Précédemment :
Entre les pavés et les champs« Mm-mh, oui, c'était un peu ma priorité, là, d'avoir une selle confortable. » approuva le botaniste en grattouillant distraitement le derrière des oreilles de Pomporo qui se frotta contre sa hanche, avant d'en profiter pour se retourner vers Kallistrat dans l'intention de lui expliquer son malentendu, parce que personne ne voulait du mal en particulier, c'était juste que... que... Benedikt fronça les sourcils. Comme la seule explication qui lui venait à l'esprit était qu'il était tout simplement celui sur lequel il était le plus facile de taper dessus, ben ils sautaient en premier sur lui. Le botaniste fit claquer sa langue et décida de la garder bien au chaud dans sa bouche au lieu de se saboter lui-même. Quand à expliquer à l'orphe lion que ses cheveux n'était pas
emmêlés mais
bouclés, c'était aussi inutile, parce que concrètement, le principe des cheveux bouclés étaient qu'ils soient
emmêlés, finalement, et qu'en l'occurrence, après tout ces jours passés sur les routes, ils l'étaient véritablement,
emmêles au delà du fait qu'ils étaient bouclés.
Flûte, avoir Kallistrat à côté de lui lui faisait se poser trop de question sur tout, tiens. Benedikt se demanda s'il était comme ça auprès de Vrass à la Basse-ville. Probablement pas, au moins le tatoueur avait le mérite de répondre aux questions sans s'en poser, lui. Vrass n'irait jamais s'embêter à rentrer dans un débat intérieur sur la différence matérielle et psychologique entre emmêlé et bouclé, réflexions desquelles partit se distraire le botaniste grâce à l'orphe féline. D'un côté, il n'était pas sûr d'être enthousiaste à l'idée de l'emmener parce que c'était quand même un peu dangereux et qu'elle ne semblait pas forcément taillé pour ça ; de l'autre, c'était plutôt hypocrite de sa part de penser ainsi, alors c'était simplement à elle de décider ce qu'elle pouvait assumer, après tout.
« Accompagnez-nous jusqu'à l'animalerie, au moins, Kala, on vous expliquera le reste en route. J'aimerais bien savoir quels autres instruments vous jouez ! En fait, je crois que je n'ai vu quelqu'un jouer du bansuri, j'aimerais bien aussi que vous me montriez. Je joue aussi de la musique, j'ai un métallophone et j'ai appris un peu de violon, il y a longtemps mais probablement que je ne vaudrais plus grand chose maintenant... Enfin, oui, à propos de notre quête ! Kallistrat a déjà expliqué ça... dans les grandes lignes. Mais notre dernier indice était... si je ne me trompe pas sur un mot ; « Blondes comme les blés, brunes comme la terre, rouges comme le feu, ces toiles se perdent à l’horizon. Derrière les champs, les fourrures douces et dociles prêtes à vous suivre sans crainte. », ce qui a conduit ici. On va essayer de demander des informations à Sayah, le gérant de l'animalerie, mais il est plutôt du genre... heu... sans cœur, je dirais. Donc il va nous falloir un peu de courage pour essayer de lui demander de l'aide. Et des clients qui dépensent beaucoup, ça le met toujours de bonne humeur... »Le botaniste s'arrêta de parler trente secondes pour respirer, et s’aperçut dans le même temps qu'ils étaient arrivés devant la devanture de l'animalerie, où les bruits de ménagerie de l'intérieur se laissaient même entendre dehors. Et furent d'autant plus amplifié quand il pénétrèrent dans la boutique.
« Bonjour Sayah ! » pépia Benedikt avec son plus beau sourire, celui qu'il utilisait avant lorsqu'il avait besoin de demander quelque chose à l'orphelinat, comme supplier de garder une boite pleine de fourmis et de blattes qu'il avait ramassés dans l'arrière-cour, ou plus grand, quand il devait faire semblant de ne pas avoir passer la moitié de la nuit dehors avec des gamins des rues.
« On viens faire quelques achats. En ce qui me concerne, j'aurais besoin d'une selle pour mon maneki, comme heu... » Le botaniste jeta un coup d’œil au catalogue.
« Une selle thermophile. Et une sacoche plume pour aller avec. »À défaut d'amadouer le reptile, ces achats seraient toujours utiles, soupira intérieurement Benedikt en faisant le calcul de ses dépenses immédiates.