Nettoyage de printemps à tout moment !

Bâtie après le crash de l'Atlas IV, c'est une ville complexe à la pointe des nouvelles technologies, futuriste, propre, et protégée par un Dôme d'énergie fort curieux.

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Nettoyage de printemps à tout moment !

Messagepar Benedikt » 08 Mar 2013, 17:15

Benedikt tenait sous le bras plusieurs cartons dépliés quand il rentra dans l'entrée du commissariat. Il hésita un instant, mais comme son sens de l'orientation était très clairement limité et qu'il semblait plus correct de s'annoncer, il trottina jusqu'à l'accueil.
« Bonjour, heu, je suis Benedikt Bloom, je viens travailler pour Monsieur Kobalt. »
Derrière le comptoir, un jeune homme dévisagea celui qui venait d'apparaître, un grand sourire collé sur le visage. D'abord, c'était un peu suspect qu'on soit enthousiaste de travailler pour le lieutenant vu son caractère, et puis la police n'engageait pas d'habitude de gens de l'extérieur.
« Travailler ? »
« Ranger son bureau. »
« Ranger son... On a pas des femmes de ménage ? »
« Je ne sais pas si je dois répondre à cette question, parce que c'est un peu insultant. »
Le jeune policier le regarda, maintenant un peu embarrassé, surtout lorsque s'aperçut qu'il n'y avait aucune ironie derrière la remarque. Benedikt, lui, était vexé parce qu'il n'était pas une femme, flûte, quoi, et non pas parce qu'il y avait ménage derrière. Enfin, il n'allait bouder bien longtemps pour ça, il était de bien trop bonne humeur.
« Bon, heu, hé bien, suivez-moi. »

Après avoir serpenté dans les locaux du commissariat, Les deux hommes finissent éventuellement par atterrir devant le bureau voulu. Le policier hésite un peu, le poing en l'air à quelques centimètres de la porte. Déranger Viktor Zacharias Kobalt, c'était plutôt une très mauvaise idée, alors autant vérifier qu'il ne fait pas une bêtise. Il n'est pas très bon pour éviter les projectiles et le lieutenant l'est pour les lancer quand ça ne lui plaît pas.
« Vous avez rendez-vous avec lui ? »
« Hmm, j'ai deux minutes de retard, maintenant. »
Benedikt brandit fièrement la montre pratiquement neuve à son poignet. Il prendrait presque la pose pour lui montrer combien c'est la classe, mais le botaniste aime bien être présentable, et depuis trois jours, il a déjà découvert que les gens n'ouvrent pas de grands yeux émerveillé sur sa nouvelle acquisition. Effectivement, la réaction du policier n'est pas plus notable, et celui-ci ne fait que sourire légèrement comme s'il avait devant lui un enfant de 4 ans en train de lui montrer un des ses dessins. Puis se décide enfin à frapper et ouvrir lentement la porte du bureau de Viktor. Il en profite même pour mettre une main dans le dos de Benedikt et le pousser devant lui, au cas où. Ce n'est pas pour lui servir de bouclier, oh non, voyons, juste pour heu... le présenter.

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Re: Nettoyage de printemps à tout moment !

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 09 Mar 2013, 02:12

Précédemment : Mal pour mâle...
*°*°*°*°*°*°*°*°*

Concentré comme il l'était rarement, Viktor tapait un rapport à l'aide de ses deux index, le regard vissé sur le clavier à la recherche des touches. Franchement, ils auraient pas pu mettre les lettres dans l'ordre alphabétique ? Saletés d'informaticiens, la prochaine affaire où il mettrait la main sur l'un d'entre eux, il penserait à leur faire passer l'envie d'inventer des choses aussi débiles que des claviers avec les lettres dans un ordre improbable... Non mais sérieusement.

De temps à autre il levait le nez sur son écran afin de vérifier si ce qu'il était en train de taper voulait dire quelque chose, ou n'était pas trop bourré de fautes. Réfléchissant à un point tel qu'il ne daigna pas répondre au trois coups frappés à sa porte. Son attention fut pourtant attirée dans cette direction lorsque la porte s'ouvrit et qu'un suspect entra... un peu poussé contre son gré à vrai dire. Tiens... il ne se rappelait pas d'avoir dit d'entrer... Délaissant rapport, écran et clavier un instant, il ouvrit la bouche dans la ferme intention d'engueuler ceux qui se permettaient de le déranger - basse manœuvre pour faire passer son énervement - avant de reconnaître celui de devant. Le suspect, comme il l'avait d'abord pensé.

« Benedikt Bloom... » Se remémora-t-il en plissant les yeux et la cicatrice déjà moche qui lui barrait le visage.

Instinctivement - déformation professionnelle oblige - il fit revenir à lui tout ce qu'il avait pu apprendre sur le petit botaniste en fouillant ses dossiers. Le service d'immigration avait toute une boîte le concernant. Des photographies, un descriptif physique détaillé et quelques renseignements divers (et sans doute obsolètes à l'heure actuelle). Benedikt Bloom, donc. Orphe on ne savait pas trop quoi avec des ailes de libellule, issu de Païlandune, herboriste itinérant puis botaniste dans les serres... jusqu'à ce qu'elles sautent. Et aujourd'hui officieusement, petit ami d'un tatoueur qui tenait du bison pas très futé. Bref... venu pour ramasser son bordel après l'avoir lui-même proposé - qu'on n'accuse pas le lieutenant d'esclavagisme.

Un rapide coup d'œil vers le carré lumineux de son écran décida Viktor à laisser tomber son rapport chiant comme la pluie et à se lever. D'un geste du menton, il fit déguerpir le policier venu accompagner le botaniste... et qui affichait un air un peu trop curieux du goût du lieutenant. Encore un qui cherchait à le prendre en flagrant délit de corruption. Il pouvait espérer, tiens !

« Salut. Lança-t-il sans tendre la main. Benedikt en aurait besoin pour ranger, mieux valait éviter de la broyer. J'ai poussé les dossiers classés par là, et ceux en cours de l'autre côté. »

Et pour illustrer ses propos, il désigna la première moitié de la pièce ensevelie sous une montagnes de dossiers et de boîtes à peine remplies près des étagères, et la seconde moitié vers son canapé sur et sous lequel trônaient quelques autres chemises cartonnées.

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Re: Nettoyage de printemps à tout moment !

Messagepar Benedikt » 09 Mar 2013, 22:51

« Bonjour ! » pépia le botaniste pendant que le policier derrière lui filait sans demander son reste. Il s'arrêta au milieu de la pièce alors que le lieutenant lui désignait différents et nombreux tas pour lui expliquer où étaient les affaires classées et en cours, évitant les yeux perçants qui lui donnaient l'impression qu'il savait déjà tout à propos de lui.

Benedikt haussa un sourcil amusé pendant qu'il scannait la pièce du regard – il était décidément bien audacieux devant Viktor aujourd'hui, mais c'était sans doute l'effet de la bonne humeur et aussi du fait que cette fois, il ne venait pas pour témoigner ou dénoncer quelqu'un -. Comment est-ce que la police pouvait ne pas oublier un ou deux dossiers par mois dans ce bordel ? Le lieutenant devait avoir une très bonne mémoire, et de la chance.
« Vous voulez que je ne les trie qu'en deux moitiés ? On ne peut pas faire ça plus... finement, je ne sais pas, vol, meurtre, etc. ? » Le botaniste se mit à pouffer. « Olàlà, c'est glauque, faîtes comme si je n'avais rien dit. Heu, ce n'est pas grave, je vais voir ce que je peux faire. Déjà, par ordre alphabétique, ce serait plus facile de retrouver un dossier. »

Benedikt s'assit en tailleur par terre – c'était pas comme s'il pouvait espérer trouver de la place sur le canapé -, puis se mit à reconstruire les cartons qu'il avait ramené. Il n'attendait pas vraiment que le lieutenant lui fasse la conversation, et puis ils étaient en train de travailler après tout, aussi il n'essaya même pas de commencer à bavarder, même s'il chantonnait pour lui-même parfois sans trop s'en rendre compte.
Il y avait sans doute une chose à savoir sur la façon de ranger du botaniste. Si le résultat était toujours très proche de la maniaquerie, le processus, en revanche, donnait de sérieux doutes. Nettoyer impliquait chez lui de transformer d'abord l'endroit en victime d'une catastrophe naturelle quelconque. Ce qui expliquait qu'au bout de vingt minutes, le pauvre Viktor était piégé à son bureau, à moins qu'il ne réussisse à être soudainement capable de voler et à se frayer un chemin à travers la marée de dossiers dont les vagues – réelles quand le botaniste se faufilait entre – étaient un peu inquiétantes. Benedikt semblait étonnamment s'y retrouver, pour ce qui le concernait. Il sautillait entre ses piles pour y laisser tomber ça et là un dossier dans le tas des B – Classés, F – En cours, Y – En cours (tiens, ça n'arrivait pas souvent) ou K – Affaires non classés. Même si venant de l'extérieur, on pouvait se demander s'il ne jetait pas ses papiers un peu au hasard. Il s'arrêta pourtant au bout d'un moment pour surgir avec un air très concentré devant le lieutenant.
« Vous n'auriez pas un... crayon, un stylo, un porte-plume, je ne sais plus comment vous appelez ça ici. S'il-vous-plaît ? »

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Re: Nettoyage de printemps à tout moment !

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 10 Mar 2013, 03:36

Le regard bleu du lieutenant rivé sur le petit botaniste comme s'il essayait d'y voir au travers, Viktor esquissa un demi sourire de le voir tout guilleret à l'idée de ranger son bordel. C'était bien le seul à trouver le classement amusant, dans ce bureau... dans ce commissariat tout court d'ailleurs.

« Faut trier par date pour les affaires classées. Je trouverai un bleu pour les descendre aux archives quand tu auras fini. »

Le lieutenant était passé au tutoiement dès lors que le gamin n'était plus un témoin mais une âme charitable venu ramasser sa merde - n'ayons pas peur des mots. Il se redressa donc sur sa chaise et tenta d'étirer son dos que de trop longues heures à chercher ses touches avait tassé. Cette petite interruption allait le distraire un peu, et reposer ses rétines fatiguées par son écran. N'allez pas lui reprocher de ne pas savoir en régler la luminosité, l'informatique et lui n'étant de toute façon pas compatibles. Et puis répondre aux questions du gamin était de loin plus amusant que son rapport chiant comme la mort.

« Classer par délit, t'es marrant toi. Tiens, regarde. L'affaire des trois gugus qui sont venus saloper ta boutique là. Il secoua un dossier qui avait la chance de traîner encore sur son bureau, un autre s'étant miraculeusement greffé par dessus entre temps. On a déjà extorsion, agression - et t'as dû remarquer qu'ils y étaient pas allé avec le dos de la cuillère - mais aussi délit de fuite... En réalité, il pouvait remplacer agression par homicide involontaire, mais il estima que le gamin n'avait pas à connaître les détails. Ils ont couru après ton pote tatoué tu vois, quand vous êtes sorti du commissariat. Pas le cornu - dommage d'ailleurs, ça m'aurait bien fait marrer qu'ils se frottent à lui - l'autre qui cause directement dans la tête des gens sans leur demander leur avis. Bref, une affaire, plusieurs délits. Tu pige ? »

Il reposa le dossier sans soin, et soupira lorsque son regard croisa le rapport auquel il ne pourrait définitivement pas échapper. Un jour il paierait une secrétaire pour tout lui taper en deux temps trois mouvements. En attendant, il préférait tuer le temps en suivant des yeux les allées et venues du botaniste. À première vue comme ça, il avait l'air d'avoir une perception du rangement assez spéciale quand-même...

« Par ordre alphabétique c'est nickel pour celles en cours. »

La voix posée du lieutenant avait l'air d'encourager Benedikt dans son dur labeur, et malgré ses phrases abruptes lorsqu'il expliquait les choses qui lui paraissaient d'une simplicité enfantines, bizarrement, il évitait de le prendre pour le dernier des abrutis. Pour être honnête, il l'admirait un peu d'avoir eu les... enfin, d'avoir eu le cran de se traîner jusqu'ici, d'apprendre, et de s'adapter à un univers totalement différent de celui qu'il avait toujours connu. Il ne fallait pas croire, malgré ses airs de Grizzli mal léché et ses accès de rage un peu flippant, Viktor n'était pas pour autant atteint de désempathie. Pour qui le connaissait bien, au contraire, il pouvait se montrer plus proche du gros nounours que du flic pourri et grossier qu'il servait à qui voulait... et à qui ne voulait pas aussi d'ailleurs...

Preuve en était qu'au petit botaniste qui s'était pourtant ouvertement payé sa tête le jour où ses cheveux grisonnants avaient virés aux rose Barbie, il n'en voulait pas du tout. En fait, il l'aimait plutôt bien. Ça le changeait des petites frappes et de tous ces merdeux juvéniles qui croyaient se rebeller en faisant chier le monde et en criant « mort aux flics ». Le type même de cet Antiphane qui s'était tout de suite montré réticent, voir méprisant lorsqu'il l'avait interrogé. Lui, il n'allait pas oublier son nom. De toute façon, Viktor n'aimait pas les Cortesians... mais avait du mal à tolérer qu'on puisse ne pas aimer les flics. Chacun sa bête noire.

« J'ai... » Répondit-il à la demande du gosse en piochant un stylo dont le capuchon était porté disparu depuis un certain temps dans un pot recouvert de nouilles et peint à la gouache.

Il lança l'objet au botaniste avant de détourner le regard vers son écran d'un air renfrogné.

De une, il devait a-bso-lu-ment taper ce foutu rapport. De deux, chaque fois que son regard croisait son pot à crayons, il était pris d'une subite envie de faire tout ou n'importe quoi du moment que ça l'empêchait de penser. Et donc, « ... à bord d'un cabriolet... ».

Mais où était l'apostrophe sur ce fichu clavier, nom de dieu !

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Re: Nettoyage de printemps à tout moment !

Messagepar Benedikt » 10 Mar 2013, 18:13

« Oh, après... mon client ? Ils ne lui ont rien fait, j'espère. »
À Païlandune aussi, on pouvait être accusé de plusieurs méfaits, alors ce n'était pas vraiment nouveaux pour le botaniste. La seule différence était sans doute que là-bas, vos histoires n’intéressaient pas grand-monde, sauf dans le cas où cela troublait l'ordre public. Ah, et ici, on ne pendait pas les gens en place publique. Benedikt préférait, d'ailleurs, il n'avait jamais vraiment aimé cette habitude. « Mais je vois bien, oui. » soupira-t-il alors qu'il s'empêchait de rajouter que Vrass Rannveig avait un nom et un prénom et qu'il serait peut-être pas mal de s'en servir.
Le jeune homme revint simplement à son classement, ce n'était pas la peine de se disputer pour ça, et au pire, vu sa manière de parler, ce n'était peut-être pas forcément méprisant pour lui d'utiliser des surnoms moyennement respectueux pour désigner le tatoueur. Jusqu'à ce qu'il lui prenne l'envie d'aller demander des fournitures à son employeur.

Benedikt resta planté devant le bureau du lieutenant une seconde, perplexe, le stylo dans la main. En fait, il y avait un objet particulier susceptible de l'interroger, c'était ce fameux pot à crayon. Le botaniste savait très bien à quoi servait un pot à crayon, ça, pas de problème, mais il en avait déjà vu plein à la Basse-ville, et jamais, au grand jamais, ils n'avaient été recouvert de nourriture pas cuite et peint. Surtout que Viktor n'avait pas vraiment l'air du type qui s'essaye aux travaux manuel, et franchement, si c'était le cas, il n'était vraiment pas doué parce qu'on aurait dit que c'était fait pas un enf-
« Oh ! Vous avez des enfants ? »
Il espérait bien qu'il n'allait pas dire non parce que sinon, il allait avoir du mal à justifier sa question sans être un poil vexant. Et puis en même temps, le botaniste voulait bien parier dix ores que le jour où le lieutenant prendrait du temps histoire faire un joli pot à crayon pour égayer son bureau n'allait pas venir durant la prochaine décennie.

Enfin maintenant qu'il avait son stylo, Benedikt pouvait aller se rasseoir par terre tranquillement, vu qu'il pouvait parfaitement entendre et voir le lieutenant de là où il était – ce n'était pas comme si son bureau était un stade de foot -. Le botaniste entreprit alors de marquer les différentes années qui venait de passer sur chaque carton de rangement qu'il avait ramené. En vérité, ils venaient de l'herboristerie où Benedikt s'était aperçu qu'ils en avaient en trop et qu'il était aussi bien d'en faire profiter le commissariat.
Chaque date soigneusement – ou plutôt le plus proprement dont il était capable – écrite, Benedikt reprit son classement ; récupérant une partie d'un tas à sa droite, il s'employa à partager chaque dossier dans la boite correspondante. Et puis le son des touches qu'enfonçait le lieutenant avec une lenteur proche de l'agonie finit par l'intriguer assez pour qu'il se permette d'ajouter ;
« Vous n'avez pas une secrétaire pour faire ça ? Tout les gens pour qui je travailles ont quelqu'un pour écrire à leur place, d'habitude. Je pensais que c'était parce qu'ils ne savaient pas écrire, mais en fait, ils n'ont juste pas envie. Et heu... Vous n'avez pas l'air d'en avoir envie non plus, là. »

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Re: Nettoyage de printemps à tout moment !

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 10 Mar 2013, 21:44

Viktor haussa les épaules sans détourner son regard de ses touches, tentant vainement de se concentrer sur deux choses à la fois avant de renoncer.

« Aucune idée. On a juste les témoignages de témoins qu'ont pas pu dormir à cause du raffut, mais c'était pas dur d'identifier Bevnadin d'après leurs descriptions. Je lui ai pas encore mis la main dessus pour l'interroger, mais qu'il s'inquiète pas trop... je vais le trouver. »

Un petit sourire narquois étira ses lèvres. Le Cortesian ne serait sûrement pas ravi de le revoir, et rien que pour cette raison, cette enquête l'amusait. C'était bizarre, mais le lieutenant aimait bien rendre service aux gens qui l'aimaient pas - enfin, tant que ça restait dans le cadre de son travail - juste pour savourer leur tête déconfite de lui devoir quelque chose. Ce que c'était bon, ce petit air furieusement vexé d'avoir été aidé par un sale flic. Observant Benedikt se concentrer sur ses boîtes, il soupira en réalisant qu'il n'avaient rien d'autre à dire, et qu'il se retrouvait de nouveau contraint à taper son dossier... jusqu'à ce que le botaniste l'interrompe une nouvelle fois.

Cette fois, le lieutenant failli sursauter à la question qu'il n'avait pas vue venir. Suivant le regard de Benedikt vers son bureau, il tomba sur son pot à crayons. Bon esprit d'analyse. Meilleurs que certains de ses collègues policiers, même.

« Une fille de ton âge. Avoua-t-il pensivement. Flic aussi... enfin, en quelque sorte. »

Au caractère aussi bien trempé que le sien, la sale gueule en moins. Heureusement pour le lieutenant, Benedikt changea rapidement de sujet pour faire une allusion très subtile sur la façon qu'avait Viktor de taper au clavier... réflexion qui le fit ouvertement marrer.

« Pas que j'ai pas envie, c'est juste qu'ils m'ont foutu les lettres dans un ordre que je retiens pas. Je galère autant à les trouver que toi à écrire avec un crayon... Ajouta-t-il d'un ton gentiment moqueur. Vous avez appris où ? C'est pas courant d'être lettré là d'où vous venez. »

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Re: Nettoyage de printemps à tout moment !

Messagepar Benedikt » 11 Mar 2013, 11:50

« D'où je... » Le botaniste s'arrêta, pas la peine de chercher bien loin pour savoir comment le lieutenant savait qu'il venait de Païlandune. C'était plus ou moins écrit sur son front. « Hé bien... Je viens d'un orphelinat dont la gérante est une noble qui a perdu sa fortune. Comme elle a reçu une bonne éducation, elle essaye d'apprendre à lire, écrire et compter aux gamins qui sont dans son établissement. Ça marche pour certains, ça a marché pas mal pour moi. Ce n'est pas comme j'avais de quoi me vanter, mais... Voilà, c'est déjà ça. C'est un réel avantage pour quelqu'un qui vient d'un orphelinat, même si j'ai mis du temps à m'en rendre compte et qu'ici, bien sûr... C'est naturel pour tout le monde. »

Benedikt, les joues rosées, baissa les yeux à nouveau sur son classement. C'était un peu bizarre de raconter sa vie à Viktor, et il n'était pas au courant que celui-ci la connaissait déjà, à quelques détails près. En revanche, il y avait quand même un autre sujet qui le dérangeait. Et ce n'était pas la moquerie du lieutenant à propos de son écriture, qu'il pouvait considérer au pire comme plutôt juste, malheureusement. Il se glissa devant son bureau, son paquet de dossier encore dans les mains.

« C'est parce que ce n'est pas dans l'ordre de l'alphabet que vous n'arrivez pas à les retenir ? Pourtant vous pouvez les apprendre exactement comme l'alphabet, c'est même peut-être plus facile ! Et si vraiment, c'est impossible de ne pas tromper, vous pouvez en faire une chanson, quelque chose pour vous aider à le mémoriser. Comme heu... » Le botaniste se mit à chantonner sur un air d'une comptine bien connue d'Ephtéria. « azerty, uiop, q-s-d-fg, h-jklm, w-x-c, v-bn ! » Puis regarda le lieutenant avec un sourire. « Vous voyez, moi j'ai jamais posé mes doigts là-dessus de ma vie, mais je peux savoir que le I est à droite en haut parce que c'est le deuxième couplet, et que le X est à gauche en bas parce que c'est presque à la fin. Et tout les chiffres sont à droite. Vous pouvez peut-être même rajouter les symboles qu'il y a partout autour. »

Le botaniste avait sans doute un avantage, c'était celui d'avoir une bonne mémoire de base, aiguisée par l'apprentissage de centaines et de centaines de noms de plantes avec leurs caractéristiques et leurs fonctions. Apprendre par cœur était bien plus naturel pour lui que de s'attendre à voir de l'eau chaude en tournant simplement un robinet. C'était ainsi qu'il avait retenu toutes les touches d'un clavier d'ordinateur dans l'ordre, à force d'en voir et notamment à l'occasion d'un job particulièrement ennuyeux qui ne lui avait laissé comme choix que de savoir s'occuper avec ce qu'il avait sous la main. Puis, apparemment pas dérangé pour l'instant de noyer Viktor sous ses paroles, il rajouta pour faire bonne mesure une question qui trottait dans son esprit.
« Comment on peut être flic en quelques sorte ? »
Le botaniste était prêt à parier que lorsqu'il avait avoué avoir une fille de son âge, elle était en vérité bien plus jeune que lui. Mais heureusement pour lui, il n'avait pas pris la peine de le dire à voix haute. Et puis après tout, si elle était déjà dans la police ? Peut-être qu'elle ne l'était qu'en quelque sorte justement à cause de son jeune âge ?

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Re: Nettoyage de printemps à tout moment !

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 11 Mar 2013, 15:31

L'espace d'une seconde, Viktor hésita entre s'étonner et manifester un total désintérêt pour son « homme de ménage ». Mais sa curiosité était piquée, et taper son rapport le faisait vraiment chier. Du coup il se détourna totalement de son écran comme de son clavier pour écouter les papotages du petit botaniste.

« Sympa. Commenta-t-il, tellement peu habitué aux conversations qu'il ne trouvait pas grand chose d'autre à ajouter. Enfin j'en sais rien, j'ai jamais mis les pieds là-bas. Mais c'est cool que tu aies pu apprendre le minimum syndical quoi. Tiens... t'aurais pas pu m'aider sinon. »

En réalité le lieutenant s'était toujours demandé comment les illettrés pouvaient survivre dans la jungle de la Basse-Ville ou des Ghettos... et de partout, en fin de compte. Encore écrire, ça pouvait passer inaperçu, mais lire ou compter, ne serait-ce que pour faire ses courses, il voyait pas trop comment on pouvait faire sans. Et puis lorsque le gamin lui suggéra d'apprendre une chansonnette pour retenir l'ordre de ses touches, Viktor haussa un sourcil et se demanda brièvement si par hasard, ses cheveux n'étaient pas redevenus roses, pour que l'autre le prenne à ce point pour une poupée qui chante.

« Sérieusement, j'ai une gueule à fredonner en tapant mes rapports ? » Demanda-t-il avec sa délicatesse habituelle.

Niveau mémoire, le lieutenant ne se débrouillait pas trop mal. Il savait reconnaître un visage même s'il ne l'avait vu qu'une seule fois, et le remettre dans son contexte en y réfléchissant un peu. Il se rappelait de pas mal de noms de famille figurant sur ses rapports aussi, et là encore, parvenait à se remémorer les circonstances dans lesquelles ils étaient apparus la première fois, quand il le fallait. Il se souvenait de tous les reproches que pouvaient lui balancer sa fille quand ils s'engueulaient aussi, et des meubles qu'avait embarqué sa femme après le divorce. En fait, elle avait gardé l'appart', et le mobilier avec. Il n'y avait guère que ses fringues qu'elle avait eu la générosité de lui rendre en les lui balançant par la fenêtre, slips sales y compris.

Mais dans tous les cas de figure, quand ça l'emmerdait, il ne retenait rien. Voilà pour la disposition du clavier. Affaire classée, comme ils disaient tous ici.

Puis, fixant une étagère au pif comme si la réponse à la question de Benedikt s'y trouvait, Viktor semblait réfléchir, ou seulement rêver, on ne savait pas trop. Peut-être se demandait-il comment il allait formuler sa réponse sans paumer son interlocuteur dans des termes techniques.

« Elle bosse pour la scientifique. Elle analyse les preuves. Par exemple, imagine que t'es un assassin. Un matin, tu te pointe chez Vrass Rannveig pour l'égorger, et pi tu repars de chez lui comme si de rien n'était. Personne n'a rien vu, mais moi, je sais que tu connais Vrass... alors je me demande si tu y es pas pour quelque chose. Ça, c'est le boulot des flics comme moi. Je suspecte, je vais chercher, j'interroge, je réfléchis, même si ça s'voit pas comme ça. Toi bien sûr, tu fais l'innocent. Normal, tu veux pas aller en taule. Donc pour t'accuser, il me faut des preuves. Et là, c'est le boulot des flics comme ma fille. Elle t'enlève tes chaussures, tu vois, et sur la semelle, elle analyse ce qu'elle trouve. Si elle trouve du sang, elle cherche à qui il appartient. Si c'est celui de Vrass, t'es marron. Et elle est douée ma fille, elle peut te dire où tu étais l'année dernière rien qu'en analysant un seul de tes cheveux, tu vois. Il marqua une pause, fier de sa progéniture sans l'étaler. Chassez le papa ours, il revient au galop. C'est un peu flippant des fois. » Finit-il par admettre.

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Re: Nettoyage de printemps à tout moment !

Messagepar Benedikt » 12 Mar 2013, 11:18

« Ben, vous avez une fille, vous lui chantiez bien des chansons quand elle était petite, non ? »
Enfin, ce n'était pas son problème si Viktor ne voulait pas utiliser ses moyens mnémotechniques. Benedikt n'allait pas l’engueuler pour ça – il y avait même très très très peu de chance qu'il l’engueule, en fait, quelque soit la situation -. Aussi il se retint de lui demander pourquoi s'il devait prendre un exemple, cela devait forcément se rapporter au tatoueur et à lui-même, et de lui faire remarquer que s'il avait eu l'intention d'égorger Vrass Rannveig un matin, ce serait sans doute lui qui aurait quand même fini mal, pas le winghox d'une vingtaine de centimètres de plus que le petit botaniste et qui pouvait le porter à bout de bras quand il lui prenait l'envie.

« Sans rire ?! »
Si la curiosité du lieutenant était piqué, Benedikt, lui, était de se faire ronger par elle. Il resta gigoter légèrement devant son bureau comme si un gamin qui attends qu'on lui raconte une histoire, jusqu'à ce que son sens du devoir le rappelle à l'ordre. Et puis, ce n'était pas son boulot, c'était celui de sa fille, et il n'avait pas la science infuse, le pauvre. Comment c'était possible, est-ce qu'il y avait de Sayah impliqué ? Le botaniste se mordit la lèvre et retourna à son travail avec des questions sans réponses, se retenant à grands efforts de ne pas demander le numéro de sa fille – ses envies scientifiques ne valait pas d'avoir à la fois un père et un Vrass suspicieux sur le dos, en fait -.
Bon. Maintenant, on reprend. Carton. Dossiers. Date. En cours.
Benedikt établit plusieurs dizaines de théories sur le pourquoi du comment alors qu'il continuait à trier. À défaut d'avoir raison, on pouvait au moins dire qu'il était créatif, mais la très grande majorité ne tenait pas la route, et ce n'était pas ces nouvelles connaissances en électricité ou en physique qui allaient l'aider. Peut-être était-ce ses réflexions qui étaient en train de le distraire, mais Benedikt laissa tomber sans faire exprès le dossier qu'il était en train d'ouvrir à la première page. Ce n'était que pour chercher les deux seules informations utiles pour son rangements, il ne regardait jamais le reste, et s'en félicita à cet instant. Ce qu'il avait étalé par terre à ses pieds n'était pas beau à voir. Pourquoi toutes les photos des dossiers sur lequel il tombait étaient toujours atroce ? Benedikt ne s’aperçut que quelques secondes plus tard que celle qu'il avait ramassé, il la tenait à l'envers. Il la retourna avec un gémissement dégoûté et le rangea avec le reste en vitesse, évitant de rester bloqué trop longtemps sur les autres photos en couleurs et les pages descriptives dont il préférait éviter la lecture.

« Comment vous arrivez à faire ce boulot ? » souffla-t-il au lieutenant, même s'il n'était pas sûr d'avoir voulu poser la question ; il l'enverrais sûrement balader. « Vous arrêtez souvent les coupables de vos affaires ? » rajouta-t-il un poil plus fort, parce que ça, ça pouvait éventuellement être utile pour sa tranquillité d'esprit.

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Re: Nettoyage de printemps à tout moment !

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 13 Mar 2013, 06:17

Chanter des berceuses à sa fille, lui ?

« Ben nan... »

Tiens d'ailleurs, ça faisait peut-être partie des choses qu'elle lui reprochait ? S'il avait eu le caractère pour, il aurait demandé à un psy d'éclairer sa lanterne à ce sujet. Mais bon, fallait pas déconner non plus. Viktor et les psy, ils étaient fâchés à vie ! En attendant, la petite mine proche de l'extase du botaniste lui donna une subite envie de rire, même s'il se contenta sobrement de sourire. Il l'aimait bien, ce gosse. Il lui rappelait Gaëlle quand elle lui faisait pas la gueule. C'était rare. Tellement qu'il ne se rappelait plus trop quand c'était la dernière fois.

« Sans rire... Assura-t-il en se marrant à moitié. Tu sais lire l'âge des arbres ? Tu sais, avec l'écorce et les cercles dans le tronc ? Ben ma fille c'est pareil, mais avec des trucs plus p'tits, et plus inattendus. Elle ramasse une rognure d'ongle, elle regarde avec un microscope, et avec l'écorce de l'ongle et ses cercles tout p'tits, elle te dit ce que tu as bouffé la veille. » Un truc comme ça.

Y'avait plus qu'à espérer qu'elle serait jamais sollicitée pour trouver des preuves de corruption chez son père... sinon ben... il était dans la mouise ! Le regard dans le vague à force de repenser aux innombrables talents de sa fille chérie, Viktor sursauta presque lorsque Benedikt le tira une nouvelle fois de ses rêveries avec une question bizarre. À vrai dire, c'était sans doute pour ça que le lieutenant appréciait ce gosse. Pour l'originalité de son étonnement, et sa candeur aussi. Là où d'autres lui auraient demandé s'il pouvait pas faire sauter leurs PV, lui s'étonnait qu'on puisse faire ce métier et n'avait pas peur de s'en inquiéter à voix haute. C'est vrai ça, comment décidait-on de faire un métier pareil ? Fallait être maso...

« Au début pour la justice. J'voulais être un super héros qui arrête les méchants ! Sourit-il en repensant à sa naïveté de débutant. Pi après parce que je savais faire que ça. Je connais les ficelles, et j'ai la flemme d'appendre autre chose. Il marqua une pause, réalisant qu'il ne répondait pas tout à fait à l'interrogation du botaniste. À force d'en voir, on s'habitue aux cadavres bien dégueux. Y'a que pour les gosses que ça passe pas. Après, que ce soit gerbant à regarder ou dur à encaisser, j'préfère continuer, traquer et trouver les coupables. J'en serai malade de détourner les yeux et de laisser courir... Pour qu'ils recommencent ? Dans leurs rêves ! J'trouve pas toujours les coupables... et des fois, j'les trouve mais j'peux pas les mettre au trou. Ça arrive quand y'a pas assez de preuves, ou quand ils sont trop importants. C'est frustrant, mais j'm'en fous. Je continue et j'en coffre le maximum, ça fait toujours quelques tarés en moins dans les rues. »

Et au passage, il en cogne un bon nombre. Et quand un coupable se pavane avec une immunité diplomatique, il va voir ses potes louches des Ghettos et leur glisse discrètement quelques Ores pour un passage à tabac dans les règles... Ça aide pas la justice, mais ça remet les pendules à l'heure. Que tout le monde se croit pas intouchable quoi.

La loi du talion et Viktor, une grande histoire d'amour... sauf quand elle s'applique à lui.

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Re: Nettoyage de printemps à tout moment !

Messagepar Benedikt » 13 Mar 2013, 19:57

Benedikt se pencha au-dessus d'une boite pratiquement remplie et attrapa derrière un autre tas de dossier pour le caler dans le creux de son coude. Il y avait maintenant marqué « microscope » sur son poignet gauche, vu qu'il avait un crayon sous la main et qu'il n'avait pas osé demander la définition au lieutenant. Pas grave, les dictionnaires étaient fait pour ça, et c'était bien pour ça qu'il avait écrit un rappel sur lui-même pour plus tard.
Bon, c'était un peu triste de rester à faire le même boulot parce qu'on avait la flemme de faire autre chose, mais Benedikt n'allait pas être celui qui l'en blâmerait. Un travail, ce n'était pas fait pour être plaisant, pour lui, c'était fait pour leur permettre de ne pas mourir de faim dans la rue. Même s'il espérait que la botanique lui plairait autant dans dix ans, ce n'était pas parce que cela l’enthousiasmait qu'il avait appris ce métier, c'était parce qu'on lui avait fait une proposition qu'il aurait été idiot de refuser.

« Mmmh, je crois que je comprends. C'est quand même satisfaisant de se dire qu'on est utile à la société. Je veux dire, réellement, vous empêchez les gens de faire n'importe quoi. Enfin, qu'ils le fassent encore, ou au moins, ils payent pour ça. »

L'entendre dire qu'il n'arrivait pas toujours à attraper les coupables quand ils étaient importants n'avaient rien d'étonnant pour Benedikt. D'ailleurs, les nobles du Nord étaient tout aussi protégés, du moins jusqu'à ce qu'ils tombent dans les disgrâces de gens plus importants qu'eux.
« À Païlandune, on a aussi une sorte de police mais... Elle travaille plus pour les grands seigneurs qu'autre chose, disons. Et puis on peut être arrêté parce que notre tête leur revient pas, ils s'en fichent parfois pas mal que ce soit le véritable coupable qui finisse en prison... Ils sont étonnamment plus efficace quand il y a des révoltes paysannes, mais là, je pense qu'ils ont l'ordre de taper sur tout le monde, alors forcément, c'est plus facile... » continua-t-il sans se poser la question si Viktor en avait quelque chose à faire, des mœurs et coutumes de là où il venait.
« Moi, je trouve ça bien qu'ici, vous ayez des principes et que cherchiez à faire respecter la justice plutôt que l'ordre. » Oho, quelles belles paroles. Benedikt avait apparemment momentanément oublié la façon dont certains policiers parlaient et agissaient quand ils passaient attraper quelques revendeurs de drogues dans son immeuble. Il releva la tête et haussa les épaules. « Enfin, vous, au moins... »

Il observa Viktor en train de taper lentement sur son clavier, et remarqua à ce même moment qu'il ne portait aucune alliance. Bizarre, s'il avait une fille ? Ou alors il ne s'était pas marié avec sa compagne, ce qui était d'autant plus étrange, ou alors il était veuf ? Les divorces étaient tellement rare dans le Nord que Benedikt n'en avait jamais vraiment entendu parler ; c'était toujours pour des situations tout à fait délicates et les gens ne faisaient que murmurer des rumeurs floues qui suffisaient bien à ternir la réputation des époux impliqués. Le botaniste n'imaginait même pas qu'on puisse se séparer parce qu'on ne s'entendait plus. Oh, ou alors c'était une histoire un peu comme celle de Vrass et Nathan ? Ça paraissait bien coller, tiens. Surtout qu'il avait fait une tête un peu étrange quand Benedikt avait parlé des chansons pour enfants. Bon, mieux valait ne pas poser de questions, dans ce cas.
« Mais vous devez avoir l'air d'un super-héros parfois, quand même, pour que votre fille ait voulu rentrer dans la police aussi ! » finit par rajouter en rigolant légèrement.

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Re: Nettoyage de printemps à tout moment !

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 14 Mar 2013, 21:40

Viktor haussa les épaules. Être utile à la société ne faisait depuis longtemps plus partie de ses priorités. Aujourd'hui tout ce qui l'intéressait, c'était de mettre leur raclée à ceux qui marchaient sur ses plates bandes. Lorsqu'il fut question de rentrer dans le lard de foules massées pour une révolte, la réflexion le fit sourire. Sous le Dôme, il arrivait que les grands pontes ordonnent de faire la même chose... mais pas si ouvertement. Il fallait la jouer subtile. Rentrer dans le tas, mais en donnant l'impression de ne pas vraiment le faire... Quant à parler de justice...

« C'est pas toujours juste... Grommela-t-il à mi voix, comme s'il avait peur que Benedikt l'entende. Il m'est arrivé d'arrêter une femme qui avait tué son mari. Deux balles dans la poitrine. Illustra-t-il en mimant un revolver avec son majeur et son index serrés, le pouce lui servant de percuteur. Sauf qu'après enquête, il s'est avéré que son merveilleux époux abusait de sa fille... Résultat, en voulant se faire justice elle-même et protéger sa progéniture, elle s'est retrouvée en taule, et la petite en orphelinat. »

Si ça n'avait tenu qu'à lui, il aurait fait semblant de ne pas entendre ses aveux ce jour là, et l'aurait relâchée dans la nature comme si de rien n'était. On touchait pas aux gosses, merde ! Mais plutôt que de s'assombrir à cette idée, le lieutenant éclata d'un rire franc lorsqu'il s'entendit qualifier de super héros.

« Peut-être bien, le slip par dessus les collants en moins ! Enfin bon, je crois pas être son héros... et puis elle est meilleure que moi... »

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Re: Nettoyage de printemps à tout moment !

Messagepar Benedikt » 15 Mar 2013, 16:28

Benedikt regarda quelques instants Viktor avec le nez froncé, comme s'il attendait une autre fin à l'histoire, cette fois-ci heureuse. Mais bien sûr, rien ne vint. Pas très étonnant, Benedikt n'avait pas besoin que la vie n'était pas forcément juste, mais quand même.
« Vous savez dans quel orphelinat ? C'était il y a longtemps ? » s'entendit soudain demander. C'était un peu idiot, parce que même si c'était celui de la Bonne Étoile, là où se trouvait Nathan, cela ne changeait strictement rien à l'affaire. Oh par Alrik, et si c'était Moïra ?
« Non mais n'importe quoi, il y a une chance sur un million et je ne suis même pas sûr de savoir compter jusque-là. » se sermonna en pensée le botaniste.

Un sourire se redessina pourtant sur les lèvres du botaniste quand Viktor rajouta une remarque à propos des super-héros et de sa fille. Pas besoin d'être un maître dans l'art des sous-entendus pour se douter combien sous ses airs bourrus, le lieutenant était un vrai papa poule. Peut-être au sens où tout le monde l'entendait, mais en admiration devant sa seule fille préférée, il n'y avait pas de doute. Benedikt hésita à se mettre à lui poser pleins de questions à propos de la fameuse policière-scientifique-bricoleuse de pot à crayon histoire de voir si ça allait l'attendrir, mais bon, ce n'était pas très bien d'être manipulateur. Et puis, bon, c'était plutôt indiscret. En attendant, il avait maintenant bien envie de savoir comment elle était, en vraie, la fille du lieutenant.

« Tiens, justement, pendant qu'on en parle, si vous aviez une réponse pour moi à propos de ces super-héros, ce serait pas mal. Parce que c'est quoi cette manière de s'habiller ? Je veux dire, c'est pour qu'on reconnaisse bien les personnages ? On a pas besoin de ça, ils ont déjà des tas d'autres particularités ! Parce qu'à chaque fois que je pose la question, on se fiche de moi et parfois on me dit, ça vient de la Terre, mais ce n'est pas une explication, ça. J'ai lu pas mal de choses sur la Terre et ce n'est mentionné nulle part qu'ils s'habillaient comme ça, en plus. »
Le lieutenant allait sûrement lui faire remarquer au bout d'un moment qu'il y avait pas écrit Encyclopédie Universalis sur son front, mais bon, autant en profiter puisqu'il ne faisait que trier des dossiers et que le classement par ordre alphabétique ne lui occupait pas la totalité de son esprit. C'était ça où il risquait de céder à la tentation de poser des questions bien personnelles à Viktor, alors, à tout prendre...

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Re: Nettoyage de printemps à tout moment !

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 18 Mar 2013, 21:08

« Ouais, je sais dans quel orphelinat, mais compte pas sur moi pour te dire lequel. Je crois pas que t'apprécierai que je raconte ta vie au premier venu, hein ? Pareil ici. »

Autrement dit, poser des questions c'était bien, en poser trop ça l'était moins. Un regard suspicieux se posa sur Benedikt. Comme si tout à coup, Viktor sentait venir le coup fourré. Tiens, ça lui faisait penser à cette Morphe qui s'était pointée dans sa vie et l'avait squatté deux jours entiers. Enfin non, une journée et demi, mais tellement envahissante que c'était presque pareil. Si ça se trouvait, il restait même des poils sur son canapé. Oui parce que le truc là-bas, tout avachi et à moitié décrépi, ben c'était un canapé figurez-vous.

Et puis la presque mauvaise humeur du lieutenant s'envola en même temps qu'un éclat de rire franc. Le coup de « pourquoi les Super Héros portent-ils toujours des fringues aussi ridicules », il l'avait pas vu venir. Renonçant à finir son rapport, il s'appuya sur le dossier de sa chaise, observant Benedikt qui s'affairait presque autant qu'une abeille autour de sa ruche.

« Peut-être pour qu'on les repère de loin ? Avec des collants bleus et un slip rouge par dessus, on peut pas les rater. Réfléchissait-il tout haut. Dans une fusillade par exemple, tu vois. On n'a pas trop le temps de regarder qui est qui, mais si du coin de l'œil on repère des couleurs flashy bah... on sait que c'est un gentil... »

Tiens d'ailleurs, c'était bizarre qu'aucun truand ait jamais pensé à s'habiller en collants pour passer « inaperçu ». Un sourire déforma son visage déjà moche.

« J'connais un psy qui serais ravi de discuter avec vous. Ça le changerai un peu de ses analyses de Serial Killer. »

Ce qu'il ne pouvait pas deviner, c'était que le psy en question et son homme de ménage temporaire se connaissaient déjà. Comme quoi le botaniste était abonné aux serpillières... Et puis de nouveau, ce fut le regard perçant. Difficile d'imaginer qu'un type comme Vrass Rannveig - pourtant réputé pour son caractère plus merdique que celui du lieutenant (c'est dire !) - soit assez patient pour supporter un gosse comme Benedikt Bloom. Coucher avec, ok. Mais Viktor s'était laissé dire que la relation d'un soir durait un peu plus longtemps qu'elle aurait dû. Bizarre non ? Comme quoi vivre dans le confort Atlante, ça vous ramollissait même un Winghox !

« Sérieusement, ça vous plaît ici ? D'habitude les gens du nord flippent un peu quand ils débarquent. Limite s'ils font pas une syncope en voyant le bonhomme pour traverser passer au vert... »

Sa mémoire bifurqua sur les deux Païlandais qu'il avait dû sortir de l'hôpital. Archélas truc et une nana Morphe bidule... À eux, le séjour leur avait pas trop plu...

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Re: Nettoyage de printemps à tout moment !

Messagepar Benedikt » 19 Mar 2013, 10:40

« Je... ne sais pas comment je dois prendre ça. » Le botaniste pencha la tête sur le côté et regarda l'ours en uniforme. Comme il était toujours plus ou moins désagréable, c'était un peu difficile de savoir quand il l'était vraiment, ou quand c'était juste sa façon de parler. Mais un psy... un psychologue, il y en connaissait un. Comment s'appelait-il... Hayner !
« J'en connais un mais je ne pense pas qu'il m'ait trouvé si intéressant que ça. Enfin, je ne sais pas, je n'ai fait que le ménage chez lui, en réalité. » Il haussa les épaules et sourit légèrement. Décidément, Benedikt était de bien bonne humeur aujourd'hui, incapable de se mettre en rogne quoiqu'on lui dise, et Alrik savait combien il pouvait être lunatique, éventuellement. Sauf qu'il resta un peu perturbé par le regard perçant que le lieutenant lui réservait maintenant. La question qui vint avec n'était pourtant pas très suspicieuse. Forcément, c'en était une qu'on lui avait posé de nombreuses fois, toujours avec cette espèce d'incrédulité.

« Oh, oui ! J'aime beaucoup. J'ai décidé de rester le lendemain du jour où je suis venu ici la première fois. Mais je ne dis pas que ce n'était pas effrayant au début, hein... C'est sans doute impossible pour vous de vous mettre à notre place, mais imaginez que vous entrez dans une ville où tout, absolument tout est totalement incompréhensible pour vous ? Même les vêtements que tout le monde portent sont différents, même faire les choses les plus simples demande de réfléchir pendant un quart d'heure ou de demander de l'aide. C'est vraiment désespérant parfois de vouloir se laver ou faire à manger, et de s’apercevoir que vous n'arrivez même pas à vous débrouiller seul. Et lorsque vous posez des questions, on vous regarde avec condescendance et on vous parle très lentement comme si vous aviez trois ans. Parce que tout le monde sait comment faire. »

Benedikt ne levait pas les yeux pendant son discours, occupé à son tri méticuleux, mais supposa apparemment que Viktor l'écouta puisqu'il continua.
« J'ai passé trois heures et demi au service de l'immigration, tout ça parce que... Bon, j'étais apparemment un cas intéressant pour les médecins, mais la secrétaire, la secrétaire ! Elle me posait des questions mais après elle contestait les réponses, constamment. Mon âge, mon travail, mon éducation, et des détails encore plus personnels qu'elle n'aurait jamais révélé sur elle-même. Mais moi, c'était tout à fait normal que je lui divulgue tout ça, pas de problème ! Je jure que j'ai failli l'étrangler quand- » Benedikt s'arrêta brusquement et se mit à rougir. « Je ne l'aurais pas fait, bien sûr. »
Oui parce que c'était peut-être peut-être moyen d'avouer avoir des envies de violence envers son prochain devant un lieutenant. Surtout qu'étrangler la secrétaire, il y aurait sûrement quelqu'un qui le ferait un jour vu son comportement, donc autant qu'il ne se fasse pas accuser, tiens.
« Tout ça pour dire, c'est toujours comme ça. On vous prends pour quelqu'un de stupide avant même que vous n'ouvriez la bouche, et lorsqu'ils apprennent que vous venez de loin, ça ne les empêchent pas en général de rester méprisants. »

Le botaniste fit une pause, maintenant qu'il s'était aperçu s'être éloigné de la simple question qu'on lui posait, et prit dans le creux de son bras un nouveau paquet de dossiers.
« Ça, je trouve ça beaucoup plus gênant que d'avoir des milliers de trucs inconnus autour de moi constamment. Je m'y suis habitué, et puis j'apprends. J'ai plus de confort que je n'aurais pu jamais rêvé d'avoir et puis j'adore tout ce que vous avez ici de complètement dingue. Et maintenant, j'ai eu le temps de rencontrer des gens qui peuvent m'aider, donc c'est encore plus facile. »

Lissant les plis inexistants de son pantalon, le botaniste se tut à nouveau et se mit à rire avec gêne.
« Je raconte ma vie, je suis désolé, ça ne vous intéresse probablement pas. Mais voilà, c'est un peu difficile d'expliquer simplement pourquoi je suis resté. C'est un ensemble de choses. La personne avec qui je suis venu connais la Basse-ville mais déteste y aller. C'est trop pour lui, et je peux comprendre. Mais moi je suis heureux d'avoir autant de liberté et de nouveautés et je peux remercier Alrik parce que depuis que je suis arrivé, j'ai bien plus de chance que je ne mérite, clairement. »
Le visage de Benedikt s'était éclairé alors qu'il finissait. Parce qu'effectivement, oui, les côtés négatifs parfois très lourd de vivre dans l'état Atlante n'arrivaient pas à écraser les points positifs. Ici, on n'avait qu'à tourner ou appuyer sur des boutons pour avoir un confort parfait, on acceptait que deux hommes soient en couple, on allait à l'école gratuitement. Et la liste continuait longuement.

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Re: Nettoyage de printemps à tout moment !

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 29 Mar 2013, 22:09

« Vous faites souvent le ménage, pour un botaniste... » Remarqua Viktor d'un ton bizarrement neutre.

L'espace d'une seconde il se demanda même s'il en faisait autant chez Rannveig, jusqu'à ce qu'il se remémore la réputation qui courait sur le dos du tatoueur... et là, la vision de Benedikt à poil sous un tablier le fit grimacer. Bordel, c'était la dernière fois qu'il écoutait ces conneries de rumeurs ! Non pas qu'il s'offusqua de la relation que les deux hommes pouvaient entretenir, ça, il s'en foutait. Mais ça lui fit comme la première fois qu'il s'était imaginé sa fille avec un autre homme. L'impression que tout foutait l'camp, que les gosses ne savaient plus être des gosses et qu'ils grandissaient trop vite. Comme ça, d'un claquement de doigts, et de préférence dès qu'on avait le dos tourné. Elle était passée où, l'innocence marrante du botaniste ?

Justement, le regard acier du lieutenant se posa sur l'intéressé. L'entendre déballer sa vie dans les moindres détails le plongeait dans une sorte de tranquillité inhabituelle. C'était comme écouter ces enfants qui racontaient leur journée à l'école. À l'âge où ils étaient encore trop jeunes pour détester leur père, ou leur reprocher un divorce, sinon une séparation... voir leur connerie, dans son cas. Quelque part, c'était pas plus mal de discuter sans à priori. Viktor s'autorisa même un nouveau rire face aux balbutiements embarrassés d'un botaniste qui lui promettait ne jamais étrangler personne. Avec cette carrure, il y avait peu de chance... même si l'habit ne faisait pas le curé, ou un truc dans ce goût là.

« Je te rassure, y'a pas besoin de venir de trop loin pour être pris pour un con, par ici. Rappelle-toi la façon dont ton client m'a parlé à ta boutique. D'un autre côté, le lieutenant avait failli démonter la porte avec ses coups répétés. Suffit parfois d'un métier qui revient pas à tout le monde, ça va pas chercher plus loin que ça. »

Il s'adossa à sa chaise dont le métal manqua de se plier sous sa masse imposante. L'air un peu vague, oubliant totalement son rapport chiant comme la pluie. Au début, il avait défendu son métier bec et ongles chaque fois qu'on lui avait manqué de respect. Patient, il avait pris le temps d'expliquer... pour des prunes le plus souvent. Aujourd'hui, il se contentait de prendre sa grosse voix pour remettre les gens à leur place. Ras le bol de se justifier d'être flic. Et ce qui ne se méfiaient pas assez de son ton menaçant, il leur apprenait à fermer leur grande gueule à coups de code civil, au sens propre comme au sens figuré. Code civil sur lequel il s'asseyait joyeusement quand ça l'arrangeait. Une réputation de flic pourri, ça ne s'inventait pas pour le fun..

« Tiens, à propos de trucs complètement dingues... » Rebondit-il sur la conclusion du gosse.

Il repoussa le rapport éparpillé sur son bureau, soulevant les feuillets au hasard, foutant par terre son holster heureusement vide tout en grommelant. Finalement, il se rabattit sur ses tiroirs qu'il ouvrit les uns après les autres jusqu'à trouver ce qu'il cherchait : un petit tube métallique muni d'un capuchon.

« J'ai confisqué ce truc à une vieille folle qui s'était mis dans la tête de me le vider à la gueule... C'est une bombe au poivre. Expliqua-t-il en faisant sauter le bouchon. Si on vient encore te chercher des poux, tu appuies là en visant les yeux. Ça brûle tellement que ton agresseur va se mettre à chialer comme une madeleine, le temps de prendre tes jambes à ton cou. Rebouchant l'objet, il le tendit à Benedikt en ajoutant au cas où. Il survivra, je te rassure... »

Pour un peu, il lui aurait presque proposé de l'essayer sur un suspect... histoire qu'il se fasse la main.

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Re: Nettoyage de printemps à tout moment !

Messagepar Benedikt » 01 Avr 2013, 02:51

« Oh. Merci... Merci beaucoup ! »
Benedikt lève un visage presque surpris sur le lieutenant alors qu'il tend un bras pour prendre la bombe au poivre, et puis l'examine un peu. Ça ressemble aux bombes de peinture qu'on voit dans les mains des graffeurs des Ghettos. Mais ça a apparemment une toute autre fonction. Si c'est vraiment aussi efficace que le dit Viktor, et le botaniste est prêt à le croire sur parole sans hésitations, c'est vraiment parfait. Parce que si c'est un lieutenant de police qui lui donne, ce n'est pas illégal, et on ne pourra pas lui reprocher quoique ce soit. Benedikt déteste l'idée de devoir sortir une arme pour se défendre ; parce qu'il ne sait pas s'en servir, et surtout parce que les possibilités de se blesser lui-même ou une autre personne ont été démontré multiples. Mais cette bombe au poivre, ça le fait plutôt sourire, et le botaniste se demande pendant un moment si c'est vraiment du poivre qu'il y a là-dedans ? Ce n'est pas si dangereux, c'est pour la cuisine, normalement ! Non ?
Benedikt penche la tête et jette un dernier coup d’œil au policier. La première fois qu'il l'avait rencontré, il était loin d'avoir une bonne opinion de l'homme en question, mais plus il le connaissait et plus il l’appréciait.

Le botaniste n'était pas du genre à rester sur une première impression, ou à s'offusquer durablement devant les gens grognons. Il en avait connu pas mal dans sa vie, qui malgré leurs manières brusques et leur manque de tact, s’avéraient être des gens très bien. Le vieil herboristerie Phineas ne faisait pas souvent dans la dentelle, ni dans ses gestes ni dans ses paroles, et recevait les marques d'affection avec tellement de grommellements que Benedikt avait pris l'habitude de commencer à s’inquiéter quand il était trop agréable. Mais il n'y avait pas que lui. Même Vrass, au premier abord, ne s'embêtait à arrondir les angles quand ça ne lui plaisait pas.
Viktor semblait être seulement un autre membre de cette espèce, celle de ceux qui ne voulait pas qu'on les fasse chier et qui étaient généralement plus ou moins de mauvaise humeur, mais jamais cruel gratuitement.

« Pour être honnête, je ne pense pas que les gens vous prennent pour un idiot. Et mon client non plus. Vous n'avez pas l'air idiot. Et je ne suis pas sûr que ça ait toujours à voir avec votre métier. Ça joue clairement, mais vous.... Je veux dire, je suis facilement impressionnable, mais à mon avis, même pour d'autres personnes, je suis sûr que votre physique les intimide. Comme vous ne souriez pas souvent... Et que ne parlez pas excessivement doucement... Ils ont sûrement juste un peu peur de vous alors ils sont sur la défensive. »
Benedikt, assis par terre les fesses sur les talons, posa ses mains sur ses genoux et regarda le lieutenant en espérant qu'il ne l'avait pas horriblement vexé. En même temps, il n'était pas stupide, il s'en était sûrement compte avant, mais c'était différent quand quelqu'un d'autre vous le faisait remarquer. Enfin Viktor était encore plus baraqué que le tatoueur, qui est quand même un winghox, et avait l'air de faire la gueule très souvent. On en voyait quand même pas souvent des comme ça.
« Du coup, on vous prends au sérieux et vous n'avez pas besoin de vous promener avec ce genre de trucs-là quand vous passez dans les Ghettos. » continua Benedikt avec un léger rire, montrant la bombe au poivre. « Ce qui, je vous l'assure d'expérience, est parfois bien appréciable. »

Le botaniste se tut et son tri de dossier avança enfin silencieusement pour un petit moment, avant qu'il ne s'arrête à nouveau pour froncer les sourcils.
« Hmm.. Je ne fais pas souvent le ménage chez les autres, par contre... Vous êtes la deuxième personne pour qui je travaille après ce psychologue pour faire ça, à la Basse-ville. » rajouta-t-il. « Je ne suis pas un domestique. »
Il y avait un peu de fierté dans la voix de Benedikt, même s'il ne s'en rendait pas compte, parce que même s'il n'aimait pas penser être méprisant, ne pas finir au service des nobles de Païlandune quand on avait grandi dans un orphelinat, c'était plutôt une réussite. Ce n'était pas forcément grâce à sa force de caractère qu'il y avait échappé, et entre-temps il avait fait pire, mais le botaniste y voyait quand même la preuve de son indépendance. C'était exactement pour cela qu'il venait de remettre le sujet sur le tapis alors que le lieutenant n'avait pas été spécialement dédaigneux dans sa remarque.

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Re: Nettoyage de printemps à tout moment !

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 02 Avr 2013, 20:21

L'air quasi émerveillé du gamin devant une bête bombe au poivre faillit faire éclater le lieutenant d'un nouveau rire. Pourtant cette fois, il préféra se mordre la joue. Après lui avoir fait un laïus sur tous ces abrutis qui se permettaient de prendre les autres pour des cons, il estimait limite de se marrer trop ouvertement pour une toute petite disproportion d'enthousiasme. Et en même temps, c'est ce qui était marrant chez les gosses. Les adultes étaient chiants. Ils ne s'extasiaient jamais de rien. Sauf Gaëlle, qui était capable de bondir de joie dans son labo quand on lui mettait une bave non identifiée sous le nez. Un truc de scientifique, sûrement.

De toute façon, la suite des propos de Benedikt était beaucoup moins marrante. Et en bon flic de très mauvaise foi, Viktor fit semblant de ne pas entendre les quelques vérités un poil vexantes qu'on lui jetait à la gueule. Détournant le regard sur son écran, il se contenta donc de hausser les épaules d'un air indifférent avant de reprendre son dur labeur de saisie. Il en était d'ailleurs à chercher un accent circonflexe d'un air renfrogné lorsqu'il détecta une certaine... une certaine quoi au juste ? Il ne savait pas trop, mais un truc dans la voix du botaniste lui faisait dire qu'il n'avait pas trop aimé cette histoire de ménage. Penché au dessus de son clavier comme une masse imposante prête à écraser son bureau sous son poids, il détourna seulement les yeux vers le gosse.

« T'excite pas, on en a des bonniches, au poste. Elles passent tous les vendredi astiquer les meubles et passer l'aspirateur, même. Sauf dans son bureau, trop bordélique pour qu'elles puissent espérer ouvrir la porte sans mourir ensevelies sous une avalanche de dossiers. Mais les bonniches, elles classent pas les dossiers. »

Ça demandait un intellect un tout petit peu au dessus... sans critiquer, hein. Il se trouvait juste que les femmes de ménage du commissariat étaient recrutées parmi la main d'œuvre bon marché, autrement dit sachant à peine lire ou écrire, certaines à peine capables d'aligner trois mots. Et puis pour entasser tout ce bordel dans des boîtes, il fallait une paire d'yeux innocents qui n'irait pas répéter tout ce qu'il avait lu au premier venu. Viktor pouvait se vautrer, mais Benedikt dans le genre innocent, il méritait presque une médaille.

« C'était qui ce psy ? J'connais p'têt... » Reprit-il, assez satisfait d'avoir posé les yeux au pif sur son foutu accent circonflexe.

Quelle idée aussi, d'aller lui causer de faîtière pendant un interrogatoire...

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Re: Nettoyage de printemps à tout moment !

Messagepar Benedikt » 03 Avr 2013, 01:11

« Passer l'aspirateur... » murmura tout bas Benedikt, juste pour lui, resté bloqué à l'expression qu'il n'arrivait pas à saisir complètement. Flûte, il le connaissait, ce mot, pourtant, c'était quoi, déjà ? La seule chose qui lui venait à l'esprit, c'était un éléphant, c'était complètement stupide.
« Ben, nettoyer tout un bâtiment, c'est déjà pas mal d'efforts, vous savez... » Le botaniste en savait quelque chose après avoir passer des heures à frotter le sol de l'orphelinat et fait la lessive pour un nombre d'enfants qui paraissait dans ces moments-là astronomique. Et pourtant, c'était pas les règles d'hygiène strictes qui les étouffaient, dans le Nord. « Alors si elles devaient trier, en plus... »

Mais le lieutenant passait déjà à autre chose, lui demandant le nom du psychologue qu'il connaissait. Benedikt avait du mal à comprendre pourquoi Viktor connaissait un seul psychologue, mais pourquoi pas, c'était la même chose pour lui, finalement. En vérité, l'expression Serial Killer n'était pas encore dans son vocabulaire, bien qu'il se doutait bien qu'il ne devait pas y avoir grand chose à voir avec les céréales, alors il n'avait pas non plus tout à fait compris de quoi parlait le lieutenant tout à l'heure.
« Je crois qu'il s’appelait... Hayner. Mais il nous avait demandé de l'appeler William. Et si vous voulez mon avis, il a l'air plus noble que pas mal de gens de l'aristocratie à Païlandune. » Comme il le donnait depuis tout à l'heure, son avis, alors que Viktor ne lui avait rien demandé, autant continuer directement. « Je n'ai jamais profité de ces services, bien sûr, mais je serais très étonné qu'il ne fasse pas exceptionnellement bien son travail ! » Le botaniste réalisa un peu trop tard ses louanges démesurées. Certes, William avait laissé une très bonne opinion derrière lui, mais il ne le connaissait pas, même s'il avait peine à croire qu'une personne aussi agréable puisse être manipulatrice ou sournoise. Bien des fois l'innocence du botaniste l'avait amené dans des situations stupides, et il aurait dû être plus réservé sur ses premières impressions.
« Enfin... je ne l'ai vu qu'une fois, bien sûr, je peux me tromper. »

Bien sûr, le botaniste était loin d'imaginer que c'était exactement la même personne qui travaillait avec eux. Ayant à peine connaissance de ce que signifiait vraiment le métier de psychologue – sa notion s'arrêtant à peu à celle du type qui donne des conseils aux gens parce qu'il est intelligent, après tout, les rois avaient eux aussi des conseillers -, il n'y avait aucune raison. Benedikt n'eut pourtant pas le temps d'en dire plus, puisqu'on frappa à la porte, et qu'une femme en uniforme apparut. Bleu. Un uniforme tout à fait bleu. Quelques rouages se mirent en place dans la tête du botaniste. Quand le lieutenant parlait des bleus, il parlait de gens en uniforme, des policiers. Pendant ce temps-là, elle avait déjà déposé un rapport à Viktor et s'apprêtait à repartir.

« Attendez- Vous pourriez m'emmenez aux archives, s'il-vous-plaît ? »
La policière leva un sourcil, plutôt étonnée et sans le cacher de voir le petit botaniste émerger de derrière une pile de dossier qui l'engloutissait presque quand il était assis. Qu'est-ce qu'il faisait là, lui ? Depuis quand ils embauchaient des gamins clandestins pour trier la paperasse ? D'autant plus suspect dans le bureau du lieutenant mal embouché.
Benedikt, de son côté, se demandait soudain si elle l'avait compris vu le temps qu'elle mettait à répondre.
« J'aimerais bien que vous m'emmeniez à... la salle des archives, si c'était possible ? C'est comme ça que vous appelez ça, non ? Parce que... je dois emmener les dossiers que j'ai déjà trié là-bas, apparemment, et... je ne sais pas où c'est... Et je suppose que vous savez, en ce qui vous concerne... N'est-ce pas ? »
Là, il ne pouvait pas vraiment faire plus, parce que si elle ne comprenait vraiment pas, c'était de la mauvaise volonté. Mais elle décida finalement de laisser tomber son air septique pour un soupir, et lui fit signe de venir avec elle – il n'y avait de toutes évidences pas que le lieutenant qui était blasé de son travail, ici -. Benedikt attrapa un carton rempli pour le mettre sur le deuxième qu'il venait de finir, et les souleva tout les deux. Une seconde plus tard, il maudissait avec une grimace la lourdeur du papier. Oh, une feuille, c'était aussi léger qu'une plume, mais ces dossiers, c'était comme les bouquins, ça faisait ensemble un poids pas possible. Le botaniste s'arma de courage et pensa aux fourmis qui portaient jusqu'à 60 fois leurs poids – il l'avait lu il y avait quelques jours dans un livre et avait bassiné le tatoueur pendant une bonne dizaine de minutes avec ça tant et si bien que même lui devait maintenant l'avoir retenu -.
Ça n'allégeait pas le tout, malheureusement, et puis en plus il ne voyait pas grand chose devant lui à cause du deuxième carton, mais il trottina comme il pouvait jusqu'à la porte pour suivre la jeune femme qui soupira une nouvelle fois. Un peu vexé, Benedikt tenta d'accélérer le pas, histoire de lui montrer qu'il n'était pas complètement impotent, non mais, si elle voulait être tranquille plus vite, elle n'avait qu'à l'aider au lieu de se moquer de lui.

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Re: Nettoyage de printemps à tout moment !

Messagepar Viktor Zacharias Kobalt » 04 Avr 2013, 19:05

Viktor haussa les épaules, renonçant à s'expliquer davantage sur cette histoire de domestique. Il n'avait jamais été très doué pour le dialogue de toute façon, et devoir expliquer le fond de sa pensée plus en détails le fatiguait rien que d'imaginer le nombre de mots que ça prendrait. Avant oui, il se serait lancé dans un échange aimable et patient. Mais depuis quelques années, il avait totalement perdu le goût de la discussion. Pire, ça le gonflait assez rapidement parfois.

Enfin pour le coup, le petit botaniste avait pulvérisé le record du nombre de phrases que l'on pouvait arracher au lieutenant dans ses bons jours.

« C'est ça, Hayner. Y'a quelques psy qui travaillent pour nous et c'est l'un des moins... Chiants ? Pompeux ? Désespérants ? ... insupportables. »

Il eut un sourire en coin d'entendre autant d'éloges à ce sujet et hésita une seconde avant d'avertir Benedikt, qu'il n'y avait pas qu'en psychologique que Hayner proposait ses services... avant de se raviser. Bof. Aucun intérêt qu'il soit au courant. En tous cas pas par son biais. Et bref, Viktor allait ajouter quelque chose lorsqu'une recrue fit irruption dans son bureau. Une chance qu'elle ait frappé celle-là, parce que le lieutenant n'aimait pas bien être dérangé. D'autant moins lorsqu'on lui piquait sa distraction du moment. Pas drôle... il allait se retrouver tout seul, en tête à tête avec son rapport et son clavier. Levant les yeux sur la jeune femme qui faisait mine de ne pas comprendre la question du botaniste, notre bon vieux flic failli éclater de rire d'entendre le gamin réexpliquer posément sa requête, avec une sincérité telle qu'il était impossible de lui reprocher de la prendre pour une gourde.

« À t'à l'heure ! » Fit-il en rigolant à moitié.

C'était pas mignon toute cette bonne volonté à vouloir rendre service ?

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