Adieu Basse-ville, j'taimais pas bien...

Érigés à l'extérieur de la Basse-Ville et de la protection du Dôme, ils sont un curieux mélange de cahutes sommaires et de bâtisses tout à fait décentes. Ils sont nommés ainsi à cause de l'enchevêtrement des maisons, et parce que les habitants y sont peu nantis.

Adieu Basse-ville, j'taimais pas bien...

Messagepar Jonah Kes » 02 Mar 2014, 00:13

*Pff... Marre de ce quartier merdeux.*

Cette pensée, clairement remplie de joie de vivre et de bien-être, émane de la lourde tête d'un homme, tête se trouvant planté dans le col d'un manteau bleu nuit. Il marche d'un pas rapide et automatique, sachant clairement où il doit aller, et si quelqu'un se trouvait sur son chemin il se ferait éjecter sans aucun égard tel un pigeon devant un jet, croyez-moi. Au bout du poing droit fermement serré sur une lanière de plastique comme sur la gorge d'un sale gosse, un gros sac Lemoine, et dedans, tout un tas de possessions plus ou moins technologique. Au moins quelques-une. Une belle petite chaine lecteur cd (une antiquité) ainsi que des enceintes, un ordinateur portable, quelques gadgets (gps, ipod...)... mais pourquoi ? Un déménagement en vue ? Une vente en masse ? Envie de se débarrasser de toutes ces chose superflues ? Un peu de tout ça, je dirais.
En sortant du magasin de rachat, l'homme compte ses billets. Pas terrible terrible, comparé au prix initial de tout ce fatras ; mais que voulez-vous, quand on se rend dans un magasin qui achete cash, c'est pour faire de la place ou par besoin d'argent. Dans tout les cas, on n'est pas en position de chipoter.

*Ouais, bon, ça fera l'affaire. Direction la banque...*


Le type se retourne d'un mouvement vif qui fait voltiger son manteau de façon tout à fait classe, amorce un pas qui, bien moins classieusement, se termine par la rencontre impromptue de la chaussure avec une merde de chien. Il est vraiment temps de quitter cette ville.

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Re: Adieu Basse-ville, j'taimais pas bien...

Messagepar Siobhán » 02 Mar 2014, 12:48

Siobhán lève les yeux sur le son lointain d'un hélicoptère, et regarde d'un air vaguement indifférent l'engin minuscule dans le ciel. S'il avait eu plus d'intérêt pour son environnement, le jeune homme se serait demandé ce qu'un engin de l'escadron fait là, mais comme ce n'est pas le cas, il recentre son attention sur son problème actuel maintenant que la source du son inhabituel a été trouvé.

Il a accepté généreusement de venir rendre des notes que Till son meilleur ami lui avait prêté pour pallier à son manque d'attention en cours – il s'est contenté de les photocopier -, ce dernier étant malade mais toujours studieux, apparemment. Sauf que Till a eu la mauvaise idée d'être pauvre et d'habiter dans les Ghettos. La dernière fois que Siobhán est venu, ils étaient encore au collège, et depuis, ben, ça a bien changé. Voir, c'est absolument impossible à reconnaître. Le jeune homme est perdu depuis vingt minutes au moins et il a beau avoir de la patience à force d'être aussi mou, ça commence à être légèrement énervant.
Siobhán prétend qu'il aurait refusé de venir s'il n'y avait pas avec la promesse des tartes délicieuses de la mère de son ami, mais en vérité, il ne pouvait pas vraiment quand ce dernier lui prêtait ses affaires gracieusement. Il aurait dû, refuser. Ça lui aurait évité de se retrouver ici comme un con alors qu'il y a sûrement plein de choses sympas à la télé. Mais qui commence à réviser pour ses partiels avec la grippe ? Vraiment ? Y a intérêt à ce qu'il ne lui la refile pas.

Le jeune homme sors son Iphone 147S en soupirant, histoire d'essayer de trouver une carte des ghettos sur internet, mais le réseau est désastreux, et les cartes de ghettos n'existent pas vraiment non plus, les quartiers changent trop et ce n'est pas la destination de rêve. Siobhán finit par envoyer un sms - « hé, ta maison, c'est rue du triangle des bermudes ou quoi ? aide-moi, suis perdu. » - et attend la réponse planté au milieu d'un carrefour. Elle ne vient pas. Si ça se trouve, il y a même pas de réseau. Maintenant il allait demander son chemin à quelqu'un. Et sûrement se faire attaquer et kidnapper par des dealers. Le type qui passe pas loin de lui avec un manteau de Batman en avait l'air d'un ; jusqu'à ce qu'il se retourne brusquement et marche sur une merde de chien. Siobhán ne ricane même pas sur son infortune, c'est dire son désespoir.
« Je déteste les Ghettos. » grogne-t-il imperceptiblement en se remettant à pianoter sur son portable pour envoyer une ribambelle de messages qui, il l'espère, feront vibrer constamment le portable du destinataire jusqu'à ce qu'il finisse par le remarquer.

Le son double de l'hélicoptère de tout à l'heure fait tressaillir une de ses énormes oreilles, mais il garde les yeux fixé sur son gadget, peu intéressé de savoir qu'il y en a maintenant deux qui survolent le ciel gris. Si l'escadron veut faire une descente dans un repaire quelconque de contrefacteurs de billets, c'est pas son problème, sauf s'ils peuvent lui indiquer son chemin.

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Re: Adieu Basse-ville, j'taimais pas bien...

Messagepar Ellesme Lorien » 03 Mar 2014, 18:20

Ellesme, bien qu'elle ne voyait plus aussi clairement qu'auparavant, n'était pas habituée à ces maisons. Cela lui faisait un drôle d'effet de se retrouver dans les Guettos alors qu'elle trouvait son confort à la Basse-Ville. Elle ne se sentait pas vraiment à l'aise à vrai dire. Mais ne pas être à l'aise ne signifiait pas se sentir en danger. Rares étaient les fois où elle avait peur, elle était habituée aux situations périlleuses, elle était assez observatrice pour remarquer une potentielle menace.

Là, c'était différent. Elle était dans un quartier qu'elle ne connaissait pas et son handicap ne l'avantageait pas. Sywan, le corbeau qui désormais ne la quittait plus, était fixement accroché à son épaule. Elle percevait quelques fois des images dont les couleurs étaient éclatantes. Lorsque cela se produisait, elle était comme éblouie. Mais cette douleur, fermer les yeux à cause d'une trop forte lumière lui manquait vraiment.

Parfois, elle s'arrêtait car elle ne savait pas où elle était. Elle attendait un flash lui permettant de continuer sa route sans se perdre. Ce qu'elle avait à faire était bien trop important, si elle voulait réintégrer l'Escadron, elle devait trouver ce tatoueur, son dernier espoir de retrouver la vue. Elle n'était pas inquiète, au contraire, elle était déterminée à trouver une solution. Sa vie n'avait plus le moindre sens depuis ce jour. Le menton levé, elle reprit son chemin, ayant aperçu où elle se trouvait.

Depuis qu'elle avait perdu la vue, ses autres sens étaient plus sollicités. Ils ne s'étaient pas développés, cependant Ellesme avait appris à se fier à eux. De toute manière, il n'y n'avait pas d'autres choix qui s'offraient à elle. Elle était plus attentive à ce qu'elle entendait, c'était le sens secondaire le plus utile d'après elle. A défaut de ne pouvoir observer, elle pouvait écouter pour se faire une idée de ce qui l'entourait.

Ce qu'elle pouvait entendre ? Principalement des voitures, qui parfois la frôlaient, mais surtout des voix. Beaucoup de voix ! C'est comme être dans une pièce remplie de personnes qui parlent toutes en même temps. Quand on fixe une personne, il est facile de se focaliser sur le son de sa voix, par contre, lorsqu'on ne peut s'appuyer que sur l'ouï, c'était une tache très ardue que de rester concentrer sur une même voix.

Elle pouvait entendre, mais elle n'était pas certaine de cela, un hélicoptère survoler les battisses. Ne pouvant pas voir si cela était le cas, elle restait dans le doute, chose qui lui déplaisait. Elle avait horreur de cette ignorance dans laquelle elle se trouvait. Etre aveugle plongeait tellement la personne dans un manque de connaissance. Comment pouvait-elle connaître le monde, ou bien même une personne, si elle ne pouvait les voir ?

Elle s'arrêta, étant arrivé au bout de la rue. Elle devait désormais attendre une nouvelle image pour savoir quelle était la direction à prendre. Cela prenait du temps, beaucoup trop selon elle. Alors qu'elle attendait, elle entendit une voix tout près d'elle qui disait que la personne détestait les Guettos. Cela la fit sourire, qui aimait ces quartiers ? Elle avança encore un peu, bien qu'elle n'avait toujours pas reçu la moindre image. Ce n'est que lorsqu'elle s'arrêta qu'une image effleura sa conscience. Elle vit le visage d'un jeune homme tout près d'elle, la distance était ridiculement infime. Elle recula alors, en s'excusant.

« Excusez-moi, je ne vous avais pas vu. »

Elle se retourna, indifférente à cet incident. Ce sont des choses qui arrivaient, il était tout à fait inutile de ce sentir gênée. Cela ne faisait pas avancer les choses.

Où en était-elle déjà ? Oui, elle cherchait le tatoueur. Cependant, bien que patiente, à cette vitesse elle risquait d'arriver après la fermeture... Se rappelant que les choses n'arrivaient jamais sans raison, elle se retourna une nouvelle fois vers le jeune homme et lui demanda cette fois-ci :

« Je cherche la boutique du tatoueur, seriez-vous par hasard où elle se trouve s'il vous plaît ? »

Elle aimait ça, partir d'une situation totalement inutile et l'utiliser à son avantage. Ne pouvant voir la personne à qui elle parlait, elle fixait un point au loin. Cependant, ce qu'elle ne pouvait savoir c'est que ses yeux étaient posés sur une personne qui semblait être en colère et non pas sans raison, cette personne se rendait compte qu'elle avait mis le pied dans une crotte de chien.

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Messagepar Neythen N. » 06 Mar 2014, 00:20

La joie des Ghettos ! Ce grand foutoir de baraques dessinées par un lointain cousin de Numérobis et montées avec tout et n'importe quoi - surtout n'importe quoi - du moment que ça tenait debout. Adossé à un truc qui devait être un mur, Haine masquait par sa masse la moitié d'un tag suggérant aux forces de police des pratiques sexuelles pas très claires. Derrière lui, trois gus généreusement prêtés par l'Escadron lui collaient aux basques, et l'Élite savait plus trop s'ils étaient là pour lui obéir ou pour le surveiller. Fallait dire aussi, qu'après son dernier rapport causant de monstroplantes et de teignes bourrées, ses supérieurs lui faisaient moyennement confiance. Allez comprendre pourquoi, uh. Sa radio grésilla alors que les instructions leur parvenaient au compte goutte, quoi que de plus en plus précises.

« Faucon à Meute, Faucon à Meute. Cibles repérées nord-est de votre position. Je répète, cibles repérées nord-est de votre position. Tenez vous prêts Meute. »

Toujours pour un peu de baston ! Haine décrocha sa radio et la jeta à un des types derrière lui. Ce truc lui cassait gentiment les noix à tout répéter comme un vieux sénile, pour commencer. Et c'était sans parler des noms de code débiles qu'ils s'acharnaient à donner à tout et n'importe quoi. Faucon... quelle originalité pour un hélico de repérage ! N'empêche qu'un faucon ça fait pas de bruit quand ça vole. Un Super Stallion par contre, ça te rameute toute la ville en moins d'deux. Ah c'est sûr ils adoraient ça les gosses des Ghettos. Tu penses, un super engin de l'Escadron, comme si ça allait passer inaperçu. Faucon ses fesses... ils auraient pas plutôt du se baptiser Vraic...

« Faucon à Meute, cibles en mouvement. Cinq individus. Je répète, cinq individus en déplacement vers votre position. Ordre de les intercepter.
_ Bien reçu Faucon... »
Répondit le soldat bien discipliné qui avait hérité de la radio.

Autant pas compter sur le seul gradé du groupe pour la communication. Il connaissait même pas le mot. En revanche il connaissait bien « intercepter ». Délaissant son mur qu'on savait pas trop lequel des deux permettait à l'autre de tenir debout, Haine s'avança de sa démarche classieuse de soldat mal embouché. Cinq types, hein ? C'était normal qu'il en voit huit, lui ? Son regard acier se déplaça de l'un à l'autre, genre il allait faire la différence entre les gentils et les méchants. Sauf qu'en fait tout le monde avait l'air louche, leurs cinq cibles comme les trois pauv' « innocents » sur leur passage. Et d'un autre côté, c'était pas trop son problème au lieutenant, les dommages collatéraux. Ils auraient qu'à faire le tri une fois tout le monde enfermé dans sa p'tite cage. Lui son boulot, c'était de les choper. Du coup, l'épaule gauche en avant et un doigt pointé sur son écusson, il fonça droit dans le tas.

« Escadron. Bougez pas ! » Fit sa voix mélodieuse.

Ce qui aurait pu être traduit par quelque chose dans le genre : « Membres de l'Escadron à votre service. Veuillez garder votre calme et coopérer patiemment, vos forces armées vous remercient. ». Et pas d'bol pour Haine, personne broncha. Dommage... il aurait bien distribué quelques pains. De toute part - ou de nulle part selon les points de vue - d'autres hommes surgirent, tous portant l'écusson avec l'aigle. Ouais, parce qu'un aigle c'est déjà plus classe qu'un faucon soit dit en passant. Et bref, les huit gus pris au piège de leur filet surprise n'eurent pas vraiment d'autre choix que de les suivre. La gonzesse aux allures de dealeuse, les grandes oreilles et monsieur j'ai l'air très très louche y compris. Félicitations, vous avez gagné un tour en hélico direct Néobabel. Pas les meilleurs quartiers malheureusement, mais il paraît que les cellules de dégrisement des commissariats sont pires.

« Faucon à Meute, Faucon à Meute. Prochaines cibles à 800m à l'ouest. »

Eh... des fois il était un peu chiant ce métier.

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Re: Adieu Basse-ville, j'taimais pas bien...

Messagepar Jonah Kes » 08 Mar 2014, 00:32

On dit souvent qu'un malheur n'arrive jamais seul. Selon moi, ce genre de citation n'est qu'un tissu de conneries pour que les mémés et les superstitieux aient de quoi alimenter leurs conversations, vu qu'ils ont généralement du mal à créer leurs propres phrases. A mon avis, c'est plutôt qu'après avoir vécu un événement désagréable (comme marcher dans un excrément canin, par exemple), on perçoit tout désagrément supplémentaire de façon accrue. Et une descente de l'Escadron alors qu'on n'a pas que ça à foutre, c'en est un beau, de désagrément !

Jonah a tout juste le temps de vaguement essuyer sa semelle dégueulassée contre le bitume pas beaucoup plus propre des Ghettos que toute une bande de gros bras - oui, les femmes aussi - l'entourent, ainsi que quelques autres personnes auxquelles Jonah ne prête que peu d'attention. Sans amorcer le moindre mouvement, de fuite ou d'attaque, l'homme aux cheveux sombres fixe le chef du groupe - un bonhomme aux traits durs et aux yeux froids, un peu le même genre de gueule que lui-même, mais plus vieux et inexpressif.

"C'est à quel sujet ?", lance-t-il d'un ton dans la limite de la politesse. Putain, pour une fois qu'il n'a pas enfreint la loi ! Mais il est évidemment vain de faire le récalcitrant. Les membres de l'Escadron sont assez nombreux, et puis, Jonah aimerait bien quitter la ville serein, sans ajouter de conneries à son dossier. Il était pas mis à prix, à un moment ? Oh, peut-être... dans tous les cas, personne l'a emmerdé avec ça depuis des mois. Autant coopérer, et que ça passe vite !

Jonah et ses sept compagnons d'infortune, encadré par les robots - comme on les surnomme parfois, plus en raison de leur froideur que de la proportion peu commune de mechanimas, pénètrent dans l'hélicoptère qui a atteri dans une sorte de terrain vague à côté. Ah ouais, ils sortent les hélicos ? Ça doit être une assez grosse histoire, ce truc.

"Bordel, on est serrés comme dans ta soeur ici ! Y va pas décoller ton truc. Moi j'descends, y'a pas de souci, s'exclame poétiquement un des mecs. Jonah ne peut le voir ; la grosse mèche blond platine d'un individu l'air particulièrement stupide l'aveugle depuis tout à l'heure. Ok, les hélicoptères de l'Escadron sont assez avancés technologiquement, mais ça fait beaucoup de monde quand même dans quelques mètres carrés.

"Ta gueule ! Et personne remue !"

Bah ouais, c'est pas si stable, le gars n'avait pas tort.
Jonah soupire en son for intérieur. Mais merde, arrêtez un peu de crier à tout va, ça vous donne pas plus d'importance... Pour lui, c'est simple ; être le plus passif et coopératif possible afin d'être tranquille au plus vite. En attendant, il souffle sur les cheveux du gamin devant lui en tentant de les empêcher de chatouiller ses narines. Et regarde le paysage défiler par la vitre en se tordant le cou. Tiens, la tour de Néobabel...

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Re: Adieu Basse-ville, j'taimais pas bien...

Messagepar Siobhán » 08 Mar 2014, 14:32

Siobhán relève la tête de son portable pour se retourner nez-à-nez avec une nana qui dit... qu'elle l'avait pas vu ? Elle est aveugle, ou quoi ? Le jeune homme reste une seconde planté là ; ah ouais, en fait c'était fort possible, vu qu'elle venait de se retourner à nouveau pour parler dans le vide à côté de lui. N'empêche, chelooouuuu la nana. Qui se promenait avec un corbeau sur l'épaule à la place d'un chien d'aveugle ? Les Ghettos, quoi, sérieux.
« Bah écoutez, j'aimerais bien vous aider mais je suis tout aussi paumé que vou... »
Le jeune homme n'a pas le temps de fini sa phrase que c'est le bordel complet. On se croyait dans un mauvais film. Un des hélicoptères de tout à l'heure a atterrit à côté d'eux dans un terrain vague et il y a l'escadron en train de se croire en opération spéciale. P'tet-être qu'ils le sont. Ça n'explique pas ce qui se passe et pourquoi ils se font embarquer dans les airs.

Le bruit de l'engin en question dans lequel ils sont est assourdissant et Siobhán passe le voyage tout entier les oreilles plaquées en arrière, une expression coincée sur le visage qui mélange la confusion totale et la rage. Il ne bouge que pour se retourner et envoyer un regard assassin au mec derrière en train de lui souffler dans le cou, mais sérieux, quelle bande de psychos avec le reste en train de brailler, là, comme s'il y avait pas assez de bruit ici. Le temps qu'ils se retrouvent sur une des airs d'atterrissage de Néobabel et qu'on les trimballe dans l'immense tour, on a pris toutes leurs affaires personnelles, manteaux compris, et l'orphe commence à se demander ce qu'on a l'intention de faire avec eux parce que, bordel, il a aucune raison de se faire arrêter par l'escadron, sauf s'ils sont vraiment très susceptibles sur la tricherie au lycée.

Alors lorsqu'on les balance un à un dans une cellule, Siobhán se met à pédaler en arrière façon « monsieur chat ne veut pas rentrer dans sa boite de transport ». Ah non, y en a marre. Il y avait autre chose à foutre aujourd'hui, déjà c'était une journée pourrie, mais maintenant là, ça sent la merde à plein nez et il est hors de question qu'il reste coincé pendant des heures dans une cellule avec tout ces types des Ghettos qui vont lui refiler la malaria.
Le jeune homme se retourne d'un air furieux sur le type qui le poussait en avant d'une main dans le dos : « Non mais... Vous vous foutez de notre gueule, là ??! Il y a personne qui va nous dire pourquoi on vient de se payer un tour en hélico jusqu'à Néobabel, vraiment ? VOUS VOULEZ QUOI ? »
« Les intéressés savent très bien, maintenant tu fermes ta gueule et tu fais ce qu'on te dit sinon je te colle une insulte à agent de l'escadron et au moins, tu sauras ce que t'as fait. »

Siobhán a l'air un instant d'avoir sérieusement l'intention de se jeter sur le soldat de l'escadron pour lui arracher une oreille à coups de dents, mais le jeune homme n'est pas toujours stupide et garde ses envie meurtrière pour lui, finissant par s’exécuter. Lorsqu'il entend la porte de la cellule se refermer derrière lui, il ne peut pourtant pas s'empêcher de se mettre à feuler d'un ton grave, dans un son qui fait un peu penser à une cafetière qui va exploser. Mais il se glisse seulement dans un coin de la cellule, les bras croisées et les oreilles encore plaquées en arrière – elles ne sont pas prêt de se redresser celles-là – pour bouder gravement.

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Re: Adieu Basse-ville, j'taimais pas bien...

Messagepar Ellesme Lorien » 09 Mar 2014, 14:29

Bien qu'elle était habituée aux interventions de l'Escadron, Ellesme fut une des plus surprises de voir surgir un hélicoptère avec des membres de l'Escadron qui les encerclèrent comme des criminels. Habituellement, elle faisait partie de ceux qui arrêtaient et non de ceux qui se faisaient arrêter.
Elle vit quelques images, elle se retrouvait avec un petit groupe de moins de dix personnes et n'eut pas le temps d'observer concrètement la situation. Que se passait-il ? Elle fut frustrée de ne pas avoir connaissance du motif de cette intervention. Elle avait l'habitude d'agir en connaissance de cause, or là elle subissait sans rien comprendre à la situation. Mais elle connaissait les procédures, il valait mieux ne rien dire, les suivre sagement et attendre.

Elle s'appuya principalement sur ce qu'elle pouvait entendre pour s'orienter. Il lui arrivait parfois de percuter une personne, sans que celle-ci lui prête secours, mais cela ne la dérangeait pas le moins du monde. Elle ne supportait pas d'être assistée. Les gens hurlaient autour d'elle, mais elle avait l'habitude de ça, car auparavant c'était sur elle que l'on criait. Cela ne l'agaçait même pas, c'était devenu comme un bruit de fond, un peu comme le clic-clac d'une horloge qu'on oublie.

On la poussa dans une cellule sans qu'elle ne montre le moindre signe de résistance, elle savait que cela aurait été en vain. Dans un claquement de cage, elle sut qu'elle était enfermée, complètement seule. Très bien, il ne lui restait plus qu'à attendre. Elle se retrouvait dans une situation plutôt embarrassante, mais la situation était ainsi, à quoi bon lutter ? C'était comme ça et pas autrement, il ne servait à rien de s'apitoyer sur son sort. Cela aurait pu être autrement, elle aurait pu trouver la boutique de tatouages, mais cela n'était pas le cas, donc ça ne servait à rien d'y penser. Il fallait désormais agir dans la situation donnée sans penser aux situations qui auraient pu être.

Elle posa son dos contre le mur et se laissa glisser jusqu'au sol. Elle était droite, la tête relevée en arrière de manière à laisser croire qu'elle observait le plafond. En réalité, cela l'aidait à mieux respirer afin de rester patiente et impassible quoi qu'il advienne. Si elle devait se souvenir d'une seule chose de toute sa formation, c'est qu'il fallait observer sans parler et savoir rester d'un sang-froid effrayant, ce qui était une arme redoutable contre ceux pour qui le seul atout est la provocation.

D'ailleurs, en parlant de provocation, elle entendit un jeune homme hurler dans la cellule d'à côté. Il voulait savoir ce qu'il faisait là. Un membre de l'Escadron lui répondit à la manière de ceux qui se foutent totalement de la politesse. Elle esquissa un sourire en coin, cela lui rappelait tant de souvenirs. Lorsqu'elle était elle-même membre de l'Escadron, elle ne répondait pas aux questions de ce genre, cependant elle n'envoyait jamais chier les gens. Sauf que dorénavant, elle ne faisait plus vraiment partie de la guilde, elle espérait seulement l'intégrer à nouveau suite à l'intervention des yeux qu'elle attendait.

C'est pourquoi elle se releva, faisant glisser ses mains jusqu'aux barreaux de la cellule. Elle appela son voisin, celui qui avait hurlé comme un étudiant en manifestation.

« Tu m'entends ? » Elle continua sans attendre de réponse. « Ils ne te diront pas ce qu'il se passe, ce n'est pas leur genre. Si je peux me permettre de te donner un conseil, c'est d'attendre. Moins tu parleras, mieux ils seront avec toi. Ils n'aiment pas les rebelles ceux-là. Je peux même te dire que si tu ne sais pas pourquoi tu es là, c'est bon signe pour toi, c'est que tu n'es pas impliqué. »

Pourquoi lui parlait-elle ? Peut-être pour compenser toutes ces fois où elle avait ignoré toutes ces personnes qui cherchaient des réponses.

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Messagepar Jonah Kes » 14 Mar 2014, 22:35

Comme tous les autres, Jonah avait suivi le mouvement aussi docilement qu'une brebis qui ne fait rien de plus que de donner quelques coups de tête pour la forme. Il avait bien posé une ou deux questions, mais voyant qu'on ne lui répondait pas et que les plus insistants du groupe se faisaient rembarrer méchamment, il avait haussé les épaules et s'était renfermé dans le silence.
A vrai dire, Jonah se sent particulièrement blasé en ce moment, et il en faut beaucoup pour le faire réagir. Les évènements, quels qu'ils soient, lui semblent de peu d'importance, et ce n'est même pas une incarcération par l'Escadron qui sort du lot... C'est une première, pourtant ! Seul dans sa petite cellule, les autres types tout autour, il prend le parti d'attendre ; pas grand choix, me direz-vous. De laisser couler le temps aussi lentement que du fromage à raclette. Il s'assoit sur le sol immaculé - tous des accros de la propreté, à Néobabel -, et regarde le mur en face de lui, sans même tenter d'anticiper ce qu'il va se passer. Combien de temps attendront-ils ? Avec les institutions, y'a rarement moyen de le savoir.
Les autres personnes embarquées ont vaguement commencé une conversation, une nana qui a l'air de connaitre un peu le truc rassure les autres. Apparemment, si on ne sait rien, c'est bon signe. Bah c'est méga bon signe pour Jonah, alors, car il ne pige rien du tout - et n'essaie pas. L'homme soupire, plus par mélancolie que par réel ennui, puis, doucement, se met à fredonner. C'est un vieil air, de ceux dont plus personne ne connait l'origine précise... Mais il vient de fort loin. Le type d'air qui pourrait être joué à la cythare, le soir à la lueur d'un feu. Bien cliché, ouais, mais c'est tout de même cela que ça évoque. La mélodie ne l'apaise pas - il est de toute façon trop vide pour avoir besoin d'être apaisé -, mais elle lui fait du bien. C'est une musique de son enfance.

Jonah cesse de fredonner, et ses yeux regardent là-haut. Il n'y a pas grand-chose à voir, rien qu'un plafond blanc, pourtant un sourire se peint sur ses lèvres. Allez... Il sera bientôt parti. Loin des Ghettos, loin de la Basse-ville, loin de ses clients et connaissances, loin de ces filles qu'il ne croise qu'une seule fois.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Des pas lourds, plein d'assurance, appartenant forcément à un gardien de Néobabel - toujours suffisants - retentissent dans le couloir. Un bip se fait entendre, c'est la porte d'une cellule qui se déverrouille.

"Eh, vous m'emmenez où ?", demande une voix un peu désinvolte. Pas de réponse, mais le bruit bref d'un mouvement brusque, que Jonah interprète comme le gardien agrippant le bras du jeune homme et celui-ci tentant en vain de se dégager, avant de se résigner et de le suivre. *Ils nous voient un par un...* Dix minutes plus tard, le gardien revient, seul, et passe à la cellule suivante. Jonah ne voit rien de ce qu'il se passe, jusqu'à ce que le gardien s'intéresse à la cellule en face de la sienne, occupée par le jeune homme bronzé aux allures de surfeur.

*Allez... Après, c'est à moi.*

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Re: Adieu Basse-ville, j'taimais pas bien...

Messagepar Siobhán » 17 Mar 2014, 03:04

« Attendre ? Mais j'ai d'autres trucs à foutre que d'attendre moi ! » glapit le jeune homme en entendant sa voisine de cellule essayer de... faire la conversation, le rassurer ? C'était gentil de sa part mais il aurait préféré qu'elle soit un peu plus informative. Bordel, pourquoi tout le monde restait calme ici ??? Même le mec devant lui faisait genre c'était la pause café !
Siobhán grogna un soupir désespéré dans ses paumes. « C'est peut-être bon signe que je sache rien mais pendant ce temps-là, on reste moisir-là ! »

M'enfin c'est pas comme si hurler allait changer quelques chose. Elle avait probablement raison en disant qu'il valait mieux ne pas faire de bazar, vu la tronche et l'attitude des gens ici. Mais mine de rien la minette, elle avait l'air bien sûre d'elle et de la situation, surtout pour quelqu'un d'aveugle qui n'avait personne pour l'aider.
« Ils font souvent des rafles de ce genre dans les Ghettos ? Ça t'es déjà arrivé ? » - En règle générale, ils ne s’intéressait pas à la vie des inconnus comme ça, mais là ça pouvait lui prouver si c'était quelque chose de banal, ou pas. Quoique quand même, vu l'arsenal qu'ils avaient déployés, ça n'avait pas l'air. De toutes manières, un type s'était planté devant sa cellule et lui faisait signe de le suivre, donc il n'avait plus vraiment le temps de papoter.
Allez, zen, calme. On reste calme. On ne dit rien sur l'état d'hygiène de la main posée dans son dos qui le pousse vers l'avant. C'est dommage quand même, le reste des bâtiments de Néobabel semble désinfecté au karcher, mais les soldats en eux-même, ils feraient mieux d'aller prendre une douche.

Les réflexions de Siobhán s'arrête là parce qu'il se retrouve dans un petit bureau, en face d'un autre type affublé d'une insigne qui se présente brièvement avant de submerger de question. Et c'est quoi ton nom, ton âge, ta profession, et ta taille, et le goût du dernier yaourt que t'as mangé... Bordel, ça va jamais s'arrêter !
« Votre Carte d'identité. »
« Hein ? Je l'ai pas. »
« Vous pouvez aller la chercher dans vos affaires personnelles. »
« Non mais quand je dis que je l'ai pas, c'est, je l'ai nulle part. »
« Passeport, permis de conduire, n'importe quel document officiel qui prouve que vos précédentes réponses à mes questions ne sont pas inventées de toutes pièces ? »

Mais on dirait une machine ce mec, il fait peur.
« Ben non, j'ai rien sur moi... »
« Vous savez que la loi impose de porter toujours un document officiel d'identification sur soi ? »
« Mais j'allais juste dans les Ghettos, j'allais pas me balader avec ma carte d'identité, je savais pas que je me ferais arrêter ! »

Siobhán se raidit sur sa chaise et croise les bras. Ooooh, il le sent mal venir ce coup-là. L'employé le regarde déjà par dessus ses lunettes.
« Vous pensez bien que j'ai besoin de preuves de vos affirmations. D'autant plus quand elles sont aussi... peu commune. »
« Ça veut dire quoi, peu commune ? C'est quand même pas ma faute si j'habite dans un des quartiers les plus riches de la ville. Il n'y a aucune loi qui interdit aux riches d'aller dans les Ghettos quand ils en ont envie. »
« Oui, effectivement, mais vous, comment ça se fait que vous habitez là ? »
« Je vous demande pardon ? J'ai l'air de venir des Ghettos ? »
« Je ne dis pas ça, je... précise seulement que les personnes de votre genre ont plus tendances à vivre dans les Ghettos, c'est tout. Ce sont des faits, il suffit de lire les statistiques. »
« Non mais... Pardon ?! De mon genre, ça veut dire quoi ça ? C'est parce que je suis un orphe que ça vous embête ? C'est du racisme ! »

« Comme je vous l'ai déjà dit, il s'agit simplement de faits, et calmez-vous. Vous serez bien d'accord avec moi que vous n'avez pas l'air de venir de la Basse-ville, je ne suis pas biologiste, mais ça- » Il pointait son index vers les immenses oreilles du jeune homme. « Ce sont des oreilles de fennec, si je ne m'abuse, qui sont bien connus pour habiter dans le désert. La Basse-ville peut difficilement être considéré comme un désert. »
« Non mais vous rigolez, j'espère ?! Est-ce que vous savez une seule chose sur la biologie et les orphes pour dire un truc pareil ?! Et vous croyez quoi, que je passe mes vacances à Ohime Quinah à creuser dans les dunes pour attraper des rongeurs ?! Je suis un orphe ! Pas un animal ! Je vous signalerais que je vis exactement comme vous excepté que j'achète pas de coton-tiges au supermarché, hein, maintenant si ma race pose un problème et que vous voulez des preuves de mon identité, alors appelez Klaus ou Rose Van Meer, histoire qu'un politique ou une chirurgienne vous apprennent que je porte pas des pulls Raph Lauren par hasard ! »


L'homme reste une seconde ou deux secondes à regarder Siobhán, le temps de réfléchir. C'est un peu stupide aussi de se mettre à dos bêtement un politicien. Au pire, un coup de fil ne coûte rien. Enfin si, le prix de la communication, mais... Un coup d’œil dans sa base de données informatique plus tard – il ne va quand même pas laisser le jeune homme lui donner n'importe quel numéro -, c'est une femme qui décroche, et qui laisse passer un long silence lorsque l'employé lui annonce que son fils est avec eux, accompagné de sa description.
Siobhan se met rapidement à avoir l'air désespéré. Ce n'est pas normalement de mettre aussi longtemps à répondre. C'est pas difficile de se souvenir de son fils. Surtout quand la réponse qui vient lui décroche simplement et purement la mâchoire.
« Je m'excuse. » grésille le haut-parleur du téléphone. « Mais il ne s'agit pas de notre fils. Et... je trouve assez malvenu que quelqu'un essaye d'utiliser la réputation d'un politique respecté de la Basse-ville pour se sortir d'un situation inconfortable. »

L'orphe n'a pas vraiment besoin qu'on lui explique le sous-entendu là-dedans qui dit qu'il ferait mieux d'avoir pensé à la réputation de son père dans le cas où son propre fils se retrouverait derrière les barreaux. Siobhán reste sans voix pendant un petit moment, ahuri par la trahison maternelle ; malheureusement, c'est aussi le temps que met l'employé devant lui pour s'excuser du dérangement, raccrocher et jeter un regard perçant à l'orphe.
Le reste de l'entretien, forcément, ne se passe pas vraiment en faveur du jeune homme qui amuserait presque le type de l'escadron. Faut être vraiment stupide pour demander de passer un coup de téléphone à des étrangers ? Mais c'est possible qu'il comptait lui donner le numéro de quelqu'un capable de jouer la comédie. Peu importe parce qu'il est en train de s'enfoncer quand un autre nom est retrouvé dans ses affaires personnelles lors de la fouille, cette fois celui d'un gamin qui se révèle venir de la Basse-ville.
À ce stade, il commence à en avoir ras le bol d'écouter les protestations et jérémiades du jeune homme et se demande si c'est vraiment la peine de chercher à savoir qui il est et s'il a fait quelque chose de mal. Ils ont déjà coincés plusieurs types durant les premiers interviews et ils se sont pas mal tous dénoncés les uns les autres, mais il n'ont pas mentionné celui-là et il a l'air pas assez dégourdi pour ce genre de truc. Probablement qu'il vend de l'herbe ou on-ne-sait-quoi et franchement, c'est pas les affaires de l'escadron, ça. Autant le garder jusqu'à demain pour vérifier qu'il a rien avoir avec les autres et après, hop, on le bazarde.

Un quart d'heure de vociférations après, le bazarder juste hors de Néobabel était devenu trop peu pour l'employé exaspéré. Il lui avait assez tapé sur les nerfs pour qu'il se venge un peu plus que ça sur ce sale gamin insupportable.
« Taisez-vous ! Je refuse de discuter plus longtemps avec vous. Vous allez rester ici le temps qu'on examine votre cas et après ça, on verra ce qu'on fait de vous. » Il se tourna vers un soldat et Siobhán sut que c'est vraiment perdu, là, cette histoire. « Ramenez-le dans sa cellule et récupérez-moi en un nouveau. »
La tronche de Siobhán quand il revient est plutôt comique, peinte dans une expression de détresse atterrée et parfaitement furieuse ; on dirait qu'il ne sait même plus s'il a envie de hurler et de se jeter sur le soldat tout près de lui, ou s'il va se rouler en boule sur le sol pour pleurer.

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Re: Adieu Basse-ville, j'taimais pas bien...

Messagepar Ellesme Lorien » 17 Mar 2014, 18:48

Ellesme se tenait debout, les mains agrippées au barreaux. Elle ne bougeait pas la tête, ce qui lui était inutile étant donné qu'elle ne pouvait rien voir. Elle se contentait de fixer un point noir, au loin dans l'horizon ténébreux.

Jusqu'à maintenant, elle n'avait perçu que deux images. La première d'une totale inutilité étant donné qu'elle avait fixé le fond de sa cellule, complètement plongé dans l'obscurité. Cependant, la seconde lui avait permis d'observer un bref instant l'endroit où elle se trouvait. Elle constata qu'il n'y avait aucune raison de paniquer, la situation aurait pu être pire. Il y avait dans ses poches tous ses papiers importants, elle n'avait donc strictement rien à craindre. De plus, Sywan était toujours sur son épaule, la réconfortant un peu. Ce dernier aurait pu filer pour s'échapper s'il le désirait, mais il était resté avec elle.

Elle se mit à sourire de l'ironie du sort. Elle avait décidé de quitter l'Escadron se pensant désormais inutile, mais voilà que c'était eux qui venait à elle. A croire que le destin l'avait poussé à réintégrer la guilde. Elle était loin d'être superstitieuse, elle avait grandi dans une famille rationnelle, mais elle se dit qu'il s'agissait peut-être là d'un signe. De qui ? Peu importait, c'était un signe.

Le jeune homme, à qui elle avait parlé, lui avait répondu. Elle tourna son visage dans sa direction, certainement plus par habitude que par utilité. Que devait-elle lui répondre ? Elle n'aimait pas se dévoiler aux inconnus de la sorte, elle préféra donc lui répondre une partie de la vérité afin de ne pas être non plus dans le mensonge, chose dont elle avait horreur.

« Je pense que les Ghettos est la ville subissant le plus d'interventions. C'est une ville assez pauvre, donc les gens n'hésitent pas à avoir recours à des moyens pas très légaux pour satisfaire leurs désirs... »

Il était vrai que vivre dans cette ville était un réel défi. Selon elle, il n'y avait pas de ville plus délaissée. Malheureusement, la population devait le ressentir et se faisait rebelle. Après une courte pause, elle rajouta.

« Disons que j'ai déjà assisté à ce genre de choses, oui. »

La seule chose qu'elle aurait pu préciser, c'est qu'habituellement, elle était parmi les membres de l'Escadron, mais elle estimait que c'était tout à fait inutile de divulguer ces informations. Mais elle n'eut pas l'occasion d'en dire plus que ce dernier fut pris à part pour un interrogatoire.

Après quelques minutes d'attente, ce fut son tour. Elle recula lorsqu'elle entendit un soldat se poster devant sa cellule. Cela montrait qu'elle allait se montrer collaborative. Une fois les grilles ouvertes, elle avança juste assez pour qu'une main la pousse dans le couloir qui menait au bureau. On la fit assoir sur une chaise puis elle attendit qu'on lui parle. Elle ne savait où regarder, pire encore, elle ne savait qui regarder. C'était une sensation tellement horrible que de ne pas voir à qui l'on faisait face.

« Vous avez des pièces d'identité ? » lui demanda-t-on enfin. Elle sortit alors sa pièce d'identité sans le moindre geste d'hésitation et la posa sur le plan de travail en disant simplement « la voici ». Il lut à haute voix son nom, mais ne sembla pas la connaître. Ce qui ne l'étonnait pas étant donné qu'elle-même ne reconnaissait pas cette voix.

« Que faisiez-vous là-bas ? » demanda-t-il d'une voix lasse comme s'il en avait marre de répéter toujours la même chose.
« Je cherchais la boutique de tatouages. » Elle s'interrompit un instant, hésitante. Elle se demandait si c'était une bonne idée de donner toutes les raisons. Lorsqu'elle jugea préférable de tout dire, elle reprit la parole. « Je cherche un moyen de retrouver la vue pour réintégrer l'Escadron. »

Le silence s'imposa de lui-même. Ellesme sentait tous les regards orientés vers elle. Apparemment, ils ne s'attendaient pas à ce qu'elle réponde cela. Cependant la jeune femme restait droite, ignorant totalement cette pression qu'elle subissait. Sous aucun prétexte elle ne cherchait à se défiler devant eux. Le silence commençait à se prolonger exagérément, elle prit l'initiative de reprendre la parole.

« J'étais membre de l'Escadron jusqu'à ce que je devienne aveugle. » Dit-elle en montrant d'une main son visage. « J'ai décidé de partir plutôt que d'être inutile, mais j'ai l'intention de retrouver la vue, d'une manière ou d'une autre, pour reprendre mes activités. »

Après quelques questions sans importance, on la redirigea vers sa cellule, dans l'attendre d'une décision. Elle était persuadée qu'ils allaient chercher à savoir si elle avait dit vrai.

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Messagepar Siobhán » 27 Avr 2014, 03:26

Le reste de la journée se passa dans une cellule pour Siobhán qui jurait encore tout seul comme un psychopathe. On l'autorisa à passer un coup de téléphone, au moins ; il ne fut pas utilisé pour appeler ses parents, bien trop en colère pour ça, mais pour engueuler son meilleur ami qui l'avait amené ce matin à être dans les ghettos. Et après l'avoir engueulé, lui demander de nourrir son chat pendant qu'il n'était pas là. Après, ce fut seulement une histoire de passer le temps à ne rien faire qu'attendre. Dormir n'était pas si facile, ni avec cet état d'esprit ni avec le peu de confort ici. Quand à manger, Siobhán n'avait pas vu la couleur de quelque chose de comestible, et comme personne ne lui en avait parlé, il n'allait sûrement pas demander si c'était pour se faire rembarrer aussi.

Ce fut au petit matin qu'il se fut réveillé par un membre de l'escadron qui lui ordonnera de l'accompagner pour le conduire dans un petit bureau où se trouvait aussi la jeune femme des Ghettos avec qui il avait parlé une ou deux fois.
« Bien. » l'homme devant eux fit claquer sur la table sa pile de feuille qu'il avait dans les mains pour les aligner proprement, et leur jeta un regard que l'on ne pouvait décrire que par désespérément professionnel. « Félicitation, les preuves montrent que vous n'avez rien à voir avec notre descente dans les Ghettos d'hier. En revanche, vous n'avez aucune autorisation d'être là et en plus, vous m'avez couru sur le haricot, donc je met entre les mains de cette jeune femme, membre de l'escadron en suspend, pour qu'elle vous reconduise jusque dans le désert. Nous avons un bureau à Ohime Quinah qui pourra nous certifier que vous avez bien été déposé là. »
« Hein ? Vous vous foutez de moi, là ?? »
Le ton du jeune homme était un poil désespéré, mais un voyage vers Ohime Quinah était à peu près dans les dernières choses qu'il pouvait espérer en ce moment. À peu près au niveau de manger ce qu'il trouverait dans une poubelle et se jeter du haut d'une tour de la Basse-ville.
Malheureusement pour lui, l'employé devant lui n'aimait pas non plus l'impolitesse et lui jeta un regard assassin. « Je pourrais faire pire, alors je vous conseille de vous taire si c'est pour sortir à nouveau des idioties. Vous avez le droit de demander à récupérer quelques affaires chez vous, en présence de votre nouvelle accompagnatrice, bien sûr, après ça, c'est direction Ohime Quinah. Fin de l'histoire, et j'ai d'autres affaires à traiter, moi, alors au revoir et bonne chance. »
Siobhán ne se tut pas du tout et protesta avec énergie jusqu'à ce qu'il soit traîné hors de la pièce comme un chat tombé dans une baignoire, non sans jeter un regard parfaitement trahi envers la jeune femme. Non mais sérieux, elle faisait la fille toute gentille pour après le poignarder dans le dos et révéler qu'elle était avec eux ? Quelle sournoise !

Il n'avait aucune idée du deal que l'escadron venait d'offrir à cette dernière avant qu'ils se retrouvent dans cette pièce tout les deux ; la promesse de payer pour ce qu'il lui faudrait pour retrouver la vue, en échange d'un service exécuté gratuitement et proprement pour Néobabel. Ici, c'était renvoyer un orphe fennec d'où il venait, ce qui n'était pas vraiment important pour l'escadron, mais leur prouvait sa motivation à l'idée de regagner les rangs de l'organisation, et aussi son efficacité personnelle. Si elle pouvait faire garde du corps charter pour un petit con d'immigré en étant aveugle, alors elle serait sûrement très efficace pour d'autres missions !

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Re: Adieu Basse-ville, j'taimais pas bien...

Messagepar Ellesme Lorien » 11 Mai 2014, 12:55

Elle était persuadée qu'ils avaient déjà vérifié si elle avait dit vrai, mais ne paniqua pas lorsqu'elle comprit qu'elle allait passer la nuit en cellule. Il devait se faire tard et elle n'avait aucune idée de l'heure qu'il pouvait être. Dans tous les cas, toute cette affaire pouvait attendre le lendemain matin.

Juste avant que les lumières ne diminuent sans totalement s'éteindre, on lui apporta un plateau avec un verre d'eau, un morceau de pain ainsi qu'un petit verre de vin, qui elle le savait était mauvais, mais permettait d'apporter un peu de chaleur. Les nuits en cellule étaient plutôt rudes, il n'y avait aucun confort pour les occupants. C'est pourquoi il y avait ce petit verre de vin, il apportait un peu de confort et de chaleur.

Il saisit précieusement le verre d'eau, but seulement une gorgée avant de manger entièrement le pain. Seulement à ce moment là, elle prit le verre de vin et le but d'une traite. Récupérant le verre d'eau qu'elle avait entamé au début du dîner, elle le termina pour faire passer le goût de ce vin affreux. Elle savait qu'elle n'allait pas finir pompette, car elle avait prit soin de se remplir l'estomac avec le pain avant de boire cet alcool.

Elle sentit son effet, ce qui n'était pas déplaisant. Elle s'allongea sur le dos, restant à fixer le plafond comme s'il s'agissait d'un écran sans image. Le corbeau qui l'accompagnait s'était assoupi sur son estomac. Cette présence lui était chère.

Au petit matin, elle se douta que la nuit était passée quand elle aperçut rapidement la cellule, car les lumières brillaient à nouveau de mille éclats. Quand elle se releva, elle regretta de ne pas avoir gardé un morceau de pain ainsi qu'un fond d'eau pour faire passer ce mal de crâne qu'elle devait très certainement à ce verre de vin. Elle se frotta le visage, puis passa plusieurs fois ses mains dans ses cheveux pour les coiffer. Elle n'était pas des plus coquettes, seulement elle tenait à être présentable.

A cet instant, elle entendit les crampons d'un agent résonner dans sa direction. Encore une fois elle fut accompagnée seule dans un bureau. Lorsqu'un homme parla, elle reconnut cette même voix que celle de la veille.

« Nous avons étudié votre dossier, nous avons même reçu un courrier prouvant votre situation. Je vous présente mes excuses, on nous a expliqué la raison de votre abandon. » Il se tut quelques instants comme s'il cherchait à respecter la mémoire de Sywan. « Mais nous avons une offre à vous faire... »

Ellesme leva le menton, plus attentive que jamais. Que voulait-il dire par là ? Elle ne fit pas preuve d'impatience et attendit qu'il s'expliquât.

« Sachez que nous avons besoin d'hommes en ce moment, et nous que n'avons pas de temps à perdre avec certains cas. » Il rajouta d'un ton irrité. « Nous devons nous occuper de choses vraiment sans aucun intérêt parfois, c'est une pure perte de temps ! Nous vous proposons de vous occuper d'un cas de ce type. Ce qui, d'une part nous soulagera et d'autres parts vous permettra de faire vos preuves. »

Il plongea dans un profond mutisme, laissant le temps à la jeune femme de réfléchir à sa proposition.

« J'ai décidé moi-même d'abandonner à cause de mon handicap, j'aurais pu continuer si je l'avais souhaitée... Je n'ai nul besoin de faire à nouveau mes preuves. 
- Vous ne comprenez pas, reprit-il. Il ne s'agit pas à proprement dit de faire vos preuves. Nous vous proposons d'accomplir une nouvelle mission pour laquelle, si vous l'accomplissez, nous vous donnerons les moyens de vous rendre la vue. Ce qui, je crois, vous autorise à reprendre le service. »

Ellesme ne s'attendait absolument pas à cette offre. Elle ne comprenait pas pourquoi la lui faisait-on seulement aujourd'hui. Pourquoi ne lui avait-on pas proposé avant ? Elle comprit qu'elle n'était pas nécessaire et que cela était la raison. Cependant, la situation avait changé apparemment. Désormais, l'Escadron avait besoin d'hommes comme on lui avait précisé juste avant.

« J'accepte »

Ce n'est que lorsqu'elle accepta qu'un jeune homme fut amené dans la même pièce qu'elle. Elle le reconnut aussitôt à sa voix, c'était celui de la cellule d'à côté. Les choses furent posées clairement afin que chacun comprenne quelle était son rôle dans cette affaire. Les conditions semblèrent ne pas convenir totalement au jeune homme. Ellesme sentait que cela ne lui convenait pas vraiment. Mais très vite, elle se focalisa sur sa mission sans se préoccuper des implications. Elle devait l'accompagner jusqu'au désert et le déposer dans les bureaux de l'Escadron. Elle se refusa à penser la suite, mais elle ne put s'empêcher de se dire qu'après elle verrait à nouveau.

Ils durent signer des papiers les autorisant à sortir, mais aussi d'autres qui prouvaient leurs engagements dans cette mission. Ces papiers représentaient à la fois leur ticket de sortie, mais aussi un potentiel ticket de retour en cellule. Enfin, il se retrouvèrent tous les deux dans les rues des Ghettos.

Très rapidement, Ellesme agit de façon à ne pas perdre de temps. Son attitude était entièrement professionnelle.

« Avez-vous des affaires à récupérer chez vous pour le voyage ? »

Mais sans raison apparente, elle s'intéressa à lui. Peut-être était-ce cette expérience qui lui avait ouvert les yeux. Le temps d'une journée, elle avait vécu ce qu'elle imposait parfois à d'autres individus. Maintenant elle savait quel monstre elle pouvait représenter aux yeux de certains. Elle ne voulait pas donner cette image.

« Je ne veux pas être indiscrète... Mais pourquoi doit-on vous ramener à Ohime Quinah impérativement ? »

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Re: Adieu Basse-ville, j'taimais pas bien...

Messagepar Siobhán » 11 Mai 2014, 17:04

La suite ici.

Désolé Antiphane, j'ai oublié que je voulais faire un nouveau poste ! Je trouvais ça bête de rester encore dans les Ghettos alors qu'on est passé par Néobabel, et maintenant qu'on est à la Basse-ville. Et puis si j'ouvre des défis fous pour Siobhan, ça pourra toujours servir. ^^

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