par Benedikt » 03 Avr 2013, 18:38
L'idée de Vrass en avait été une très bonne, à court terme, mais passé la surprise qui les figeaient avec un air bête et la bouche ouverte, laissant l'opportunité à Vrass de casser le nez d'un des plus imposant, le groupe avait de nouvelles raisons de leur taper dessus avec entrain. Benedikt avait bien entendu les paroles du tatoueur qui lui demandait de partir, mais le botaniste hésita une seconde. Bien sûr, il n'avait pas envie de laissé planter là Vrass et Kallistrat. Ni d'attendre dans un coin sans savoir ce qu'il advenait des deux, ni de s'enfuir comme un voleur pour laisser les grands capable de se défendre tout seul s'occuper du bordel – c'était moins blessant pour son ego de fuir, lorsqu'on était tout seul -. Mais en même temps, cela gênerait Vrass et Kallistrat plus qu'autre chose s'il restait là, d'autant que le tatoueur risquait de lui accorder trop d'attention. Il n'eut pas le temps de se décider, pourtant car la seconde était de trop et Benedikt sentit un poing fermé s'écraser douloureusement sur sa joue et finit par terre, jusqu'à ce que quelqu'un d'autre l'attrape. Trop tard.
« Lâchez-moi !!! » Le botaniste aurait peut-être dû rajouter s'il-vous-plaît, parce que personne ne semblait avoir envie de lui faire plaisir, là. Benedikt se débattu furieusement, gagnant deux autres coups de poing d'un type qui rajouta quelque chose à propos de gens dégénérés, mais il n'avait pas vraiment le temps d'écouter parce qu'il tentait de reprendre ses esprit et de se défaire de la poigne de celui qui le tenait au dessus du sol par la taille. Celui-là reçut un coup de talon, aussi fort que pouvait Benedikt, au niveau de l'entrejambe. La solidarité masculine avait ses limites, oh, et un deuxième suivit très vite, conduisant enfin au résultat espéré. Le botaniste retomba par terre, et cette fois, ne se fit pas prier pour filer aussitôt après s'être relevé en un éclair.
Cinq types le suivirent – c'était déjà ça, pensa Benedikt un instant, ça en faisait moins pour Kallistrat et Vrass, et en ce qui le concernait, il avait bien l'intention de courir plus vite qu'eux -. Parce que c'était au moins une des qualités qui allait pouvoir servir à quelque chose maintenant, courir vite, grimper n'importe où comme un écureuil – en moins gracieux, malheureusement, un écureuil obèse, disons -, et se faufiler à travers les foules. Le botaniste détala sur les pavés et gagna assez d'avance pour que, lorsqu'il avisa un muret assez haut sur sa droite au détour d'un coin de rue, il ait le temps de l'escalader juste avant que les autres atterrissent à son niveau.
Benedikt retomba dans une cour intérieure où une bande de poule s’enfuit en caquetant, surprises de voir des orphes tomber du ciel. Il était hautement probable que les cinq hommes reviennent là où Vrass et l'orphe lion devaient encore se battre, mais au moins ils le chercheraient pendant un moment avant de s’apercevoir qu'il avait disparu. Le botaniste s'appuya contre le mur en pierre et essaya de reprendre son souffle, puis remua quand il sentit son arc rendre ses gestes désagréables. Son arc. Un arc ! Il n'avait pas eu le temps de s’entraîner, cela faisait plusieurs années qu'il n'en avait pas touché un seul, mais à ce moment précis, cela n'importait qu'à moitié. Benedikt n'était pas si stupide, bien sûr ; son nouvel achat était assez désagréable quand il courrait pour ne pas oublier son existence, mais son arc n'était tout simplement pas destiné à ça, si bien qu'il n'y avait pas pensé. Pour chasser, surtout, éventuellement menacer, mais le botaniste n'avait pas l'intention de tirer sur quelqu'un.
Une seconde plus tard, pourtant, il détalait en sens inverse dans une autre rue que celle par laquelle il était venu – c'était assez facile avec l'entrée ouverte d'un autre côté de la cour -, précaution supplémentaire pour ne pas prendre le risque de rencontrer ceux qui le poursuivaient.
Il ne lui fallut pas longtemps pour retrouver l'endroit d'où il venait. Benedikt ralentit et fit passer son arc au dessus de sa tête pour le tenir dans sa main, et attrapa une flèche de l'autre. Remarquant un homme en train de s'approcher de Vrass, il banda l'arc encore rigide puisque jamais utilisé et le brandit sur lui. Sauf qu'il ne reçu pas l'attention et le crédit qu'il espérait. Pourtant, l'homme l'avait parfaitement vu, puisqu'il était juste en face de lui et l'avait vu le regarder. Peut-être pensait-il que Benedikt n'oserait pas, ou tirait trop mal, Alrik seul savait pourquoi il continua d'avancer vers le tatoueur. La première flèche siffla tout près de son oreille, la deuxième s'enfonça dans la chair de son épaule, et Benedikt ouvrit des yeux énormes sur celui qu'il venait de blesser comme s'il venait tout juste de s’apercevoir de ce qu'il était en train de faire. Aux grands maux... les grands moyens ? Le botaniste ne voulait certainement pas tuer quelqu'un, et se mordit la lèvre en espérant que ce qui venait de se passer les calmeraient un peu.