Un refuge aux cauchemars

Bienvenue dans ce monde onirique dépourvu de frontières et exempt de limites à votre imagination. Laissez-vous porter par vos songes... faites connaissance avec d'autres rêveurs.

Re: Un refuge aux cauchemars

Messagepar Benedikt » 01 Juil 2014, 14:46

« Ah, je ne sais pas si c’est normal… Peut-être qu’on est passé de l’autre côté de la planète ? Comme tu sais, vu qu’elle est ronde ? » finit par déclarer le grand petit botaniste aussi bas qu’il pouvait, même si sa voix continuait de résonner quand même un peu trop fort. Il ne put pourtant pas s’empêcher de rire un peu : « Ah, peut-être finalement qu’elle a la forme d’une perle, et nous on a passé par le trou ! »
Seulement Benedikt pesait son poids, maintenant, et les branches de l’arbre dans lequel ils avaient atterris avaient bien du mal à le retenir. Elles craquèrent de plus en plus jusqu’à ce que le petit botaniste fasse un mouvement et qu’elles se cassent, le laissant tomber par terre dans un grand vacarme. Il grogna un peu de douleur, sa cheville lui faisait toujours mal, mais au moins, Antiphane ne semblait pas avoir mal subi l’atterrissage, bien calé dans ses boucles brunes.

« Ah, j’aimerais bien retrouver ma taille, là, quand même… Ce n’est pas pratique d’être aussi grand. » - Au moins, se dit-il, il n’avait plus à avoir peur du loup qui l’avait attaqué plus tôt. Il était maintenant assez grand pour le réduire en poussière. Et puis cette forêt-là ne semblait pas être la même que celle dans laquelle il s’était fait attaqué ; elle était plus lumineuse, plus accueillante. On sentait que ça grouillait de vie, et le petit botaniste regretta encore d’être aussi grand. Il était difficile de faire attention à ne pas écraser d’insectes de cette hauteur-là et avec des pieds pareils.

Heureusement, leur balade leur révéla peut-être une solution à ce problème. Il y avait une maisonnette plantée dans la clairière dans laquelle ils étaient apparus, et la fumé qui sortait de la cheminée montrait qu’il y avait bien quelqu’un. Le botaniste s’accroupit pour jeter un coup d’œil et laisser Antiphane descendre de sa tignasse.
« Est-ce que tu pourrais aller demander de l’aider à quelqu’un ? Je ne sais pas, juste leur demander s’ils savent quelque chose à propos d’une potion qui fait grandir les gens, et comment se débarrasser des eff- ? »
Benedikt n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’une femme à l’air fortement agacé sorti de la masure pour grogner : « Dis donc, c’est quoi tout ce bordel ! Je me suis pas installée au milieu d’une forêt pour avoir des voisins bruyants ! »
« Ah, heu, désolé de vous déranger… »
murmura aussi bas le botaniste.

Elle leva la tête jusqu’au jeune homme grand comme un arbre qui venait de lui parler et soupira. « Dis donc, vous, vous avez encore bu des trucs qu’il ne fallait pas ! »
« Mmmh, oui…. »
« Et bien, c’est bien fait pour vous ! Voilà ce que c’est de vouloir se saouler constamment ! »
« Ah ce n’est pas pour ça que je l’ai fait ! On cherche quelqu’un, c’est tout ! C’est la faute de l’étiquette qui promet d’autres choses ! »
« Oui et bien, ce n’est pas bien malin non plus de boire des liquides suspects venant de fioles étranges. La prochaine fois, soyez un peu plus méfiant. »
« Ça… veut dire que vous ne voulez pas m’aider ? »

La femme soupira et retourna dans sa maison un instant pour aller récupérer une bouteille de vin.
« Il faut que vous buviez de l’alcool pour faire disparaitre les effets, c’est ce que disait l’étiquette. Il y a des fées dans la forêt et elles font toujours ce genre de blagues idiotes. Résultat, c’est moi qui me fais déranger ! »
Elle avait raison, parce qu’aussitôt, le petit botaniste reprit une taille normale. Bon, il aurait bien aimé garder quelques centimètres de plus, mais on ne pouvait pas tout avoir.
« Venez boire une tasse de thé, vous allez en avoir besoin après avoir avalé toute cette bouteille entière. » - Benedikt aurait eu du mal à refuser du thé ; mais il soupira en hoquetant une nouvelle bulle aux reflets multicolore.
« Oh, ça avait l’air tellement petit quand j’étais grand, j’ai cru que c’était aussi une fiole… »

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Re: Un refuge aux cauchemars

Messagepar Antiphane Bevnadin » 01 Juil 2014, 15:59

As-tu pensé à vérifier dans le caleçon si tout était redevenu dans l'ordre ? :sifflote:


Ils chutèrent une dernière fois, secouant à nouveau Antiphane qui était toujours protégé par les boucles épaisses de Benedikt. Il était enfin arrivé à destination sans qu'il ne lui soit arrivé quoique ce soit. Il quitta son cocon protecteur, s'inquiétant d'une certaine façon pour le botaniste qui avait encaissé tous les chocs pour lui. Mais grand et fort comme il était, il se dit qu'il n'avait pas de raison de s'inquiéter pour ça.

« Tu crois que nous nous trouvons à l'antipode de là où nous étions ? » Demanda-t-il perplexe. La chute n'avait pas duré plus de quelques secondes. La planète était si petite ? Il secoua la tête pour se débarrasser de ces questions inutiles. « Mais comment va-t-on retrouver mon frère maintenant qu'on est aussi loin ? »

Puis il vit une femme sortir d'une maison qu'il n'avait pas aperçu, étant toujours fasciné par la grande taille de Benedikt. Son premier réflexe fut de courir entre les longues jambes de celui-ci, se mettant ainsi à l'abri des regards. Finalement, elle semblait plus fatiguée qu'énervée par ce genre de situations qui apparemment était courante dans le coin. Antiphane déglutit difficilement, se promettant d'être encore plus vigilant que d'habitude. Le temps qu'elle récupère l'antidote, Antiphane qui était toujours accroché à la jambe du botaniste s'adressa à celui-ci.

« Tu veux vraiment retrouver ta taille normal ? » Il cachait à peine l'inquiétude provoquée à cette idée. Il se sentait si bien en compagnie d'un géant, comme un enfant se sentant en sécurité dans les jupes de sa mère. « Après tout, tu as peut-être raison. Ça peut être dangereux, on sait jamais ! Peut-être même qu'il y a des effets secondaires, enfin des effets supplémentaires... »

Il prit alors la bouteille de vin et la vida sans la moindre difficulté, avec un tel gabarit, le contenu représentait une faible quantité. Enfin, il retrouva sa taille normale, au grand regret du cortésian qui le regardait dépité. Puis ils furent invités à boire un thé en compagnie de cette femme, chose qu'ils acceptèrent sans broncher.

« Benedikt ? J'espère pour toi que la quantité d'alcool aura diminué en même temps que toi... » Il fut interrompu par une bulle qui sortait à ce moment là de la bouche du botaniste. « Allons boire du thé, ça nous fera du bien. Surtout à toi... » Rajouta-t-il en se précipitant vers leur hôte. Il n'avait pas le moindre doute quant à l'état du jeune homme. Il ne connaissait pas ses réactions face à l'alcool et craignait qu'il ne devienne violent, ou quelque chose dans ce genre là.

Elle se présenta à eux sous le nom de Dona. A son tour, le cortésian déclina son nom. Puis il montra du menton Benedikt et le présenta à sa place. Le pauvre, il ne devait pas être en état ! Quand ils rentrèrent dans la maison, Antiphane remarqua combien il faisait froid à l'intérieur. Comme si un cours d'eau coulait sous leurs pieds. Ce qui expliquerait également ce clapotis régulier qu'il pouvait entendre. Sur les murs étaient accrochés des tableaux représentant des animaux morts. Cette vision ne rassura pas Antiphane qui se mit à chercher d'autres représentations. Avec soulagement, il ne vit que des animaux et pas des hommes. Avec horreur, ils arrivèrent dans une pièce où ce n'était plus des tableaux, mais des animaux morts qui étaient accrochés aux murs. Cette drôle d'atmosphère l'inquiéta.

« Tenez, installez-vous sur cette table là-bas » Les informa-t-elle en montrant une longue table en bois qui pouvait contenir au moins une douzaine d'assiettes. « Je vais vous préparer du thé ! »

Antiphane ne se fit pas prier, préférant obéir plutôt que de la provoquer en déclinant son offre. Il aida Benedikt à s'installer sans même lui laisser le choix. Peut-être pouvait-il le faire seul, mais il ne voulait pas prendre le risque de mettre en colère Dona lorsqu'elle reviendrait avec ses tasses de thé toutes chaudes. Une fois qu'ils furent assis côte à côte, il se pencha vers le botaniste et lui glissa doucement.

« Je n'aime pas cette maison... T'as vu toutes ces bêtes mortes ? Tu crois que c'est elle qui les a tuée ? »

A ce moment, Dona réapparut, portant un plateau avec les tasses de chacun. Mais il remarqua qu'il n'y en avait pas trois, mais quatre. Elle s'assit en face d'eux et déposa une tasse devant chacun d'eux.

« C'est du thé au poulpe, gouttez si vous ne connaissez pas, c'est excellent ! »

Antiphane baissa le menton dans sa tasse et regarda le liquide à la surface paisible. Il n'avait absolument pas envie de boire ce truc qui le dégoutait plus que tout. Et puis, rien ne lui assurait qu'il ne s'agissait pas de poison. Il fallait admettre qu'elle avait aidé Benedikt, mais ça ne voulait pas dire que toutes ses intentions étaient bonnes ! Il jeta un regard inquiet à son voisin, attendant peut-être qu'il prenne l'initiative de boire.

« Euh... Je n'ai pas très soif, c'est gentil. » La remercia-t-il en repoussant la tasse. Mais elle repoussa à nouveau la tasse vers lui en souriant.
« Buvez, ça vous fera du bien ! Je vous assure, ça vous réchauffera en plus, vous avez l'air frigorifié vous savez. »

Une pensée horrible lui traversa l'esprit. Il ne savait pas à quoi ressemblaient les fées. Et qui pouvait leur assurer qu'elle n'était pas elle-même une fée qui cherchait à s'amuser en leur jouant de mauvais tours ?

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Re: Un refuge aux cauchemars

Messagepar Benedikt » 04 Juil 2014, 22:00

Le petit botaniste était ravi. Il avait retrouvé sa taille normale. Mais peut-être était-il autant ravi surtout à cause du niveau de l’alcool qu’il avait dans le sang. Si bien qu’il ne faisait que rire devant les inquiétudes d’Antiphane. Si ce dernier pouvait avoir peur que Benedikt devienne violent sous l’alcool, il allait bien vite être rassuré, le botaniste n’était que câlins et bavardages après avoir trop bu. C’était souvent très agaçant, parfois éventuellement complétement désastreux, mais à ce moment-là, c’était surtout au grand dam de son compagnon d’infortune, qui tentait de lui faire remarquer l’étrangeté des animaux cloués aux murs.
« Héhé, c’est peut-être elle, oui… Mais tu sais… C’est normal… Si elle est chasseuse… Ben elle chasse… Et du coup…. Il y a des animaux morts… Mais normalement, elle devrait les manger. Je crois qu’elle devrait s’acheter un congélateur, sinon, sa maison va être bientôt remplie de mouches. » lui répondit le petit botaniste en chuchotant furieusement et en gloussant.

Leur hôte semblait l’avoir entendu, mais avant de répliquer, les incita à avaler les tasses de thé qu’elle leur tendait. Antiphane restait bien méfiant, surtout à l’annonce de ce qu’il y a dedans, mais Benedikt, lui, avala le tout d’une traite sans se poser de questions. Et hoqueta un instant. Bon, un peu bizarre, le goût, mais c'était original ! Pendant une seconde, rien ne se passa, et le botaniste se tourna vers lui pour essayer de lui dire que voilà, il n’y avait aucune raison d’avoir de l’appréhension ; sauf qu’il n’eut pas vraiment le temps. De grandes oreilles de lapins duveteuses lui avait poussé sur le crâne. Celui-ci ne s’en rendit pas compte immédiatement, mais fronça le nez, soudain dérangé par un sentiment étrange.

Dona derrière eux, elle, s’était mise à rire un peu.
« Oh, désolé, je me suis encore mélangé dans mes potions ! Je reviens avec l’antidote…! » - Benedikt protesta un instant contre l’inattention de la femme, mais prit la deuxième tasse qu’elle lui tendait très rapidement après. Tout ça pour gagner une queue de lapin assorti à ses oreilles. Devant les nouvelles excuses amusées de leur hôte, quelques rouages oubliés au fond de son cerveau se mirent en marche, et soudain il ouvrait de grands yeux effrayés.
« Antiphane... Tu penses qu’elle transforme les gens en animaux pour les tuer après…? Tu avais peut-être raison… Elle me fait peur… » murmura-t-il.

Et comme elle était partie dans la pièce d’à côté préparer son nouvel soi-disant antidote, le petit botaniste attrapa le poignet d’Antiphane pour détaler – comme un lapin -, l’entrainant avec lui. Pas très facile de courir complètement soul, mais Benedikt s’en sortait plutôt pas mal ; il ne s’était pris qu’un arbre dans la figure et n’avait trébuché que deux ou trois fois lorsqu’ils arrivèrent dans une clairière où ils semblaient être à peu près en sécurité.
Le petit botaniste s’appuya sur ses cuisses, avant de s’étaler par terre parce que la tête lui tournait et qu’il n’avait pas assez d’équilibre pour se tenir dans cette position.
« Aaaaah, je n’y crois pas, il n’y a personne qui veut vraiment nous aider, ici, ou quoi ? » se mit-il à pleurnicher, tirant sur les longues oreilles tombantes qu’il avait maintenant. « Et pourquoi je n’arrête pas de me faire transformer en n’importe quoi ?! »
Il se redressa soudain, jetant un regard boudeur à Antiphane. « Et si je reste comme ça toute ma vie ? J’ai déjà des ailes d’insectes, là c’est n’importe quoi ! »

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Re: Un refuge aux cauchemars

Messagepar Antiphane Bevnadin » 07 Juil 2014, 11:50

Antiphane manqua de s'étrangler avec sa propre salive lorsqu'il vit des oreilles de lapin pousser sur le crâne de Benedikt. Il repoussa définitivement la tasse de thé, jetant un regard assassin à leur hôte qui riait de ce qui arrivait. Il fut soulagé d'avoir laissé le botaniste boire avant lui, rassuré de ne pas être transformé lui aussi. On apporta ce que chacun pensait être un antidote, comme la bouteille de vin auparavant, mais une petite boule blanche apparut dans le bas du dos du botaniste après avoir bu son contenu.

Apparemment ils comprirent tous les deux où cette femme voulait en venir quand Benedikt le prit par la main et l'entraina hors de la maison d'un pas chancelant. Ils coururent à travers les bois quelques minutes qui parurent durer des heures à Antiphane. Peut-être bien que leur course dura des heures en fait. Puis, à un moment, ils s'arrêtèrent au grand soulagement de son cœur qui semblait vouloir sauter hors de sa poitrine. Il s'appuya contre un arbre, car ils étaient toujours en forêt, et ferma les yeux et vit des étoiles qui dansaient dans le noir.

« On ne peut faire confiance à personne ! Je l'ai toujours su ! » Se mit-il à dire dès qu'il eut retrouver son souffle. Puis, remarquant que sa remarque pouvait être mal interprétée, il rajouta. « On ne peut se fier à des inconnus... »

Il se redressa et s'éloigna de l'arbre, craignant qu'il ne soit aussi un être maléfique. Il ne voulait pas qu'une écorce ne recouvre sa main et le piège à jamais. Il se rapprocha donc de Benedikt, trouvant sa présence rassurante même si maintenant il avait l'aspect d'un lapin. Antiphane fut ému devant les craintes du botaniste. Il ne pouvait que comprendre. Lui aussi angoissait sans arrêt.

« Je te comprends bien... Moi non plus j'aimerais pas être à ta place. » Dit-il compatissant. Il se pencha alors, pour se rapprocher encore un peu plus de l'homme à moitié lapin, à moitié insecte. « Mais je te trouve très bien comme ça moi ! En plus, avec tes cheveux, on dirait un mouton aussi. » Il se tut, se demandant si ce qu'il venait de dire était malin. « Allez relève-toi mon lapin, ça va aller. En plus je suis sur que ces enchantements ne valent pas un clou, dans quelques heures tu retrouveras ton apparence normale... Enfin, ton apparence quoi. »

Puis un coup de feu résonna dans la forêt. Antiphane sursauta et leva le nez pour chercher d'où pouvait provenir cette détonation. L'échos était si fort qu'il était impossible de savoir d'où venait le coup. Ce n'est seulement qu'au quatrième coup qu'il vit au loin Dona. C'était bien elle, Antiphane l'avait bien reconnu même si à la place de ses jambes, il y avait des pattes d'araignée. Sa vitesse était affolante et rien ne ralentissait sa course. Avec de telles jambes, elle franchissait tous les obstacles comme si elle courrait sur un terrain plat et sans encombre. Mais ce n'était pas tout, elle portait sur l'épaule un énorme fusil. Maintenant il comprit pourquoi ces coups de feu avaient été si forts.

« Maintenant tu te lèves vraiment, c'est l'heure, c'est l'heure, on va être en retard mon lapin ! » Il le secoua un peu avant de le tirer de force pour qu'il se relève. Il ne prit même pas le temps d'expliquer ce qui se passait. En même temps, il avait peur d'être en retard avait-il précisé. Ce fut donc à son tour de courir en l'entrainant derrière lui. C'était un peu comme une course de relais en fait, sauf que c'était eux les relais.

A chaque fois qu'il se retournait pour voir s'ils l'avaient distancé, il découvrait qu'au contraire qu'elle se rapprochait. Il continuait malgré tout à lutter, décidé de ne jamais abandonné. A un moment il pensa à lâcher Benedikt pour qu'il fasse l'appât, mais se rappela qu'on ne pouvait pas gagner une course de relais sans relais justement. Et puis, il l'appréciait un peu aussi.

Une masse lourde leur tomba dessus, coupant le souffle du cortésian qui en lâcha la main du botaniste. Ils roulèrent dans la poussière avant de sentir des pattes pointues les maintenir cloués au sol. Dona se mit alors à rire à gorge déployée.

« Mais quels beaux trophées vous faîtes ! Toi le petit aux cheveux bouclés, j'exposerai aussi bien tes ailes que tes membres de lapin. C'est pas commun, n'est-ce pas ? » Elle se tourna ensuite vers Antiphane qui sentit se corps se cambrer sous son regard. « Et puis toi, je vais te transformer en cochon, avec tes tatouages le résultat sera unique aussi ! J'ai hâte ! »

Horrifié à l'idée de finir en cochon sur un mur, Antiphane se mit à réfléchir à un plan pour se sortir d'ici. Il ferma les yeux pour s'aider et ne plus voir cette silhouette effrayante. Il lui était difficile de rester concentré quand il sentait cette patte géante d'araignée s'enfoncer dans sa poitrine. Il n'ouvrit qu'un œil et vit avec dégoût des poils qui recouvraient tout le membre. Il ouvrit soudainement le deuxième œil, une nouvelle idée en tête.

« Attend Dona ! J'ai un marché à te proposer. » S'exclama Antiphane. « Tu cherches des trophées uniques, c'est bien ça ? » Il attendit de la voir hocher la tête avant de continuer. Mais avant cela, elle braqua son fusil sur lui, ce qui l'encouragea à marchander avec elle. « Nous connaissons un loup, énorme. C'est peut-être même un loup-garou. Si tu nous libères, on te mène à lui et nous te laissons le tuer pour l'accrocher sur ton mur. »

Il croisa les doigts pour qu'elle accepte.

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Re: Un refuge aux cauchemars

Messagepar Benedikt » 10 Juil 2014, 22:17

Le petit botaniste se mit à se débattre d’autant plus comme un diable, lorsqu’il entendit Dona parler de le clouer en trophée sur un mur. Non mais elle était complètement folle, cette femme !
« On n’est pas des animaux, on est pas des trophées, lâchez-nous ! » hurla-t-il en paniquant, mais Dona ne fit qu’élargir un sourire encore plus grand.
« Oh, et bien attends un peu et tu verras que je peux te transformer en un parfait trophée ! »
Heureusement, Antiphane, semblait lui avoir gardé assez son calme pour lui proposer un marché qui sembla la faire réfléchir. Benedikt la regarda pendant un instant rester silencieuse, pétrifié d’horreur. Si bien qu’il rajouta prestement en trébuchant sur ses mots : « Il est vraiment énorme ! Il a failli me tuer il n’y a pas longtemps, je n’en avais jamais vu un aussi gros ! Il avait des yeux rouges sang, je n’avais jamais vu ça ! Ça serait tout de même plus impressionnant dans votre collection qu’un lapin ou qu’un cochon ! »

Le sourire de la femme araignée revint progressivement, et elle mit son fusil en joue pour le braquer sur le petit botaniste.
« Très bien. Dans ce cas, vous allez m’amener jusqu’à l’endroit où tu l’as rencontré la dernière fois, et tu serviras d’appât pour que je puisse le tirer proprement. Sinon, si vous ne le me trouvez pas ou que son cadavre ne finit pas entre mes mains, c’est vous deux que j’accrocherais à mon mur. »
« Je suis pas non plus un appât ! » couina Benedikt aussitôt.
« Ahah, bien sûr que si, tu seras parfait ! Il te trouvait déjà à son goût avant, avec quelques morceaux de lapin en plus, il n’en sera que plus alléché ! »
Elle se tourna alors vers Antiphane, lui réservant un nouveau sourire de carnassier. « Toi, tu serviras à me donner des indications. Puisque que tu ne parles jamais à voix haute, tu seras assez discret pour m’aider grandement et me permettre de rester à distance. En tout cas, je l’espère. Si tu fais une erreur, ce ne sera pas ma faute, je tire parfaitement même de loin, je t’assure. Et attention, si vous essayez de filer, votre petit marché ne tient plus… »

Après ces bonnes paroles, Dona les délivra et recula d’un pas. Benedikt en profita immédiatement pour sauter sur ses pieds, mais ne tenta pas le diable en essayant de s’enfuir. Il pensait aussi un peu à ses nouvelles oreilles et sa queue de lapin, se demandant si les effets étaient temporaires ou si la femme araignée prendrait la peine de les lui retenir s’ils respectaient leur part du marché, mais n’avait pas le courage de poser la question. Après tout, s’ils restaient en vie, ce n’était déjà pas mal…
Le petit botaniste ouvrit la marche, Antiphane à ses côtés, devant Dona qui les tenait en joue histoire de les décourager de faire quelque chose d’idiot.
« Je ne sais pas comment on peut rejoindre la forêt toute sombres où j’étais avant… » murmura Benedikt d’une voix misérable et apeuré à Antiphane, assez bas pour que personne d’autre ne les entende.
Quand bien même, il fallait bien qu’ils se décident à quelque chose, aussi le botaniste se dirigea vers le cœur de la forêt, dans la direction où les arbres étaient le plus serrés. Peut-être que s’ils traversaient la forêt, ils retomberaient à l’endroit où ils voulaient aller ?

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Re: Un refuge aux cauchemars

Messagepar Antiphane Bevnadin » 12 Juil 2014, 01:01

Antiphane était soulagé que son accord convienne à Dona. Voilà une bonne chose de faite ! Il avait réussi à repousser leur destin et avec un peu de chance, ils allaient pouvoir le changer totalement si la fée maléfique respectait leur accord.

Elle imposa malgré tout quelques conditions. La première était que Benedikt fasse l'appât, ce qui soulagea une fois encore le cortésian qui n'aurait pu ni accepter ni supporter jouer ce rôle même si cela avait été contre son gré. Mais il ne s'en tirait pas totalement, il devrait jouer le rôle d'éclaireur pour permettre à Dona d'agir en toute sécurité. Cela lui allait à merveille. Il avait toujours agit pour se prémunir de tout danger. Au final, il trouvait que sa tâche n'était pas bien difficile. Le seul inconvénient était qu'il ne devrait pas faire attention à lui, mais à cette cinglée. Or, il n'avait pas l'habitude d'agir pour quelqu'un d'autre. Cependant, son sort dépendait de cela, donc il ne doutait pas d'agir le mieux possible étant donné qu'il était implicitement impliqué.

« T'inquiète pas, je ferai en sorte que rien ne t'arrive. » glissa-t-il à l'esprit de Benedikt. « Je n'ai pas l'intention de te laisser seul ! »

Bien évidemment, sa personne passerait avant n'importe qui. Mais d'une certaine façon son sort dépendait de celui du botaniste. Par conséquent, il ferait tout, voire même n'importe quoi pour que rien ne leur arrive.

Malheureusement, ils étaient arrivés jusqu'ici d'une façon peu commune. C'est pourquoi retourner sur leurs pas semblait être impossible. Il leur faudrait retrouver le trou qui leur avait servi de tunnel pour rejoindre la maison de Dona. Il leur suffisait de rejoindre ce même trou pour retourner dans la forêt des ombres. Mais au fond, Antiphane se doutait que ce n'était pas aussi simple. Néanmoins, il prit la peine de proposer ce plan.

« Nous pouvons y retourner de la même manière que nous sommes arrivés ici, non ? » Dona le regarda tout d'abord perplexe, se demandant certainement ce qu'il était en train de raconter. Puis elle ouvrit la bouche pour laisser échapper un « Ah ! » pour montrer qu'elle voyait ce qu'il voulait dire. Il avait pourtant été très clair pensait-il. Cependant, elle prit la parole d'un air pensif.

« Oui, c'est une bonne idée, mais... » Elle réfléchit quelques instants. « Ces voies que j'ouvre quelques fois pour piéger les curieux se referment dès qu'ils sont utilisés pour les empêcher de repartir. »

Antiphane demanda alors.

« Vous ne pouvez pas en ouvrir une autre ? Vous l'avez bien fait une fois ! » Mais il eut pour seule réponse un regard réprobateur, comme s'il venait de l'insulter. Craignant d'être embroché par une de ses pattes d'araignée qu'il trouvait bien pointue, il rentra la tête entre les épaules, comme un enfant qui se faisait gronder.

« Je peux le faire, évidemment » cracha-t-elle d'un air supérieur. « Disons seulement que... je ne peux pas vraiment savoir quelles voies j'ouvre. Je peux viser un lieu, mais la destination n'est jamais précise. » Elle s'interrompit, cherchant ses mots pour leur expliquer clairement sa magie. « Dans tous les cas, je ne peux pas rouvrir une même voie que j'ai déjà ouverte dans le passé, ou alors il s'agit d'une coïncidence. »

Antiphane se rapprocha de Benedikt, comme si l'union de leurs deux corps serait une force. Mais, même à deux contre elle, il était certain qu'elle les maitriserait les yeux fermés. Pour le moment, elle restait à part, ignorant jusqu'à leurs présences pour trouver une solution. Finalement, elle dit.

« Je peux toujours essayer, reste à voir où nous arriverons par contre. »

Sur ces mots, elle fouilla dans les poches de sa veste. Elle en sortit plusieurs petits flacons qu'elle détailla soigneusement, les rangeant au fur et à mesure qu'elle le décidait. Au bout d'un certain temps elle en garda trois dans ses mains. A tour de rôle elle les examina, ce qui ne rassura par Antiphane qui se demandait si elle savait vraiment ce qu'elle faisait.

Finalement, elle lança dans les airs une fiole qui éclata avant même de toucher le sol. Un liquide sombre se répandit dans les airs, flotta quelques instants et lorsqu'il toucha le sol, s'infiltra dans la terre. Au début il ne se passa rien et Antiphane crut qu'elle avait échoué, mais le sol commença à se fissurer provoquant des craquements qui résonnèrent dans toute la forêt, un peu comme les coups de feu de tout à l'heure. Soudain, un trou comme précédemment apparut sous leurs yeux ébahis. C'était terminé, il ne restait plus qu'à tomber dedans pour découvrir leur destination.

« Juste pour savoir... » Se risqua Antiphane en regardant Dona qui semblait fière de son résultat. « Vous avez déjà utilisé ces voies pour vous déplacer ? »

Elle le regarda d'une manière douteuse et lâcha finalement comme si de rien n'était : « Je ne m'y suis jamais risquée, non. »

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Re: Un refuge aux cauchemars

Messagepar Benedikt » 21 Juil 2014, 13:41

Le petit botaniste se pencha légèrement sur le trou que venait de faire apparaître Dona. Il n’était pas plus rassurant que l’autre par lequel ils étaient passés, mais cette fois, Benedikt était en train de dessoûler, et il lui semblait d’autant plus effrayant. Quand on voyait la créatrice, ce n’était pas vraiment très étonnant…
Il releva la tête en se mordant la lèvre, entendant des paroles encore moins rassurantes.

« Vous ne les utilisez jamais ? » bouda-t-il sans qu’il n’ose vraiment lui faire une réflexion à la suite ; le petit botaniste n’était pas du genre à faire le malin dans une sale posture.
« Pourquoi le ferait-je ? » Dona se retourna vers lui d’un air dédaigneux. « Je cherche à m’amuser, mais à moi, cela ne serait d’autant utilité. As-tu déjà vu une araignée s’emberlificoter dans sa propre toile ? »
La comparaison ne rassura pas vraiment plus Benedikt. Si ces trous étaient sensés être des pièges, alors est-ce que c’était vraiment une bonne idée de les traverser ? Malgré tout, elle allait devoir les accompagner, donc forcément qu’elle n’avait pas non plus choisi de créer un véritable piège. Il s’accroupit lentement près du rebord, avec l’envie hésitante d’y plonger la main pour vérifier qu’autant monstre ne viendrait la lui manger. Malheureusement, ce fut seulement une occasion pour Dona de lui donner un coup de patte dans le dos, histoire de le faire basculer dans la fosse.

Le petit botaniste hurla un moment alors qu’il tombait sans rien pour freiner sa chute, mais rapidement, il retomba sur un lit d’herbe folle et de feuilles mortes en décomposition. Benedikt fronça le nez, essayant de faire la mise au point et de retrouver son équilibre, mais l’obscurité relative de l’endroit n’aidait pas ; et il avait un mal de crâne carabiné maintenant qu’il s’était écrasé dans cet endroit encore non identifié comme une fusée spatiale défectueuse. Il réussit pourtant à se relever au bout de quelques secondes pour regarder autant de lui. Antiphane et Dona avait aussi atterris à côté de lui, malgré le fait qu'elle s’était relevé décidément bien vite, faisant grogner Benedikt dans un accès de haine envers elle. Quelle sale personne et en plus, ils n’avaient pas moyen de s’en débarrasser à deux vu sa rapidité et sa force !
Il en eut d’autant plus la preuve quand elle lui donnait une légère claque sur la tête pour le sortir de son étourdissement.
« Alors, on est là où tu t’es fait attraper par cette bête, ou pas ? »
« Oui, je crois... En tout cas, ça y ressemble beaucoup… »

Dona prit son fusil pour le mettre en joue. « Très bien. Alors tu vas ouvrir la marche. L’autre te suit d’un peu plus loin pour me prévenir, et moi je serais derrière. »

Le petit botaniste croisa les bras, nerveusement, mais sous le regard impérieux de Dona, réalisa qu’il n’avait pas vraiment trop le choix ; aussi il se mit en route, frissonnant sous le vent persistant qui s’engouffrait à travers les arbres. Benedikt se mit à chantonner pour le donner du courage, effleurant des doigts les herbes hautes.
Pendant quelques minutes, il n’eut que le battement rapide de son cœur et la présence d’Antiphane un peu plus loin pour lui tenir compagnie, et puis peu à peu, les oreilles du petit botaniste - particulièrement aiguisées maintenant qu'il avait celle d'un petit lapin - se mirent à réaliser qu’il n’y avait pas que les pas imperceptibles d’Antiphane autour d’eux. Il y en avait d’autres, qui remuaient légèrement les fourrés, et dont Benedikt était absolument sûr qu’il ne s’agissait pas de Dona. Ou était-ce elle ? Avait-elle abandonné ses pattes d’araignée ?
Benedikt hésita, s’arrêta, il avait à la fois envie de se retourner et de ne pas le faire. Est-ce qu’il faisait laisser ces pas en question s’approcher, cependant ?

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Re: Un refuge aux cauchemars

Messagepar Antiphane Bevnadin » 23 Juil 2014, 13:52

Pour cette deuxième chute à travers le trou, Antiphane fut moins rassuré qu'à la première. Il avait vu Dona pousser le botaniste sans remords et se tourner vers lui pour faire de même. Durant ce court instant de répit, il regretta la grande taille de Benedikt ainsi que sa chevelure protectrice. Désormais, il craignait de chuter librement et sans personne pour le protéger. Lorsqu'elle glissa sa main dans son dos pour le pousser à travers le tunnel, il ne broncha pas, se laissant guider comme un enfant qui ne savait pas quoi faire. Et il chuta.

Durant la chute, il ferma les yeux et plaqua ses mains contre ses oreilles comme si ne rien voir et ne rien entendre allait le protéger. Et apparemment, cela fut le cas. Lorsqu'il souleva ses paupières avec précaution, il se trouvait assis par terre sans la moindre égratignure. Il adressa un sourire confiant à Benedikt, toujours aussi ravi de l'avoir à ses côtés.

Alors qu'ils marchaient sous les instructions de Dona, Antiphane fixait admirablement la silhouette du petit botaniste à seulement quelques pas de lui. Il savait que la mauvaise fée se trouvait derrière lui, mais ne n'arrivait pas à l'entendre. Apparemment, elle savait se faire silencieuse pour chasser. Mais même s'il ne l'entendait pas, il sentait sa présence près de lui.

Il fut bercé quelques temps par ses propres pas ainsi que ceux plus étouffés de Benedikt. Tous les sens en alerte, Antiphane lui avait promis de veiller sur lui, comme le ferait un grand frère même s'il ne l'avait pas précisé. Il s'était souvent demandé ce que pouvait ressentir un grand frère. Lui, avait l'habitude de compter sur son grand frère. Mais sur qui comptait ce dernier ? Et à l’occurrence, dans cette situation, il était le grand frère qui devait protéger le plus jeune, c'est-à-dire Benedikt. Tout à coup il sentit le poids de ses responsabilités lui écraser les épaules. Il sentit ses jambes fléchir tant cela lui pesait.

« Rien pour l'instant, notre appât est toujours devant moi. »

Il ne savait pas si Dona allait l'entendre étant donné qu'il ne savait pas où était-elle. Mais au fond de lui, il avait qu'elle l'avait entendue.

Des petits pas résonnèrent autour d'eux. Comme les pas d'un enfant. Non, de plusieurs enfants qui courraient dans la prairie. Antiphane, celui qui devait surveiller les environs se retourna dans tous les sens, s'attendant à apercevoir à la fois Dona et un groupe d'enfants. Mais il ne vit rien du tout, il semblait être seul avec le lapin qui marchait tout seul devant lui. Mais il ne rêvait pas, il y avait bien un bruit de feuilles écrasées, de branches qui craquent sous le poids d'un pieds qui supporte le poids d'une jambe, qui elle-même porte tout un corps. Et c'est tout cela qui donner l'impression de faire craquer absolument toute la forêt.

Au loin, une drôle de forme se détacha des arbres. Ce n'était pas un homme, c'était long, comme un train, mais vivant. Antiphane accourut jusqu'à Benedikt, autant pour le rassurer que pour se rassurer lui-même. Et ensemble, ils purent découvrir un mille pattes géant se diriger vers eux comme s'il flottait dans les airs. Ils s'arrêtèrent, Antiphane était persuadé qu'il était inutile de se cacher, ils avaient été repérés depuis longtemps.

Où était Dona ? La question effleura son esprit, mais il ne réussit à pas à rester focaliser sur ce sujet. Toute son attention était sur ce mille pattes. Dès que ce dernier arriva à leur niveau, il leur tourna autour, finissant par les encercler de tout son corps. Ils étaient désormais prisonniers.

« Que font des petits lapins perdus dans la forêt ? » Sa voix avait résonné dans toute la forêt ainsi que dans leurs têtes. Et il n'avait même pas ouvert la bouche. Il n'avait pas l'air méchant et ne montrait aucun signe d'agressivité. Peut-être avait-il l'air tout simplement curieux. Mais des mille pattes géant curieux, ça avait de quoi effrayer !
« Nous cherchons le loup, mais il n'y est pas. » Expliqua timidement le cortésian.

Comme l'aurait très certainement fait un serpent, il approcha son énorme tête à hauteur de leurs visages effrayés.

« Le loup ? Vraiment ? Et pourquoi le cherchez-vous ? Vos mamans ne vous ont jamais dit de faire attention au loup ? Qu'il ne fallait pas le provoquer ? »

Que ces questions étaient idiotes ! Bien évidemment qu'ils n'allaient pas s'amuser à provoquer un loup, qui plus est avait déjà agressé l'un d'entre eux. Ils n'agissaient pas non plus sans raison.

« Nous le cherchons pour Dona, elle... »

Mais il n'eut pas le temps de terminer sa phrase que le géant se redressait déjà en répétant Dona. Durant quelques instants il sembla chercher quelques chose aussi bien au dessus qu'en dessous de lui. Puis, lorsqu'il déduit qu'il n'arriverait pas à trouver lui-même ce qu'il cherchait, il s'intéressa à nouveau aux deux lapins égarés.

« Où est-elle ? Où est Dona ? »

Aucun d'eux n'eut le temps de répondre. Car déjà Dona apparut comme par magie de derrière un arbre. Elle semblait à la fois terrifié et en colère. Son visage était décomposé et on aurait dit qu'elle avait vieilli d'un seul coup.

« Je suis là Alchibalde ! 
- Oui, toi sur mon territoire. Pourrais-je savoir pour quelles raisons ? » Demanda le mille pattes à la mauvaise fée. Puis il continua. « Nous avions un accord, chacun sa terre et interdiction d'y pénétrer… »

Tu en fais ce que tu veux de ce mille pattes géant ! XD

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Re: Un refuge aux cauchemars

Messagepar Benedikt » 28 Juil 2014, 19:08

Benedikt se jeta presque sur Antiphane lorsque le mille-pattes les entoura comme un python surdimensionné. Il n’était pourtant pas du genre à s’effrayer des petites bêtes, en général, sauf que celle-ci était tout sauf petite, et qu’elle n’avait pas l’air très joyeuse non plus. Le petit botaniste se refugia près d’Antiphane comme un gamin effrayé par un inconnu. Au final, il laissa celui-ci s’expliquer auprès de l’énorme bestiole, et se détendit un poil lorsqu’elle semblait ne pas être si agressive. En tout cas, au moins, contrairement à Dona, elle n’avait pas l’air de vouloir les accrocher à un mur comme des trophées.

D’ailleurs, ce fut au nom de Dona que le mille-pattes réagit cette fois plus agressivement, plutôt qu’à leur présence, et Benedikt se mit presque à espérer qu’ils pourraient peut-être trouver de l’aide auprès de lui. Peut-être pas de l’aide, mais peut-être pourrait-il faire fuir Dona ? Elle venait d’arriver, et le petit botaniste tentait de déterminer si elle avait l’air d’avoir peur de celui qui l’appelait, mais elle semblait quand même bien mécontente encore.
« Oui, oui, je sais tout ça, c’est bon, je ne fais que passer ! » répondit-elle avec des sourcils froncés.
« Peu importe, tu es bien loin des limites de ton territoire, qu’est-ce que tu fais là ? »
« J’ai suivi ces deux-là, moi, c’est tout ! Il me doivent quelque chose, alors ne me cherche pas des noises, je n’allais pas les laisser filer comme ça ! »


Le petit botaniste fronça le nez en entendant ces paroles, qui sonnaient vaguement comme de vaines tentatives de trouver des excuses.
« Dis donc, vous êtes gonflés de reporter la faute sur nous ! Nous on ne sait rien des endroits où vous avez le droit d’aller où non, vous ne nous avez rien dit et on essaye simplement de vous satisfaire pour ne pas finir la tête coupée ! » déclara-t-il avec un courage soudain qui avait beaucoup à voir avec la présence d’Alchibalde autour d’eux, comme un rempart.
« Il a pas tort, le petit lapin, ce n’est pas leur affaire, ce sont les nôtres, et tu aurais dû être prudente à leur place. » lança ce dernier.
Dona avait un air de plus en plus décomposé, de plus en plus furieux aussi, et jeta un regard assassin au botaniste, mais elle allait bien être occupé rapidement par l’hostilité grandissante du maître des lieux.
« File avant que ce soit moi qui t’y obliges, Dona, tu sais ce qui arrive à ceux qui ose me défier. »
« Oh très bien, je m’en vais, je m’en vais ! »
La femme-araignée se tourna pourtant vers Antiphane et Benedikt une dernière fois, pointant un doigt accusateur. « Mais je vous assure que vous ne perdez rien pour attendre, vous deux. Je vous retrouverais et là, je m’occuperais de vous correctement ! »

Le petite botaniste à longue oreilles blêmit légèrement, mais il était trop tard pour essayer de se rattraper, et il devait avouer qu’il était plutôt rassuré de la voir s’éloigner. S’ils restaient sur le territoire de ce fameux mille-pattes, elle ne pourrait pas venir les embêter, n’est-ce pas ?
Mais ça, c’était si l’intéressé les laisser rester. Après tout, ils ne savaient pas quelles étaient ses intentions ? Apparemment, il n’en avait aucunes pour eux, parce qu’il était déjà en train de s’éloigner lui aussi après un dernier regard menaçant vers la silhouette de Dona. Benedikt attrapa aussitôt Antiphane par le poignet pour l’entrainer vers Alchibalde, là où son esprit lui disait qu’ils seraient en sécurité.

« Attendez ! S’il-vous-plait ! » appela-t-il, recevant un regard légèrement ennuyé.
« Qu’est-ce que vous voulez, vous deux, vous n’avez vraiment aucune prudence, hein ! Pour deux lapins, vous cherchez un peu trop à trainer avec des prédateurs ! »
« Nous ne sommes pas des lapins ! Je suis victime d’un sortilège de Dona, c’est tout ! S’il-vous-plait, on aurait besoin de votre aide, elle veut nous transformer en trophées de chasse ! »
« Et…? Est-ce que c’est mon problème, petit scarabée ? »

Le petit botaniste prit un air contrit, bredouillant une réponse qui n’avait que peu de sens, parce qu’il avait à présent peine à se défendre devant un tel argument.

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Re: Un refuge aux cauchemars

Messagepar Antiphane Bevnadin » 01 Aoû 2014, 16:37

Lorsqu'il perçut le regard assassin de Dona, Antiphane ressentit presque comme une main glaciale se refermer sur sa poitrine. C'était le genre de regard qui en disait long. A cet instant, il était soulagé d'être aux côtés de ce mille pattes aux dimensions impressionnantes. D'ailleurs, c'était peut-être pour cette raison que Dona préféra repartir.

Alors qu'il la regardait s'éloigner, Benedikt le tira par le poignet. Il sursauta sur le coup, imaginant un court instant que la mauvaise fée lui avait joué un mauvais tour en l’ensorcelant. Mais ce n'était que le petit botaniste qui allait retrouver les jupes de sa mère, ou plutôt du mille pattes. Antiphane l'écouta quémander de l'aide en se contentant d'hocher la tête pour approuver.

Quand ce dernier exprima son désintéressement explicite concernant leurs sorts, le cortésian décida de prendre la parole, d'une part pour tenter de le rallier à leur cause, mais aussi pour aider son camarade en difficulté.

« Mais, c'est que Dona va chercher à nous découper la tête par tous les moyens ! » Rappela Antiphane au bord de la panique.
« Oui et alors ? Je ne vois pas en quoi c'est mon problème, moi. » Alchibalde ne semblait pas voir où il voulait en venir.

Antiphane souleva les bras, exaspéré. Il réfléchissait soigneusement aux mots qu'il allait employer pour être certain de le convaincre. Ce n'était pas facile, d'autant plus quand il s'agissait d'un mille pattes géant. Néanmoins, il ne doutait pas en ses capacités. Dans le passé, il avait réussi à maintes reprises à convaincre plus têtu que lui, et pourtant, Amroth seul savait qu'il l'était !

« Cela signifie qu'elle va tenter de revenir. » Commença-t-il lentement, un peu comme s'il cherchait à l'envouter avec des mots. « Et donc revenir sur votre territoire ! »
Relevant la tête et ne cachant pas sa fierté, il déclara. « Je la chasserai à nouveau, vous avez certainement remarqué mon autorité. »

Antiphane se doutait qu'il réagirait de la sorte. Cela n'était pas une surprise, au contraire, il le menait sur le terrain qu'il avait préparé avec soin.

« Je n'ai jamais douté de ceci, mais vous le savez très certainement plus que nous... ses moyens ne sont pas loyaux et je crains qu'elle ne revienne d'une façon plus fourbe. »

Alchibalde sembla réfléchir quelques instants, dérangé par ce qu'il venait d'entendre.

« C'est exact, oui... » Reprit-il d'une manière pensive. « Vous savez, avant je n'avais pas cette taille. C'est en buvant une de ses cochonneries que je suis devenu tel que je suis. Il y a bien longtemps de ça maintenant. Et à l'époque, ses sorts n'étaient pas aussi aboutis et ne rendaient pas la taille initiale. C'est drôle quand on y pense, si je suis si fort, c'est grâce à elle et elle me craint pour ça. »

Antiphane ouvrit la bouche, surpris de ce qu'il venait d'apprendre. Il n'avait pas pensé à ceci, mais ce n'était pas une problème, bien au contraire même. Désormais plus serein et plus sur de lui, il continua.

« Vous ne devez votre puissance qu'à elle seule. Arrivera certainement un jour où elle sera si puissante qu'elle ne vous craindra plus… » Connaissant lui-même ce sentiment de crainte, Antiphane n'avait pas de mal à communiquer l'angoisse qu'il pouvait ressentir. « Nous vous proposons un marché... Aidez-nous à chasser le loup et nous lui offrirons ensemble sa tête en gage de notre amitié. »

A ce rythme, le jeune cortésian allait finir par se reconvertir dans le commerce. Mais il chassa bien vite ces pensées qui n'avaient pas leurs places dans sa tête et attendit impatiemment la réponse de cette énorme créature. Au fond, il espérait qu'elle allait accepter cet accord. Cela leur permettrait de se débarrasser, d'une part du loup qui avait attaqué Benedikt, de Dona dans un deuxième temps et aussi de ce mille pattes qui pouvait à tout moment décider de les chasser de son territoire.

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Re: Un refuge aux cauchemars

Messagepar Benedikt » 08 Aoû 2014, 01:44

Benedikt suivait de près Antiphane, et glapit alors que ce dernier discutait avec le mille-pattes.
« Alors c’est réversible pour moi ? » s’écria-t-il avec quelques étoiles dans les yeux, sa queue de lapin presque à frétiller à l’idée. Non parce que flûte, être un orphe, c’était déjà assez à gérer, s’il fallait en plus que Vrass marche par inadvertance sur une de ses oreilles duveteuses quand il donnait à manger à Iza le matin, ça n’allait plus ! En plus, il avait l’air ridicule, avec des ailes d’insectes avec tout ça.

De toutes manières, le mille-pattes était déjà reparti dans sa conversation ave Antiphane, et le petit botaniste pu remercier ce dernier de ses talents pour convaincre les gens. La gigantesque bestiole était encore en train de réfléchir vu sa tête, mais finit tout de même par accepter :
« Très bien. Mais ceci est maintenant une promesse et si vous l’honorez pas, prenez garde à ne pas rester trainer ici car je n’ai que faire de poseurs de votre genre. »
« Ah, ne vous inquiétez pas, on fera de notre mieux ! »
tenta de déclarer Benedikt pour lui montrer leur bonne volonté, mais il se retrouva seulement avec une tête de mille-pattes à cinq centimètre de son nez, le jugeant d’un air sévère.
« Je n’ai que faire de votre mieux. Crois-tu que j’ai vraiment le temps de laisser ma forêt se faire mettre en pagaille par des humains ? Je suis le maître de ces lieux et les misérables rois qui règnent sur vos chaumière n’ont qu’une infime partie du travail que je peux accomplir, doit accomplir pour que tout se passe bien chez moi, minuscule lapin. »

Le lapin sous son regard se sentait bien petit, effectivement. Il se contenta de hocher la tête avec de grands yeux noirs et remua son nez. Encore une fois. Et encore autre fois. En fait, Benedikt se mit à remuer son nez de plus en plus comme pour enlever une poussière qui allait le faire éternuer, jusqu’à ce qu’il s’aperçoit qu’il n’y avait qu’aucune poussière sur son nez, seulement un nez de lapin sur son visage qui le démangeait. Le petit botaniste se mit à hurler.
« Antiphane ! Je n’avais pas ça avant ! Je continue de me transformer en lapin ! C’est horrible ! C’est sensé s’arrêter ! C’est sensé partir ! »
« Hé bien. Voilà une bonne raison pour trouver et abattre ce loup d’autant plus vite, après tu pourras quémander tes volontés autant que tu veux à cette saleté d’araignée de Dona. »


Benedikt en train de renifler de désespoir faillit se mettre à bouder devant le manque de compassion du mille-pattes, mais après tout, il n’était pas là pour ça et leur avait déjà bien signifié qu’il avait autre chose dont s’émouvoir. Si bien que le petit botaniste se retourna vers Antiphane.
« Viens, on va trouver ce loup et lui faire la peau ! Faut qu’on le trouve avant que je ne transforme complètement en lapin ! »
C’était sûr que pour Benedikt, c’était une motivation de grande importance, si bien qu’il s’enfonça dans la forêt d’un pas décidé, cette fois. Il se mit même rapidement à chanter à tue-tête :
« Promenons-nous dans les bois,
Il faut que le loup y soit !
Si le loup y est
Il nous mangerait,
Et nous l’attendons pour ça,
Loup, viens voir là !
Que fais-tu ?
M'entends-tu ? »

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Re: Un refuge aux cauchemars

Messagepar Antiphane Bevnadin » 11 Aoû 2014, 13:36

Heureusement pour Benedikt, sa transformation n'était pas définitive, mais seulement à condition de trouver le loup. Eux qui auparavant cherchaient à le fuir comme la peste, ils le pourchassaient désormais. C'était une situation bien comique, car le chasseur devenait la proie. L'apparition d'un nez de lapin sur le visage candide du botaniste déclencha chez lui un tel courage qu'il finit par chanter pour attirer le loup jusqu'à eux.

Tout d'abord, Antiphane fut effrayé de devoir courir après le danger alors que lui avait tendance à le fuir sans hésitation. Il le regarda s'élancer vers l'inconnu en chantant, indécis quant à savoir s'il devait le suivre ou non. Lorsqu'il voulut se retourner vers Alchibalde pour savoir s'ils auraient son soutien en temps voulu, il découvrit que ce dernier avait disparu. Il fallait se rendre à l'évidence : ils allaient devoir s'occuper seuls de tout ça.

S'élançant à la suite de Benedikt, il le retrouva pour ensuite taper des mains en rythme. Il frappait le plus fort possible et, bien vite, il fut comme emporté par la chanson. Il se mit à balancer la tête de gauche à droite et à répéter en cœur avec Benedikt :

« Que fais-tu... M'entends-tu ? »

Et à leur plus grande surprise, une voix rauque leur répondit. L'air se mit même à vibrer tant cette voix était grave.

« Je mets ma chemise ! »

Antiphane ne s'attendait pas à une réponse. Il regarda dès lors Benedikt, le questionnant du regard. Que devaient-ils faire désormais ? Ils entamèrent donc le deuxième couplet, tous deux désireux d'attirer le loup jusqu'à eux. Pourtant il n'avait aucune idée de ce qu'il adviendrait lorsque cela allait se produire. Dès qu'ils eurent terminé ce deuxième couplet, cette fois-ci le loup gronda :

« Je mets ma culotte ! »

Avec angoisse, ils terminèrent la chanson d'une voix moins assurée et plus tremblante. Avant même que le silence fut, une haute silhouette apparut entre deux arbres. De toute évidence, c'était celle du loup. Et quand ce dernier termina leur chanson en disant d'une voix toujours aussi imposante « Je mets mes bottes », Antiphane réalisa que c'était bel et bien lui.

Trainant des pieds jusqu'à Benedikt, il se rapprocha jusqu'à le coller totalement. Il aurait tant aimé qu'il mesure au moins trois mètres comme tout à l'heure. Ainsi, la chasse au loup aurait été simplifiée. Mais ce n'était pas le cas et en plus Dona et Alchibalde étaient tous les deux absents. Il n'y avait absolument personne pour les aider, personne. Ils étaient livrés à eux-mêmes. Antiphane interrogea Benedikt.

« Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Alchibalde nous a abandonné... »

Bien que son regard était fixé sur cette silhouette au loin, Antiphane découvrit un petit panier en osier à seulement quelques pas d'eux. Il ne savait pas ce qu'il contenait, mais une envie irrésistible de s'en emparer le saisit. Il prit Benedikt par le coude, l'entrainant jusqu'au panier avec lui. Il devait avant tout rester unis pour espérer capturer ce monstre. Il se pencha dessus pour découvrir son contenu à l'intérieur et se tourna vers le botaniste, ne cachant pas sa surprise.

« Il y a une tarte aux pommes à l'intérieur ! »

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Re: Un refuge aux cauchemars

Messagepar Benedikt » 22 Aoû 2014, 22:27

« Une tarte ? »
Le petit botaniste paniqué jeta un coup d’œil à l’intérieur du panier, regrettant de devoir quitter des yeux l’énorme loup devant eux, mais c’était bel et bien une tarte aux pommes qui sentait bon, là-dedans. Et diable, qui n’allait pas les aider. Pas du tout. A moins que…
« Monsieur le loup ! Attendez !» hurla soudain Benedikt, figeant tout le monde dans l’incompréhension.
« Quoi, tu veux un délai avant que je n’enfonce mes crocs dans ta petite cuisse dodue ? Tu es gonflé…. » grogna le loup, aussi imposant que le petit botaniste se souvenait – ce qui n’était pas pour lui plaire -.

« Non ! Non, je… Je veux votre avis culinaire ! Vous avez bien mangé des tas de gens et d’animaux, non ? Alors vous pouvez forcément être un bon critique si ce qui est bon ou pas, puisque vous connaissez tant de goûts différents ! J’ai une tarte que vous allez adorer, j’en suis sûr ! »
L’énorme bestiole se pencha sur lui, un sourire plein de crocs dehors, et se mit à rire.

« Oh vraiment ? Dommage pour toi que je préfère la viande aux tartes. »
- Et le loup ouvrit grand la bouche pour avaler le petit botaniste, qui se coula hors de sa mâchoire juste à temps pour détaler en compagnie d’Antiphane. Il avait même pris le panier avec lui, mais pour le coup, il ne savait plus trop quoi en faire. Effectivement, il ne savait pas non plus ce qu’il faisait tout à l’heure, mais là, il avait eu en plus le temps de découvrir que chercher à gagner du temps était peine perdue.
Heureusement, ou malheureusement, ça dépendait de quel point de vue on se plaçait, Benedikt avait gagné une paire de pattes de lapin entre temps, si bien que bondir le plus vite possible était devenu plus facile. On ne pouvait pas dire la même chose d’Antiphane, mais de toutes manières, le botaniste le trainait derrière lui sans se poser de question.

Ils se retrouvèrent devant une adorable maison qui ressemblait très fortement à celle de Dona, mais dans sa panique, il n’avait pas réfléchi et frappa à la porte aussi fort qu’il put, avant de décider tout simplement de s’y engouffrer sans attendre la réponse de l’hôte.
Il ne s’aperçut de son erreur qu’à l’intérieur, lorsque la femme araignée se retrouva devant eux. Horrifé, Benedikt se prit les pattes dans un tapis et roula jusqu’à ses pieds en un petit lapin blanc, en compagnie d’Antiphane, avec derrière de l’énorme loup à leur poursuite. Pourtant, Dona semblait être devenue subitement une proie de choix, et la bestiole gronda d’autant plus à son intention qu'à celle du petit lapin botaniste et de Antiphane. Le seul salut de la chasseuse fut la tarte aux pommes tombée par terre dans la bataille, sur laquelle le loup glissa, si bien qu’elle eut le temps de sortir son fusil avant qu'il ne se redresse.

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Re: Un refuge aux cauchemars

Messagepar Antiphane Bevnadin » 25 Aoû 2014, 11:55

Fuir un loup n'était déjà pas une mince affaire, mais avec une bonne tarte fumante, ça l'était encore moins. L'énorme bête les coursait en reniflant l'air, il n'avait même pas besoin de voir pour les suivre à la trace. Lorsque leur chemin s'arrêta devant une maison, tout comme pour Benedikt, Antiphane ne reconnut pas cette maison qu'ils avaient pourtant aussi fui quelques temps auparavant. Décidément, ils ne faisaient que fuir ! Ce n'est qu'en pénétrant les lieux que le cortésian reconnut ces murs, cette décoration. Il savait même que s'ils continuaient jusqu'à la salle principale, des têtes découpées trôneraient sur les murs. Et quand leur course prit fin devant Dona, il n'y eut plus le moindre doute.

Antiphane se sentait comme une petite souris coincée entre un chat et un piège à souris, mais sans fromage. Voilà qu'il y avait maintenant un lapin et une petite souris, tous deux pris au piège entre une araignée géante et un loup. Il y avait de quoi s'inquiéter maintenant.

Alors que Dona commençait à les fixer de son fusil, le loup surgit à son tour et glissa sur la tarte qui était restée à l'entrée, fort heureusement pour eux. Car le loup glissa dessus et se retrouva sur le dos, terminant sa course aux pieds, ou plutôt aux pattes de Dona, qui changea aussitôt de cible, se demandant ce qui venait d'arriver.

Tout essoufflé, Antiphane regarda tour à tour l'énorme araignée et le loup qui se lamentait au sol, comme s'il était déjà conscient du triste sort qui l'attendait. Antiphane, retrouvant enfin espoir s'adressa à Dona.

« Voilà la récompense que nous vous avions promis ! Nous avons mis en péril nos vies pour vous l'apporter. »

Il réalisa en disant ceci qu'ils l'avaient amenés ici bien malgré eux en réalité. L'idée à la base était de retrouver le loup et de le capturer à l'aide d'Alchibalde. Sauf que ce dernier avait mystérieusement disparu... Puis en fuyant le loup désormais à leur trousse, ils avaient atterri chez Dona, drôle coïncidence tout de même. En temps normal, jamais Antiphane n'aurait su retrouver le chemin, comme quoi la peur donnait ET des ailes ET un sens de l'orientation, peut-être inconsciemment.

« Ce loup ? » Les interrogea-t-elle. Puis, toujours en le fixant de son fusil, elle fit le tour de la bête pour le juger comme un ogre regarderait son assiette avant de l'attaquer. « C'est un beau morceau, je suis étonnée que deux lapins comme vous ayez réussi... Comment vous y êtes-vous pris ? »

Antiphane lança un regard en biais à Benedikt afin de savoir s'il comptait lui répondre. Mais d'un accord apparemment commun, il pris donc la parole pour expliquer leur situation.

« A l'aide D'Alchibalde, nous avons traqué courageusement le loup, dans l'unique but de vous l'apporter. Il est venu à nous lorsque nous avons chanté, puis nous avons fait en sorte de l'amener, volontairement je précise, jusqu'à chez vous. »

Au fond, c'était vraiment l'idée même si ça ne s'était absolument-pas-tout-à-fait passé comme ça. Mais si la prime pouvait s'embellir autant que l'histoire qu'il venait de raconter, personne ne serait contre.

« Dans cette forêt, le chant a des propriétés envoutantes. Il faut le faire avec précaution... Vous avez de la chance que tout se soit aussi bien passé. »

Puis elle prit le loup par le cou comme s'il s'agissait d'un chaton et le traina sans la moindre difficulté hors de la pièce, laissant Antiphane et Benedikt entre eux. Ils se regardèrent et chacun semblait se demander s'ils étaient enfin sortis d'affaire. Puis Dona fut de retour, mais cette fois-ci le fusil rangé bien soigneusement à sa ceinture, dans son étui. Il n'y avait plus la moindre trace du loup qui leur avait posé tant de problèmes. Enfin, Dona reprit la parole, mais cette fois-là à l'attention de Benedikt seulement.

« J'imagine que vous souhaitez retrouver votre apparence ? Suivez-moi... » S'adressant pour le coup aux deux invités.

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Re: Un refuge aux cauchemars

Messagepar Benedikt » 09 Sep 2014, 15:27

Dona prenait bien la situation, apparemment. Bon, après tout, ils avaient fait ce qu’elle leur demandé, ils avaient fait un marché, mais avec elle… Ce n’était jamais sûr qu’elle tienne parole, après tout, c'était difficile de faire confiance à quelqu'un qui collectionnait les animaux morts sur ses murs. Ce fut d’ailleurs pour cela que Benedikt eut un mouvement d’hésitation lorsqu’elle l’invita à le suivre pour lui redonner sa forme humaine. Maintenant qu’il était simplement un lapin parlant, il n’y avait pas grand-chose de pire qu’elle pourrait trouver à faire, mais il était presque sûr qu’elle aurait pu trouver de quoi le transformer en un animal encore plus horrible. Et puis, flûte, de toutes manières, quel que soit l’animal, il voulait juste redevenir humain, lui ! Enfin, humain avec un peu d’insecte, d’accord, mais quelque chose de pas si poilu et qui marche sur ses deux jambes !

Ce fut ce qui décida le petit botaniste à sautiller à sa suite, accompagné d’Antiphane, présence rassurante même si ce n’était pas lui qui allait pouvoir l’aider en cas de problème, probablement…
« Tiens, bois ça ! » déclara la femme-araignée en lui tendant une fiole au liquide doré.
Benedikt aplatit les oreilles et l’attrapa à deux pattes, espérant de tout son cœur qu’il n’allait pas finir comme le loup à la pelure troué, maintenant. Vrass lui en voudrait tellement s’il finissait en trophée dans une maison au fond de la cambrousse !

Heureusement pour lui, il ne fit que grandir et perdre ses poils, et ses oreilles, et sa queue. Le petit botaniste glapit de bonheur avant de s’apercevoir qu’il était aussi nu comme un ver, sans poil, et courut se cacher dans une autre pièce pendant que Dona riait à plein volume. Elle eut quand même la gentillesse de lui donner des vêtements – « de son défunt mari », précisa-t-elle, et le petit botaniste frissonna sans trop savoir pourquoi -. Bizarrement, elle était sympathique et de très bonne humeur pour quelqu’un qui avait essayé de les étriper quelques minutes auparavant. Probablement que son amour des trophées la rendait un peu folle, supposa-t-il, mais il n’avait quand même pas envie de rester là longtemps. Si bien qu’il lui souhaita au revoir rapidement avant qu’elle n’ait la mauvaise idée d’inventer une nouvelle raison de les accroché à son mur, entrainant à nouveau Antiphane derrière lui.

Le soleil était en train de se coucher, déjà. Et le petit botaniste ouvrit des yeux surpris, parce qu’il ne s’attendait pas à ce que la journée ait passé aussi vite. Mais après tout, ce n’était pas si étonnant, on ne voyait pas le temps passer quand on ne faisait que courir parce que quelqu’un veut votre peau. Mais ils avaient bien fait de ressortir de la forêt, parce que la pairie qui s’étendait devant eux était bien plus accueillante que l’obscurité qui avait commencé à complètement envelopper les sous-bois.

L’herbe était pleine de fleurs, comme la dernière fois qu’ils y étaient, et le petit botaniste aperçut même au loin le lit dans lequel ils s’étaient réveillés quelques temps pour tôt. Ben, de là-bas, ils n’avaient vu aucune forêt ! Il avait fallu qu’ils passent par ce terrier immense pour arriver près chez Dona !
Mais le petit botaniste finit par hausser les épaules, prenant ça comme de la négligence de leur part plutôt que les effets d’un rêve en duo. Il se retourna avec un sourire un peu triste vers celui qui l’accompagnait :
« Je crois que je vais devoir rentrer chez moi avant qu’on essaye encore de nous découper en petits morceaux, Vrass va s’inquiéter. »
Il se retourna un instant à nouveau vers l’horizon, faisant claquer les bretelles qu’il avait gagné tout récemment avant de gonfler ses joues : « Mais heu, je ne suis plus trop sûr de savoir comment je suis arrivé là… Tu te rappelles de où est ta maison, toi ? »

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Re: Un refuge aux cauchemars

Messagepar Antiphane Bevnadin » 14 Sep 2014, 10:34

Enfin, les deux compagnons oniriques quittèrent cette forêt de dingue, mais surtout la maison de Dona pour retrouver le lit qu'ils avaient quitté un peu plus tôt dans la journée. Tout était passé si vite qu'on aurait dit un rêve. Mais ce n'était pas un rêve, Antiphane le savait, car tout ce qu'ils avaient vécu avait bel et bien été réel, du moins il le pensait. Pour lui, il n'y avait absolument rien d'anormal. En même temps, quoi de plus normal que de voir son ami se transformer en lapin et d'être poursuivi par une femme araignée ainsi qu'un énorme loup ?

« Si je suis fatigué ? » Répéta-t-il lorsque Benedikt lui demanda s'il se souvenait où était sa maison. « J'ai l'impression de ne pas avoir dormi depuis... des lustres ! Alors oui, je suis fatigué... » Bon, ce n'était pas vraiment la réponse que devait attendre le botaniste, mais comme Antiphane venait de le dire, il était fatigué et il n'avait pas très bien saisi la question de ce dernier.

« Par contre j'ai bien l'intention de faire un petit somme avant de rentrer chez moi. Gavroche sera certainement inquiet, mais je n'ai absolument pas la force de faire la route. »

Il fit alors le lit pour qu'ils puissent s'y installer le plus confortablement possible. A cet instant il eut une impression de déjà vu. Cela lui fit un drôle d'effet, car il se souvenait au fond de lui d'avoir déjà s'être couché avec Benedikt. Mais il avait beau chercher dans sa mémoire, rien ne lui revenait à l'esprit. Au contraire même, il se perdait dans des images floues qui lui revenaient petit à petit. Mais avant de se perdre parmi toutes ces choses incompréhensibles, il décida d'interrompre sa recherche. Pour se faire, il mit cela sur le compte de la fatigue qui commençait déjà à lui fermer les paupières.

Il récupéra deux pyjamas dans une armoire qui faisait l'angle de la pièce donnant sur le champ. L'un portait des motifs de pastèques et le second de petites baleines. Il garda celui avec les fruits pour lui et tendit l'autre à Benedikt qui l'enfila à sa demande. Pas de chichi entre eux, quelques instants plus tôt, il l'avait vu nu lors de sa métamorphose. Il glissa ensuite son ami sous la couette, comme s'il s'agissait de son propre enfant et le regarda longuement.

« Je suis heureux d'avoir vécu toutes ces choses avec toi... » Cela ressemblait à des adieux et s'en étaient d'une certaine façon. Car lorsque le moment de s'endormir arriverait, chacun se réveillerait chez lui, oubliant peut-être ces aventures. Antiphane se coucha donc à ses côtés, non pas à la façon d'un amant, mais d'un ami ou peut-être même d'un frère. Enfant, il avait dormi de cette manière à maintes reprises avec Gavroche. Il le regarda alors s'endormir, ce disant que ce petit bonhomme était comme un enfant à protéger.

Soudain, il se rappela d'une histoire... Celle d'un jardinier amoureux d'une fille du roi, de la troisième pour être encore plus précis. Celle-ci le vit enfin et tomba éperdument amoureuse de lui malgré un mariage arrangé qui l'attendait pour maintenir la paix. Il continua alors cette histoire, décrivant la suite à Benedikt. Il était certain qu'il la connaissait déjà, mais sans connaître le fin mot de l'histoire.

« Tu sais comment se termine cette histoire ? » Lui demanda-t-il alors. « Le duc auquel la princesse était promise a déclaré la guerre à une comté voisine et le roi n'approuva pas son choix. Ainsi la princesse était libre d'épouser qui elle voulait... d'épouser le jardinier. »

Il lui souhaita alors une bonne nuit et lui tourna le dos pour s'endormir et ne pas se réveiller à ses côtés.

RP CLOS, comme convenu par MP

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