On pouvait dire que jusque là Daé avait eu de la chance. Elle avait gagné 10 Ores et pour l'instant elle avait avancé en échappant à des pièges, car elle ne doutait pas qu'il y en aurait, étant donné que le gain était une trousse de secours. Honnêtement, qui donnerait une trousse de secours en gain si son jeu n'était pas dangereux. Saya avait peut-être de l'humour, mais sur ce coup là, elle préférait voir la trousse de secours comme un avertissement et pas comme une blague. A chaque fois qu'elle avançait, elle se tenait donc prête, sur ses gardes. Le moindre bruit la faisait sursauter. Elle n'était pas claustrophobe, mais être sous terre lui déplaisait quelque peu.
Aussi sursauta-t-elle quand un bruit se fit entendre dans la caverne où elle arrivait. Mettant à profit sa vision nyctalope, elle identifia l'origine du bruit, et soupira. 3 Vulnae perchés sur les hauteurs, ou à même le sol. Elle connaissait un peu les bestioles, savait qu'elle servait de poulet voyageur, mais de là à les trouver dans le jeu du ragondin, elle ne s'y attendait pas. Elle haussa les épaules et se mit en gardes. 3 Vulnae, ça devrait être facile à combattre non ? Pour l'instant, il ne semblait pas avoir pris connaissance de sa présence et elle tenta donc de se rapprocher d'eux le plus silencieusement possible, dans l'espoir d'en éliminer un rapidement avant qu'ils ne se mettent à voler en tout sens.
Bien mal lui en pris, trop concentré sur ses cibles et pas assez sur le sol, elle buta sur un caillou de joli taille qui lui arracha un juron et provoqua l'affolement chez les animaux. Elle s'attendait à ce que ceux-ci volent de façon éparse et confuse, voir paniqué. Elle s'apprêtait alors à attendre que ceux-ci se soient calmé et qu'ils se soient reposer pour de nouveau tenter une approche furtive. Mais non, les bestioles, comme si quelqu'un leur avait jeté un quelconque maléfice -qui d'autre que Saya- s'en prirent directement à elle. Elles s'envolèrent en nué dans le plafond de la caverne pour redescendre en piqué sur elle. Prise au dépourvu elle fit une roulade sur elle même pour échapper comme elle pouvait aux griffes des Vulnaes, quand elle se releva, elle remarqua qu'elle s'était trompé, ils n'était pas 3 mais 5. Elle jura entre ses dents de nouveau. Elle attendit qu'il plonge de nouveau, et tenta d'en toucher quelques-uns avec son épée. Elle ne toucha que du vent, alors que les griffes des bestioles lui entaillèrent les bras et même un peu la tête. Elle voulut juré, mais seulement un feulement sorti de sa gorge. En fait, elle venait de se rendre compte qu'elle n'avait plus d'épée. Elle avait toujours la garde, mais plus la lame. Oh, elle s'en souvenait à présent, les armes avaient été confisquées. Elle grogna de rage.
Au troisième assaut, le résultat fut le même. Et la féline, qui savait gardait son sang froid dans bien pire situation, se mettait de plus en plus en rage de ne pas pouvoir se défaire de ses simples adversaires. Plus elle se mettait en rage, plus les adversaires lui échappait, et plus elle finissait blessée. A la fin d'un énième assaut, elle n'en puis plus. Elle lâcha sa garde désormais inutile et et attrapa un volatile avec ses griffes. Et lui cassa la colonne vertébrale d'un cou de dent dans le cou.
La suite se transforma en un véritable carnage. Délaissant ses manières d'humains au profit de sa nature animale. Ce n'était plus un homme aux allures d'animal qui se battait, mais un animal avec des membres trop long pour que l'on soit vraiment sur que s'en soit un. Les crocs, les griffes, les plumes volaient en tous sens. A quatre pattes sur le sol, la queue hérissée, les oreilles rabattues, les crocs sortis, Daé laissait parlé la nature de chat qui était en elle. Une nature qu'elle n'avait pas laissé parlé depuis longtemps. Bondissant, feulant, grognant en tous sens, ce n'était plus qu'une furie.
Le deuxième mourut écrasé contre la paroi, et le troisième fut décapité. A partir de là se fut la débandade dans les oiseaux-renards qui comprirent qu'ils n'auraient pas le dessus. Ils volaient en tous sens et Daé dû utilisé toutes les ruses de chats. Pour le quatrième, elle dut l'attraper après un volte face sur un mur à quelque mètre de hauteur. Elle atterrit souplement, le Vulnae dans la gueule. Elle lui planta ses griffes dans le cœur. Le cinquième fut le plus difficile à attraper, la peur, le rendait encore plus imprévisible. Elle finit par le clouer au mur à l'aide d'un caillou pointu, dans un miaulement rageur.
Les pupilles dilatées, elle alla récupérer sa garde et la rangea. Elle trembla sous l'effort. Redevenir humain, reprendre ses esprits ne fut pas facile. Mais c'est droite et sur deux jambes qu'elle franchit la porte de la caverne. Barbouillée de sang, griffée, blessée de toute part, mais vivante, et avec une rage de vaincre dans les yeux.