par Benedikt » 12 Avr 2015, 18:29
Qu’est-ce que c’est que ce monstre ? C’est la seule pensée qui passe par la tête du botaniste lorsqu’on vient le pousser devant une énorme bestiole qui doit faire trois fois sa taille. Les axos ne sont pas agressifs, de ce qu’il sait, c’est déjà ça, mais là il retournerait bien sur son quamate. Ou au lit, peut-être. Oui, ça, ce serait pas mal. Mais ce n’est pas comme s’il avait le choix. Tout ce qu’il pouvait faire pour l’instant, c’était laisser la personne qui lui avait attrapé le bras lui tamponner l’intérieur du bras. Flûte, mais ça brûlait, c’était quoi ? Benedikt n’eut bien sûr pas le loisir de demander parce qu’on le poussait déjà vers sa nouvelle monture visqueuse, mais il remarqua très vite qu’il s’agissait du tatouage du dauphin. Non mais vraiment, c’était bien la peine de lui faire subir ça alors qu’il en avait déjà un, que Sayah refusait de laisser faire sa magie ?
La réponse était apparemment oui, les raisons étaient, elles, probablement pleine de mauvaise volonté. Ce n’était pas comme s’il y avait matière à protester, de toutes manières, et puis au moins c’était rassurant de savoir qu’il était déjà habitué aux effets de ce tatouage. Cela lui avait sauvé la vie plusieurs fois, et certainement qu’à présent, cela allait être aussi utile. Le petit botaniste ne savait nager que grâce à une courte leçon de Vrass il y avait un certain temps, autant dire qu’il n’aurait pas fallu le laisser dans plus d’un mètre quarante d’eau normalement, mais depuis qu’il pouvait respirer sous l’eau, l’affaire devenait beaucoup agréable.
Même sans l’habitude de patauger sous l’eau, il fallait dire que ce n’était pas très difficile de s’accrocher à un exo et le laisser avancer. Même si en l’occurrence, Benedikt n’était pas vraiment un fan de se retrouver si loin dans une étendue d’eau si profonde qu’on ne voyait pas le fond, noyé dans l’obscurité et les rochers. Et puis il commençait quand même à être un peu suspicieux, parce que c’était un peu trop simple. Il y avait forcément quelque chose qui l’attendait quelque part pour lui mener la vie dure. Et maintenant qu’il avait la route de devant en vue plutôt que celle de derrière, mieux valait cette fois faire attention.
Sauf que malheureusement pour lui, parce que la vie était injuste comme ça, cette fois le danger arrivait derrière lui, et venait de se mettre à lui mordiller une cheville. Le petit botaniste baissa les yeux un instant, s’attendant à une algue ou une sardine perdue, mais ouvrit de grands yeux en s’apercevant qu’il s’agissait de bien plus embêtant. L’axo semblait lui aussi moyennement apprécier sa traine à dents et écailles, et s’était mis à accélérer. La seule consolation de Benedikt était qu’ici, dans l’eau, on ne pouvait pas tomber et s’égratigner dans la poussière. Enfin… à voir si c’était à échanger avec une bande de piranhas à ses trousses.
Le petit botaniste découvrit qu’on pouvait se mettre à hurler sous l’eau, et que ce genre de poissons était décidément bien tenace. Il donna un violent coup de pied pour dégager celui qui essayer de lui grignoter la cheville, et en enleva un autre qui s’était attaqué à une de ses ailes. Mais elle n’avait pas d’autre chose à manger, ces horribles bestioles ? Le petit botaniste se roula en boule, gardant les reines de l’exo dans une main, et battit des ailes aussi fort qu’il put pour éloigner les piranhas les plus proches, qui n’eurent heureusement pas assez d’énergie pour nager contre le courant qu’il provoquait. Sa monture le regarda un air curieux pendant un moment avant de se mettre à faire pareil ; avec la taille de ses nageoires, il était bien plus efficace et Benedikt profita du moment où ils avaient réussi à se défaire de leur attaquants pour ordonner à son axo de filer. Il ne se fit pas prier, personne n’apprécierait de se faire mordre, et le petit botaniste espéra seulement qu’ils seraient assez rapides pour ne pas se laisser rattraper.