Tue-Tête son Âne passait encore par une période de défi. Oui Galatea aimait bien marcher mais il avait une frêle constitution - origines oblige -, du coup, il y avait certains moments il s'installait sur l'animal qui en général ne rechignait pas car le picaris n'était pas lourd. Mais d'autres fois, il ne voulait pas, alors s'enfuyait jusqu'à ce que son "possesseur" laisse tomber. Après maintes réflexions, ne voulant pas perdre l'affection de son compagnon, Galatea en était arrivé à cette solution : il lui fallait une nouvelle monture, et une vraie de vraie cette fois.
Il avait donc musardé autour de l'animalerie et s'était trouvé fasciné par un Anticus, bien entendu ça coutait bien trop cher pour lui qui était un peu comme la cigale de la fameuse fable et n'économisait jamais très longtemps ce qu'il gagnait. 150 ores quand même, c'était beaucoup, mais il se sentait l'âme et le cœur à se lancer dans ce nouveau défi. Oui il pouvait le faire et éviter de dépenser à tord et à travers ce que la générosité des autres lui procurait. Ainsi, la tête penchée, pensant à son futur magnifique Anticus, il comptait ses ores tout en avançant et ne vit pas qu'il entrait dans l'herboristerie alors qu'un client en sortait.
En réalité, jusqu'à présent, il n'était jamais entré nul part pour s'acheter quelque chose, il faisait des échanges en rue, ou se faisait offrir - moins souvent il fallait l'avouer - des petites choses par des commerçants ou des gens au bon cœur. Probablement, sans qu'il s'en douta, le jeune homme leur faisait pitié, frêle, ses étranges cheveux blancs au vent tout embroussaillé et vétu de n'importe quoi il était évident pour les autres qu'il ne gravitait pas dans la haute société.
Il était curieux du monde et aimait à le voir évoluer même si parfois cela lui faisait un peu peur, mais il évitait de s'aventurer trop loin, c'est à dire dans les demeures et les boutiques. Ainsi n'était-il pas encore à la fin de son addition - et pourtant ce n'est pas qu'il eut tant d'ores dans ses poches - qu'il rentra dans une étagère brusquement et sursauta ne comprenant rien à ce qui lui arrivait. Levant la tête il s'effraya de se trouver dans un endroit qui semblait envahit par des signes bien étranges. il en lâcha ses possessions qui roulèrent par terre pour aller s'enfuir en dessous des meubles de façon à ce que ce soit bien compliqué de les récupérés.
Après quelques secondes ou il cru que l'étalage qui bougeait dangereusement en face de lui s'était stabilisé il s’aperçut que non et voulant le rattraper, il fut entrainé avec lui. Éparpillant par la même occasion tout ce qu'il contenait. Il se retrouva au milieu d'une pile d'étranges papiers. Regardant devant, derrière et de coté si la voie était libre pour se carapater au plus vite. Il n'aperçu personne mais il hésitait cependant à abandonner ces petites pièces qui lui appartenaient et qui s'étaient répandues partout.