« Que je m'en veuilles ou pas ne change rien, est-ce que tu es en train de me dire qu'il y a pas d'antidote ?! » déclara le botaniste, assis sur un bord du lit et tripotant nerveusement ses mains. « Oh, bordel, bien sûr que non on peut pas en avoir un, on ne sait même pas quel poison c'est... Il y a des tas de poisons qui ont une odeur acide et je... peux... pas... »
Benedikt enfouit son visage dans ces mains pour s'empêcher d'éclater en sanglot devant Nessy et le Doc et soupira longuement. Cette histoire d'abysses et de royaume de rêves avait du mal à faire sens dans le cerveau du botaniste, qui ne réagit pas quand la secrétaire du Doc se mit à frotter son dos en réconfort. Pourquoi fallait-il toujours que Vrass essaye de se tuer ?! Benedikt allait l'enfermer dans un coffre en titane pour que plus rien ne lui tombe dessus, à l'avenir. Enfin, s'il survivait ; sinon, le coffre ne pourra plus servir que de tombe. Image qui lui fit relever la tête, le visage décomposé.
Qu'allait-t-il faire sans Vrass ? Il semblait qu'il se posait un peu trop souvent la question. Assez pour savoir l'idée était pour l'instant inacceptable.
« Vrass m'a dit un jour qu'il irait me chercher dans les abysses si j'avais l'idée stupide de mourir et maintenant... c'est lui qui va finir par y rester... » murmura Benedikt, et Nessy se pencha vers lui avec l'ombre d'un sourire qu'il savait faux.
« Il n'est pas encore mort, Benedikt, on va trouver une solution... »
« Bien sûr, pour l'instant, il faudrait plutôt un miracle... »
Le botaniste garda la bouche ouverte mais tout son cessa d'en sortir. Ses paroles venait de lui donner une idée et les engrenages tournaient et cliquetaient dans son cerveau de plus en plus lentement, proche de l'idée finale.
Vrass était dans les abysses ? Très bien, il allait aller le chercher et le ramener sans la bénédiction des infinitudes s'il le fallait, et il n'allait pas attendre qu'il soit véritablement mort pour ça. Les infinitudes, pourtant, il allait avoir besoin de leur aide. Et il avait bien un endroit fait pour demander de l'aide aux infinitudes. Le botaniste se leva brusquement pour sortir de la chambre, alertant le Doc qui fronça les sourcils.
« Où est-ce tu vas donc ? »
« Je vais parler à Amroth ! J'ai deux mots à lui dire ! » déclara-t-il.
Et Benedikt le planta là lui et Nessy, sur ses dernières paroles, détalant comme un lapin à travers les rues des Ghettos qui devinrent de moins en moins familières. Le botaniste se perdit, de plus en plus énervé à chaque nouveau coin de rue qui ne l'amenait nulle part, ou du moins, pas à l'endroit qu'il cherchait.
Où était ce putain de puits à souhait ?! Lorsque Benedikt trouva enfin ce qu'il cherchait, dans une place occupée en partie par une vieille carcasse de voiture abandonnée, il n'y avait plus aucune patience, ni respect, ni calme que ce soit dans l'esprit agité du botaniste.
« Amroth !!! Espèce de connard incapable de protéger ses enfants ! » hurla-t-il en se penchant sur le rebord du puits. « J'ai besoin de toi et t'as intérêt à ramener ton visage de lâche ! Tu laisses tes winghox s’entretuer comme tu veux mais PAS VRASS RANNVEIG ! »