Mektild Bolt

Fiches, inventaires, carnets de route.

Mektild Bolt

Messagepar Mektild Bolt » 22 Aoû 2009, 22:06

Avatar : The Angelus top Cow by *nebezial
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Nom :
    BOLT
Prénom(s) :
    Mektild (dérivé de Mathilde qui signifie « la guerrière puissante »).
Lieu de naissance :
    Dans un village isolé non loin de Wingdrakk.
Race :
    Winghox.
Sexe :
    Féminin.
Date de naissance :
    19 août 1985 (lion - troisième décan).
Famille :
    Son père, Answald Bolt (assassiné par Zlata). Sa mère, Lisbet Bolt (assassinée par ses soins). Un frère, Noak Bolt (assassiné par son père) et six sœurs : Zlata, Annika, Cammila, Gunhild, Kajsa et Svea.
Taille :
    160cm.
Poids :
    60kg.
Description physique :
    Blonde, ses cheveux lui tombent aux épaules en mèches raides et jamais elle ne les laisse pousser d'avantage. Ses iris arborent des couleurs ambrées. Sa peau est claire et bardée de cicatrices, bien qu'elles soient dissimulées sous une armure efficace. Athlétique et puissante, elle n'est pas spécialement grande. Mektild n'a rien d'un top-model anorexique et ses rondeurs ne sont pas dûes aux excès. Son poids s'explique par la masse de ses muscles dessinés et par une densité osseuse aussi robuste que le sont ses cornes. Des cornes qui s'éfilent vers l'arrière de son crâne en se recourbant d'abord vers le cou pour se redresser ensuite et pointer vers le ciel, contrariantes. Elles font un « belier » particulièrement efficace en cas de charge dont Mektild ne se prive pas. Ne vous fiez pas à sa beauté toute relative, car loin de la catégorie des « sois belle et tais-toi », elle se révèle d'une susceptibilité redoutable et ses attaques n'en sont que plus sournoises car imprévisibles.
Description du caractère :
    Imprévisible également son humeur. Si, enfant, Mektild n'a jamais eut toute sa tête, qu'on se le dise, en grandissant, elle est devenue tout simplement folle à lier ! Sereine et douce une minute, elle peut basculer vers une démence incontrôlable la seconde qui suit. Toute notion de moralité semble définitivement absente de son vocabulaire et de son art de vivre. Elle a besoin, elle se sert. Vous la contrariez, elle vous rentre dedans. Rien ne semble l'atteindre, comme si elle avait été dépouillée de tout sentiment humain. Les rares émotions encore présentes en elle sont en réalité liées au même fil directeur : le sadisme. Ironique, méprisante, froide et malheureusement pour ceux qui ont le malheur de croiser sa route, sans une once de pitié, cogner semble être son unique plaisir... Mektild est à elle seule un paradoxe ambulant.
***
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Hallbard and Sword by ~Joncuki

Autre :
    Sa voix, grave et profonde, s'éraille constamment dès lors que sa folie pointe le bout de son nez. Elle excelle au maniement de l'épée courte et se défend plutôt pas mal à la Hallebarde, bien qu'elle y soit plus lente, préférant nettement les combats au corps à corps.
Objectif dans le jeu :
    Massacrer tout ce qui bouge en attendant de mettre la main sur Zlata. Mektild prétend vouloir venger son père, mais on devine aisément qu'il s'agit seulement d'un prétexte pour se livrer à une chasse à l'homme « légitime ».
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« Papa ! Papa ! PAPA !!! » hurlait la jeune fille sans pouvoir retenir ses larmes.

Elle était tombée à genoux près de son père et le secouait de toutes ses forces, faisant rouler sa tête d'un côté puis de l'autre sans douceur. Lui, les yeux grand ouverts, regardait le ciel bêtement, un voile opaque sur la cornée, et son sang s'échappait chaque fois en plus grosse quantité à mesure que sa fille le malmenait.


« Lâche-le, vipère sans tête ! » gronda un homme qui venait à grands pas.

Il avait été alerté par les vociférations démentes de la jeune femme et, traversant le troupeau de moutons qui s'enfuirent à son approche, arrivait sur les lieux avec un Galion de retard. Lorsqu'il vit Answald Bolt gisant inerte, poumons crevés, il fut prit d'une vive colère. Considérant que la gamine à ses côtés le traitait avec autant de respect que s'il avait été une carcasse de bouc éviscérée par les vautours, l'homme jugea hâtivement qu'elle devait être responsable de ce méfait. Et comme le jugement d'un mâle Winghox valait mille fois l'opinion de toutes les femmes de Nideyle réunies, il estima son verdict intelligent et juste. Fou de rage, il empoigna l'insupportable pleurnicheuse par une corne et la souleva avec brutalité, la secouant à son tour pour lui faire passer l'envie de lui casser les oreilles plus longtemps. Mais loin de la calmer, cela la rendit tout au contraire deux fois plus hystérique, au plus grand désarroi du berger aux allures de Minotaure furieux.


« Par Amroth, tu vas la fermer ?!! » cria-t-il à son tour afin de couvrir la voix de Mektild.

En vain. Derrière lui encore, d'autres hommes affluaient, attirés par les cris de la gamine. Ce n'était pas possible de se montrer si bruyante lorsque l'on n'était qu'une femelle ! À leur tour, ils virent le cadavre de Answald et à leur tour, ils jugèrent la jeune fille coupable du crime. Et même si elle ne l'était pas, ses insupportables vagissements méritaient la mort à eux seuls.


« C'est le père Bolt ! Tué par son aliénée de fille ! Renseignait un Winghox placé devant.
_ Qu'on l'écartèle ! Proposait un second.
_ Au pal ! » Intervenait un autre.

Loin d'être attristés par la mort de Answald, ils s'animaient à présent et palabraient à grand renforts de grossièretés sur les mesures à prendre envers la coupable et le reste de sa famille où ne subsistaient plus que des femmes, selon la rumeur. « Inconcevable, trahison, déshonneur. » étaient quelques uns des mots les plus récurrents dans ce simulacre de conversation. Tant et si bien qu'ils finirent bientôt par se disputer sur la manière de mettre fin à la vie de Mektild qui n'avait pas cessé de hurler. Elle, se démenait et se débattait comme un poisson au bout de sa ligne, ses pieds ne touchant plus le sol depuis que le mâle l'en avait soulevée. Au bout d'un moment qui sembla interminable, elle réalisa enfin la menace qui se profilait sous son nez.

« Ce n'est pas moi qui l'ai tué ! C'est Zlata ! Zlata ! ZLATA !!! »

Les hommes s'étaient tus un bref instant, étonnés qu'une femelle puisse se permettre de les interrompre, puis avaient éclatés de leurs rires rauques et gras.

« Lâchez-moi ! Recommençait-elle à beugler. JE VAIS LA TUER !
_ À la bonne heure ! J'aimerais bien voir ça !
_ Ça pourrait être amusant.
Commenta l'un d'eux.
_ Trouve-la donc avant nous, ça nous fera bien rire ! S'esclaffa un autre.
_ Corne de bouc, si elle lui braille ainsi dans les tympans, elle la tuera sans coup férir ! »

Et ils rirent à nouveau, cruels et méprisants. Celui qui tenait Mektild par l'une de ses cornes la relâcha sans autre sommation et la jeune fille se réceptionna souplement sur ses pieds, le regard sec, la voix éteinte, le visage ridé de haine. Non pas qu'elle éprouva la moindre rancœur envers ces hommes-là, non. C'est vers Zlata, sa propre sœur, que se déversait sa fureur et elle devinait que jamais elle ne trouverait le répit avant de lui avoir fait subir le même sort que celui dont son paternel avait été victime. Elle le regarda une dernière fois et, pour tout adieu, lui cracha au visage.

« Faible ! Mourir de la main d'une femme ! » Lui reprocha-t-elle avant de s'éclipser, esquivant de justesse une rouste de la part d'un des hommes.

Où allait-elle ? Chez elle. Là, elle s'introduisit dans la chambre de son défunt frère et lui emprunta son épée courte, puis continua jusqu'à la chambre de ses parents où elle subtilisa la hallebarde de son défunt père. Tout cela sans le moindre remords. Ils étaient morts, de toute façon. Ils n'en avaient plus besoin. Et à partir de cet instant, elle traqua Zlata sans relâche, guidée par son prétendu désir de vengeance. Les jours passèrent et sa motivation devint acharnement ; sa soif de revanche, obsession. Plus que de briguer la mort de sa sœur, elle aspirait à la destruction de toute chose, retenant tant bien que mal les démons qui la poussait à la folie, jusqu'au jour où elle bascula inéluctablement dans la démence. Une démence malsaine et cruelle. Car, lassée de voir sa mère pleurer son mari et son fils, et pleurer celle-là même qui avait mis fin à la vie du premier, Mektild mit définitivement un terme aux larmoiments pénibles de Lisbet Bolt en l'assassinant, rien de moins !

Suite à ce matricide qui la libéra de toute raison superflue, la jeune fille entreprit de s'équiper plus efficacement et en fut quitte pour quelques meurtres sournois au village. Elle se faufilait la nuit dans les maisonnées et en massacrait les occupants sans la moindre pitié dès lors qu'ils possédaient quelque chose qu'elle convoitait. Ainsi obtint-elle son armure, trop longtemps enviée à un voisin. Il s'agissait d'un jeune Winghox sans aucune grandeur ni valeur au combat, selon elle. Preuve en fut qu'il ne résista pas bien longtemps face à sa folie meurtrière lorsqu'elle vint l'extirper de son sommeil à grand coup de hallebarde...

Zlata venait de quitter Wingdrakk, embarquée sur un navire étranger, à ce qu'on disait. Et Mektild se délectait à l'idée de la poursuivre jusqu'au-delà des flots, et de massacrer quiconque se mettrait en travers de son chemin, espérant secrètement que cela arriverait souvent. Aussi prit-elle la mer, seule, sans avoir à regretter quiconque sur ces terres, indifférente à tout, indifférente à tous, y compris ses petites soeurs.



http://nsa08.casimages.com/img/2009/08/23/090823011008716023.jpg
Mektild :

« À toi qui règne, ô Dame des flots,
À toi qui peine, trahie d'en haut,
Entends ma voix.
À toi qui sait, ô Souveraine,
À toi qui fait battre mes veines,
Guide mes pas.
À toi qui pleure, ô Héritière,
À toi mon cœur et mes prières,
Ouvre ma voie.
Je suis Guerrière à ton service
Et je combattrai pour tes fils
Jusqu'au trépas. »


Drakmonniss :

« Enfant des flots,
J'entends tes mots,
À moi le vin de ta fureur.
Fille outragée,
Sois mon alliée,
Démontre-moi de ta ferveur.
Femme accomplie,
Je t'ai choisie,
Sème la mort et la terreur. »




*°*°*°*°*°*°*°*

Chant de Mektild, lors de son voyage sur une coque de noix jusqu'à Balaïne...

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Messagepar Mektild Bolt » 09 Sep 2009, 20:58

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-1-
Une louve dans la bergerie


Ce soir là, Answald Bolt était rentré épuisé et de fort mauvaise humeur, tard qui plus est, mais lorsque l'on était un valeureux chef de famille tel que lui, cela importait peu. Qui, par ailleurs, aurait songé à se plaindre de son retard ? Personne. Sa femme lui avait offert un sourire inquiet avant de filer vers la cheminée où réchauffait le souper. Il n'était pas question de faire attendre son époux et elle se hâta de servir le dîner. L'homme, lui, s'était attablé, l'air maussade. Il jeta un regard morne sur ses enfants, les détaillant les uns après les autres. Zlata, l'aînée, commençait à grandir et il lui faudrait bientôt lui trouver un mari. Il y en avait un, en ville, que l'affaire intéressait, mais pour dire la vérité, Answald avait autre chose en tête en cet instant. Il y avait, au village, un problème. Un gros problème. Un petit plaisantin qui s'amusait à massacrer les bêtes, la nuit. Plusieurs bergers Winghox s'étaient relayés afin de mettre la main sur ce sale petit scélérat mais il n'y avait rien à faire, il leur filait entre les doigts comme une anguille.

Parfois, le matin, on retrouvait une bête morte. Au début, tous avaient pensé à un loup ou tout autre prédateur rôdant. Cela arrivait, ainsi allait la vie. Chacun était en droit de se nourrir, ça ne dérangeait pas plus que cela. Mais voilà, rapidement, les bêtes avaient été retrouvées mutilées de telle manière que toute intervention animale – aussi féroce soit-il – avait été écartée. Non, ces exactions n'étaient pas l'œuvre d'une bête. Tous le savaient et tous s'accordaient sur cette certitude : seul un humain était capable d'une telle cruauté ! Un Winghox, donc. Un fou, en vérité, et plus le temps s'écoulait, plus les « meurtres » trahissaient un acharnement macabre.


« Quelque chose te contrarie ?
_ Cette raclure de corne a encore abattu une bête ! Un mâle bien bâtit, la tête du troupeau... Il se battait bien, un bon gars, même les louves ne l'approchait pas.
Grommela Answald.
_ Oh... Feignit de s'intéresser sa femme. Est-ce si difficile à remplacer, une tête de troupeau ?
_ Par Amroth Lisbet, ce n'est pas le problème ! Tu ne comprends pas !
_ Et bien, explique-moi... »
proposa-t-elle naïvement.

Answald se leva d'un bond furieux, tapant du poing sur la table avec une telle force que l'un des bols se retourna. La soupe se répandit au sol, sous les regards inquiets des enfants.


« Mektild, nettoie ça ! » gronda le père en désignant le liquide fumant qui ruisselait.

La jeune fille s'exécuta en silence tandis que son père saisissait son épouse par le bras et sans la moindre douceur, la traînait vers l'extérieur. Elle, docile, le suivit sans émettre le moindre commentaire, attentive à ce qui l'attendait. Elle n'était pas tellement effrayée et elle n'avait pas véritablement mal, mais ne me demandez pas pourquoi. Les gênes, sans doute. Muette, elle se contenta d'observer le paysage et posa ses yeux sur la bergerie où son mari l'entraînait de force. Il ouvrit la porte à la volée, faisant claquer le bois et sursauter quelques brebis parquées à l'intérieur. Il les avaient faites entrer pour les protéger. Cette nuit, c'était à Noak, son fils, de veiller. Et là-bas, dans un coin de la bâtisse et caché sous la paille, l'odeur âcre de la mort s'élevait et narguait les narines.


« Regarde ! » ordonna Answald en la poussant en avant.

Lisbet trébucha et atterrit les deux mains sur le bouc. Elle jeta un regard inquisiteur à son mari avant de se retourner. Puisqu'il lui avait demandé de regarder, alors elle regarda. Quand on est une femme Winghox, on ne cherche pas à discuter l'autorité de son époux, aussi stupide que soit l'ordre donné. Alors elle écarta la paille et retînt son souffle devant ce qui se présenta à elle. L'animal ne ressemblait plus à grand chose. Answald avait raison, le problème n'était pas tant la perte d'une bête mais plutôt la manière dont elle avait été tuée. Acharnement, et il n'y avait pas d'autre mot pour décrire la méthode employée. Le crâne de l'animal lui-même était déformé tant les coups avaient été violents et répétés jusqu'à ne plus laisser place qu'à une bouillie abjecte. La peau, laminée. Les flancs, éventrés. Les pattes, brisées. Les côtes, broyées et ses entrailles mêmes avaient été tirées vers l'extérieur, comme l'objet d'une fascination malsaine.


http://nsa09.casimages.com/img/2009/09/09/090909090206791014.png
Source = Sheep Skull Drawing by ~Louisa911

« Tu vois ?
_ Oui Answald.
_ C'est pire chaque fois. Ce sale vicieux prend de l'assurance. Ce soir, tu crois que c'est horrible. Demain, ça le sera deux fois plus.
_ Est-ce possible ?
_ Évidemment, sombre idiote ! Il s'en prend aux bêtes, mais attends un peu qu'il s'en prenne aux villageois ! »


Elle avait fait un signe de tête, confirmant qu'elle avait compris, puis entrepris de rabattre la paille sur le corps atrocement mutilé de cette pauvre « tête de troupeau ». Sur le chemin du retour vers la maison, elle s'inquiéta de la sécurité de son fils Noak, sensé surveiller le cheptel la nuit même, ce qui fit grogner son mari de contrariété. Il la rabroua, lui expliquant qu'il ne pouvait tout de même pas veiller sur son fils qui veillait ses bêtes, et Lisbet se contenta de ne pas répondre. Le repas se passa sans autre incident et la mauvaise humeur du père dura toute la soirée. Tant et si bien que personne n'osa ouvrir la bouche et que chacun alla se coucher sans mot dire, le sommeil agité et des cauchemars en guise de rêves. Il ne se passa rien de particulier cette nuit là, ni la suivante.

Et tout occupés que furent les hommes à rechercher un coupable, persuadés que seul un mâle était capable d'une telle barbarie, ils ne remarquèrent pas que les carnages avaient lieu chaque nuit où Mektild quittait la chaleur de son lit...

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Re: Mektild Bolt

Messagepar Seby » 06 Juil 2010, 11:38

Fiche validée


Métier :
    Sans.

Équipement :
    Épée courte.
    Hallebarde.
    Armure dorée.

Magie :
    Aucune.

Autre :
    /

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Re: Mektild Bolt

Messagepar Mektild Bolt » 14 Sep 2010, 18:57

- 2 -
Clandestins


Sur le bord d'un pont enjambant un torrent, non loin de Wingdrakk, Mektild observait le paysage d'un air distrait. Il était rare de la voir ainsi, calme et immobile, et les villageois qui passèrent près d'elle ce jour là se gardèrent bien de lui adresser la parole. Pour une fois qu'elle ne braillait pas comme une mule qu'on égorge, ça leur faisait des vacances. Qu'elle reste là, tant qu'elle se faisait oublier un moment. Tous connaissaient Mektild pour ses sauts d'humeur et sa folie dévastatrice. Elle avait beau n'être qu'une enfant, ses paroles et ses petits poings faisaient grand mal. Alors on préférait encore l'ignorer, lorsque l'on était pas obligé de la rosser pour qu'elle se taise ou qu'elle aille voir ailleurs. Ce jour là pourtant, il y eut un homme qui ne respecta pas ce moment d'accalmie. Cet homme, c'était Noak Bolt, son frère. Quelques heures plus tôt, la gamine avait été invitée à se battre avec lui mais s'était emportée. Résultat, elle s'était prise une gifle mémorable. Ce n'était pas Noak qui avait levé la main sur elle, non. C'était sa grande sœur, Zlata... et Mektild lui en voulait. Elle leur en voulait à tous les deux... et à Nideyle entière. Elle avait protesté, hurlé, insulté avant de disparaître ruminer sa colère ailleurs. Noak était trop gentil de l'avis de Zlata, et il ne pouvait s'empêcher de veiller sur cette petite sœur un peu dérangée comme s'il en était responsable. Patient, calme, il était bien loin de l'image que vous vous feriez des autres Winghox. Et ce jour là, disions-nous, il posa une main amicale sur l'épaule de sa sœurette. Elle sursauta à ce contact inattendu et fit volte face, prête à frapper de ses mains, de ses pieds, ou des pierres qu'elle ramasserai par terre, avec d'autant plus d'acharnement qu'elle venait de reconnaitre son frère et qu'elle avait un compte à régler avec lui. Mais son frère lui souriait d'un air bienveillant – ce qui avait le don d'agacer prodigieusement la gamine.

« J'ai des courses à faire en ville, chez l'armurier. Tu veux venir ? »

L'enfant le toisa d'un air tour à tour méprisant et reconnaissant. L'armurier ? Elle adorait s'y rendre et toucher du doigt les armes que les femelles de son peuple n'étaient pas autorisées à manier. Si elle voulait venir ? Plutôt oui ! Et comme un parasite opportuniste et très hypocrite, elle sourit à Noak et le suivit gentiment, gardant tout au fond d'elle-même ses plans d'hypothétique vengeance. Ils marchèrent ainsi quelques temps avant d'arriver en ville, presque main dans la main comme deux amis. Mektild connaissait le chemin par cœur pour y être allée un certain nombre de fois avec son frère, et c'est avec une joie non dissimulée qu'elle s'engouffra dans la boutique afin d'aller y inspecter les moindres nouveautés. Comme à son habitude, Noak la laissa regarder et s'éclipsa dans l'arrière boutique, prétextant avoir à négocier avec le fils du gérant. C'était toujours le même rituel. Un rituel qui arrangeait Mektild car elle était alors livrée à elle-même, seule pour rêver à de prestigieuses conquêtes avec telle ou telle arme.

Et puis passé quelques longues minutes à se délecter de la quantité de sang qu'était capable de faire couler un glaive, la jeune fille jeta un regard circulaire sur les étals, l'air déçue. Il n'y avait que peu de nouveautés depuis la dernière fois et surtout des armes de jet comme des arcs ou des arbalètes. Rien de bien intéressant et franchement pas de quoi titiller son imagination. Elle tourna donc en rond un moment avant de s'impatienter... comme une gamine capricieuse qu'elle était. Le gérant ne l'appréciant pas particulièrement – mais qui appréciait Mektild à Wingdrakk ? - elle se retrouva rapidement désœuvrée entre les rayonnages. Et qui dit enfant désœuvrée dit bêtise, plus grosse qu'elle, tant que cela pouvait lui permettre de tuer le temps. Sans faire de bruit, la gamine se glissa à l'extérieur et se mit à errer tout autour de la boutique. Elle s'ennuyait ferme et voulait rentrer, mais Noak était encore à l'intérieur, et pour avoir tenté l'expérience une fois, elle savait qu'à tambouriner à la porte de la réserve pour le faire sortir se solderait par une paire de mandale sifflantes de la part du gérant. Elle n'avait pas trop envie de lui faire se plaisir, d'autant qu'en matière de gifle, elle avait eu son compte aujourd'hui. Alors elle opta pour une solution intermédiaire : faire le tour, trouver la fenêtre donnant sur l'arrière boutique et exiger de son frère qu'il accélère un peu les transactions. Aussitôt mis sur pieds dans son esprit tordu, aussitôt en mouvement ! Mektild tourna un moment autour de l'armurerie, cherchant à trouver une ouverture sur la réserve, qu'elle ne tarda pas à trouver. Mais la lucarne était trop haute – ou elle trop petite – et elle ne pouvait pas l'atteindre.

Ce petit jeu commençait à lui plaire ! Elle s'imaginait espionne sur une mission très dangereuse, et il lui fallait épier les occupants de la réserve en toute discrétion. Un jeu comme seuls les enfants savent s'en inventer. Et toute à son imagination, elle élabora une stratégie pour atteindre sa lucarne. Il y avait là quelques caisses – sans-doute celles ayant servi à livre l'armurier – qu'elle se mit à empiler avec soin. De façon tout à fait curieuse, elle usait de mille précautions là où d'ordinaire, ses gestes se faisaient irrités et impatients. Régulière et silencieuse, elle érigea une sorte d'escalier précaire dont elle fut très fière et qu'elle escalada aussitôt. Et tout en grimpant, elle se récitait mentalement les hurlements stridents qu'elle allait envoyer à la face de son frère pour le faire sortir, et fissa ! Un sourire goguenard aux lèvres rien qu'à l'idée des insultes qu'elle s'apprêtait à proférer, elle se hissa sur la pointe des pieds, en équilibre sur la dernière caisse. Ses mains s'agrippèrent au rebord de la lucarne et elle constata avec étonnement qu'elle était ouverte... mais qu'aucun son ne filtrait par là. Les négociations étaient-elles déjà terminées ? Mince ! Elle qui se faisait une joie de mettre son insupportable grain de sel dans ce qu'elle imaginait être un marchandage animé. Une moue contrariée déforma son visage. Tout ces efforts pour rien... Elle jeta un coup d'œil amer à l'intérieur, déçue d'avance. Rien. Personne. Son frère devait être revenu dans la boutique et la chercher partout. Peut-être même qu'il était en train d'enguirlander le gérant qui n'avait pas su la surveiller ! Ah ! Elle ne voulait pas manquer ça !

Elle baissa la tête afin de vérifier où elle reposait ses pieds – manquerait plus qu'elle dégringole en bas de sa pile bancale – mais releva le menton lorsqu'un détail attira son attention. Dans le coin, tout à droite, un carré de lumière se refletait. Elle ne l'avait pas remarqué tout de suite, trop occupée à rechercher Noak des yeux, mais maintenant qu'elle l'avait sous le nez... elle n'en revenait pas ! Deux silhouettes s'y découpaient comme un théâtre d'ombres chinoises. Deux silhouettes masculines apparemment. C'est donc qu'ils étaient là, finalement. Elle avait failli les manquer, tout silencieux qu'ils étaient. Pourquoi ne disaient-ils rien ? La bouche de la gamine devînt ronde comme un « o » parfait. Étonnée et choquée... et elle en fut quitte pour devenir aussi rouge qu'une pivoine. Pas étonnant qu'ils ne disaient rien... car si l'on en croyait l'ombre projetée, leurs langues étaient farouchement occupées ailleurs ! Quasi traumatisée par cette vision d'horreur, Mektild lâcha le rebord de la lucarne et retomba un peu trop brutalement sur ses caisses qui chancelèrent avant de s'écrouler dans un fracas assourdissant, la gamine avec elles qui s'écorcha les paumes et les genoux sur les pavés. Alors ça !

Terrifiée tout à coup, par ce qu'elle venait de comprendre et à l'idée de ce que pourrait lui faire Noak ou plus sûrement le fils du gérant s'il lui mettait la main dessus, Mektild prit ses jambes à son cou et détalla plus vite qu'on ne la vit jamais détaller. Elle traversa ainsi toute la ville, se rua à l'extérieur, et pris la direction du village comme si cela aurait pu lui être d'un quelconque secours. Ah ! Par Amroth ! C'était dégoûtant ! Et elle couru, priant secrètement que la fatigue vienne à bout de cette vision d'horreur et la lave et la purifie d'avoir posé ses yeux sur de tels agissements. Déjà que ça la dégoûtait de voir son père embrasser sa mère... alors là, son frère embrasser un autre garçon, c'était plus qu'elle ne pouvait en supporter ! Et tellement choquée par ce qu'elle ne comprenait pas, elle ne vit pas son paternel – Answald Bolt en personne – se mettre en travers de sa route lorsqu'elle coupa à travers sa pâture, et elle le percuta de plein fouet dans sa course folle, avec une violence telle qu'elle en tomba à la renverse. À terre comme un hanneton hébété, elle jeta un regard étonné sur son guerrier de géniteur... qui n'avait pas franchement l'air de bonne humeur, pour ne pas changer...


« Tu étais où, toi, pour courir comme ça !?
_ J'étais en ville, chez l'armurier ! »
Rétorqua Mektild, furieuse de se faire réprimander pour des prunes.

Mais à peine relevée qu'elle en fut quitte pour la deuxième volée de la journée, une gifle si violente qu'elle failli en tomber une seconde fois. Elle porta la main à sa joue brûlante, hébétée, la vue obstruée de fourmillements. Il ne l'avait pas ratée !


« J'ai déjà dit que je voulais pas que t'aille là-bas ! C'est pas pour les femelles, une armurerie !
_ Ouai et ben Noak il y va bien lui !
_ Noak est un homme, sombre idiote ! Et ne me parle pas sur ce ton !
Vociféra Answald en envoyant une autre paire de gifles à sa gamine.
_ N'importe quoi d'abord ! Noak il embrassait le fils de l'armurier comme une fille tout à l'heure !!! »

Sur ce, une troisième volée jeta la gamine au sol et la fit taire – enfin ! Elle jeta un regard amer vers son père, tremblante de partout, les joues en feu et des larmes de rage inondant ses yeux. Elle aurait voulu le tuer. Lui. Noak. Le fils de l'armurier. Zlata. Tous ceux qu'elle estimait lui avoir pourri sa journée, en somme. Mais losrqu'elle lut la haine déformant le visage de son paternel, elle compri, et elle se calma. Un semblant de lucidité lui fit entrevoir le danger, et c'est terrifiée qu'elle se leva, d'un seul bond, et qu'elle couru encore en direction de la maison. La porte claqua derrière elle tandis qu'elle se jetait dans les jambes de sa mère et qu'elle enfouissait son visage dans ses jupes... mais elle ne pleurait pas, non. Elle dissimulait au contraire la joie malsaine qui lui parcourait les veines, et elle se mordait la joue, et elle se faisait violence pour ne pas éclater de rire... Noak allait payer, et ce serait bien fait pour lui !

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Messagepar Seby » 08 Oct 2010, 12:23

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