Précédemment~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
Benedikt secoua la tête en se glissant à côté de Vrass qui prenait sa douche ; il préférais toujours faire partir cette odeur animale qui lui collait à la peau après s'être transformé.
« Héros de Nideyle... Ce n'est pas ton job de sauver tout le monde... Ni moi non plus, d'ailleurs. Je sais que je ne peux rien dire dans le style ne te met pas en danger pour moi parce que ça ne servirait à rien, mais... Je ne suis vraiment pas sous ta responsabilité, Vrass, tu sais. Si je fais un truc stupide, c'est entièrement ma faute. »Le botaniste se mit sur la pointe des pieds pour attraper le visage du winghox et déposer un baiser sur ses lèvres. Il faudrait bien supporter tout ce stress jusqu'à demain soir, mais Benedikt était au moins heureux d'avoir Vrass avec lui.
« Je sais que je ne suis pas d'une grande aide quand je suis transformé en loup mais j'ai de jolis crocs pendant ce temps-là, et je peux m'occuper de te protéger. Je peux parfaitement le faire pour les assistants aussi et tu ne seras pas seul pour ça. » Benedikt mordit le cou du tatoueur pour accompagner ses paroles et se mit à rire doucement avant de finir par se laver, enfin. Certes, Vrass n'avait pas en général besoin d'un garde du corps, mais il était vrai qu'avoir six assistants avec lui était une toute autre affaire, et son aide ne serait pas de trop. Et puis après tout, même les winghox avaient leurs petites faiblesses ; la preuve, ils leur arrivaient parfois d'avoir la trouille.
De toutes manières, vu tout ce qu'ils avaient à faire, ils n'allaient pas rester traîner sous la douche. Aussi à peine une demi-heure plus tard, ils étaient dehors et marchaient en direction de l'Antiquaire qu'on leur avait gentiment indiqué à l'accueil de l'hôtel. Le botaniste jeta un coup d’œil derrière lui comme si le regard du concierge pouvait le suivre jusqu'à l'extérieur. C'est sûr que tout le monde avait l'air de s'en foutre mais...
« J'espère qu'ils ne vont pas se poser de questions sur tes aller et venues avec soit un loup, soit moi... » souffla-t-il en se mordant la lèvre, avant de reporter son attention sur ce qu'il avait devant lui – ce qui était toujours plus prudent -. Il se mit alors à réciter en comptant sur ses doigts.
« D'accord, alors on a besoin de : sève de morphe, bouton de cimaille, peinture pour les voitures, local pour le fourgon. Oh, et du miel. J'ai vraiment envie de miel, désolé. »Lorsqu'ils arrivèrent enfin à destination, la boutique de l'Antiquaire était vide, enfin, aussi vide que pouvait être cette boutique, c'est-à-dire remplie de bric-à-brac multiples qui frémissaient, parfois, ou vrombissaient ; mais sans la présence de Sayah. Où était-il donc, le gros lézard ? Benedikt s'appuya contre le comptoir et plissa les yeux pour tenter de distinguer quelques écailles vertes parmi tout le fracas savamment empilé, mais de toutes évidence, il allait encore se faire avoir et faire un bond de trois mètres lorsque Sayah se glisserait de derrière un carton.