Ma nervosité se sentait auprès de tous. Et je pense que c'est justement ce qui faisait que les gamins avaient décidé de me faire confiance. Ils devaient se dire qu'il était impossible d'être aussi bon comédien, surtout pour un winghox aussi ils avaient parfaitement compris que la situation était vraiment sérieuse et qu'ils devaient faire tout ce que je leur disais. Certains mirent les colliers tout de suite, ils portaient un col roulé et ça ne se voyait donc pas. Ils trouvaient ça un peu serré, mais je leur rappelais qu'ils allaient avoir la taille de lapins après, donc que c'était normal que ça leur serre un peu alors qu'ils ont encore taille humaine, et que c'est pour ça qu'il fallait que ce soit élastique.
L'une des filles me donna quelques informations concernant l'incident du laboratoire. Apparemment, le fameux Professeur Wantred avait ramené une drôle de plante avec lui, soit disant d'un séjour à Ohime Quinah, et que c'était pour ça qu'il avait «écourté ses vacances» bien que, selon le stagiaire, il n'avait pas pu faire un tel voyage en ne s'absentant qu'une journée. Il était sûr et certain que le professeur n'avait pas disparu pendant plus d'une journée lorsqu'il avait dit prendre ses congés, alors que d'après le planning du laboratoire, il était partie depuis trois ou quatre jours avant l'explosion. Comme quoi, ce professeur avait vraiment un truc à se reprocher, et je me disais que ça pourrait être une bonne info pour la journaliste au passage, une autre garantie qu'elle nous foute la paix.
Il était temps de passer à la suite. Je sortais et je transmettais l'information à Frantz alors que Benedikt se plaçait soigneusement entre nous pour l'empêcher de m'approcher, ce qui aurait presque eu le mérite de me faire rire.
Je me dirigeais vers la salle des animaux, et je fus surpris de voir qu'il y en avait encore plus que je le pensais.
«Sérieusement? Je dois tous les emmener à la clinique??»
- «Non.. seulement une vingtaine...» - je soupirais avant de m'approcher des cages. Un jeune homme plein d'enthousiasme s'approcha de moi avec une cage de transport dans les mains
«Bonjour!! Je suis Mathis! Je vais vous aider à mettre les animaux dans les cages de transport pour le voyage!!» - je regardais le gamin de haut en bas en grimaçant, ça m'ennuyait de le mêler à ça, mais tant pis
- «Je dois mettre des colliers à ceux que je vais emmener. Tu m'aides?» - il n'avait pas l'air d'être au courant de tout et j'allais compter sur sa naïveté. Il hocha de la tête avec un large sourire et je lui donnais donc des colliers de pleins de couleurs différentes avant de m'approcher des cages avec l'étiquette «clinique».
Il nous fallut quand même vingt bonnes minutes avant de réussir à mettre les colliers à chaque lapin et furet, et je cherchais maintenant un moyen d'ouvrir les cages sans que ça ne paraisse suspect. On ne les avait pas encore mis dans leurs cages de transport, et c'est alors que le garçon s'approcha du centre de commande, voulant probablement ouvrir les cages uniquement de ceux qui devaient être transportés, mais il se trompa de bouton et toutes les cages s'ouvrirent en même temps!
«Hein??» - je réalisais alors que ce n'était pas possible une chance pareille, avant de me souvenir d'un truc... bordel, j'ai le tatouage de l'étoile filante... moi qui pensais que ce truc servait à rien! Je me baissais vers Benedikt pour lui murmurer rapidement à l'oreille
«Fonce ouvrir la porte, vite!!» - je le laissais s'exécuter, pendant que je commençais à courir après les bestioles, surtout dans l'optique de les faire paniquer, mais le gamin était bien plus doué que moi dans le domaine, et dès que la porte fut ouverte, les bestioles commencèrent à courir partout dans les couloirs!
«Surtout faites gaffe à ceux qui ont un collier!!! BORDEL!» - j'attrapais les cages de transport en disant au stagiaire de faire de même, je commençais déjà à en récupérer un ou deux alors que les vigiles commençaient à venir pour essayer de nous aider. Benedikt faisait de son mieux pour ne pas tenter de les bouffer, mais il ne faisait rien non plus pour leur barrer la route
«Hey! Il pourrait pas les bloquer vot' chien?? »
- «Tu crois quoi? Que c'est un chien de berger peut être? Déjà il les bouffe pas, estime toi heureux!» - comme prévu, l'alarme s'était mise à siffler et je grimaçais en me bouchant les oreilles
«Hey, c'est que des lapins bordel! Pas besoin de l'alarme! Je vais la couper je reviens!»
- «Dépêche toi, on va mourir là!!»Comme je le pensais, c'était la panique. Je me dirigeais vers le panneau de contrôle pour couper l'alarme, et j'en profitais pour couper les caméras de la salle d'interrogatoire. Puis je me dirigeais vers la porte pour l'ouvrir à l'aide du passe-partout avant de voir des lapins et des furets me foncer dessus! Tant mieux, ils vont se fondre avec les autres. Au bout de quelques minutes à peine, les petits lapins aux colliers rouges arrivaient vers moi et je venais appeler mon assistant de fortune
«Hey!! Par ici! J'ai un groupe là! Ramène les cages!!» - tout penaud, mort de honte même en pensant que tout ça était de sa faute - et le pire c'est que mine de rien c'était vrai - il venait vers moi pour attraper les lapins à colliers rouges, bien qu'il y en avait à colliers bleus et jaunes aussi au milieu, et tant mieux. Il était le seul à savoir que normalement, il ne devait y avoir que vingt animaux à conduire à la camionnette, et lorsque les gardes s'approchèrent avec les cages contenant seulement des animaux à colliers, l'un d'entre eux se tourna vers moi
«Il t'en manque?»
- «Je crois pas... y'en avait un peu moins d'une trentaine...»
- «Heureusement que tu leur avais mis un collier avant.»
- «J'ai rien décidé, on m'a dit de faire comme ça...»Quatre vigiles m'aidèrent à transporter les cages pendant que les autres essayaient de rentrer les autres bestioles au laboratoire. Je priais que ça les occupe assez pour qu'ils ne se rendent pas compte tout de suite que les gamins avaient disparu. Et il fallait croire que la chance était encore avec nous, car finalement, seul le petit stagiaire allait venir avec nous dans la camionnette.
J'attachais ma ceinture, Benedikt était placé entre le gosse et moi, aussi... je le laissais voir ce qu'il voulait faire. Je sortais tout de même la potion de Gloubi pour la tendre au gamin
«Tiens, je te donne ça. Tu en donneras à mon chien s'il te regarde avec insistance en se léchant les babines, c'est qu'il aura soif!»Bon, la première étape s'était plutôt bien passée jusque là, fallait voir la suite maintenant.