Le botaniste roula en boule ses vêtements sales dans son sac, et ne remit sur lui qu'un caleçon. Le sourire mutin sur ses lèvres s'amusa beaucoup de l'impatience de Vrass qui ne manquait jamais de l'enthousiasmer lui-même. Mais effectivement, mieux valait que le tatoueur les ramènent avant d'aller plus loin, ce serait vraiment bête de finir dans un cachot des forces de l'ordre Ohime alors que leurs vacances touchaient juste à leur faim. Aussi le botaniste tendit son poignet à Vrass, son sac calé dans le creux de son autre bras. Le bruit discret d'un bulle de chewing-gum en train d'éclater et ils avaient déjà disparu des bains luxueux d'Ohime Quinah.
Et dans les Ghettos, Benedikt Bloom trébuchait sur le sol de la boutique de tatouage, son équilibre mis à mal par ses tentative d'embrasser quelqu'un bien plus grand que lui sans attendre que celui-ci se penche pour ça.
« Salut Iza ! » lança-t-il à la cantonade pour le cabot pendant qu'il reprenait son souffle. La morphe chienne n'était pas sous le comptoir comme d'habitude, mais peut-être ailleurs dans la maison. À moins qu'elle ne soit allé faire un tour, mais ça, il vérifierait plus tard... Pour l'instant, il était occupé avec un winghox qui ne tenait pas en place.
Bon, au moins, elle ne faisait pas le ménage ni dans la salle de bain ni la chambre, puisqu'il n'y avait personne dans la pièce, alors c'était bien suffisant. Le botaniste s'empressa donc de déboutonner le pantalon de Vrass et d'y fourrer son nez sans plus attendre.
« Mmmm-mmh, en fait, on a pas regardé ce qu'ils ont construit pendant que l'on n'était pas là ... » murmura Benedikt, sa voix presque étouffé par le ventre du tatoueur. Il tourna la tête pour appuya son menton dans le creux de ses mains et regarda Vrass d'un air curieux. « Si ça se trouve, il y a des ouvriers et ils ont tout entendu... »
Le botaniste éclata de rire devant ses propres bêtises – il n'imaginait pas possible ce qu'il venait de dire, mais il allait être bien embarrassé si c'était le cas -, et s'étira longuement avec un air satisfait qui rappelait parfaitement un chat allongé au soleil. Pourtant, c'était vrai, ils n'avaient même pas pris le temps de regarder l'avancement des travaux et Benedikt jeta un coup d’œil au mur peint.
« Ils vont faire un trou, là, pour la terrasse ? » demanda-t-il en pointant paresseusement le doigt vers l'endroit adjacent la salle de bain. « Je vais y mettre pleins de plantes, ça sera très joli, tu verra... Je n'ai plus rien chez moi, maintenant, mais je pourrais en faire pousser d'autres... »
Benedikt étira un sourire et s'appuya sur ses bras pour se glisser un peu plus haut et embrasser Vrass. La vie n'était pas un conte de fée, il paraissait. Mais par Alrik, il avait du mal à voir ce qui clochait à présent dans la sienne, à ce moment précis.
« Je vais nous commander des hamburgers et on mange au lit, ça te dis ? » demanda-t-il sans pour autant montrer un seul signe de se relever pour sortir du lit. Il n'aimait pas vraiment le téléphone, mais bon, ça en valait la peine si c'était pour recevoir des merveilles, non ?