Et une journée de plus au paradis ! (ironique)

Érigés à l'extérieur de la Basse-Ville et de la protection du Dôme, ils sont un curieux mélange de cahutes sommaires et de bâtisses tout à fait décentes. Ils sont nommés ainsi à cause de l'enchevêtrement des maisons, et parce que les habitants y sont peu nantis.

Re: Et une journée de plus au paradis ! (ironique)

Messagepar Vince Gaïdjen » 05 Déc 2010, 17:48

Tout en marchant Vince écoutait parler le psy. Elle ne répondait pas à ce qu'il lui disait, se contentant d'observer les maisons, ce qu'elle n'avait jamais pris la peine de faire auparavant.
C'est ainsi qu'elle remarqua que la dame d'un certain âge qui habitait en face du terrain vague mettait des dessous coquins et qu'elle ne s'en cachait pas. Elle se promit de faire circuler une rumeur comme quoi elle les mettait pour danser au Cercle.

« Et si on le faisait voler, ce truc ? Tu crois qu'il pourrait supporter notre poids à tous les deux ? Et tu me ferais visiter depuis là-haut ? »
- Hé hé, pourquoi pas ? Si l'on répartit bien l'équilibre des masses et que l'on renforce les ailes, il ne devrait pas y avoir de problème !

Elle sourit. Will était bien dans la bonne direction. Épatant, ce gars-là ! Essayons un peu de le paumer pour voir... Elle lui mit la main sur l'épaule en désignant un masure sur pilotis, bien que l'endroit fut totalement sec. Juste devant bifurquait un chemin semblable à un autre qu'avait prit la jeune fille à l'aller.

- Tiens, regarde ! On n'était pas passés par là ?

Avatar de l’utilisateur
Vince Gaïdjen

Crédit: Fermé

Re: Et une journée de plus au paradis ! (ironique)

Messagepar Lawrence William Hayner » 05 Déc 2010, 18:22

Lorsqu'un individu se retrouve embarqué avec d'autres, irrémédiablement, son comportement se calque sur le nouveau groupe rejoint. Ça faisait partie de ces innombrables théories enseignées et que notre blondinet avait expérimenté à plusieurs reprises. Ce réflexe de mimétisme ou d'adaptation – appelez-le comme vous voulez – ressemblait vaguement à une sorte de technique de survie, comme un camouflage en milieu hostile. Et donc, emporté parmi les Ghettos par Vince, dix-sept ans, chevelure rousse, clé anglaise prête à sévir, joie de vivre et caractère taquin, William se retrouva plongé quelques dizaines d'années en arrière. Tiens, qu'est-ce qu'il faisait quand il avait son âge ? Il étudiait. Pas très drôle. Et s'il rattrapait le temps perdu, maintenant ? Ses yeux brillèrent aux explications mécaniques de Vince. C'était possible...? Fantastique ! Il avait hâte de retrouver le tas de ferraille pour expérimenter sa folie. Il y mettrait même les mains pour aider ! Vraiment, on aurai jamais vu un respectable psychologue voler sur un appareil aussi étrange en plein Ghettos, avec une gamine dans les bras qui plus est...! Et à cette idée, il laissa échapper un gloussement ravi avant de s'arrêter.

« Tu es sûre ? »

Oui, le chemin lui rappelait vaguement quelque chose, mais il hésita. C'était bizarre, que tout à coup la jeune fille lui fasse une suggestion sur la route à emprunter. Il regarda à gauche, à droite, réfléchissant le plus vite qu'il le pouvait pour se sortir de ce qu'il devinait être un piège. Trop gros pour tenir la route...

« Ah ! Je me souviens du puits ! » S'exclama-t-il en désignant les margelles bancales.

Un puits à quoi, il n'en avait aucune idée, mais il se rappelait avoir hésité à aller en inspecter le fond. Il adorait les puits, insondables et creux. Il cherchait toujours à en voir le fond dans l'espoir d'apercevoir une montagnes de pièces jetées là pour les souhaits. Un truc de gosse. Comme je vous l'ai dit, camouflage en milieu hostile ! Faussant compagnie à Vince, il alla se pencher au-dessus de l'édifice au bord de s'écrouler, mais pas de fond. Juste un œillet noir qui s'enfonçait dans les entrailles de Nideyle.

« Est-ce que vous jetez des pièces dedans ? Je faisais ça quand j'étais petit, dans le puits à souhait du parc central de la Basse-Ville. Mon père dire que les employés chargés de la maintenance du générateur du Dôme les ramassent régulièrement, comme un pourboire. »

Il se pencha un peu plus dans l'espoir d'apercevoir quelque chose. N'importe quoi, une lueur, un éclat, un gros rat. Et tout à coup...

« Aaaaaaaaaah ! »

Le bois vermoulu céda sous son poids. Surpris, William se raccrocha au rebord mal jointé qui partit avec lui. Le puits dont le goulot allait en se rétrécissant l'avala complètement sans que le jeune homme trouve une quelconque aspérité pour ralentir sa chute... Mourir si bêtement... il vit sa vie défiler devant ses yeux : Lulu, et la blonde sur le piano... ahem... Et puis tout à coup : « Schlophhh ». Il ne tombait plus. Il était coincé quelques dizaines de mètres plus bas, comme un gros morceau de pudding dans l'œsophage. Sauf qu'il avait la tête en bas... et que ce n'était pas très agréable... Et pour couronner le tout, il faisait noir.

« V... Vince ? »

Avatar de l’utilisateur
Lawrence William Hayner

Crédit: Fermé

Re: Et une journée de plus au paradis ! (ironique)

Messagepar Vince Gaïdjen » 06 Déc 2010, 20:43

Jeter des pièces dans un puits ? Quelle drôle d'idée ! Il n'y avait même pas d'eau dedans !
Vince observa le psy se pencher sur le puits et pensa qu'il aurait mieux fait de s'abstenir. En effet elle n'eut pas le temps de le prévenir qu'il chuta à l'intérieur, le bois cédant sous son poids. Elle resta calme tandis qu'il prononçait d'une voix mal assurée son nom, appelant à l'aide. Elle se pencha au bord de la margelle et constata qu'il avait la tête en bas. D'un ton très calme (elle ne s'inquiétait absolument pas), elle lui dit :

- Bon. Tu es coincé à cause des ronces. Alors soit tu attends que j'aille chercher une corde pour te hisser et te permettre de te redresser, soit tu te tires vers le bas. Au fond de ce puits y a un tunnel qui donne, heu...

Vince réfléchit. Elle savait comme tout le monde que ce puits était l'entrée d'un tunnel mais elle ne savait pas jusqu'où il allait. Elle se pencha à nouveau.

- Si tu arrives jusqu'au sol, tu m'attends ! Je n'ai pas envie de te récupérer tout crotté, il y a les égouts au fond !

Puis elle s'éloigna, frappa à une porte pour demander une corde et une échelle, des bras costaud parce que même si elle était musclée, elle ne pourrait hisser seule Will jusqu'en haut.
Elle revint dix minutes plus tard avec un grand balèze d'au moins un mètre quatre-vingt dix, et un long gros câble au bout duquel elle avait fait un nœud coulant.

- Wiiill ! Alors ?

Avatar de l’utilisateur
Vince Gaïdjen

Crédit: Fermé

Re: Et une journée de plus au paradis ! (ironique)

Messagepar Lawrence William Hayner » 07 Déc 2010, 20:07

Des ronces ? Comment ça des ronces ? Will n'osait plus bouger. Il n'y voyait strictement rien et il était véritablement paniqué à l'idée de glisser encore plus bas si jamais il faisait un mouvement malheureux. Dans son esprit, il pouvait tomber des heures durant avant de mourir broyé en bas, à condition que ce puits ait un fond. Il remua un peu la tête. Apparemment, c'est un étranglement du puits qui l'avait arrêté, et non des ronces. Mais peut-être qu'elles étaient plus bas ? Ceci étant, il était incapable de dire si c'était une bonne ou une mauvaise nouvelle pour lui. Le sang affluait dans sa tête et il commençait à avoir du mal à réfléchir calmement... à réfléchir tout court d'ailleurs. Des égouts, en bas... D'accord. Mais et si il était trop gros pour passer ? S'il se coinçait encore plus en voulant tirer vers le bas ?

« Viiiiince ? Je préfère le plan B. Tu as un plan B ? »

Mais il n'y eut aucune réponse. Vince était partie chercher de l'aide. Bon. Se calmer. Se détendre. Penser à quelque chose d'agréable. Tiens, Lulu par exemple. Il ferma les yeux. Non, s'il pensait à Lulu, il resterait définitivement coincé là à cause de... enfin bon, passons... Franchement, finir tout crotté était le cadet de ses soucis. Peut-être qu'il pourrait essayer de ramper vers le bas finalement. Uh... sauf que... sauf que ses bras étaient coincés eux aussi, et qu'il ne parvenait pas à les bouger. Pour le coup, il était véritablement fait comme un rat ! Les humains n'avaient pas idée de construire des trucs pareils ! Et les touristes alors ? Ils n'avaient pas idée de se jeter dedans tête la première ! Une pierre se détacha de la margelle et lui tomba dessus. Aïe ! Mais c'est qu'en plus elle se vengeait ! La voix de Vince le rassura.

« Ben j'ai pas bougé tu sais... »

Avatar de l’utilisateur
Lawrence William Hayner

Crédit: Fermé

Re: Et une journée de plus au paradis ! (ironique)

Messagepar Vince Gaïdjen » 07 Déc 2010, 20:17

- Moui, bon parfait. Écoute, tu ne paniques pas, on va faire passer le nœud coulant autour de tes pieds et te tirer. Lorsque tu pourras bouger les bras tu t'agrippera à la paroi et tu te hissera vers le haut pour attraper la corde, oké ?

Et sans attendre la réponse Vince et l'homme qui l'accompagnait, descendirent la corde, tirèrent et serrèrent les chevilles de Will. Prenant appui contre la margelle le voisin tira de toutes ses forces, devenant rouge et suant. Vince l'aidait comme elle pouvait.

- Haaaan !!!


Ils sentaient le corps monter mais était-il vraiment décoincé ?

- Han ! Wi... Will ? Ça va ?
- Quelle idée il a eu de se fourrer là-dedans ton copain, dis !
- Heu... il est... un peu spécial...

Avatar de l’utilisateur
Vince Gaïdjen

Crédit: Fermé

Re: Et une journée de plus au paradis ! (ironique)

Messagepar Lawrence William Hayner » 10 Déc 2010, 17:56

Ne pas paniquer, ne pas paniquer. Elle en avait de bonnes ! On voyait bien que ce n'était pas elle qui était enfoncée au fin fond d'un puits, les épaules endolories, le sang plein la tête prêt à déborder par les yeux et les jambes remplies de fourmis. Est-ce qu'il avait l'air de paniquer ? Non ! Et bien pourtant, il n'en était pas loin... et même si la voix de Vince le rassurait un peu, le pauvre William n'en menait pas large. Il inspira profondément, ce qui lui procura une vive douleur à la poitrine. Allons, plus que quelques minutes. Bizarrement, il demeurait persuadé qu'il aurait mieux géré son stress si on lui avait demandé d'attendre quelques heures. Là pour le coup, savoir qu'il serait bientôt tiré de ce mauvais pas le rendait nerveux.

« Oui oui, d'accord... »

Il se concentra pour se calmer. Tout à coup, il sentit quelque chose lui effleurer les chevilles. Pensant à un serpent, il sentit une sueur froide lui parcourir la colonne vertébrale avant de se souvenir du plan. Ah oui, la corde autour des pieds. Le nœud se resserra d'un coup sec, puis se resserra encore. L'ennui avec les nœuds coulants, c'est que plus on tirait, plus ça serrait. D'un autre côté, Will n'allait pas se plaindre, tant qu'on le tirait de là. Et pour l'occasion, l'expression était bien trouvée. Une autre brique se détacha de la margelle et alla écraser l'une des épaules de notre pauvre psychologue décidément très malchanceux. Il entendit un homme grogner quelque chose comme « oups, désolé vieux », mais n'y prêta guère attention. Sa cheville lui faisait un mal de chien. Tout à coup, ses épaules se dégagèrent et bientôt William se sentit suspendu à rien, comme un araignée au bout de son fil. La seule garantie qu'il ne tomberait pas était la maigre confiance qu'il avait en ceux qui le remontait. Sensation étrange... Au bout de quelques mètres, le goulot fut suffisamment large pour lui permettre de se redresser. Ses forces en revanche, ne l'entendaient pas de cette oreille. Il voulu se redresser mais l'afflux de sang dans sa tête l'étourdissait au point qu'à peine à l'horizontal il se sentit défaillir. Ouh. Il faudrait penser à faire d'avantage de sport à l'avenir...

« Le copain spécial il aimerait vraiment sortir. » Fit Will d'une petite voix.

Il fit une deuxième tentative pour remonter. Sa tête heurta une paroi – encore une bosse – mais il parvint à attraper la corde d'une main. Étourdit, il resta quelques secondes sans bouger, luttant seulement pour ne pas lâcher la corde. Sa tête semblait peser une tonne. En haut, les deux autres continuaient de râler sous leurs efforts. Pourtant, il n'était pas bien gros... Sa seconde main se referma sur la corde et il se redressa enfin, soufflant bruyamment. Ce n'était pas tous les jours qu'il s'extirpait d'un puits. Il était accroupi au bout de son filin, la cheville en feu, l'esprit chancelant, les bras tremblant... et il n'arrivait pas à se résoudre à lâcher cet unique lien vers la surface pour escalader le mur comme le lui avait pourtant demandé Vince. Il leva un peu les yeux, rassuré de revoir le ciel. D'autres pierres tombèrent, mais cette fois il pu les éviter... et il se demanda si après une telle émotion, on l'autoriserait à retourner au cabaret se faire consoler près de la jolie Lulu...

Avatar de l’utilisateur
Lawrence William Hayner

Crédit: Fermé

Re: Et une journée de plus au paradis ! (ironique)

Messagepar Vince Gaïdjen » 10 Déc 2010, 18:38

L'homme remonta Will seul, pour la simple et bonne raison que Vince était partie. Elle avait sa petite idée derrière la tête. Le contact presque permanent avec les gens lui avait permis de développer une sorte d'intuition. De ce fait, elle n'avait quelques fois aucun mal à deviner les attentes des gens. Ainsi, au garage, lorsqu'un client entrait, à la vue de l'objet amené elle parvenait presque à deviner le morceau à réparer. Bon, en même temps, les gens du Ghetto étaient prévisibles pour ce genre de choses. Prévisibles pour leur voisins mais imprévisibles pour qui ne les connaissait pas.

Dans le cas de Will, il ne lui avait pas fallu longtemps pour prévoir qu'après cette dure épreuve il avait besoin de réconfort.
Lorsqu'elle revint dix minutes plus tard, elle constata que l'homme n'avait pas amené Will dans une chambre au calme comme elle le lui avait demandé. Mais bon, ça n'allait pas gâcher la surprise.

- Will ! Je t'ai ramené une infirmière ! cria-t-elle de loin, ne pouvant se retenir de rire à l'idée qu'un psychologue de la Basse-Ville avait trouvé le moyen de se coincer tête en bas au fond d'un puits abandonné du Ghetto. Enfin, calmant son hilarité et essayant de paraître sérieuse, elle laissa apparaître Lucette qui marchait derrière elle.
Elle (Vince) cligna de l'œil au voisin et ce dernier, avec le même sourire narquois que la jeune mécanicienne, s'éloigna. Il entra chez lui suivi de Vince qui connaissait sa femme.

Elle se retourna sur le palier et lança à Will sous le regard complice de la danseuse :

- Hé ! Je vais boire un coup ! Fais pas de bêtises !

Puis claqua la porte dans son dos.

Avatar de l’utilisateur
Vince Gaïdjen

Crédit: Fermé

Re: Et une journée de plus au paradis ! (ironique)

Messagepar Lawrence William Hayner » 11 Déc 2010, 23:46

Han mais si tu m'arrange des plans toutes les dix minutes ça va finir en orgie moi j'te l'dis ! Heureusement que tu m'as pas enfermé avec Lulu dans la chambre au calme XD


La surface se rapprochait par à-coups, lentement... mais sûrement. Les mains toujours serrées sur la corde, William daigna faire un ultime effort en arrivant près du bord. Il s'agrippa à la margelle délabrée qui s'écroula à moitié entre ses doigts et fut rattrapé de justesse par l'homme que Vince était allée chercher. Notre jeune psychologue lui adressa un regard reconnaissant et un sourire un peu livide. Il n'était pas mécontent que la rouquine ait autant d'amis... surtout baraqués comme celui-là. Rampant à quatre pattes dans la poussière entourant le puits, Will s'éloigna autant qu'il pu de ce dernier et s'assit enfin, respirant plus librement quoi que sa poitrine soit encore douloureuse. Se retrouver arrêté en pleine chute par sa cage thoracique trop large pour aller plus bas, ça ne faisait pas du bien... Il se massa les épaules et ferma les yeux quelques secondes pour retrouver ses esprits tandis que ses bras tremblaient. Il se sentait vide et bizarrement nauséeux d'avoir été remis à l'endroit.

« Euh... merci... » Se força-t-il à répondre à Vince qui semblait plus enthousiaste que lui après les évènements.

La tête entre ses mains, il se concentrait surtout sur la manière la plus sûre de rester conscient. Le sol, entre ses jambes écartées, semblait danser la polka. Et la gamine qui se foutait de lui... elle avait bien raison, mais quand-même, elle pourrait au moins attendre qu'il se soit remis de ses émotions pour se moquer si ouvertement ! Une sueur froide plus tard, il se sentit légèrement mieux et entreprit de lever le menton pour voir ce qui se tramait derrière lui. Il n'aurait pas su dire pourquoi, le ton de Vince ne lui inspirait aucune confiance. Qu'avait-elle planifié qui lui donnait ce petit timbre enjoué et presque hilare...? Will n'eut pas à chercher très longtemps, Lulu s'étant déjà avancée à sa rencontre. Elle avait enfilé un long cardigan couleur aubergine dont les mailles au crochet laissaient entrevoir sa tenue de scène (très) légère. Le jeune homme leva un sourcil incrédule.

« Vous...?
_ Moi. Répondit Lulu avec un sourire un peu inquiet.
_ Vous êtes aussi infirmière ?
_ Non, je suis juste gogo-danseuse... c'est plus lucratif. Et vous, vous êtes spéléologue ?
_ Seulement très maladroit.
_ Vous savez, dit la jeune femme en s'agenouillant et en laissant échapper un soupir, cela fait quelques années que je suis payée à faire défaillir les hommes, et non pas à les remettre sur pieds...
_ Et bien ne vous gênez pas pour moi, je serai ravi de vous voir faire votre métier et de me prêter au jeu. »

Mais Lulu fronça les sourcils d'un air contrarié. Elle se tourna vers la maison dans laquelle Vince avait disparue. Sans doute était-elle occupée à dévorer les cookies comme seule la femme de Patrick – le fameux grand balèze venu sortir Will de son trou par la seule force de ses bras – savait en faire. Peut-être même que tous les trois les épiaient par la fenêtre en gloussant, soigneusement cachés derrière les rideaux. En tous les cas, elle ne comprenait pas bien ce qu'elle fichait ici... ou peut-être le comprenait-elle trop bien, au contraire. Elle planta ses jolis yeux maquillés de paillettes sur le visage encore un peu pâlichon du psychologue et se redressa, le laissant tout seul par terre.

« Écoutez, je vous aime bien mais je suis juste danseuse. Ne me prenez pas pour ce que je ne suis pas. »

Will leva la tête vers elle. Juchée sur ses talons aiguille, elle lui donnait le vertige... bien que sa position nettement inférieure lui donne une vue splendide sur la tenue de scène dissimulée sous le cardigan maladroit. Du coup, il ne sut pas très bien ce qui lui faisait tourner la tête avec précision.

« Pardon mais... j'ai une vue un peu embarrassante d'ici, bien que très charmante. Vous voulez bien m'aider à me lever ? »

Lulu ouvrit la bouche comme si elle s'apprêtait à lui expliquer sa façon de penser mais se ravisa. Les oreilles tout à coup écarlates, elle lui tendit la main et le releva tant bien que mal avant de réajuster son vêtement sur ses cuisses. Will chancela quelques secondes avant de retrouver un équilibre à peu près fiable. Il se passa la main dans les cheveux et frotta avec maladresse pour en ôter le sable et la mousse, grimaçant de douleur lorsque ses épaules le rappelèrent à l'ordre. Mais du coin de l'œil, il n'avait pas quitté Lulu qui semblait hésiter entre tourner les talons et rester poliment. Après quelques secondes d'un silence gêné, William s'étira légèrement et fit face à la danseuse, de ce même gentil sourire dénué de sous entendu.

« C'est une très jolie tenue pour la scène, mais elle n'est pas très appropriée pour sortir. Je ne veux pas vous attirer d'ennuis. Certains pourraient, comme vous dites, vous prendre pour ce que vous n'êtes pas. Je vous raccompagne ?
_ Si vous me promettez de rester loin de tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à un puits.
_ Je vous le promets.
_ Et si vous vous abstenez de vous faire des idées sur ce que vous pourriez tirer de cette galanterie.
_ Je ne suis pas intéressé. Commença Will avant de s'interrompre. Une lueur mutine traversa son regard. Je veux dire que je ne fais pas cela par intéressement. »

La danseuse sembla prise au dépourvu une seconde, puis elle éclata de rire comme elle l'avait fait lorsqu'elle avait offert un verre à ce drôle d'énergumène. Sa franchise l'amusait réellement.

« Laissez tomber, je sais me défendre, et les gens d'ici me connaissent. C'est mon quartier. Je saurai retrouver mon chemin. Vous, allez donc retrouver Vince et faites lui savoir que ce n'est pas bien, de jouer les entremetteuses ! » Assura-t-elle avec un clin d'œil.

William se contenta d'un sourire. Et lorsque Lulu se fut éloignée, il se retourna. Il se rendit compte qu'il n'avait pas vu où s'étaient engouffrés Vince et son copain malabar et opta pour un système D qui avait fait ses preuves : l'appel désespéré !

« VIIIIIIIIIIIIINCE ??? »

Avatar de l’utilisateur
Lawrence William Hayner

Crédit: Fermé

Re: Et une journée de plus au paradis ! (ironique)

Messagepar Vince Gaïdjen » 26 Déc 2010, 18:50

- Irène, un autre ! cria (gueula) Vince accoudée à la table en chêne, son verre levé à bout de bras.

Patrick s'esclaffa, Irène un grand sourire sur son visage rond, vint resservir la rouquine d'une espèce de boisson... indescriptible.
Soudain, Will hurla au dehors. Elle reconnut son nom, éclata de rire sans pour autant bouger de sa place. Elle s'expliqua auprès de Patrick :

- Il me fallait une excuse pour m'absenter, alors, j'ai demandé à Lucette si elle pouvait m'en donner l'occasion ! Elle a accepté parce qu'elle avait un service à me rendre. Alors moi, sous prétexte d'intimité je me suis barrée !


Ils comprirent et s'esclaffèrent de plus belle. De sa voix réjouie, Irène s'exclama :

- Hé ben bien joué ! On va voir comment il se débrouille tout seul ! Comment vas-tu le suivre ?
- Hé ! Par les toits pardi !

Patrick la précéda dans l'escalier, la guida jusqu'au grenier. Vince coinça sa clé dans sa ceinture, passa par la trappe et se retrouva sur le toit. Les maisons étaient si proches les unes des autres qu'on pouvait passer de l'un à l'autre d'un simple bond. Elle s'approcha de la gouttière, cria :

- Je suis là !


Puis se tapit, rampa jusqu'à la maison suivante, sauta sans se faire voir, contourna la cour, et, cachée derrière une cheminée, cria à nouveau :

- Hé ! Will !!

Avatar de l’utilisateur
Vince Gaïdjen

Crédit: Fermé

Re: Et une journée de plus au paradis ! (ironique)

Messagepar Lawrence William Hayner » 30 Déc 2010, 23:18

William fit volte-face lorsqu'il entendit la voix de sa protégée. En réalité, il avait plutôt l'impression d'être lui-même le protégé de Vince, mais passons. Il fit quelques pas pour s'éloigner du puits sournois et balaya le paysage du regard. La voix venait de par là, mais où ? Comme si c'était le moment de jouer à cache-cache, tiens. Ébloui par un soleil qui se couchait plus vite que prévu, il chercha, de sa place, entre les bidons et les caisses entassées plus loin.

« Vince ? »

Pour toute réponse, un nouvel appel. Cette fois il ne s'y trompait pas : elle jouait ! Il ne put réprimer un sourire. Arrachez son enfance à un gosse et il en redevient un à la première occasion. Elle voulait jouer ? D'accord. Il entendit le « boing » d'une tôle malmenée et compris après quelques secondes qu'il devait s'agir d'un toit. Si elle se déplaçait là-haut, il ne pourrait pas la suivre. D'abord il n'avait fichtrement aucune idée de comment monter, ensuite il avait eu sa dose de cascades pour aujourd'hui. Les toits, il les avait vu d'assez prêt en « atterrissant » tout à l'heure ! Il se passa la main dans les cheveux et secoua un peu pour en faire tomber le sable et diverses feuilles de ronces encore accrochées là, puis tourna sur place un moment afin d'évaluer le meilleur chemin à emprunter. C'était le moment ou jamais de mettre en pratique ses capacités d'observation. Il n'était pas psychologue pour rien, et en plus il aimait ça. Il devait juste faire l'effort de remettre ses souvenirs dans le bon sens. La mémoire visuelle et la mémoire spatiale étaient semblait-il un poil différentes... mais dans l'ensemble il restait confiant. Il s'en sortirait. Pas question de laisser Vince se moquer de lui...

Il reconnu un amoncellement de pneus qui rappelait un peu ces pyramides d'un pays appelé Égypte et dont il avait lu quelques livres. Par là, donc. Bien décidé à distancer Vince sur son propre terrain – et c'était pas gagné – il courut dans la direction choisie. Ses jambes hurlèrent presque de joie. Après sa chute, le stress, la douleur, il lui fallait un exutoire efficace, et courir lui semblait approprié. Il rentrerait épuisé – s'il ne se perdait pas quelque part au milieu des Ghettos – et il n'en dormirait que mieux. Peut-être que Vince le laisserait dormir chez elle ? Peut-être que Lulu... Raaaah !!!

Là, un panneau « voie sans issue » planté à l'entrée d'un potager. Par ici, la maison verte hérissée d'une girouette à l'effigie d'un chat efflanqué. De ruelle en virages, notre respectable psychologue courait à en perdre haleine, dérapait sur le sable et se rattrapait de justesse aux murets envahis de campanules défraîchis. Jusqu'à ce que... BZZOUINGGG !!! Il se releva avec peine, les genoux douloureux après sa chute. Ce qui avait été une maison – probablement – avant qu'il n'atterrisse dessus avec son planeur défectueux trônait majestueusement au milieu de nulle part sous forme d'un tas d'objets divers et insolites. William remarqua quelques badauds occupés à récupérer des bouts de métal. Apparemment ici, les habitants pratiquaient le recyclage spontané.

« Vince ! J'ai trouvé ! J'ai trouvé ! » Triomphait notre soit disant adulte en entamant une danse ridicule.

Avatar de l’utilisateur
Lawrence William Hayner

Crédit: Fermé

Re: Et une journée de plus au paradis ! (ironique)

Messagepar Vince Gaïdjen » 30 Jan 2011, 18:47

Vince suivait depuis un bon moment son psychologue depuis les toits. Les gens, la reconnaissant, souriaient. Ces même gens, observant Will tourner en rond jetaient des regards en coin.
Il se débrouillait bien, et la mécanicienne s'en réjouit. Voilà quelqu'un à sa mesure, qui ne se laissait pas démonter.
Elle descendit par une gouttière, suivant toujours le blondinet.
Croisa quelques personnes, salua dans un sourire.

*Il me plaît bien celui-là, pensa-t-elle en regardant d'un air malicieux Will tourner dans les rues du Ghetto. Peut-être qu'il accepterait de vivre ici, il ferait une bonne recrue pour les Speurs. Un étranger. Personne ne connait ça ici. Il va dérouter les gens. Pas mal...*

Will trouva enfin le cabanon qu'il avait détruit. Il criait qu'il avait trouvé et faisait des pas de danse que la rouquine trouva idiots. Mais bon tant pis... Elle ne pensait plus tellement à réparer le planeur, elle voulait convaincre Will d'intégrer sa bande. Elle surgit devant lui, un grand sourire au lèvre. Le sourire n°9 Bis, celui qui veut dire "mêmssituaremarkékeumonsouriréforcéjevoudréketuaxeptecekejevétedemandé".

- Dis moi, Will... tu es heureux là où tu vis ?

Elle commença à espérer de toute ses forces qu'il répondrai "non". Alors elle lui dirait : "Et aimes-tu les Ghettos ?" alors Will comprendrai qu'elle l'incitait à s'installer dans le quartier. Vince comptait beaucoup sur deux facteurs très importants : le facteur Chance, et le facteur Lucette. Et le facteur Vie Agréable. Et le facteur Boulot Bien Payé, et le facteur Quartier Sympa, et le facteur Cabaret Pas Cher, et le facteur Qui Donne Des Bonbons Aux Gens À Qui Il Vient Délivrer Le Courrier.
Elle se demanda si l'effet battement de cil aurait un peu plus d'effet mais elle n'était pas du genre poupée de porcelaine alors, on laisse tomber.

Avatar de l’utilisateur
Vince Gaïdjen

Crédit: Fermé

Re: Et une journée de plus au paradis ! (ironique)

Messagepar Lawrence William Hayner » 04 Fév 2011, 21:33

Alors alors... en principe Vince ne sait pas que Will est psy. Il ne le lui a pas dit (il ne le dit pas de lui-même parce qu'il ne veut pas qu'on se méfie de lui quand on lui parle).


Pendant de longues secondes, Will se sentit comme un imbécile sur sa place. Il y avait même des gens qui s'étaient retournés sur lui et qui le regardaient d'un drôle d'air. Ce n'était pas très grave, il n'était pas connu ici, mais ça lui faisait tout de même un drôle d'effet. Il se contenta de sourire, comme pour prouver que tout allait bien et qu'il ne fallait pas s'inquiéter pour sa santé mentale, priant mentalement Vince de revenir au plus vite. Si elle ne se dépêchait pas de rappliquer, il finirait bien avec la camisole... Il écarquilla les yeux.

« Tiens, tu es là... »

Il ne l'avait même pas vue arriver. En revanche ce qu'il vit arriver gros comme une maison, c'est un service qu'elle s'apprêtait à lui demander. On ne lui ferait pas le coup au psychologue, il savait déchiffrer les expressions mieux que personnes, et celle de Vince n'était vraiment pas subtile. Mais il la laissa dire, parce que ça l'amusait. Il allait bien voir ce qu'elle voulait de lui... et il éclata de rire à la question qui n'avait pourtant rien de drôle. C'était l'ensemble, un tout, une petit bout de femme qui n'avait pas froid aux yeux et qui ne se laissait pas démonter.

« Oui, je suis heureux là où je vis. J'exerce un métier qui me plaît, et j'ai même du temps libre pour venir faire l'andouille ici. Tu as quelque chose en tête, dis-moi ? »

Avatar de l’utilisateur
Lawrence William Hayner

Crédit: Fermé

Re: Et une journée de plus au paradis ! (ironique)

Messagepar Vince Gaïdjen » 15 Fév 2011, 12:50

Ah oui oups, j'ai édité ^^


Ah, zut... Comment convaincre Will de rester au Ghetto... Elle réfléchit. Il n'accepterait jamais de rester vivre dans ce lieu qui était pour elle le centre du monde mais pour n'importe qui d'autre un amoncellement de tout et n'importe quoi... Et puis, elle n'avait pas de raison particulière de le retenir, sinon celle d'accroître l'influence de son clan avec une recrue qui forcerait l'admiration.

Bien sûr, cette guéguerre entre deux groupes était absolument insignifiante. Mais pour Vince et ses amis, avoir un semblant de pouvoir sur les gens du quartier était de première importance. Ils jouaient tous le jeu, et finissaient par y croire. Un réseau mafieux en sucre d'orge, qui dealait de la bière et des pâtes à mâcher. Dérisoire, mais vital pour cette population désabusée. Il fallait un semblant d'organisation.
Tout cela n'était qu'une illusion, un grand jeu de rôles que les esprits encore enfantins de ces lieux hors du temps prenaient pour réalité.

Pour Vince, Will serait comme une sorte de bouffon du roi, celui qui attiserait la curiosité et rallierait les mentalités à sa cause, à leur cause. Mais elle ne pensait pas à mal. Elle n'avait pas conscience que ce n'était pas bien. Elle était mature sans l'être. Enfant précoce et adulte attardé. Et à travers ses yeux, le soutien de Will était la préoccupation principale.

- Hé bien... Si tu restais ici tu ferais vite fortune. Les gens d'ici aiment les curiosités. Je ne connait pas votre métier mais je pense qu'il les intéressera. Et puis, si vous restez mon allié, vous aurez du pouvoir...

Elle tourna la tête. Le planeur ! Elle l'avait complètement oublié ! Il fallait le réparer avant de le rendre à son propriétaire. Elle s'écarta de son blond compagnon pour ramasser les pièces en vrac. Elle chargea ses épaules au maximum, courbant légèrement le dos. Il était clair que seul un homme plutôt musclé pourrait porter une telle masse. Elle tituba et commença à se diriger vers son atelier.

Avatar de l’utilisateur
Vince Gaïdjen

Crédit: Fermé

Re: Et une journée de plus au paradis ! (ironique)

Messagepar Lawrence William Hayner » 17 Fév 2011, 00:05

Will inclina la tête dans une moue interrogatrice. Ça l'amusait un peu de voir Vince se torturer les méninges. Dans quel but, il ne savait pas trop, mais il espérait comme on redoute une mauvaise surprise tout en essayant de se convaincre qu'elle n'arrivera pas, qu'il n'avait pas suscité de passion déraisonnable chez la jeune fille. Non pas qu'il se pensait irrésistible – même s'il admettait que le succès était souvent au rendez-vous – mais il avait déjà connu ce genre de situation embarrassante avec quelques clients adolescents. Parfois, juste écouter et compatir donnaient l'illusion qu'il pouvait être intéressé ou éprouver autre chose qu'une sympathie naturelle pour une personne en détresse. Il détestait cela. Ces clients là, il les renvoyait systématiquement à des confrères, afin de désamorcer la montagne de problèmes qui s'annonçait. Et Vince, alors ? S'était-elle entichée de lui ? Apparemment non, et il en fut quitte pour un nouvel éclat de rire lorsqu'il eut vent des arguments de l'adolescente.

« Avoir du pouvoir ? Faire fortune ? Répéta-t-il la voix encore mal assurée après son fou-rire. Pour quoi faire ? »

Il essuya une larme qui avait perlé au coin des yeux, posant sur Vince un regard différent de tous ceux qu'il lui avait accordé jusqu'à maintenant. Il y avait des phrases, des mots, qui ne trompaient pas. Qu'elle prétende lui faire accéder à un quelconque pouvoir à condition qu'il reste son allié l'amusait et l'inquiétait à la fois. C'était une facette de sa personnalité qu'elle lui avait remarquablement bien dissimulée jusque là. Pensait-elle à ce point que les Ghettos gravitaient autour de son nombril, et qu'elle en était l'unique héritière maniant les ficelles du pouvoir comme ces grands pontes de Néobabel ? Il se contenta d'un petit sourire. Ne pas juger trop vite. Peut-être n'étaient-ce que des apparences, des maladresses de langages, un rempart pour lui cacher autre chose. Déformation professionnelle.

« Je suis une curiosité, moi ? » fit-il en trottinant pour revenir à sa hauteur.

Et puis, voyant qu'elle ramassait quelques pièces pour le planeur, il se dirigea vers se dernier et entrepris de le tirer derrière lui en appuyant la sangle sur son épaule, les deux mains agrippées dessus. Il tira de toutes ses forces. Le planeur vacilla avant de glisser sur le sable et de suivre mollement son « cheval de trait » improvisé.

« Eh eh, a... attends ! »

Avatar de l’utilisateur
Lawrence William Hayner

Crédit: Fermé

Re: Et une journée de plus au paradis ! (ironique)

Messagepar Vince Gaïdjen » 17 Fév 2011, 00:40

Vince ressentit un léger énervement aux questions du blondinet.
Changement d'épaule. Reprendre son souffle. Elle avait un peu sous-estimé le poids de sa charge.
Pourquoi faire fortune ? Vince trouva cette question absurde. Bien sûr, les raisons qui poussaient les gens du quartier à gagner de l'argent n'étaient pas habituelles; elles n'avaient rien de personnel. Elle pensait bien sûr, n'étant jamais sortie du Ghetto (enfin, du quartier et des alentours), que tout le monde avait les mêmes; c'est pourquoi elle regarda Will comme si il lui avait demandé si elle était rousse ou pas. Elle posa son fardeau, planta son regard bleu pétrole dans le sien avant de dire :

- Ha ben oui, tiens... pourquoi faire fortune ? En fait, lorsque les Ghettos se sont formés, la division en quartiers n'a pas tardé à suivre. Et les rivalité entre... "clans" a toujours été. Ici du moins... Il fallait bien quelque chose pour que les gens se réunissent entre amis, un endroit commun où ils se sentiraient chez eux. Un cocon... je ne sais pas, moi ! Enfin, tu vois. Une sorte de club. De quartier général. En moins snob.

Elle marqua une pause, lâcha un grand sourire en direction de Will. Elle se dirigea vers lui, déploya ce qui restait du train d'atterrissage. Il n'en restait pas grand chose mais au moins, le planeur roulait et il n'allait pas risquer de s'épuiser. Elle voulait qu'il reste en pleine forme pour le présenter à Ewen. Il n'était sûrement pas épuisé mais comme elle l'aurait été si elle avait dû tirer le planeur, elle le considéra comme tel.

- Allez, un peu de muscles !! dit-elle en rigolant, comme lui disait souvent son père. Donc, je disais, ce serait à qui aurait le plus beau quartier général. D'où l'intérêt de gagner de l'argent !! Vous ne vous z-imaginez quand même pas que le Cercle s'est construit à l'œil, non ?!

Elle saisit un chariot à roulettes qui se trouvait sur le trottoir devant la porte d'un épicier. Elle le saisit, y cala son fourbi de tôles et de barres de fer et continua.

- Vous êtes une curiosité. Regardez, quand vous dansiez, tout à l'heure, on peut pas dire que vous passiez inaperçu. Et puis, avec votre zingue en fer blanc !


La jeune mécanicienne éclata de rire. Elle appréciait vraiment cet homme. Il semblait être tombé de la Lune, comme dans les comtes qu'on lui racontait petite.
Le garage se dessina plus loin. Ils y étaient presque. Vince le montra du doigt, toute heureuse de montrer SON garage à quelqu'un. Elle lui secoua un peu l'épaule et sautilla à pieds joints comme si un parc d'attractions venait de s'installer.

- Regarde, regarde Will !! Il est là-bas ! Il est pas beau, avec son enseigne orange et marron ? Hein ?

Avatar de l’utilisateur
Vince Gaïdjen

Crédit: Fermé

Re: Et une journée de plus au paradis ! (ironique)

Messagepar Lawrence William Hayner » 17 Fév 2011, 15:15

Il lâcha à son tour toute la pression qu'il exerçait pour tirer son fardeau derrière lui et se redressa. Il n'était pas prêt d'oublier cette journée. Entre un atterrissage forcé, une chute au fond d'un puits et cette petite séance de body-building, ses muscles lui feraient certainement savoir ce qu'ils pensaient de ce genre de sortie découverte dès le lendemain. Ses yeux bleus se plantèrent dans ceux de la jeune fille, avec toujours la même lueur rieuse au coin des lèvres. La conception qu'avait Vince de la vie était à mille kilomètres de celle qu'avaient les adolescents de la Basse-Ville qui se pressaient à son cabinet. Définitivement, ça le changeait. Il devrait peut-être songer à installer une antenne dans le coin, juste pour faire prendre l'air à son esprit de temps à autre...? Écouter autre chose que les éternelles jérémiades candides concernant leur société et l'incompréhension du monde à leur égard. Il réajusta ses sangles et suivit la jeune fille, ébranlant une nouvelle fois le planeur en piteux état en grognant sous l'effort.

« Précisément, je croyais que les bâtiments d'ici se construisaient à la seule force des poignets, avec du matériel trouvé sur place. Comme ce... ce truc là. »

Il désigna une bicoque dont les murs étaient un heureux mélange de tôles, de planches, une roulette de vélo servant de poignée. Impossible pour lui de déterminer s'il s'agissait d'une maison, d'une remise ou d'un palace.

« Et puis j'ai un peu de mal à imaginer de quelconques engins de construction se frayer un chemin dans vos ruelles... sans te vexer... c'est un peu... étroit... et bordélique... » soufflait-il avec force en tractant sa charge.

Il s'arrêta de nouveau. Vince avait trouvé de quoi se décharger de son matériel encombrant, et en voyant le chariot, Will se demanda pourquoi son planeur ne roulait pas. Il se retourna pour constater que le train d'atterrissage était tordu, une roue voilée, l'autre couchée en travers. Ah oui, forcément... Il s'épongea le front du dos de la main et ouvrit sa chemise. Il faisait froid mais lui avait chaud. Ce n'était pas tout ça mais à trop rester assis dans son cabinet à écouter les gens parler, il n'était pas très résistant aux efforts violents. En revanche il ne se débrouillait pas trop mal en endurance. Il lâcha un rire étouffé par ses halètements, courbé en deux, les mains sur ses genoux pour reprendre son souffle.

« Et bien si je suis une curiosité dans vos Ghettos, toi tu en serais une à la Basse-Ville. Sourit-il. Et tu ne passerais pas inaperçue non-plus. En plus tu n'es pas juste, le zingue n'est pas à moi, il est à l'un d'entre vous. » Ajouta-t-il d'un ton faussement boudeur.

Reprenant son courage à deux mains, il continua de tirer le fameux zingue derrière lui jusqu'à ce que Vince se mette à sautiller en montrant son garage. Et après c'était à lui qu'elle reprochait de danser ! Mais trop fatigué pour éclater de rire, il se contenta d'un sourire.

« S'il te plaît, dis-moi que tu as à boire dans ton garage... »

Avatar de l’utilisateur
Lawrence William Hayner

Crédit: Fermé

Re: Et une journée de plus au paradis ! (ironique)

Messagepar Maître du Jeu » 12 Mar 2011, 19:59

Étant donné tes absences et ton souhait de supprimer le compte de Vince, je me permets de faire sortir William afin de le débloquer et de lui permettre de continuer à jouer avec d'autres joueurs.


Sous les pas puissants des Exoroïdes, la poussière se soulevait et le sol frémissait légèrement tandis que le métal renvoyait des éclats de lumière bleutés alentours. Deux membres de l'Escadron arpentaient ainsi les ruelles des Ghettos, sous les regards admiratifs et envieux des plus jeunes, les œillades contrariées des adultes. Que venait faire l'élite militaire des Atlantes chez eux ? Ils n'étaient pas les bienvenus, même si on se gardait bien de le mentionner. Non pas qu'ils soient haïs – car après tout ils ne faisaient qu'obéir aux ordres – mais on se méfiait des missions que les grands pontes leur confiait. Aussi les regards se faisaient suspicieux et l'angoisse montait d'un cran dans le cœur des habitants des Ghettos. Quelle que soit la raison de leur venue, ils ne pourraient rien y faire de toute façon...

Les deux hommes vêtus comme des robots tournèrent à plusieurs croisements comme s'ils savaient précisément où ils se rendaient, ce qui devait bien être le cas à en juger par leur allure déterminée. Ils s'arrêtèrent sur la place où la petite baraque effondrée avait « amortit » la chute de William et balayèrent l'endroit des yeux. Un bras se tendit vers l'est, suivant les traces que le chargement des deux individus avaient laissées dans le sol lorsqu'ils avaient tracté le planeur et le matériel de toute sorte. Et, sans un mot, les Exoroïdes reprirent leur route. Après quelques minutes, ils firent une nouvelle halte devant un atelier où une rouquine semblait en pleine discussion avec leur objectif.

« Lawrence William Hayner. Vous vous êtes inscrits à un événement organisé par Sayah Cordylus. Veuillez nous suivre. »

L'ordre était sans appel, et William n'avait pas le choix.

Avatar de l’utilisateur
Maître du Jeu
Compte multifonction

Crédit: Fermé

Précédente

Retourner vers Les Ghettos

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 5 invités

cron