Si la surprise de Bell n’avait rien d’étonnante — qui aurait pu s’attendre à ce que quelqu’un comme lui transporte dans son petit sac de voyage de tels bijoux ? —, la question qu’il lui pose prend en revanche l’orphe de cours. Il peut vraiment l’imaginer en aristocrate, après le temps qu’ils ont passé ensemble ‽ C’est vrai qu’il n’a pas exactement l’habitude de fréquenter la haute société, mais il est presque sûr qu’il n’a rien de comparable avec leur élégance et leur charisme naturels…
Il laisse échapper un petit rire à cette idée, qu’il réprime bien vite en réalisant que son ami pourrait croire qu’il se moque de lui alors que ce n’est évidemment pas du tout le cas, et secoue doucement la tête de gauche à droite tout en répondant, une note d’amusement demeurant dans sa voix :
« Non ! Ils sont à ma sœur. Comme elle s’inquiétait pour moi, elle voulait être sûre que j’aurais un moyen d’avoir des sous rapidement si jamais j’en avais besoin… En cas de problème imprévu ou ce genre de choses. »
Sin’ est ravi de voir que son prêt plaît à son ami, et un large sourire se dessine sur ses lèvres quand il le remercie, les plumes voletant joyeusement sur son crâne. Il n’en hoche pas moins la tête avec sérieux au conseil du danseur — auquel, pour une fois, il avait pensé tout seul. Ah ça oui, il y fait attention, il a bien l’intention de les rapporter à Cendre quand elle rentrera ! En espérant ne pas se retrouver dans une situation assez fâcheuse pour qu’il en vienne à être obligé de les vendre, évidemment…
Avec ses bijoux et la cape en velours qu’il vient de sortir de son sac, Bell a vraiment de l’allure, et l’orphe l’observe avec un regard admiratif. S’il ne s’imagine pas crédible une seconde dans un rôle de noble, il trouve en revanche que son ami le remplit à la perfection. Peut-être — sans doute, en fait — à cause de son entraînement de danseur, il a une élégance naturelle dans les gestes qui se marie infiniment bien avec son costume, aussi simple soit-il.
« Ça te va drôlement bien ! T’es beau comme ça. »
Enfin, il ne veut pas dire qu’il n’est pas beau sans, mais… Bref. Rougissant furieusement, l’orphe préfère se concentrer subitement sur le paysage en train de défiler, plutôt que d’essayer de se plonger dans des explications embrouillées, se connaissant assez pour savoir qu’elles n’arrangeront de toute manière rien, et qu’il risquerait même de s’enfoncer encore plus.
Son moment de gêne fini par être dissipé par l’arrivé d’un trio à la mise riche. L’orphe sursaute légèrement à leur arrivée, mais s’en tient à son rôle, qui ne lui demande d’ailleurs pas beaucoup d’efforts : après les avoir silencieusement salués, à l’instar de Bell, il lui suffit de rester dans son coin sans rien dire, laissant au danseur le soin de faire la conversation. Il observe et écoute, veillant tout de même à ne pas avoir l’air d’épier, admirant le talent de Bell à rester dans son rôle sans s’émouvoir, quand lui aurait déjà bafouillé vingt fois au moins.
Quand la conversation se porte sur lui, il écarquille légèrement les yeux et les plumes de sa tête se redressent, surpris et mal à l’aise de se retrouver centre d’attention. Il se met à rougir, non pas à cause de l’insulte, qu’il ne relève pas et ne prend pas comme telle, mais à cause de la façon dont son ami prend sa défense. Il en est touché, mais en même temps, il ne pense pas mériter que quelqu’un se fasse réprimander de cette façon à cause de lui…
Reprenant son rôle, il prend la parole, en s’efforçant d’imiter de son mieux les façons de parler qu’il a entendues les quelques fois où il a porté un message dans les riches demeures de Tib’Koh.
« Vous ne devriez pas être aussi dur avec cette dame, monseigneur, je suis sûr qu’elle ne pensait pas à mal. Peut-être que mes congénères sont inconnus dans ce pays. »
En réalité, il est presque sûr que non, puisqu’il en a croisé depuis son arrivée, mais il préfère lui laisser le bénéfice du doute. Et puis peut-être qu’il n’y en a pas parmi la noblesse ? Ça lui semblerait étrange de faire des distinctions sur ce genre de choses, mais après tout il ne connaît pas grand-chose de cet endroit… Quoi qu’il en soit, il se tourne vers la jeune femme pour s’adresser à elle, hésitant, sa timidité naturelle pouvant passer pour la crainte d’un serviteur à adresser la parole à une personne d’un rang social bien plus élevé sans y avoir été invité.
« Je suis un Orphe, madame. Là d’où je viens, nous sommes des personnes comme tout le monde, simplement avec une apparence un peu différente. »
Il lui sourit gentiment, espérant très fort qu’elle ne va pas s’offusquer qu’un simple domestique ose lui parler, ou croire qu’il la prend de haut, alors que lui n’essaie que de calmer les choses…
Il laisse échapper un petit rire à cette idée, qu’il réprime bien vite en réalisant que son ami pourrait croire qu’il se moque de lui alors que ce n’est évidemment pas du tout le cas, et secoue doucement la tête de gauche à droite tout en répondant, une note d’amusement demeurant dans sa voix :
« Non ! Ils sont à ma sœur. Comme elle s’inquiétait pour moi, elle voulait être sûre que j’aurais un moyen d’avoir des sous rapidement si jamais j’en avais besoin… En cas de problème imprévu ou ce genre de choses. »
Sin’ est ravi de voir que son prêt plaît à son ami, et un large sourire se dessine sur ses lèvres quand il le remercie, les plumes voletant joyeusement sur son crâne. Il n’en hoche pas moins la tête avec sérieux au conseil du danseur — auquel, pour une fois, il avait pensé tout seul. Ah ça oui, il y fait attention, il a bien l’intention de les rapporter à Cendre quand elle rentrera ! En espérant ne pas se retrouver dans une situation assez fâcheuse pour qu’il en vienne à être obligé de les vendre, évidemment…
Avec ses bijoux et la cape en velours qu’il vient de sortir de son sac, Bell a vraiment de l’allure, et l’orphe l’observe avec un regard admiratif. S’il ne s’imagine pas crédible une seconde dans un rôle de noble, il trouve en revanche que son ami le remplit à la perfection. Peut-être — sans doute, en fait — à cause de son entraînement de danseur, il a une élégance naturelle dans les gestes qui se marie infiniment bien avec son costume, aussi simple soit-il.
« Ça te va drôlement bien ! T’es beau comme ça. »
Enfin, il ne veut pas dire qu’il n’est pas beau sans, mais… Bref. Rougissant furieusement, l’orphe préfère se concentrer subitement sur le paysage en train de défiler, plutôt que d’essayer de se plonger dans des explications embrouillées, se connaissant assez pour savoir qu’elles n’arrangeront de toute manière rien, et qu’il risquerait même de s’enfoncer encore plus.
Son moment de gêne fini par être dissipé par l’arrivé d’un trio à la mise riche. L’orphe sursaute légèrement à leur arrivée, mais s’en tient à son rôle, qui ne lui demande d’ailleurs pas beaucoup d’efforts : après les avoir silencieusement salués, à l’instar de Bell, il lui suffit de rester dans son coin sans rien dire, laissant au danseur le soin de faire la conversation. Il observe et écoute, veillant tout de même à ne pas avoir l’air d’épier, admirant le talent de Bell à rester dans son rôle sans s’émouvoir, quand lui aurait déjà bafouillé vingt fois au moins.
Quand la conversation se porte sur lui, il écarquille légèrement les yeux et les plumes de sa tête se redressent, surpris et mal à l’aise de se retrouver centre d’attention. Il se met à rougir, non pas à cause de l’insulte, qu’il ne relève pas et ne prend pas comme telle, mais à cause de la façon dont son ami prend sa défense. Il en est touché, mais en même temps, il ne pense pas mériter que quelqu’un se fasse réprimander de cette façon à cause de lui…
Reprenant son rôle, il prend la parole, en s’efforçant d’imiter de son mieux les façons de parler qu’il a entendues les quelques fois où il a porté un message dans les riches demeures de Tib’Koh.
« Vous ne devriez pas être aussi dur avec cette dame, monseigneur, je suis sûr qu’elle ne pensait pas à mal. Peut-être que mes congénères sont inconnus dans ce pays. »
En réalité, il est presque sûr que non, puisqu’il en a croisé depuis son arrivée, mais il préfère lui laisser le bénéfice du doute. Et puis peut-être qu’il n’y en a pas parmi la noblesse ? Ça lui semblerait étrange de faire des distinctions sur ce genre de choses, mais après tout il ne connaît pas grand-chose de cet endroit… Quoi qu’il en soit, il se tourne vers la jeune femme pour s’adresser à elle, hésitant, sa timidité naturelle pouvant passer pour la crainte d’un serviteur à adresser la parole à une personne d’un rang social bien plus élevé sans y avoir été invité.
« Je suis un Orphe, madame. Là d’où je viens, nous sommes des personnes comme tout le monde, simplement avec une apparence un peu différente. »
Il lui sourit gentiment, espérant très fort qu’elle ne va pas s’offusquer qu’un simple domestique ose lui parler, ou croire qu’il la prend de haut, alors que lui n’essaie que de calmer les choses…