par Benedikt » 04 Oct 2013, 02:15
Benedikt jeta au tatoueur le regard le plus complaisant qu'il pouvait, suppliant et désolé et plein d'espoir, mais Vrass balaya l'idée en déclara qu'ils ne la verraient pas demain, autant faire ça plus tard. Ce qui équivalait plus ou moins à un non qui fit hausser les épaules au botaniste un poil déçu, jusqu'à ce que ses yeux rencontrent le visage enchanté d'Erin. Un peu trop enchanté, qu'est-ce qu'elle avait à se mêler de ça, elle ? Qu'elle n'aille pas imaginer que Benedikt ferait ce gage devant qui que ce soit parce qu'il n'y avait aucune chance que Vrass accepte, dans ce cas. Il avait bien trop de fierté. Le botaniste jeta un regard incertain et vaguement contrarié au Pelel'je, avant de se retourner vers le tatoueur.
« Je suppose qu'on a plus rien à faire ici, alors ? Enfin, jusqu'à nouvel ordre ? »
La seule envie de Benedikt à présent était de finir définitivement cette journée pourrie pleines de gens qui lui donnait envie de les étrangler. Il était encore très tôt mais au moins, il aurait la satisfaction de savoir qu'ils allaient se coucher tôt, de toutes manières, vu l'heure à laquelle ils allaient se lever. Même le botaniste matinal ne se levait que très rarement avant sept heures, et s'il commençait à 6h du matin, il allait falloir se réveiller d'autant plus tôt.
Benedikt attrapa la main du tatoueur par réflexe pour l’entraîner – ou l'inciter à l’entraîner – vers la sortie de la boutique, loin des Pelel'je insolents. Il prit quand même le temps de souffler au revoir à Erin, et rajouta dans le même temps son grain de fibre paternelle envers la picaris :
« Prends soin de Belladona pour qu'il ne lui arrive rien ! »
Le botaniste s'extirpa ensuite de la boutique en compagnie du tatoueur, sa main tellement crispé autour du poignet de Vrass que c'en était probablement inconfortable, mais il ne s'en rendait pas compte, ruminant ses pensées négatives. Ce qui expliqua pourquoi il se prit en plein fouet une autre personne qui ne regardait pas plus que lui devant elle, envoyant Benedikt valser contre le tatoueur. Le botaniste mit un instant à comprendre ce qui se passait pour ouvrir des yeux ronds quand il remarqua que cette personne en était accompagné d'une autre, qu'il connaissait, cette fois.
« Ooo-ooh, Moïra, tiens donc, bon-jour ! »
Et le botaniste semblait tellement paniqué de la voir, comme s'il se trimbalait dans la rue en pyjama et que la dernière chose qu'il voulait était de rencontrer quelqu'un qu'il connaissait, qu'il était difficile de croire à un enthousiasme sincère. Il se tourna légèrement vers son fiancé, supposé dans l'état actuel des choses, et lui lança un demi-sourire incertain : « Je suis vraiment véritablement désolé, je ne vous ai pas vu- heu Moïra, tu sais quoi, je suis vraiment désolé aussi mais je ne peux pas rester, Vrass et moi avons énormément de choses à faire et ça ne peux pas... attendre... »
L'homme qui accompagnait la jeune postière remua ses sourcils d'une manière presque incrédule et plissa les yeux.
« Oh, je vois, c'est vous Benedikt Bloom et votre... compagnon... Vrass Rannveig... Bien qu'il ait l'air bien différent dans les journaux... » Son ton était un peu méprisant et le botaniste ne mit pas longtemps à s’apercevoir de ce qu'il y avait dessous, habitué à ce genre de réaction, mais c'était surtout les regard plein d'avertissements que Moïra lançait à son fiancé qui lui mirent la puce à l'oreille, et le botaniste savait déjà qu'il voulait s'éloigner le plus rapidement possible. Gêné à l'idée d'être grossier avec le futur cher époux de quelqu'un qu'il appréciait, il se mordit la lèvre.
« Oui, c'est ça, mon compagnon, on vit de merveilleuses aventures ensembles comme dans les histoires pour enfants et c'est fabuleux, comme vous deux je n'en doute pas maintenant excusez-nous tout plein mais on est vraiment très occupés bonne fin de journée. »
Le botaniste traîna Vrass derrière lui comme il pouvait dans une autre rue sans regarder derrière lui, grognant de rage et murmurant mille et une insultes – en réalité, seulement six, Benedikt n'en connaissait pas plus qu'il pouvait réellement prononcer à voix haute -.
« Je jure que le monde entier est contre moi aujourd'hui, putain, Vrass ! » s'exclama un peu plus loin. « Merde, je maudirais Alrik s'il m'avait pas rendre mon métallophone en parfait état il y a pas si longtemps ! J'espère qu'on va trouver cet hôtel rapidement ! »
Le botaniste décida que rien ne pouvait améliorer son humeur et qu'il n'avait plus qu'à attendre la seconde où sa joue s'écraserait contre un oreiller.