« Tu devrais avoir raison... » finit-il par murmurer avant que le tatoueur ne continue, lui rapportant un sourire léger de la part du botaniste. « Dans ce cas... La prochaine fois que Nessie me demandera comment je fais pour te garder, je lui répondrais que c'est grâce à mon manque d'assurance. »
Il était vrai que les seules limites à la timidité de Benedikt étaient certaines expériences de sa vie qui l'avaient poussé à s'imposer occasionnellement. De là à dire qu'il possédait un fort caractère, il y avait un bon paquet d'éclats de rire, même de la part de l’intéressé. Le botaniste aimait beaucoup son indépendance mais refusait rarement la domination par la force, autant par manque de moyens physiques que mentaux. Sa meilleure arme était encore de ne rien demander et de se débrouiller tout seul. Phineas l'avait bien remarqué, il pouvait toujours donner des ordres mais ceux qui ne plaisait pas du tout à Benedikt serait simplement ignorés sans une parole. Si bien que si ce dernier ouvrait la bouche pour protester, c'était toujours avec une colère imprévue.
« J'ai déjà pris ma décision pour l'opération, je n'en changerais pas de toutes manières. Je le regretterais peut-être au début, mais je sais que j'ai raison. Ce... ce n'est sans doute que de la peur...»
Il fronça les sourcils et se rapprocha de lui tout près, presque pour l'embrasser. « En attendant, j'ai d'autres habilités à te montrer... Et comme toi, tu comprends les sous-entendus, tu sais déjà de quoi il s'agit... »
Le botaniste avait bien d'autres sujets de réflexion en tête à présent, et après un dernier long regard pensif posé sur le winghox, il le fit rouler sur le côté pour se jeter sur lui.
Benedikt passa le dos de sa main sur son front pour repousser quelques mèches humides. Puis enfouit son visage dans le ventre du tatoueur pour déposer un baiser sur son nombril, l'empêchant de respirer une ou deux secondes. Il resta quelques minutes là, les yeux fermés, bercé par la chaleur et la satisfaction, jusqu'à ce qu'une idée venue de nulle part lui traverse l'esprit.
« Dis, tu as un tatouage qui rends léger, non ? Celui de la plume, ou non, c'était un oiseau, je crois ? Je pense que tu pourrais me le faire ? J'aimerais bien que tu me tatoues encore, autant que ce soit utile. »
Le botaniste n'était pas toujours attentif à l'apparence et privilégiait toujours le pratique à l'esthétique. Mais voir tout les jours les dessins, les photos des tatouages de Vrass faisait apparemment décidément bien son chemin dans sa petite tête, puisqu'il s’aperçut que ce n'était pas la prochaine fois qu'il y pensait. Il s'appuya sur ses bras pour se redresser, plantant son regard dans celui du winghox avec un sourire fasciné. Il aimait toujours observer Vrass à ce moment-là, étrangement, alors que l'état dans lequel ils étaient après une bataille sous la couverture ne méritait jamais de porter le nom de « propre » ni « présentable ».