Le petit botaniste était encore en train de reprendre ses esprits quand Vrass lui annonça que Pomporo était blessé et qu’il ferait mieux de s’en occuper. Quant à Phaerör, plusieurs flèches lui avaient transpercés les ailes et Benedikt ouvrit des yeux ronds devant le spectacle de sa panique.
« Qui lui a lancé ça ?! Ce n’est pas moi, ce n’est pas possible, je n’ai presque pas tiré de flèches et pas vers le ciel ! » demanda-t-il avec nervosité, avant de baisser les yeux sur Pomporo qui venait vers lui avec un air de maneki battue. Le botaniste se pencha aussitôt vers elle avant de récupérer son sac dans la carriole, parmi les débris.
« Vous devriez essayer de vous occuper de tout ça pour voir si on peut repartir bientôt, au cas où, même pour demain, ce sera utile. » lança-t-il au marchand et à son associé avant de se mordre la lèvre en regardant une blessure sur le front de Paély. « Si vous avez mal quelque part, venez me voir, je vais m’occuper de vous dès que j’aurais fini avec ma bestiole. »
La jeune fille fronça le nez, sans doute vexée de voir que la maneki passait avant elle, mais elle devait aussi s’apercevoir des priorités et elle n’avait pratiquement rien. Pendant ce temps-là, le jeune homme, lui, fronçait les sourcils alors qu’il tentait de s’occuper de son animal malgré les couinements plaintif de Pomporo. Pas facile pour lui de ne pas se sentir coupable face à ça, mais Benedikt s’acharna tout de même à nettoyer ses plaie aussi vite que possible. Si Vrass disait vrai et qu’ils pouvaient revenir… Et puis pas la peine de laisser ses blessures mal cicatriser ou s'infecter.
Malgré tout, personne ne revint de toute la nuit. La troupe n’avait guère envie de dormir maintenant, mais au fur et à mesure des heures, la fatigue surplombait le stress et les yeux se fermaient les uns après les autres. Benedikt s’étaient endormi à côté de Vrass puisque que le marchand avait proposé de faire la garde, et il n’avait plus au petit matin que le bruit des grillons pour lui tenir compagnie.
Cela ne devait pas être très rassurant pour lui, vu qu’il n’avait en plus aucunes bestioles pour le protéger, ni même un winghox puisque celui-ci dormait aussi, mais finalement, tout se passa bien et le soleil qui se levait annonça une journée de beau temps.
Le petit botaniste, lui, fut réveillé par la lumière, Pomporo qui lui donnait des coups de tête, et les vociférations de leurs prisonniers un peu plus loin. Alerté, il eut le réflexe de se redresser immédiatement, mais ils étaient toujours aussi bien ligotés et s’engueulaient juste mutuellement. Si bien que Benedikt se dirigea plutôt vers le minuscule point d’eau à côté duquel ils étaient pour aller se passer un peu d’eau sur le visage avant de retourner vers le marchand.
« Est-ce que la carriole peut faire le reste du voyage ? » - Elle avait pris un coup mais ce n’était pas une catastrophe non plus ; le botaniste espérait surtout qu’il accepterait sa requête suivante.
« Ça ne vous dérange pas si ma maneki se met dedans pour le reste du voyage ? Elle boite et j’aimerais qu’elle n’ait pas trop à marcher… Et puis elle pourra quand même protéger la marchandise, peut-être même mieux, elle a encore tous ces crocs. »
Restait après à savoir quoi faire de leur prisonniers ; même s'il allait pouvoir les refiler à la garde à l'entrée d'Aspasie.