Shildra entra dans la baignoire, l’eau était bien chaude. Elle s’y laissa aller nonchalamment, dans l’espoir de détendre son corps douloureux. Elle passa son bras par dessus le bord pour gratter la tête de Fenri qui était allongé le long de la baignoire. Son village était parti en fumé… Comme les autres réfugiés elle était pour le moment logée chez les habitants de Garlaad. C’était un ami de son père qui l’hébergeait pour le moment, mais Shildra ne pourrait rester éternellement chez ce dernier. Elle regarda Fenri.
“Qu’allons nous faire maintenant…?”
Le loup le regarda de ses grands yeux, tout deux partageaient la même peine d’avoir perdu leur chez eux. Shildra quand à elle soupira. Elle n’avait plus ni père ni mère, il ne lui restait que Fenri.
Mère! Shildra venait d’avoir une idée, sa mère venait du sud! Son père lui avait souvent raconter les histoires de sa mère et de ces contrées qu’elle ne connaissait pas. Maintenant qu’elle n’avait plus rien à perdre, que plus rien ne la retenait sur ces terres glaciales, pourquoi n’allait-elle pas les découvrir? Et puis son père lui avait toujours appris à aller de l’avant, il n’aurait pas accepté qu’elle se morfonde après cette tragédie. Elle bondit hors de l’eau.
“Fenri, nous allons prendre un nouveau départ!”
Elle pris juste le temps de s’enrouler dans une serviette avant de sortir de la salle d’eau, Fenri sur ses talons. Shildra gratta sous la tête du loup.
“Que dis tu de voyager? Bon je ne sais pas exactement ce qu’on fera mais… On se débrouillera! elle lui sourit. On est des animaux sauvages après tout!” ajouta-t-elle pour se rassurer elle même.
Le loup la fixa calmement pendant qu’elle s’excitait, puis vient se frotter à elle en signe qu’il la suivrait peut importe où.
Elle s’habilla aussi vite qu’elle le pût avant d’aller voir Balfring, l’ami de son père. Balfring était un morphe morse que son père avait connu alors que tout deux étaient gardes de la ville. Le morphe avait vu Shildra grandir. Ses cheveux encore dégoulinant d’eau elle lui annonça sa décision.
“Je vais partir, vers le sud, où exactement je ne sais pas mais je veux découvrir le monde.”
Balfring l’avait regardée septique.
“Hum… Ça me parait insensé Shildra.”
Shildra en avait longuement discuté avec lui, refusant d’abandonner. Quand elle avait une idée en tête il était presque impossible la dissuader.
“Tu es aussi têtue que ton père. avait-il finit par soupirer, lui aussi atteint de la perte d’un proche. Et puis de toute évidence je ne pourrais pas te retenir.”
Le lendemain la jeune fille était prête à partir. Elle prit les vivres que lui offrit Balfring. Elle emportant également avec l’épée brisée de son père, serrant la garde noircie de l’épée avec une pointe de peine, avant de la mettre dans son sac. Elle se mordilla la lèvre, elle allait aller de l’avant et vivre. Quand elle sortit de la maison le vent frais du nord vient lui caresser le visage, elle respira un grand coup et s’avança dans Garlaad, suivit de Fenri, se dirigeant vers la sortie de la ville, vers leur nouvelle vie.