Bon, au moins ils arrivaient à régler les premiers détails pratiques, ce qui était plutôt rassurant. Enfin quelque chose qui avait l'air de fonctionner plus ou moins ! La mechanima s'assit sur le canapé, transformé en lit. Elle avait sa jambe légèrement molle, pas tant d’avoir couru que d'émotion et se laissa aller, tentant de se calmer. Le Winghox s'éloigna, sûrement dans la cuisine, aussi en profita-t-elle pour lui demander plus de renseignements. Il revint, une tasse à la main, de laquelle s'échappait une odeur âcre et légèrement désagréable. Il lui tendit la tasse qu'elle prit, tout en lui décrivant Ohime Quinah. Les yeux baissés vers l'étrange liquide vert clair, elle l'écoutait et s'imaginait la ville comme on lui avait enseigné. Elle se souvenait de ses cours, une dizaine d'années auparavant, quand ils étudiaient la géographie de Nideyle et ses peuples. Elle s'était toujours imaginé le Royaume d'Aphor comme un monde chaud et coloré, rempli de mystères en tout genres et le peu que lui en disant Vrass suffisait à entretenir ces légendes qu'elles s'était construites. "Ça me va", dit-elle, "c'est une façon comme une autre d'infiltrer les bâtiments.. et sûrement une des moins illégales. De toutes façons, c'était bien l'aventure qu'elle avait recherché en se lançant dans cette quête, alors elle n'allait certainement pas refuser une mission de plus ! "Mais on ne va quand même pas pouvoir faire tous les bâtiments qui renferment des "joyaux par centaines", ça serait trop long... non ?"Peut-être pourraient-ils essayer d'éliminer par déduction certains endroits avant de se lancer à l'aveuglette dans l'exploration de tous les palais et temples...
La conversation ne s'éternisa pas, et bientôt Vrass la quitta pour aller se coucher. "Merci beaucoup pour hébergement, Vrass !", lança-t-elle avant qu'il ne quitte la pièce. Une fois seule, elle but rapidement sa tasse, la posa dans un coin de la pièce, se changea et s’engouffra sous les draps. Elle n'était pas très à l'aise. Elle n'avait pas vraiment l'habitude de dormir dans le lit de quelqu'un d'autre, encore moins quand cet autre en question lui laissait son lit. D'ailleurs, ce n'était pas que le Winghox sentait fort, mais elle pouvait quand même sentir tout autour d'elle une odeur qui ne lui appartenait pas, ce qui était plutôt dérangeant. Elle finit par s'y habituer, et ses pensées vagabondèrent jusqu'à lui rappeler l'état lamentable dans lequel se trouvait son appartement. Elle enverrait un message à, Leech le lendemain pour qu'il s'occupe de réparer la porte.. Peu à peu, elle se détendit, et au fur et à mesure que la cimaille faisait son effet, elle oublia ce qui l'angoissait une heure auparavant..
La nuit fut profonde et le réveil plutôt... dynamique. Vrass rentra en trombe dans la pièce, lui posa du café et l'empressa de se lever. Ada, encore mal réveillée, se redressa si vivement qu'elle fut prise pendant un instant de tournis. Elle était en effet à moitié nue, mais elle n'y fit pas garde. En même temps, c'est qu'elle avait l'habitude d'être exposée aux regards d'Oz quand il la retapait, et à force, elle considérait son corps plus comme une simple machine. Elle se leva donc, en sous-vêtements et attrapa le café que lui avait préparé le tatoueur. "Merci bien", lâcha-t-elle d'une voix encore endormie, en se frottant le visage. "Je veux bien que tu me laisse un petit quart d'heure, ouais, et je te suis", déclara-t-elle après avoir bu une gorgée de café.
Elle ne fut pas longue, contrairement à ce qu'aurait pu penser Vrass, car ayant une partie du corps faite de métal, i était évident qu'elle ne prenait pas de douche. Au contraire, elle faisait sa toilette de la manière la plus archaïque qui soit : avec un gant de toilette, au dessus de l’évier. Une fois le café avalé, le corps lavé et habillé, elle rejoignit Vrass qui l'attendait dans la boutique, et lui dit joyeusement : "Je suis à peu près prête, allons nous chercher de quoi manger !"
Sur le trajet, elle déclara qu'elle tenait à lui payer le petit-dej, en remerciement du canapé qu'il lui avait prêté. Le soleil venait à peine de se lever et la journée promettait d'être bonne. Qaudn ils arrivèrent à la boulangerie, ils durent attendre derrière une grosse dame qui semblait avoir décidé de dévaliser la boutique de ses viennoiseries, et qui en plus avait choisi de payer en petites pièces. Pour passer le temps, et également par simple curiosité, a mechanima se risqua à poser une question au Winghox : "Au fait, Vrass, tu vis seul ?" La jeune femme n'étant pas très au courant des ragots, qui, pourtant, tournait aisément entre les Ghettos et la Basse-Ville, elle ne savait pas grand chose de la vie sentimentale du tatoueur et pensait innocemment qu'il s’agissait là d'un sujet comme un autre.