par Benedikt » 20 Avr 2015, 20:22
Le petit botaniste filait rapidement à travers cette étendue d’eau qui n’en finissait pas ; il n’avait pas ralenti depuis avoir échappé à ces fichus piranhas, de peur qu’ils les rattrapent. Mais pour l’instant, heureusement, l’eau était exempte de toutes bestioles à dents pointues, et il n’avait pas croisé de plus grosses non plus, ce qui était encore mieux. Benedikt s’attendait sans nul doute à ce que Sayah soit capable de leur coller un Tecoluta aux fesses. Il n’avait plus aucune vue non plus sur les autres participants, même lorsqu’il regardait en arrière. Le botaniste espéra que ce n’était pas parce qu’ils leur étaient arrivé quelque chose, il en connaissait certains, Vrass en premier, mais peut-être qu’ils avaient été simplement ralentis. Ça aurait été de toutes manières complètement stupide de retourner en arrière pour vérifier.
Si bien qu’au final, Il semblait n’y avoir que lui et son axo dans cet immense aquarium où les reflets de lumière étaient les seules choses qui pouvaient bloquer l’horizon. C’était déjà un peu effrayant en soi, et Benedikt se mit à devenir vraiment méfiant, guettant la moindre ombre qui pourrait venir vers eux, ce qui arriva finalement bien trop vite. Ça ne bougeait pas, pourtant. Ça flottait vaguement, à la limite, et ça avait la plus bizarre des formes, si bien que le petit botaniste se frotta les yeux un instant au cas où l’eau salée lui avait attaqué la rétine. En s’approchant un peu plus, il devenait pourtant évident qu’il s’agissait de simplement cerceaux, et Benedikt s’arrêta brusquement avant que son axo décide de passer dans le premier d’entre eux.
Minute, ce n’était pas possible, ça. Sayah les prenait pour des lions de cirque ? Sous l’eau ? Il n’avait rien d’un lion, en plus, le petit botaniste. Ni d’un dauphin. On ne faisait pas de cirque miniature pour les moustiques. Et puis ça avait l’air un peu trop facile. Benedikt tendit une main hésitante vers le cerceau pour toucher le métal, mais rien ne se semblait étrange. Il la passa à travers, cette fois, mais rien non plus. Bon… Que faire au juste ? Le petit botaniste supposa forcément qu’il fallait passer à travers, mais il n’y avait bizarrement aucune raison à ça. Bon, mais il n’allait pas se plaindre, c’était finalement facile ! Aussi Benedikt se remit en route et passa le premier un peu plus rassuré.
Le paysage se mit pourtant rapidement à changer ; il y a de plus en plus d’algues un peu partout et en moins de temps qu’il ne fallait à Benedikt pour finir un pot de miel, on n’y voyait déjà pratiquement plus à 20 mètres. Il devenait vraiment plus difficile de percevoir les anneaux parmi la végétation gluante, et le petit botaniste décida de renoncer à les chercher, pour se concentrer sur le chemin en lui-même. Personne ne lui avait dit qu’il y était obligé, après tout, non ? Ce n’était apparemment pas l’avis de trois petits requins qui apparurent pour le regarder d’un œil mauvais et lui barrer la route. Benedikt s’arrêta aussitôt pour essayer de les contourner, mais ils bloquaient constamment sa trajectoire, sans pour autant faire mine de vouloir le croquer.
Minute… Le petit botaniste arrêta de s’agiter pour revenir un peu en arrière ; les bestioles n’essayèrent pas de le suivre et il resta confus un instant avant de chercher le cerceau qu’il venait sans doute de manquer vu la distance. Il était un peu plus loin sur sa droite. Et les dents de la mer avait disparu à nouveau entre les algues dès lors qu’il avait fait signe de faire le moustique de cirque.
« Non mais je rêve… » grommela Benedikt dans quelques bulles, continuant sa quête d’arceaux qui allaient devoir paver son chemin. Bon, il n’avançait pas bien vite entre tout ça, mais au moins ça payait d’être obéissant, le botaniste préférait mille fois garder ses doigts de pieds plutôt que de faire le brave. Et puis après tout, il avait un peu d’avance sur les autres.