Nom :
Autre :
« Papa ! Papa ! PAPA !!! » hurlait la jeune fille sans pouvoir retenir ses larmes.
Elle était tombée à genoux près de son père et le secouait de toutes ses forces, faisant rouler sa tête d'un côté puis de l'autre sans douceur. Lui, les yeux grand ouverts, regardait le ciel bêtement, un voile opaque sur la cornée, et son sang s'échappait chaque fois en plus grosse quantité à mesure que sa fille le malmenait.
« Lâche-le, vipère sans tête ! » gronda un homme qui venait à grands pas.
Il avait été alerté par les vociférations démentes de la jeune femme et, traversant le troupeau de moutons qui s'enfuirent à son approche, arrivait sur les lieux avec un Galion de retard. Lorsqu'il vit Answald Bolt gisant inerte, poumons crevés, il fut prit d'une vive colère. Considérant que la gamine à ses côtés le traitait avec autant de respect que s'il avait été une carcasse de bouc éviscérée par les vautours, l'homme jugea hâtivement qu'elle devait être responsable de ce méfait. Et comme le jugement d'un mâle Winghox valait mille fois l'opinion de toutes les femmes de Nideyle réunies, il estima son verdict intelligent et juste. Fou de rage, il empoigna l'insupportable pleurnicheuse par une corne et la souleva avec brutalité, la secouant à son tour pour lui faire passer l'envie de lui casser les oreilles plus longtemps. Mais loin de la calmer, cela la rendit tout au contraire deux fois plus hystérique, au plus grand désarroi du berger aux allures de Minotaure furieux.
« Par Amroth, tu vas la fermer ?!! » cria-t-il à son tour afin de couvrir la voix de Mektild.
En vain. Derrière lui encore, d'autres hommes affluaient, attirés par les cris de la gamine. Ce n'était pas possible de se montrer si bruyante lorsque l'on n'était qu'une femelle ! À leur tour, ils virent le cadavre de Answald et à leur tour, ils jugèrent la jeune fille coupable du crime. Et même si elle ne l'était pas, ses insupportables vagissements méritaient la mort à eux seuls.
« C'est le père Bolt ! Tué par son aliénée de fille ! Renseignait un Winghox placé devant.
_ Qu'on l'écartèle ! Proposait un second.
_ Au pal ! » Intervenait un autre.
Loin d'être attristés par la mort de Answald, ils s'animaient à présent et palabraient à grand renforts de grossièretés sur les mesures à prendre envers la coupable et le reste de sa famille où ne subsistaient plus que des femmes, selon la rumeur. « Inconcevable, trahison, déshonneur. » étaient quelques uns des mots les plus récurrents dans ce simulacre de conversation. Tant et si bien qu'ils finirent bientôt par se disputer sur la manière de mettre fin à la vie de Mektild qui n'avait pas cessé de hurler. Elle, se démenait et se débattait comme un poisson au bout de sa ligne, ses pieds ne touchant plus le sol depuis que le mâle l'en avait soulevée. Au bout d'un moment qui sembla interminable, elle réalisa enfin la menace qui se profilait sous son nez.
« Ce n'est pas moi qui l'ai tué ! C'est Zlata ! Zlata ! ZLATA !!! »
Les hommes s'étaient tus un bref instant, étonnés qu'une femelle puisse se permettre de les interrompre, puis avaient éclatés de leurs rires rauques et gras.
« Lâchez-moi ! Recommençait-elle à beugler. JE VAIS LA TUER !
_ À la bonne heure ! J'aimerais bien voir ça !
_ Ça pourrait être amusant. Commenta l'un d'eux.
_ Trouve-la donc avant nous, ça nous fera bien rire ! S'esclaffa un autre.
_ Corne de bouc, si elle lui braille ainsi dans les tympans, elle la tuera sans coup férir ! »
Et ils rirent à nouveau, cruels et méprisants. Celui qui tenait Mektild par l'une de ses cornes la relâcha sans autre sommation et la jeune fille se réceptionna souplement sur ses pieds, le regard sec, la voix éteinte, le visage ridé de haine. Non pas qu'elle éprouva la moindre rancœur envers ces hommes-là, non. C'est vers Zlata, sa propre sœur, que se déversait sa fureur et elle devinait que jamais elle ne trouverait le répit avant de lui avoir fait subir le même sort que celui dont son paternel avait été victime. Elle le regarda une dernière fois et, pour tout adieu, lui cracha au visage.
« Faible ! Mourir de la main d'une femme ! » Lui reprocha-t-elle avant de s'éclipser, esquivant de justesse une rouste de la part d'un des hommes.
Où allait-elle ? Chez elle. Là, elle s'introduisit dans la chambre de son défunt frère et lui emprunta son épée courte, puis continua jusqu'à la chambre de ses parents où elle subtilisa la hallebarde de son défunt père. Tout cela sans le moindre remords. Ils étaient morts, de toute façon. Ils n'en avaient plus besoin. Et à partir de cet instant, elle traqua Zlata sans relâche, guidée par son prétendu désir de vengeance. Les jours passèrent et sa motivation devint acharnement ; sa soif de revanche, obsession. Plus que de briguer la mort de sa sœur, elle aspirait à la destruction de toute chose, retenant tant bien que mal les démons qui la poussait à la folie, jusqu'au jour où elle bascula inéluctablement dans la démence. Une démence malsaine et cruelle. Car, lassée de voir sa mère pleurer son mari et son fils, et pleurer celle-là même qui avait mis fin à la vie du premier, Mektild mit définitivement un terme aux larmoiments pénibles de Lisbet Bolt en l'assassinant, rien de moins !
Suite à ce matricide qui la libéra de toute raison superflue, la jeune fille entreprit de s'équiper plus efficacement et en fut quitte pour quelques meurtres sournois au village. Elle se faufilait la nuit dans les maisonnées et en massacrait les occupants sans la moindre pitié dès lors qu'ils possédaient quelque chose qu'elle convoitait. Ainsi obtint-elle son armure, trop longtemps enviée à un voisin. Il s'agissait d'un jeune Winghox sans aucune grandeur ni valeur au combat, selon elle. Preuve en fut qu'il ne résista pas bien longtemps face à sa folie meurtrière lorsqu'elle vint l'extirper de son sommeil à grand coup de hallebarde...
Zlata venait de quitter Wingdrakk, embarquée sur un navire étranger, à ce qu'on disait. Et Mektild se délectait à l'idée de la poursuivre jusqu'au-delà des flots, et de massacrer quiconque se mettrait en travers de son chemin, espérant secrètement que cela arriverait souvent. Aussi prit-elle la mer, seule, sans avoir à regretter quiconque sur ces terres, indifférente à tout, indifférente à tous, y compris ses petites soeurs.
- BOLT
- Mektild (dérivé de Mathilde qui signifie « la guerrière puissante »).
- Dans un village isolé non loin de Wingdrakk.
- Winghox.
- Féminin.
- 19 août 1985 (lion - troisième décan).
- Son père, Answald Bolt (assassiné par Zlata). Sa mère, Lisbet Bolt (assassinée par ses soins). Un frère, Noak Bolt (assassiné par son père) et six sœurs : Zlata, Annika, Cammila, Gunhild, Kajsa et Svea.
- 160cm.
- 60kg.
- Blonde, ses cheveux lui tombent aux épaules en mèches raides et jamais elle ne les laisse pousser d'avantage. Ses iris arborent des couleurs ambrées. Sa peau est claire et bardée de cicatrices, bien qu'elles soient dissimulées sous une armure efficace. Athlétique et puissante, elle n'est pas spécialement grande. Mektild n'a rien d'un top-model anorexique et ses rondeurs ne sont pas dûes aux excès. Son poids s'explique par la masse de ses muscles dessinés et par une densité osseuse aussi robuste que le sont ses cornes. Des cornes qui s'éfilent vers l'arrière de son crâne en se recourbant d'abord vers le cou pour se redresser ensuite et pointer vers le ciel, contrariantes. Elles font un « belier » particulièrement efficace en cas de charge dont Mektild ne se prive pas. Ne vous fiez pas à sa beauté toute relative, car loin de la catégorie des « sois belle et tais-toi », elle se révèle d'une susceptibilité redoutable et ses attaques n'en sont que plus sournoises car imprévisibles.
- Imprévisible également son humeur. Si, enfant, Mektild n'a jamais eut toute sa tête, qu'on se le dise, en grandissant, elle est devenue tout simplement folle à lier ! Sereine et douce une minute, elle peut basculer vers une démence incontrôlable la seconde qui suit. Toute notion de moralité semble définitivement absente de son vocabulaire et de son art de vivre. Elle a besoin, elle se sert. Vous la contrariez, elle vous rentre dedans. Rien ne semble l'atteindre, comme si elle avait été dépouillée de tout sentiment humain. Les rares émotions encore présentes en elle sont en réalité liées au même fil directeur : le sadisme. Ironique, méprisante, froide et malheureusement pour ceux qui ont le malheur de croiser sa route, sans une once de pitié, cogner semble être son unique plaisir... Mektild est à elle seule un paradoxe ambulant.
Autre :
- Sa voix, grave et profonde, s'éraille constamment dès lors que sa folie pointe le bout de son nez. Elle excelle au maniement de l'épée courte et se défend plutôt pas mal à la Hallebarde, bien qu'elle y soit plus lente, préférant nettement les combats au corps à corps.
- Massacrer tout ce qui bouge en attendant de mettre la main sur Zlata. Mektild prétend vouloir venger son père, mais on devine aisément qu'il s'agit seulement d'un prétexte pour se livrer à une chasse à l'homme « légitime ».
« Papa ! Papa ! PAPA !!! » hurlait la jeune fille sans pouvoir retenir ses larmes.
Elle était tombée à genoux près de son père et le secouait de toutes ses forces, faisant rouler sa tête d'un côté puis de l'autre sans douceur. Lui, les yeux grand ouverts, regardait le ciel bêtement, un voile opaque sur la cornée, et son sang s'échappait chaque fois en plus grosse quantité à mesure que sa fille le malmenait.
« Lâche-le, vipère sans tête ! » gronda un homme qui venait à grands pas.
Il avait été alerté par les vociférations démentes de la jeune femme et, traversant le troupeau de moutons qui s'enfuirent à son approche, arrivait sur les lieux avec un Galion de retard. Lorsqu'il vit Answald Bolt gisant inerte, poumons crevés, il fut prit d'une vive colère. Considérant que la gamine à ses côtés le traitait avec autant de respect que s'il avait été une carcasse de bouc éviscérée par les vautours, l'homme jugea hâtivement qu'elle devait être responsable de ce méfait. Et comme le jugement d'un mâle Winghox valait mille fois l'opinion de toutes les femmes de Nideyle réunies, il estima son verdict intelligent et juste. Fou de rage, il empoigna l'insupportable pleurnicheuse par une corne et la souleva avec brutalité, la secouant à son tour pour lui faire passer l'envie de lui casser les oreilles plus longtemps. Mais loin de la calmer, cela la rendit tout au contraire deux fois plus hystérique, au plus grand désarroi du berger aux allures de Minotaure furieux.
« Par Amroth, tu vas la fermer ?!! » cria-t-il à son tour afin de couvrir la voix de Mektild.
En vain. Derrière lui encore, d'autres hommes affluaient, attirés par les cris de la gamine. Ce n'était pas possible de se montrer si bruyante lorsque l'on n'était qu'une femelle ! À leur tour, ils virent le cadavre de Answald et à leur tour, ils jugèrent la jeune fille coupable du crime. Et même si elle ne l'était pas, ses insupportables vagissements méritaient la mort à eux seuls.
« C'est le père Bolt ! Tué par son aliénée de fille ! Renseignait un Winghox placé devant.
_ Qu'on l'écartèle ! Proposait un second.
_ Au pal ! » Intervenait un autre.
Loin d'être attristés par la mort de Answald, ils s'animaient à présent et palabraient à grand renforts de grossièretés sur les mesures à prendre envers la coupable et le reste de sa famille où ne subsistaient plus que des femmes, selon la rumeur. « Inconcevable, trahison, déshonneur. » étaient quelques uns des mots les plus récurrents dans ce simulacre de conversation. Tant et si bien qu'ils finirent bientôt par se disputer sur la manière de mettre fin à la vie de Mektild qui n'avait pas cessé de hurler. Elle, se démenait et se débattait comme un poisson au bout de sa ligne, ses pieds ne touchant plus le sol depuis que le mâle l'en avait soulevée. Au bout d'un moment qui sembla interminable, elle réalisa enfin la menace qui se profilait sous son nez.
« Ce n'est pas moi qui l'ai tué ! C'est Zlata ! Zlata ! ZLATA !!! »
Les hommes s'étaient tus un bref instant, étonnés qu'une femelle puisse se permettre de les interrompre, puis avaient éclatés de leurs rires rauques et gras.
« Lâchez-moi ! Recommençait-elle à beugler. JE VAIS LA TUER !
_ À la bonne heure ! J'aimerais bien voir ça !
_ Ça pourrait être amusant. Commenta l'un d'eux.
_ Trouve-la donc avant nous, ça nous fera bien rire ! S'esclaffa un autre.
_ Corne de bouc, si elle lui braille ainsi dans les tympans, elle la tuera sans coup férir ! »
Et ils rirent à nouveau, cruels et méprisants. Celui qui tenait Mektild par l'une de ses cornes la relâcha sans autre sommation et la jeune fille se réceptionna souplement sur ses pieds, le regard sec, la voix éteinte, le visage ridé de haine. Non pas qu'elle éprouva la moindre rancœur envers ces hommes-là, non. C'est vers Zlata, sa propre sœur, que se déversait sa fureur et elle devinait que jamais elle ne trouverait le répit avant de lui avoir fait subir le même sort que celui dont son paternel avait été victime. Elle le regarda une dernière fois et, pour tout adieu, lui cracha au visage.
« Faible ! Mourir de la main d'une femme ! » Lui reprocha-t-elle avant de s'éclipser, esquivant de justesse une rouste de la part d'un des hommes.
Où allait-elle ? Chez elle. Là, elle s'introduisit dans la chambre de son défunt frère et lui emprunta son épée courte, puis continua jusqu'à la chambre de ses parents où elle subtilisa la hallebarde de son défunt père. Tout cela sans le moindre remords. Ils étaient morts, de toute façon. Ils n'en avaient plus besoin. Et à partir de cet instant, elle traqua Zlata sans relâche, guidée par son prétendu désir de vengeance. Les jours passèrent et sa motivation devint acharnement ; sa soif de revanche, obsession. Plus que de briguer la mort de sa sœur, elle aspirait à la destruction de toute chose, retenant tant bien que mal les démons qui la poussait à la folie, jusqu'au jour où elle bascula inéluctablement dans la démence. Une démence malsaine et cruelle. Car, lassée de voir sa mère pleurer son mari et son fils, et pleurer celle-là même qui avait mis fin à la vie du premier, Mektild mit définitivement un terme aux larmoiments pénibles de Lisbet Bolt en l'assassinant, rien de moins !
Suite à ce matricide qui la libéra de toute raison superflue, la jeune fille entreprit de s'équiper plus efficacement et en fut quitte pour quelques meurtres sournois au village. Elle se faufilait la nuit dans les maisonnées et en massacrait les occupants sans la moindre pitié dès lors qu'ils possédaient quelque chose qu'elle convoitait. Ainsi obtint-elle son armure, trop longtemps enviée à un voisin. Il s'agissait d'un jeune Winghox sans aucune grandeur ni valeur au combat, selon elle. Preuve en fut qu'il ne résista pas bien longtemps face à sa folie meurtrière lorsqu'elle vint l'extirper de son sommeil à grand coup de hallebarde...
Zlata venait de quitter Wingdrakk, embarquée sur un navire étranger, à ce qu'on disait. Et Mektild se délectait à l'idée de la poursuivre jusqu'au-delà des flots, et de massacrer quiconque se mettrait en travers de son chemin, espérant secrètement que cela arriverait souvent. Aussi prit-elle la mer, seule, sans avoir à regretter quiconque sur ces terres, indifférente à tout, indifférente à tous, y compris ses petites soeurs.
Mektild :
« À toi qui règne, ô Dame des flots,
À toi qui peine, trahie d'en haut,
Entends ma voix.
À toi qui sait, ô Souveraine,
À toi qui fait battre mes veines,
Guide mes pas.
À toi qui pleure, ô Héritière,
À toi mon cœur et mes prières,
Ouvre ma voie.
Je suis Guerrière à ton service
Et je combattrai pour tes fils
Jusqu'au trépas. »
Drakmonniss :
« Enfant des flots,
J'entends tes mots,
À moi le vin de ta fureur.
Fille outragée,
Sois mon alliée,
Démontre-moi de ta ferveur.
Femme accomplie,
Je t'ai choisie,
Sème la mort et la terreur. »
*°*°*°*°*°*°*°*
« À toi qui règne, ô Dame des flots,
À toi qui peine, trahie d'en haut,
Entends ma voix.
À toi qui sait, ô Souveraine,
À toi qui fait battre mes veines,
Guide mes pas.
À toi qui pleure, ô Héritière,
À toi mon cœur et mes prières,
Ouvre ma voie.
Je suis Guerrière à ton service
Et je combattrai pour tes fils
Jusqu'au trépas. »
Drakmonniss :
« Enfant des flots,
J'entends tes mots,
À moi le vin de ta fureur.
Fille outragée,
Sois mon alliée,
Démontre-moi de ta ferveur.
Femme accomplie,
Je t'ai choisie,
Sème la mort et la terreur. »
*°*°*°*°*°*°*°*
Chant de Mektild, lors de son voyage sur une coque de noix jusqu'à Balaïne...