Un long moment encore passa alors qu'ils traversaient les verts pâturages, mais ils firent par arriver dans le village à proprement parler. Il n'y avait pas beaucoup de monde, mais les personnes présentes les accueillaient tous d'un grand sourire chaleureux. Ils passèrent devant une très grande bâtisse, et Adamance se tourna alors vers Ch'ip : "Je te propose qu'on aille directement à l'auberge, on pourra se reposer un peu et faire un tour ensuite, ça te va ?" Après qu'il eut répondu, elle se pencha vers un petit garçon qui était devant une maison, et lui demanda s'il y avait une auberge pas trop loin. Il acquiesça : "Bien sûr, m'dame que y'en a une auberge !", commença-t-il en souriant, "c'est l'auberge du Cerf Cendré, 'vous faut juste traverser la Place de Porchèvre, ça sera sur votre droite ! Si vous voulez, je peux vous y conduire." Ils acceptèrent et l'enfant prit la tête du petit cortège.
Ils traversèrent la grande place dont on pouvait deviner qu'elle servait souvent de marché ou de foire, aux restes de fruits, de légumes et de paille sur les pavés. Adamance vit l'Animalerie du côté droit de la place et ne put s'empêcher de sourire, les joues rouges. Elle se décida à rédiger sa lettre dès qu'ils seraient arrivés. Enfin, ils arrivèrent à l'auberge. Petite bâtisse à deux étages, elle semblait simple mais plutôt confortable. Elle remercia l'enfant et après avoir fouillé dans ses poches, lui donna un bonbon rigoloth, qu'elle avait gagné lors d'un concours. L'enfant repartit tout guilleret.
Après vint le moment le plus long pour tout voyageur : faire mettre les montures à l'écurie, voir l'aubergiste, réserver une chambre pour dormir, savoir laquelle, pour combien d'ores, pour combien de temps, quel repas... ect. Les deux compagnons se mirent d'accord au plus vite avec l'aubergiste. Adamance prit une chambre au rez-de-chaussée, et laissa choisir à Ch'ip s'il voulait dormir avec elle ou bien aller se planter quelque part. Elle avait eu la bonne idée de lui trouver un pot, qu'on pourrait remplir de terre, s'il voulait dormir avec elle ! Ensuite ils décidèrent d'aller chacun de leur côté et de se retrouver pour le repas, à 20h.
La chambre d'Adamance était petite et rudimentaire, mais quelle ne fut pas sa joie de s'allonger sur un lit chaud et confortable ! Elle disposait d'un petit lit en chêne, d'un bureau et d'une chaise. Il y avait une grande fenêtre qui donnait sur la rue. C'était tout, mais c'était bien suffisant. Elle resta allongée quelques minutes puis se releva, et alla s'asseoir au bureau. Faute d'avoir le numéro du vendeur, elle décida de lui écrire une lettre. Elle sortit deux morceaux de papier et un stylo. Elle prit bien 15 minutes au brouillon pour faire quelque chose de présentable. Elle hésita d'abord pour le début.. "Cher Monsieur Notos", non, pas assez familier... "Cher Naja", non, beaucoup trop familier... "Cher Monsieur Naja", lui convenait un peu mieux, car il mélangeait subtilement la familiarité et la politesse. Pour le reste, ce fut le même procédé. Au bout de 15 minutes donc, elle s'appliqua à rédiger de la plus belle écriture la version finale de sa lettre, qui n'était pas si longue que ça. Le cœur battant, elle se rendit dans la salle principale de l'auberge et demanda au commis d'aller mettre cette lettre dans la boîte de l'Animalerie, avant de retourner dans sa chambre, folle d'excitation.