Solenia (Ephtéria) : Un bon plat pour une boite de conserve

Parce qu'un petit chez soi est mieux qu'un grand chez les autres, dit-on. Maison, appartement, quartier militaire ou cabane dans les arbres, décrivez-nous le lieu de résidence qui ressemble à votre personnage. Faites-vous plaisir, ces maisons sont les vôtres.

Solenia (Ephtéria) : Un bon plat pour une boite de conserve

Messagepar Solenia vaen Orphelia » 16 Mar 2012, 20:32

En provenance d'Éphtéria.

Je n'étais pas son genre ? Si je n'étais pas le type de femme de ce vieux bourru, qu'est-ce qu'il pouvait bien aimer ? Après tout, je devais être l'une des rares personnes avec qui il arrivait à converser sans trop de problème. Bien entendu, qu'il est envie de se faire la malle et pas nécessairement s'en aller, mais aussi à coup de poing à la moindre occasion devait être bien présente, mais hormis ses collègues avec qui il était peut-être forcé d'être par moment et ceux qui le rafistolait à chaque fin de mission, il ne devait pas y avoir beaucoup de monde sur la liste. Et puis, bien qu'il ne le dirait probablement jamais, je devais être l'une de ses rares amies. Enfin, venant de lui ce n'était pas vexant après tout, et en fait, de sa part je crois qu'il y avait vraiment très peu de chose qui pouvait me blesser…

Mais visiblement, il n'allait tout de même pas s'attarder non plus. C'est vrai qu'il devait encore retourner à la Basse-Ville, et cela lui prendrait un temps certain. Je me demandais si il rentrerait à l'aide d'une monture, même si il était plus exécrable que n'importe lequel de ces animaux. Je le voyais bien plus faire tout le trajet à pied, en courant, et en massacrant quelques bestioles sur son chemin avec comme unique prétexte qu'il devait se passer les nerfs. Enfin, quand à sa dernière question, je commençais à rentrer chez moi tout en lui répondant.

« J'aide là où je peux. » Ce n'était pas une réponse très précise, et il n'allait probablement pas l'apprécier. « Initialement, je suis venue me « terrer » ici comme tu pourrais le penser, uniquement car j'aime ces lieux. C'est… bien plus reposant que les Ghettos. » Mais bien sûr, ça ne répondait toujours pas à sa question, sauf que j'aimais à le faire mariner. « Mais sinon, je ne fais pas grand chose. On me considère comme une noble, mais si je dois mettre la main à la pâte pour gagner de quoi vivre, je ne m'en prive pas. C'est bien mieux que de déléguer cela à quelqu'un, on est plus satisfait. » Mais il devait comprendre ça, lui qui était un homme d'action.

J'entrais donc à l'intérieur de chez moi, et je le guidais directement vers la cuisine. Les servantes étaient habituées à ce que je m'en occupe, aussi elles n'étaient pas là pour le moment, elles viendraient simplement pour nettoyer le temps que nous mangions, comme toujours… Je lui intimais donc de s'asseoir sur un tabouret, là où il pouvait, puis je sortais quelques ustensiles de cuisine, continuant là où je m'étais arrêtée.

« J'essaie donc d'aider là où il y a besoin d'aide. Et là où je pourrais utiliser un peu de mon savoir. Et parfois, il arrive que je joue un peu de musique ou que je chante… »
Mais je doutais fortement qu'il aurait envie d'entendre ma voix, il trouverait probablement que cela était bien trop fort pour ses senseurs… Il ne devait certainement pas apprécier les choses à leur juste valeur.

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Re: Un bon plat pour une boite de conserve.

Messagepar Neythen N. » 29 Mar 2012, 17:30

Haine haussa les épaules. Plus reposant que les Ghettos ? Mouai, peut-être. Pas la même vie plutôt. De ce qu'il en savait à cause des cours obligatoires qu'on lui avait rabâchés à l'Escadron, les deux se valaient. Pas la même technologie, ça il était d'accord, mais de là à dire que c'était plus reposant. L'avantage qu'il avait retenu du coin c'était que les gens du nord ne s'emmerdaient pas avec les contrats, la légalité et les prud'hommes, et du coup, il y avait toujours du boulot. Autre détail : les gens bossaient pour se payer à bouffer, pas pour s'offrir le dernier téléphone à la mode. Nouveau haussement d'épaules. Ouais si, finalement, c'était plus reposant de trimer pour vivre plutôt que de passer sa vie à courir après des besoins imaginaires.

Docile comme un gentil clébard – pour le moment en tous les cas – Haine se laissa asseoir sur le tabouret que Solenia lui désignait. Son bras endoloris pendait toujours mollement le long de son corps. Fallait dire aussi qu'il y avait pas été de main morte pour griller cette foutue Aberration.

« Ah ouais tu chante toi ? J't'imagine pas tiens. »

On en apprenait tous les jours. Une main sur sa nuque alors qu'il relevait sa sale tête pour délier ses vertèbres, il grimaça sous le coup de la douleur. À vrai dire il savait même plus où il avait mal.

« C'est quoi l'problème avec Octanis ? Demanda-t-il brusquement comme s'ils en parlait depuis des heures. Esabora le cherche, et moi j'obéis aux ordres d'Esabora. Pi d'ailleurs j'ai cru r'marquer que votre abruti de Livian aussi le cherchait. Et toi. Ça fait du monde pour un p'tit agneau. »

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Re: Un bon plat pour une boite de conserve.

Messagepar Solenia vaen Orphelia » 30 Mar 2012, 16:29

Est-ce que c'était vraiment surprenant que je sois capable de chanter ? Après tout, j'avais le coffre et les poumons nécessaire pour se faire, alors je ne vois pas pourquoi je me serais privée d'un tel plaisir. Car oui, pour moi chanter était bel et bien un plaisir, je ne faisais pas ça pour la notoriété ou bien l'argent, mais uniquement pour moi. Il n'était donc pas rare que chez moi, je suis en train de jouer du poignet, sans aucun spectateur, même si le hasard voulait toujours qu'il y est quelques servantes derrière la porte à ce moment… Vraiment, si elles voulaient me complimenter, qu'elles le fassent directement, plutôt que de jouer les innocentes. J'avais bien envie de lui montrer, mais il ne serait probablement pas capable d'apprécier cet art à sa juste valeur, comme il n'était pas capable d'apprécier quoi que ce soit d'ailleurs… Enfin le temps que le repas chauffe, je pouvais bien prendre le temps de lui jouer une petite chanson, avec un peu de chance ma voix saurait atteindre ce cœur qu'il cherchait continuellement à enfouir au fond de sa cage thoracique, à moins bien sûr qu'il l'est donné en échange des pièces qui composait son corps.

Mais il changeait alors subitement de sujet, décidant d'attaquer de nouveau avec quelque chose de trop peu agréable à mes oreilles, à savoir mon frère. Qu'est-ce que j'en savais, franchement ?! Il était complétement attardé ou quoi ? Si je le recherchais, c'était justement car je ne savais pas ce qui lui arrivait. Et puis, il parlait d'Octanis, mais depuis le temps il devrait savoir que ce n'était pas lui qui causait des ennuis, mais Vilal. Franchement, parfois j'avais l'impression qu'on lui avait implanté un disque dur foireux plutôt qu'un cerveau en état de marche. Je soupirais alors doucement, tout en commençant à découper un bon morceau de viande avec une habilité non pas proche de celle d'un grand cuisiner, mais plutôt d'un assassin. L'avantage d'avoir un frère dans l'Escadron comme professeur.

« Il serait plus exact de dire qu'il est un loup qui s'attaque aux agneaux… » Et il devait savoir de quoi je parlais, bien qu'il pouvait être suffisamment idiot pour ne pas comprendre la métaphore. Je faisais toutefois abstraction de toute réaction de sa part et je poursuivais. « Après, ce n'est pas la première fois qu'il est recherché, alors ça ne me surprends même pas. Au contraire, je pourrais même dire que ça m'arrange : au moins, il y a une piste à son sujet. Mais j'espère simplement qu'à défaut, Esabora le trouvera avant les chiens de Livian… »
On devait pouvoir noter une certaine peine dans mon regard, car au final, si c'était le second qu'il l'appréhendait, il allait encore se mettre dans une situation compliquée… Ce n'était pas si surprenant, surtout que je savais qu'il s'en sortirait, mais je préférais le savoir aux mains d'une armée qui le ferait tout simplement passé en court martial et qui l'obligerait à reprendre du service pour racheter sa peine, plutôt qu'à un Roi complétement rongé par l'avidité qui s'amuserait simplement de le voir massacrer des créatures dans une fosse. Quoi que, d'une certaine façon, le visage décomposé de Livian en voyant que ses bêtes de cirque ne seraient pas capable de vaincre mon frère serait un spectacle à ne pas rater. Je repensais d'ailleurs à la dernière fois, où Vilal avait simplement levé son majeur en guise de réponse à celui qui l'avait attrapé, cela après avoir bien sûr était victorieux de son combat. Heureusement, ici ce n'était pas un geste très courant, aussi ils n'avaient pas vraiment compris et la foule avait plutôt pensé à un signe de victoire, si bien que j'avais vue pas mal d'enfants essayaient de reproduire ce geste en faisant passer Vilal pour une sorte de héros. Si ils savaient…

Mais je divaguais un peu, et malheureusement, contrairement à mon jumeau, moi j'étais obligée de réfléchir pour me remémorer des souvenirs. Je soupirais alors une nouvelle fois tout en terminant de découper la viande, puis je reportais mon attention sur Neythen tout en m'essuyant les mains à l'aide d'un torchon propre, même si j'avais été suffisamment habile pour ne pas les salir plus que ça. Parlons simplement là d'habitude.

« Enfin, pour te répondre… » Car oui, j'aimais bien faire mariner mon cher petit soldat bionique avant de lui donner la réponse qu'il voulait. « Je ne suis pas au courant. Il a disparu du jour au lendemain, sans laisser de trace. J'ai simplement eu le droit à un mot disant « Je m'absente », donc à ce titre, je n'en sais pas plus que toi. » Surtout qu'il n'aurait même pas eu besoin de me laisser une telle attention : il avait toujours eu la fâcheuse tendance à disparaître pour réapparaître un beau jour comme si de rien était. « Mais le connaissant, pour qu'il délaisse ainsi l'armée, ce devait être quelque chose d'important… et de dangereux. Peut-être une affaire personnelle. Ou bien quelque chose dont l'Escadron ne pouvait pas se charger. A l'occasion, pose lui la question. »
Mais pour qu'il m'est laissé un tel mot, ce devait vraiment être quelque chose d'important, et dont il n'était pas sûr de revenir indemne. Pourquoi le destin avait-il voulu que j'ai un frère si compliqué ? Je faisais pour le moment le tour du plan de travail pour passer la tête en dehors de la cuisine, cherchant une servante des yeux. Siria se trouvait là, déjà en train de venir dans ma direction, s'inclinant doucement en guise de respect, ce qui avait comme toujours, le don de m'exaspérer.
« Est-ce que tu pourrais t'occuper de la cuisine un petit moment, j'ai quelque chose à faire. » Je lui demandais ça avec politesse, et ce même si elle était à mon service.
- Comme il vous plaira, mademoiselle. » Dit-elle en s'inclinant de nouveau, pour ensuite aller là où j'étais il y a un instant. Pour ma part, je retournais voir Neythen, le prenant par la main qui n'était pas endommagée, puis je le guidais jusqu'à une pièce à l'étage, le faisant s'installer sur un fauteuil alors que j'allais m'asseoir derrière mon piano.

La pièce était relativement vide, elle ne servait vraiment qu'à ça. Il y avait bien quelques étagères où l'on pouvait voir un nombre incalculable de livres, mais c'était sans aucun doute la salle la moins munie du lot. Je respirais alors doucement, ne prévenant même pas le soldat de ce que j'allais faire, même si il aurait été stupide de ne pas s'en douter. Et je commençais alors doucement à jouer, le rythme de la mélodie était assez lent, mais doux au son. Et au bout de quelques secondes, je me mettais ensuite à chanter d'une voix douce et cristalline…

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Re: Un bon plat pour une boite de conserve.

Messagepar Neythen N. » 09 Avr 2012, 16:48

Haine haussa les épaules à l'évocation du loup sanguinaire dans la bergerie. Ouais ça, il avait remarqué qu'Octanis avait une fâcheuse tendance à vouloir nettoyer Nideyle par le vide. Le truc qu'il avait pas pigé en revanche, c'était que Vilal et Octanis étaient deux personnalités différentes dans le corps d'un gros schizophrène, et non pas un prénom et un nom comme le commun des mortels. Alors oui, ok, lui non-plus n'avait pas de nom de famille... mais il n'empêchait que Neythen ou N., c'était le même abruti dans un sens comme dans l'autre. Bref. Toujours était-il qu'il avait pas capté la subtilité qui séparait Vilal d'Octanis et les mettait tous les deux à ranger dans le panier à cas psychiatriques. Pour N., le capitaine Octanis – son supérieur donc – n'avait rien été d'autre qu'un gros emmerdeur lunatique, et s'il avait souvent échappé à ces humeurs plus détestables que les siennes à ses heures, c'était grâce à la frangine qu'il avait aidé. Et puis alors là pour le coup, même pas fait exprès !

« Mouais. Esabora voudra lui passer un savon, au pire il risque la cour martiale. Il paraît que vot' Roi en est encore aux jeux du Cirque ? Riquana-t-il. C'pas pour Octanis que j'm'inquièterai à ta place, mais plutôt pour les trucs contre lesquels il pourrait avoir à s'battre dans une arène ; si ça d'vait s'faire. »

À y repenser, c'était peut-être pas si innocent ces trois squelettes de Teignes au fond du puits à souhaits. Si Livian balançait ses cadavres là-dedans, Haine avait eu un petit aperçu des créatures qu'il avait en stock. Quant aux règles d'hygiène, il repassera. Il y avait plus qu'à espérer que personne n'aurait l'idée de tirer de l'eau à ce puits-cimetière. Comment choper la mort en une leçon... d'ailleurs en parlant de mort, N. avait baissé les yeux pour observer son bras droit et remuer ses phalanges sans conviction. Bon, ça bougeait un peu, même s'il n'aimait pas la couleur noirâtre des brûlures, sans compter l'état des poils de ses avants-bras. Ben c'est couillon à dire mais mine de rien, il les aimait bien ses poils, et puis là ils étaient tout roussis. Un jour faudrait vraiment qu'il apprenne à contrôler cette foutue magie... et qu'il apprenne à se concentrer tout court aussi, parce que maintenant qu'il y pensait, Solenia lui causait en fait. De son frère et du fait qu'il était partit voir ailleurs s'il y était. Même que c'était lui qui avait lancé le sujet.

« Ou en mission confidentielle... »

Bah ouais ça arrivait des fois, et sœur ou pas, les ordres étaient les ordres : motus et bouche cousue. Haine en était là de ses interrogations vaseuses quand l'Orphe lui agrippa la main pour le traîner jusqu'à l'étage. Ah bon on bouffait là-haut ? Dans des fauteuils ? Ça va, elle se refusait rien, y'avait même un piano... en fait, il y avait justement un piano. Neythen passa sa main valide sur son visage, regrettant déjà d'avoir accepter ce dîner à la mords-moi l'nœud. Pitié ! Pas que c'était moche, mais dans deux minutes il s'endormait la bave au menton.

« Te vexe pas... Grogna le lieutenant quand Solenia eut terminé sa sérénade, mais j'suis plus sensible aux cris d'alerte des Omuses... »

Ou à celui de ralliement des Teignes aussi. Moins romantique, mais plus vital à savoir identifier. Et pour ponctuer son compliment d'une galanterie sans égale, son estomac hurla famine, histoire de dire que c'était bien joli tout ça, mais qu'il avait la dalle, lui.

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Re: Un bon plat pour une boite de conserve.

Messagepar Solenia vaen Orphelia » 04 Mai 2012, 17:48

Concentrais sur ce que j'étais en train de jouer, j'en oubliais presque la présence de la boîte de conserve qu'il y avait en face de moi, ne me souciant même pas de ce qu'il faisait. Initialement, je jouais surtout pour moi, et si cela plaisait, tant mieux, tandis que si ça ne plaisait pas, tant pis. Jouer était mon plaisir, et même si j'aimais à partager ce genre de chose, je savais bien que tout le monde n'était pas capable d'apprécier cet art… et surtout pas lui. En fait, à bien y réfléchir, je ne savais tout simplement pas ce qu'il pouvait aimer. Quelqu'un qui ne le connaissait pas penserait sans doute qu'il aimait le sang et la baston, mais moi je savais qu'il ne faisait pas ça par plaisir mais plutôt parce qu'il n'avait pas le choix. Ses modifications lui avait coûtée… cher, et comme tout soldat rafistolé, il n'était même pas dit qu'une vie entière serait suffisante pour pouvoir rembourser une telle dette. C'était pour cette raison que la plupart étaient obligés de travailler pour l'Escadron, afin de pouvoir payer, même si ce n'était pas toujours suffisant… Dans le fond, ils avaient trouvés le bon filon : il suffisait d'envoyer des hommes à casse-pipe, espérer qu'ils auraient besoin d'implant, et le tour était joué, cela leur faisait de la main d'œuvre continuelle.

Enfin, je soupirais doucement, me levant pour m'approcher de lui dans un léger sourire. Cela m'avait fait un peu de bien de jouer, même si cela ne lui avait pas forcément plu, ce n'était pas grave. Je me penchais un peu en avant pour être à sa hauteur, maintenant ma main gauche sur mes genoux alors que je lui tendais ma main droite pour lui faire signe de venir.

« Ce doit être prêt maintenant. » Je lui accordais un doux sourire, radieux même. Il n'allait sans doute pas l'apprécier à sa juste valeur, mais cela me faisait tout de même suffisamment plaisir de pouvoir profiter un peu de sa compagnie. « Allez, viens. »
J'attendais qu'il se lève, saisissant ou non ma main, cela n'avait pas d'importance. Je le guidais alors de nouveau dans la maison, retournant en cuisine. Siria était toujours là, en train d'attendre calmement, comme toujours d'ailleurs. De toutes les filles, c'était sans doute celle qui était la plus loyale et dévouée. Je lui faisais alors un léger signe de tête, lui signifiant qu'elle pouvait partir. J'approchais alors de la cuisinière : elle avait finie de préparer le ragoût de bœuf, et j'espérais que cela plairait à mon invité. Je lui servais alors une assiette bien remplie, tandis que dans mon cas, je n'en prenais qu'une petite portion, faisant néanmoins attention à ma ligne…

Je lui faisais alors signe de s'installer à une petite table, déposant son assiette devant lui, pour ensuite ramener une carafe d'eau. Je lui aurais bien proposé un peu de vin, mais dans la mesure où il était toujours en service, je doutais fortement qu'il accepterait. Et puis, de mémoire, il n'avait jamais été un grand adapte d'alcool, alors ce n'était pas nécessaire de lui en proposer. Mais mon regard se chargeait un peu d'inquiétude en observant son bras…

« Ça… ne fait pas trop mal ? » Est-ce qu'il arriverait à manger d'une seule main ? Techniquement, il pourrait parfaitement le faire, mais peut-être voudrait-il un peu d'aide. Quoi que, avec son caractère, il pourrait bien être du genre à vouloir lutter pendant cinq bonne minutes uniquement pour découper un morceau de viande d'une seule main. Heureusement, elle était suffisamment tendre pour qu'il n'est pas de problème de ce genre. « Si tu as besoin d'aide, surtout n'hésite pas à demander. Je suis là pour ça. » Je lui souriais doucement, bien que l'inquiétude ne disparaissait pas pour autant de mon regard. Je venais ensuite m'installer en face de lui, commençant à manger calmement. Bon, j'avais dis que je ferais la cuisine, mais au final c'était Siria qui s'en était chargée… Cela ne changeait pas grand chose, cela restait tout aussi bon.

Le regard principalement porté sur mon plat, je levais de temps à autre un œil dans sa direction afin de voir s'y tout allait bien de son côté aussi. Jusqu'à finalement décider de lui faire un peu la conversation.

« Je comprendrais que ce soit confidentiel et que tu ne peux en parler, mais… » Je posais mes couvert afin de me saisir de la carafe, nous servant tous les deux. « Tout va bien pour toi ? Tu as une affaire importante en ce moment ou simplement des basses besognes comme la chasse aux Teignes au fond des puits ? »
Je reposais le récipient d'eau, pour prendre mon verre et en boire une gorgée. Je savais bien qu'il n'aimait pas parler et sans doute encore moins de lui mais si je ne disais rien, j'avais comme l'impression que le repas serait étrangement calme et ennuyeux.

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Re: Un bon plat pour une boite de conserve.

Messagepar Neythen N. » 09 Mai 2012, 21:39

Un sourcil se souleva au-dessus de ses yeux bleus. Sérieusement des fois, il se demandait si Solenia n'était pas à moitié schizophrène. Un coup elle se montrait plus collante qu'une belle-mère tenace, et dix secondes après c'était la poupée de porcelaine capable de faire fondre un iceberg. Bon sauf que Haine était un iceberg en métal, alors forcément ça marchait pas sur lui. Mais quand-même, ce revirement eut le miracle de lui faire fermer son clapet. Pour un peu on aurait dit que ça lui en bouchait un coin. Elle devrait chanter plus souvent celle-là, tiens. Ça la bonifiait, comme le vin. Enfin, le terme n'était peut-être pas super approprié non-plus. Bref, toujours était-il que le Mechanima se laissait guider par la main à travers le dédale de couloirs menant jusqu'à la cuisine. Et là sérieux, ça sentait super bon ! Meilleur qu'au mess en tous cas.

S'asseyant sans se faire prier, N. en oublia les règles de bienséance bien chiantes qui consistaient à s'accrocher une serviette autour du cou ou – pire encore – réciter une quelconque prière avant le repas. Direct à l'essentiel, il empoigna son couteau de la main gauche et s'arrêta, sourcils froncés. Manifestement, sa main droite n'était pas d'humeur à aller chercher sa fourchette. Qu'à cela ne tienne, Haine avait toujours un plan B. Il laissa tomber son couteau et lui préféra la fourchette, parce que bon, il avait beau être plus con que la moyenne, il était encore capable de manger de la main gauche sans en foutre la moitié à côté. Enfin peut-être... Il empala donc un énorme morceau de viande sur son trident miniature et l'enfourna dans sa bouche, adoptant aussitôt la gueule d'un hamster aux joues pleines alors qu'il mâchait tant bien que mal. Tiens, même pas besoin d'être Morphe pour avoir l'air d'une bestiole bizarre. Du jus commençait à lui couler le long du menton alors qu'il s'acharnait à mâcher ce morceau trop gros pour lui, sans s'inquiéter de la vision vachement glamour qu'il renvoyait à Solenia.

Au bout d'une bonne minute, il avala avec difficulté, tapant du poing sur sa poitrine pour faire descendre l'énorme bouchée restée coincée dans son œsophage. Pas super agréable mais tant pis. Il engloutit quelques légumes à la suite pour faire passer, indifférent au silence ou tellement habitué à le côtoyait qu'il y faisait même plus gaffe. Bref, vraiment pas le genre de truc qui l'embarrassait. Et puis là, la question de son hôte lui fit relever le nez de son assiette. Ah oui merde, c'était vrai qu'il était pas tout seul...

« Genre, tu propose de couper ma viande comme à un gosse ? »

Pas bête en même temps. Il reluqua son assiette d'un drôle d'air, hésitant sincèrement à accepter avant que sa fierté de mâle l'oblige à changer de sujet. Il allait pas se laisser emmerder par un ragoût non ? Et puis Solenia lui tendait une perche géniale pour parler d'autre chose alors bon, il allait pas s'en priver.

« Juste des missions de merde que les autres veulent pas faire. Elle rapportent rien en plus. Mais ça il s'en foutait un peu vu que de toute façon il voyait jamais la couleur de ses primes. Et puis c'était pas des Teignes, c'était une Aberration... avec les squelettes de Teignes, mais c'est pas pareil. Il sembla réfléchir une seconde. C'est pire j'crois. Un nouveau changement de sujet devenait nécessaire. Hop, comme un switch, son regard se balada sur les murs et sur le mobilier. Où t'as trouvé le blé pour tout ça ? C'est pas rien. »

En fait, parler fric le faisait chier, mais allez pas lui demander de s'intéresser ouvertement à quelqu'un. Incapacité émotionnelle.

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Un bon plat pour une boite de conserve.

Messagepar Solenia vaen Orphelia » 23 Mai 2012, 22:23

Je l'observais manger, et j'avais sincèrement l'impression d'avoir un porc juste devant moi, mais c'était sans doute ce qui rendait la situation amusante. Mais qui pourrait imaginer qu'un soldat, quelqu'un qui était normalement très propre sur soit et surtout à cheval sur l'apparence qu'il pouvait donner, mais Neythen était vraiment un cas à part… En même temps, il suffisait de le connaître un peu pour savoir qu'il n'avait que faire de ce genre de chose, et qu'il ne se préoccupait donc pas vraiment de ce que l'on pouvait penser de lui. Je m'accoudais donc à la table afin de laisser ma tête reposer sur ma main, et je le regardais l'air amusée par son comportement. Et au moment où il semblait s'étouffer, je poussais légèrement son verre d'eau vers lui afin de l'inviter à boire un peu afin que ça passe mieux, puis il semblant un peu mécontent du fait que je veuille l'aider à couper sa viande… Sérieusement, vu l'état dans lequel il m'avait trouvée il y a quelques années, croyait-il vraiment qu'il y avait de quoi être gêné à demander un peu d'aide alors qu'il était dans le besoin ? Après ce qu'il avait fait pour moi, je trouverais ça logique de lui rendre la pareille… et ce même si c'était bien longtemps après. Mais s'il n'avait pas été là, je serais simplement morte, tuée par ces affreux personnages qui avaient abusés de moi, alors je crois que toute ma vie je lui serais redevable de ce qu'il avait fait, même si lui dirait sans doute que ce n'était que son boulot de faire comprendre à des abrutis qu'ils faisaient une connerie.

Je tirais donc légèrement son assiette voir moi, commençant à lui couper sa viande en des morceaux de tailles respectables afin qu'il en manque pas de s'étouffer. J'aurais l'air fine si je devais contacter l'Escadron pour leur dire qu'un des leurs était mort d'une manière aussi ridicule. Et je ne me voyais pas lui faire du bouche à bouche pour le réanimer, surtout qu'il ne me le pardonnerait probablement pas. Mais bon, il voulait que je lui explique comment j'avais réunis suffisamment de fond pour m'offrir le luxe d'habiter dans un tel endroit. Je soupirais alors doucement, n'aimant pas vraiment ce sujet de conversation, même si j'allais toutefois faire l'effort de lui répondre.

« Comme je te l'ai dis, j'aide là où je peux, et cela me rapporte généralement de l'argent. » Je finissais de couper sa viande, et je lui rendais donc son assiette avec un léger sourire. « Comme je ne suis pas très dépensière, j'ai souvent mis de l'argent de côté. Et puis, quand je vais jouer sur scène, j'ai aussi le droit à ma part, même si initialement je fais cela uniquement par plaisir. » Mais en soit, il devait s'imaginer que ce n'était pas pour autant que je pouvais me permettre de vivre dans un tel luxe. J'en arrivais donc à la part de l'histoire un peu moins trivial. « J'ai aussi usurpée pas mal de personnes pour remplir mes coffres. Je te rassure tout de suite, la plupart étaient des salauds ou des gens qui avaient des choses à se rapprocher, et j'imagine que maintenant ils doivent croupir dans des cachots. Disons que j'ai quelques « relations » ici, et ça aide énormément. »
J'avais légèrement détournée le regard, n'aimant vraiment pas parlée de tout cela. Et puis, je n'avais pas vraiment envie qu'il est une mauvaise opinion de moi, même s'il devait s'être sali bien plus les mains que moi en travaillant pour l'Escadron. Il suffisait de voir sa mission d'aujourd'hui, même si en soit il ne causait du tort à personne, il était vraiment revenu dans un état… pitoyable.

Dans un dernier soupir, je commençais alors à attaquer mon plat, venant piquer un légume de ma fourchette pour le mettre doucement en bouche et avec nettement plus de grâce que lui, même si je crois que l'on pouvait tout simplement appeler cela de l'éducation. Mais je reposais rapidement ma fourchette, n'ayant en réalité pas très faim, et il y avait de forte chance que je le laisse prendre ma part à ce rythme.

« Même si cet endroit à son charme, il est vrai que la technologie me manque un peu par moment. En particulier les douches, faire préparer un bain et long et fastidieux ici… » Je soupirais à nouveau, heureusement que je ne m'en occupais pas moi-même, sinon je pense que je serais déjà retournée là bas. « Mais bon, la Basse-Ville est tout de même beaucoup plus stressante et dangereuse je trouve. Et tu n'es pas sans savoir que je n'y ai pas que des bons souvenirs… Après, c'est vrai qu'ici, avec le Roi Livian et son influence, on ne peux pas dire que c'est non plus très calme par moment. »
Même si dans mon cas, je n'avais jamais vraiment eu de soucis avec lui du moins pour le moment. Et en soit, j'espérais ne pas trop me faire remarquer, ou en tout cas pas parce que je le gênais. Mais je croisais les mains devant moi, y posant mon menton pour l'observer à nouveau, me plaisant à l'observer avaler son plat avec autant d'appétit. C'était nettement plus agréable de cuisiner pour quelqu'un plutôt que pour soit même, et surtout quand c'était quelqu'un pour qui l'on avait une très haute estime. Je lui souriais encore une fois, pour cette fois-ci lui demander d'un air clairement amusée :
« Alors, c'est bon ? »

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Re: Un bon plat pour une boite de conserve.

Messagepar Neythen N. » 26 Mai 2012, 00:07

Neythen avisa son assiette qui se barrait l'air de rien vers Solenia. Et s'il l'aurait bien retenue de force – parce que mine de rien il avait la dalle – il préféra s'abstenir et laisser minette lui couper sa viande. Tant pis pour sa fierté de mâle, il suffirait de pas ébruiter l'affaire et puis ça roulerait. Les yeux rivés sur les petits bouts qu'on lui coupait, il écoutait d'une oreille faussement distraite ce que voulait bien lui raconter Solenia, hochant la tête comme s'il s'en foutait. Ouais, ça l'étonnait à peine que certains aient envie de la couvrir d'Ores quand elle poussait la chansonnette comme ça. Mais ça, fallait pas lui demander de l'admettre. Il quitta sa pitance des yeux pour observer la féline. Hein, quoi ? Usurper des gens ?

« Ça veut rien dire usurper des gens... » Lança-t-il en récupérant son assiette.

Il empala un morceau de viande sur sa fourchette et l'avala avec un poil moins de mauvaises manières que précédemment. Au moins il ne se foutait plus de jus partout. Pour un peu il aurait presque dit merci... mais fallait pas charrier, il connaissait pas le mot. Engloutissant quelques légumes, il se mit à réfléchir brièvement. Qu'il se rappelle, mais « usurper » ça voulait bien dire un truc comme « prendre possession » non ? C'était quoi son plan alors ? Prendre possession des gens ? Sans déc'... mais il pigeait pas trop comment. Prostitution ? Sa bouchée suivante passa de travers. Pas possible selon lui, mais il était pas très doué en psychologie non-plus...

Et puis il haussa un sourcil, surpris par la question sur la qualité du repas. Si c'était bon ?

« Ouais. »

Et après ? N'importe quoi aurait été meilleur que la bouffe du mess de toute façon.

« Change pas d'sujet. Tu fais quoi au juste ? Tu t'créés pas d'embrouilles au moins ? »

Et même si c'était le cas, est-ce que c'étaient ses affaires ? Pour le coup, son rôle du type qui se fout de tout tombait à la flotte. Heureusement pour lui, minette n'eut pas l'occasion de répondre puisqu'un « bip » sonore prenait la relève. Lâchant sa fourchette dans un grommellement très Neythenique, il fouilla sa poche jusqu'à trouver son PDA, et sans égard pour son hôte dont il se désintéressa au profit de l'écran lumineux, il fronça les sourcils sur un air un peu emmerdé.

« Y'a une extraction à la porte Ouest, faut qu'j'y aille. T'auras qu'à m'envoyer le dessert par Flabo. »

Décollant ses fesses de la chaise, il ramassa son bras engourdit, engouffra encore une bonne rasade de viande et tourna les talons. Non pas que l'extraction en question le concerne particulièrement, mais profiter de l'hélico par contre, c'était tout bénéf' pour lui. Parce que bon, c'était bien joli les montures de l'animalerie, mais rentrer en Nox franchement, ça le gavait rien que d'y penser.


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Un mois sans réponse malgré mes relances alors que tu RP joyeusement sous mon nez ailleurs. Je te remercie pas.

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