du bar, se tenait un jeune homme que Ciara trouva fort agréable à regarder et qui semblait aux prises avec les railleries de quelques poivrots disséminés ça et là dans la salle. Les plaisanteries volaient d'un bout à l'autre de l'auberge, lancées comme autant de projectiles sur ces vieux que plus personne ne respecte. Ce n'était pas bien méchant et ce n'était pas bien gentil non plus... Quelques hôtes inclinèrent la tête devant Ciara, reconnaissant son pendentif à l'effigie d'Alrik et lui signifiant ainsi leur respect dont elle n'avait que faire. Elle se dirigea plutôt vers le coin le plus calme de la grande salle et s'assit à la table que Zlata, Kjeld et Quilbeeg avaient quitté quelques minutes plus tôt. Elle s'assurait, ainsi à l'écart des oreilles indiscrètes, un minimum d'intimité dans la conversation qu'elle s'apprêtait à avoir avec son maître. Quant aux préliminaires, tourner autour du pot, amener les choses doucement, elle ne s'embarrassait pas de ces choses là - surtout pas avec Artegal - et commença sans autre préparatif sa longue explication.
« J'ai eu vent d'une rumeur assez intéressante que notre informateur (paix à son âme) vient à l'instant de me confirmer. Vous vous souvenez du jour où le soleil a semblé chuter vers l'Est, loin au delà des lignes d'horizon de l'océan ? Et bien figurez-vous que le Roy aurait décidé d'y envoyer ses meilleurs navires en expédition, persuadé qu'il existerait un autre monde, là bas. »
Elle sourit, amusée par cette idée saugrenue que seul un Roy stupide pouvait effleurer. La serveuse venait prendre leur commande et Ciara ne manqua pas de se faire plaisir avec un plat qu'elle n'aurait jamais pu se payer en temps normal. Encore une fois, elle eut une pensée pour son maître, se félicitant de son choix qu'il apprécierait certainement. Paradoxalement, ses nombreuses années de privations au temple suscitaient parfois chez elle des goûts de luxe, goûts qu'elle assouvissait dès lors qu'elle avait les moyens de se les offrir. La jeune serveuse fit un sourire niais et partit avec son plateau en équilibre au dessus de sa tête, puis Ciara reprit, à voix plus tamisée.
« Livian compte armer ses vaisseaux jusqu'aux dents. Pour cela, il a fait envoyer un escadron à Guttenvald afin de prendre commande d'une sacrée fichue artillerie. Quant à ses navires, ils seront, à ce que l'on dit, équipé de canons ! Vous imaginez-vous la quantité de poudre que l'on y trouverai ? » suggéra t-elle avec un sourire malicieux.
L'information était double. Elle se redressa, laissant à Artegal le soin de savourer les occasions qui se présentaient à lui. Attaquer l'escadron de Guttenvald et prendre possession de leur artillerie serait probablement son nouvel objectif, puisqu'il devait de toute façon se rendre au village minier. Prendrait-il le temps d'organiser une tuerie sur l'un de ces hypothétiques navires aux caves remplies de poudre à canon ? Était-il seulement capable d'organisation ? Ciara se frotta doucement les mains afin de les réchauffer.
« Je me rendrais à Balaïne, visiter quelques navires... » sourit-elle avec malice.
La serveuse était revenue et le reste de la soirée se passa en silence. Les deux Rebelles savourèrent leur repas et se séparèrent, l'un marchant impérieusement vers Guttenvald, l'autre projetant de se faufiler jusqu'à Balaïne.