Dernier arrêt avant Terminus Ohime Quinah

Parce qu'un petit chez soi est mieux qu'un grand chez les autres, dit-on. Maison, appartement, quartier militaire ou cabane dans les arbres, décrivez-nous le lieu de résidence qui ressemble à votre personnage. Faites-vous plaisir, ces maisons sont les vôtres.

Dernier arrêt avant Terminus Ohime Quinah

Messagepar Siobhán » 11 Mai 2014, 19:39

Siobhán était en train de fouiller dans son sac, comme pour vérifier que l'escadron lui avait bien rendu toutes ses affaires – mais en vérité, il cherchait surtout ses clés -, quand la jeune femme reprit la parole. Ils avaient été déposés à l'entrée des Ghettos et il ne pouvait qu'être soulagé de ne pas avoir à chercher le chemin de la Basse-ville, mais c'était un soulagement assez dérisoire face au futur très proche d'un voyage jusqu'à Ohime Quinah. Le visage entier du jeune homme était crispé dans une expression qui rappelait très fortement un bébé venant de croquer dans un citron. Tout ça était horriblement injuste. Il n'avait rien fait, pour commencer, et voilà qu'il se retrouvait dans cette situation merdique. Et si on s'assurait de l'empêcher pour longtemps de retourner à la Basse-ville ?! Pour le coup, le flegme habituel de Siobhán était mis à rude épreuve. Il y avait de nombreuses questions qui méritaient d'être examinées et il n'avait même pas le temps pour ça. Et l'orphe se voyait mal essayer d'échapper à Ellesme alors que l'escadron risquait de lui taper sur les doigts encore plus fort s'il se faisait attraper à nouveau. Et Alrik savait combien le jeune homme n'avait aucune idée de comment on faisait pour vivre en clandestin.
Jusqu'ici, sa vie avait été plutôt facile grâce à eux, mais à cet instant, Siobhán maudissait ses parents pour les vingt prochaines années. « Qu'il perde ces putains d'élections ! » grogna-t-il entre ses dents, avant de retourner sur terre et de se tourner vers la jeune femme qui venait de lui parler.

« Des affaires à récupérer ? Bien sûr que j'en ai ! Vous croyez quand même pas que je vais faire le voyage avec les vêtements que j'ai sur moi, là ?! J'ai dormi dedans cette nuit ! Je suis dégueulasse, j'ai même pas pris de douche ! »
Le jeune homme n'était déjà pas habituellement vraiment agréable, mais là, il ne fallait pas espérer qu'il fasse autre chose que lui aboyer dessus. À ses yeux, ce n'était qu'une traîtresse qui avait fait semblant d'être polie avant de se révéler finalement faisant partie de l'escadron. Et l'escadron, en ce moment, était numéro un dans la liste des Choses et Personnes les Plus Détestables de l'Univers de Siobhán. Aussi il ne accorda même pas un regard avant de continuer son chemin sans prendre la peine de savoir si la jeune femme aveugle pouvait le suivre facilement. Qu'elle le perde, ce sera sa faute, pas la sienne ! Même si ce n'est pas la peine de jouer sur ça, le reste de l'escadron pouvait trop facilement le retrouver.

Apparemment, pourtant, elle ne s'était pas découragé et posa à nouveau une autre question, qui surprit d'ailleurs Siobhán. Il haussa un sourcil et lui jeta un regard méprisant sans s'arrêter de marcher : « Quoi, il y a personne à Néobabel qui vous donne ce genre d'infos ? Sympa, donc vous exécutez juste les ordres qu'on vous donne comme ça, quoi ? Pour votre information, on m'envoie à Ohime Quinah parce que vos supérieurs sont des putains de racistes incapable d'imaginer que je viens de la Basse-ville ! Et aussi, parce que mes parents sont des lâches qui en ont rien à foutre de me laisser dans la merde, apparemment...! »
Le jeune homme était encore en train de grommeler lorsqu'il arrivèrent devant l'immeuble d'architecte où il habitait. Il tapa le code de la porte d'entrée par réflexe, tout comme le numéro de son étage dans l'ascenseur, et ouvrit la porte de son appartement sur un chat en train de miauler comme s'il s'était à l'article de la mort. Ah ben oui, il avait faim celui-là.
« Fermez la porte derrière vous, je veux pas que mon chat file se promener dans l'immeuble. » demanda Siobhán sans un s'il-vous-plaît en attrapant la bestiole dans ses bras.

Bon, nourrir le chat, prendre une douche, préparer un sac avec des affaires nécessaire pour le voyage, et en profiter pour manger un morceau parce que franchement, là il n'avait pas mangé depuis hier midi et son ventre criait encore plus famine que le chat. Finalement, Siobhán fila directement vers le coin cuisine de la pièce principale et vida une boite de pâté dans une gamelle en métal avant de fouiller dans ses placards pour trouver quelque chose à manger de rapide pour lui.
Il était encore en train d'enfourner des biscuits quand il disparut dans la salle de bain pour prendre une douche, sans même prévenir Ellesme qu'elle allait devoir attendre un peu, ni lui donner quelque chose à boire ou lui proposer de s'asseoir. Qu'elle fasse ce qu'elle veut, par Alrik ! Il n'allait pas non plus faire l'hôte parfait pour celle qui l'envoyait dans le désert pour un aller simple à durée possiblement illimité.

Dans le salon, le chat en profita pour aller se frotter contre Ellesme dans l'espoir d'avoir quelques caresses. Siobhán l'appelait littéralement « Le chat » en guise de nom, et c'était ce qui était gravé sur son collier, mais il était bien traité et n'avait pas l'habitude de manquer d'attention de la part de son maître. Lorsque ce dernier ressortit de la salle de bain pour aller voler encore quelques biscuits dans la cuisine, il n'était qu'en caleçon, mais Siobhán n'avait jamais été réputé pour sa pudeur, alors il ne fallait pas s'attendre à ce qu'il fasse des efforts devant une fille aveugle, franchement, elle s'en rendrait même pas compte.
Il disparut à nouveau dans sa chambre pour s'habiller et sortit un gros sac à dos de l'armoire avec un froncement de sourcil. Cette situation merdique était en train de devenir de plus en plus réelle et Siobhán finit par s'asseoir sur le bord de son lit pour se frotter le visage et calmer sa panique.

Mais qu'est-ce qu'il allait faire au juste ? Il n'y avait rien du tout qui l'attendait à Ohime Quinah. Est-ce qu'il aurait vraiment la possibilité de revenir ici dès que l'escadron aurait le dos tourné ? Le jeune homme n'avait pas l'habitude de flirter avec l'illégalité, il manquait juste cruellement de courtoisie et de douceur. Cette histoire lui faisait mine de rien assez peur. Il resta une minute ou deux sans bouger dans le silence inhabituel de l’appartement où la télé était normalement toujours allumée ; Siobhán pouvait seulement entendre le ronronnement du chat qui faisait frémir ses oreilles en direction de la porte. Il s'appuya contre l'encadrement de celle-ci lorsqu'il se releva, son sac encore vide à la main, pour regarder la jeune femme de l'escadron avec une moue boudeuse :
« Ça dure longtemps... le voyage ? Genre... plusieurs jours, plusieurs... semaines ? On y va comment ? » demanda-t-il à Ellesme avec moins d'autorité que précédemment, son incertitude le laissant moins cinglant.

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Re: Dernier arrêt avant Terminus Ohime Quinah

Messagepar Ellesme Lorien » 27 Mai 2014, 12:14

Ellesme chérissait ce doux sentiment de liberté. Cette nuit en prison avait été pour elle comme une piqure de rappel. Elle ne regrettait pas cette altercation, bien au contraire même. Elle avait trouvé une solution à son problème et cela l'aidait à percevoir l'avenir sous un meilleur aspect. Peut-être que la mission attribuée paraissait longue, mais elle représentait beaucoup à ses yeux. En aucun cas, ce serait une perte de temps. Restait à espérer que le jeune homme qu'elle devait accompagner ne ferait pas son difficile. On lui avait fait un bref rapport sur lui. Ce n'était pas un délinquant et n'avait jamais eu de problèmes auparavant. C'était un bon point, mais parfois ces détails là n'étaient pas les plus inquiétants. Elle avait rencontré bien des criminels qui étaient, d'une certaine façon, facile à vivre. Or ce petit bonhomme semblait avoir un caractère bien trempé !

Ses craintes se confirmèrent lorsqu'il lui répondit d'un ton cinglant. Elle n'en fut pas surprise pour autant. Au contraire, elle arrivait à le comprendre. Ellesme arrivait à comprendre certaines choses, certains comportements, mais cela ne voulait pas dire qu'elle adhérait à ses manières. Elle estimait simplement que Siobhán avait de bonnes raisons de réagir ainsi, néanmoins ce n'était pas nécessairement une raison pour agir de la sorte. Tout n'était qu'une question de contrôle. C'est pourquoi elle ne réagit pas non plus lorsqu'il partit sans la prévenir, ni même sans prendre soin de la guider. Mais cela l'arrangeait car en aucun cas elle ne voulait qu'on la prenne pour une infirme. Il lui suffisait de suivre le son de ses pas. Elle avait été contrainte de développer ses autres sens, mais cela c'était fait naturellement. Puis parfois, une vision provenant de Sywan lui permettait de s'assurer qu'elle ne s'était pas trompée. Ça aurait été bête de suivre un inconnu dans la rue et de se perdre ainsi.

Sur un ton toujours aussi coléreux il répondit à sa question. Au moins, elle était toujours certaine de suivre la bonne personne. Sa réponse la surprit quelque peu, car il semblait être envoyé là-bas sans la moindre raison. Soudain, elle eut une petite idée, mais ce n'était qu'une déduction. Devait-elle lui en faire part ? Décidée, elle prit le risque.

« Si je peux me permettre, vos parents sont politiciens, n'est-ce pas ? » Elle fit une courte pause, cherchant à formuler correctement ce qu'elle avait en tête. « Je trouve que... les raisons de vous expulser sont assez ridicules. En y réfléchissant bien, j'ai l'impression qu'il n'y a pas que ça. Oui, je pense qu'il y a une autre raison. Vos parents ayant une place importante, je me suis dit que peut-être quelqu'un cherchait à les atteindre en passant par vous. »

Après ça, elle décida de ne pas parler durant le reste du trajet. De toute manière elle n'avait rien à dire et n'appréciait pas vraiment parler sans raison. Ainsi, le fait que Siobhán l'ignore ne la dérangea que très peu. Après avoir bien réfléchi, elle se doutait même que cela allait lui passer. Il avait l'air d'un enfant, or les enfants boudaient toujours un peu puis s'en remettaient sans trop de difficulté. Dans un coin de sa tête, vraiment très petit, très loin et presque inaccessible, elle se dit que c'était mignon.

Ils arrivèrent devant un appartement qu'elle jugea très luxueux. Sans faire le moindre commentaire, elle suivit le jeune homme qui prit même pas la peine de l'inviter. Mais elle le suivit malgré tout, se doutant que si cela le dérangeait, il ne se priverait pas de lui en faire la remarque. Une fois qu'elle eut fermé la porte, elle remarqua la présence de l'odeur d'un chat. Elle sentit sur son épaule son corbeau s'agiter et comprit que son intuition avait été bonne. Puis une image furtive imprégna son esprit. Elle vit l'appartement, mais surtout le chat qui était l'objet d'attention principal de Sywan. Mais ce dernier ne se montra pas farouche, bien au contraire car il se frotta à sa jambe. Quant à l'oiseau sur son épaule, il n'était pas inconscient et elle sentit ses serres s'enfoncer dans sa chair.

Elle attendit que Siobhán termine ce qu'il avait à faire. Elle n'avait aucune idée de combien de temps cela allait lui prendre, mais elle patienta sagement sans même se permettre de changer de pièce. Elle était restée dans l'entrée à caresser le chat qui semblait ne plus vouloir lâcher sa jambe. Puis ce petit dernier fila rapidement et Ellesme comprit que le jeune homme lui servait à manger.

Peu après ça, elle entendit des pas. Avait-il terminé ? A ce moment précis, elle eut un nouveau flash dans son esprit. Ses joues s'empourprèrent bien malgré elle, bien qu'elle resta debout sans gigoter. Pourquoi cette image du jeune homme en caleçon restait-elle imprimée dans son esprit ? Manque de chance, elle n'eut pas de nouveaux contacts visuels avec son corbeau, lui laissant en mémoire la dernière image perçue, en somme Siobhán en petite tenue.

Ce dernier arriva d'un pas moins assuré. S'était-il calmé ? Une nouvelle fois son intuition fut bonne, car il vint cette fois-ci tout penaud.

« Et bien, je ne suis jamais allé à Ohime Quinah, mais d'après mes calculs, nous en avons pour sept jours à pieds en prenant notre temps. Et environ quatre jours si nous louons des montures. »

Elle avait déjà parcourue de plus longues distances, pour elle cela ne posait aucun problème. Néanmoins, elle ne savait pas comment aller se passer le voyage une fois le désert atteint. Pour lui comme pour elle, cela allait être nouveau. Elle ressentit ce petit plaisir de l'inconnu mêlé à un sentiment d'inquiétude, car on ne savait jamais ce qu'il y avait à découvrir.

« Par contre ce sera à pied, même si des chevaux sont disponibles. Je m'excuse, mais je n'ai pas les moyens de me payer une monture pour le chemin... » Elle s'interrompit à cause d'une vision furtive qui traversa une nouvelle fois son esprit. Elle vit sa mine défaite et son sac vide. « Je préfère te prévenir tout de suite qu'il n'y aura pas le confort des Guettos sur la route. Tu ne pourras pas non plus te laver tous les jours et tu devras porter la même tenue si tu ne veux pas t'encombrer d'une valise. » Elle lui adressa un sourire compatissant. « Ce ne sont pas des vacances ! »

A ce moment précis, son ventre gronda tant il réclamait de la nourriture. Ellesme étouffa le bruit de sa main et s'excusa d'un sourire gêné.

J'ai essayé d'ouvrir une petite intrigue avec tes parents, libre à toi de suivre cette piste ou pas.

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Re: Dernier arrêt avant Terminus Ohime Quinah

Messagepar Siobhán » 27 Mai 2014, 17:16

Non, j'aime bien, merci, je vais voir ce que je peux en faire ! :mdr:

Siobhán laissa échapper un grondement peu humain si fort qu’il couvrit presque le bruit du ventre vide d’Ellesme.
« Sept jours ? Sept jours à puer sous le soleil ? Sérieux ! » se plaignit-il avant de lui jeter un regard furieux, prenant son sourire pour une moquerie. « Ah ouais, j’ai trop l’habitude de prendre mon expulsion de MA ville vers l’autre coin de Nideyle comme des vacances ! Aaaaaah, c’est trop injuste, je vais frapper quelqu’un ! »

Là-dessus, le jeune homme retourna dans la salle de bain en claquant la porte derrière lui, bougonnant encore alors qu’il jetait dans son sac le contenu vague d’une trousse de toilette, désespéré à l’idée qu’il ne pourrait de toutes manières peut-être pas se laver les dents, alors à quoi bon. Il remplit de la même manière ses bagages de vêtements et revint dans la salle à manger pour laisser tomber tout ça sur la table basse histoire de tout ranger proprement dedans et réussir à fermer le tout. Il aurait pu le faire dans sa chambre, mais c’était après tout toujours mieux d’être en présence de la fille de l’escadron et du chat ; peut-être que ça aiderait un peu cet épouvantable sentiment de solitude. Tss, ça faisait à peine quelques heures qu’il était avec elle et le syndrome de Stockholm l’atteignait déjà ! Non que pour l’instant, cela l’aiderait à être plus poli, mais bon. S’enfermer tout seul dans sa chambre lui donnait l’impression d’être un gamin chez ses parents. D’ailleurs, ceux-là, qu’ils aillent au diable ! Ellesme avait mentionné que quelqu’un cherchait peut-être à leur attirer des ennuis ; et bien il fallait espérer que ce soit réussi ! Siobhán n’était pas reconnaissant en temps normal, mais là alors, l’orphe fennec avait bien l’intention de ne plus jamais leur donner de nouvelles ! Peu importe si sa décision durerait ou pas.

Un nouveau grondement du ventre d’Ellesme lui rappela la faim de la pauvre jeune femme, mais pour commencer, cela fit réaliser plutôt à Siobhán que sa précieuse cuisine étincelante allait être recouverte de moisissures rapidement avec son départ. Le jeune homme se précipita aussitôt pour sortir des placards et du frigo tout ce qui n’était pas aparté aux conserves. Et ramena tout ce qu’il avait sorti sur la table basse du salon.
« Si vous avez faim, vous avez qu’à vous servir, de toutes manières, tout ça va périmer. Et vous pouvez vous asseoir, hein, aussi, y a un canapé, c’est fait pour ça. » - Il ne pouvait même pas imaginer comment elle était resté debout comme ça en l’attendant sans rien faire. Une vraie soldate, ma parole ! Ce serait lui, il se serait déjà affalé quelque part. Enfin, au moins, elle n'était pas tyrannique, il aurait pu tomber plus mal.

Siobhán avait bien l’intention de prendre avec lui aussi autant de provisions qu’il pouvait ; et heureusement, feignant comme il était, la plupart de la nourriture qu’il achetait était faite pour préparer des repas rapides et faciles ; si bien que la majorité était facile à emporter, bien que pas toujours à conserver. Il allait faire une chaleur insupportable dans le désert et mieux valait ne pas transporter des yaourts dans ses affaires, conseil d’ami.
Le jeune homme hésitait sur le reste des affaires qu’il devait prendre, il ne savait pas trop ce qu’il lui était utile. Il était bien allé trois ou quatre fois à Ohime Quinah plus jeune, ses parents avaient dû lire quelque part dans un bouquin « Comment laisser s’épanouir votre enfant orphe en dix étapes faciles » qu’il était important de laisser son gamin exprimer sa part animale ou une connerie dans ce genre, mais ils séjournaient toujours dans l’auberge la plus luxueuse de la ville, et Siobhán n’était guère le genre de gamin à aller jouer dans les dunes, préférant faire des glissades sur le sol étincelant des couloirs de l’hôtel – il fallait reconnaitre que les gens d’Ohime Quinah avait facilement la main lourde sur les métaux précieux -.
Ce fut le miaulement de son chat qui le tira de ses réflexes pendant qu’il pliait méthodiquement ses vêtements dans l’espoir d’en fourrer le plus dans son sac à dos qui ne venait malheureusement pas de chez Sayah. Forcément, la bestiole était intéressée par le corbeau qu’avait la jeune femme constamment sur l’épaule depuis le début – sérieusement, c’était vraiment chelou, qui avait un corbeau de compagnie ? -, mais était trop peureux pour tenter d’essayer de l’attraper. Ce qui ne l’empêchait pas de tourner autour d’Ellesme pour récupérer des caresses et jeter des coups d’œil à l’oiseau. Siobhán lui jeta un regard boudeur.

« Sale bête, tu m’accorderais pas une seconde d’attention alors que tu me reverras peut-être plus jamais. » lança-t-il alors qu’il fourrait un dernier paquet de gâteaux dans son sac à dos qui était maintenant plein à craquer. L’orphe réussit quand même à le fermer avant s’étaler dans son fauteuil, le sac sur son ventre. Bon… alors c’était vraiment l’heure du départ ?
Siobhán ne fit pourtant pas un seul signe qui montrait qu’il avait l’intention de bouger. Non, il n’en avait pas du tout envie, et maintenant, la seule idée de passer la porte de son appartement le rendait malade. Il pensa encore une fois combien tout ça était injuste, et détestable, et qu’il resterait bien aujourd’hui à la maison à regarder des séries débiles à la télévision. Ce fut finalement le silence assourdissant qui régnait, justement sans la fameuse télévision, qui obligea Siobhán à se relever histoire d’arrêter de se mettre à paniquer.
« Bon, on y va ? Ou vous avez l’intention de nous laisser rester là toute la nuit ? »

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Re: Dernier arrêt avant Terminus Ohime Quinah

Messagepar Ellesme Lorien » 31 Mai 2014, 12:17

Elle ne fut pas étonnée de sa surprise lorsqu'elle lui apprit qu'il en avait pour sept jours de voyage. Pourtant, selon elle, cela ne représentait pas grand chose. Mais de toute manière, elle aimait voyager, parcourir les routes et découvrir de nouveaux endroits. Ce petit bonhomme était vraiment une opportunité pour elle. Il lui offrait la chance de rejoindre l'Escadron, ce qui allait donner un sens à sa vie et en plus de ça il était son ticket, d'une certaine façon, vers le désert qu'elle n'avait jamais eu la chance de découvrir. Ça aurait été vraiment dommage de rater ça. Elle pourrait même lui en être reconnaissant.

« Je comprends parfaitement ce que vous voulez dire. Difficile de concevoir ce voyage comme des vacances dans ces circonstances... » Elle parlait doucement, se montrant compatissante. « Mais j'espère que vous réussirez à prendre goût au voyage malgré tout, parce que c'est une chose fabuleuse que de pouvoir parcourir le monde. »

Mais comment profiter de voyage alors que cela représentait son expulsion ? A bien y réfléchir, ça ne pouvait pas être une simple expulsion. Il suffisait de lire dans les fichiers pour vérifier qu'il vivait bien en ville. Ce serait fermer les yeux que de ne pas voir cette situation ambiguë. Mais elle décida de ne pas trop en parler. Ce n'était pas le moment et il lui restait encore plus d'une semaine en sa compagnie, d'ici là elle trouverait certainement le bon moment pour lui en parler.

Il lui proposa de se servir dans la cuisine après avoir entendu le grondement sortant tout droit de son estomac. Elle le remercia d'un sourire et se dirigea vers la pièce en question. Le chat ne cessait de la suivre, intrigué par l'oiseau sur son épaule. Néanmoins, cela ne la dérangeait pas le moins du monde, ce chat n'avait pas l'air farouche et puis Sywan savait se défendre. Bien qu'il lui ait dit de se servir, elle ouvrit timidement le réfrigérateur. Elle tâta l'intérieur de ses mains tendues et eut un bref aperçu de son contenu. Une seconde avait suffit pour qu'elle repère ce qui pouvait l'intéresser. Il y avait des œufs, des légumes ainsi que de la viandes séchées. Elle cassa les œufs dans un récipient qui était en train de sécher sur l'évier. Elle s'empara ensuite d'un couteau et éplucha les légumes. Elle recula de quelques pas afin de pouvoir avoir une vision d'ensemble de la cuisine et attendit le temps qu'il fallait. Elle sourit lorsqu'elle vit la cuisine, satisfaite de découvrir un four. Elle le mit en route afin qu'il soit chaud le temps de finir sa préparation. Après avoir fait revenir les morceaux de viande à la poêle, elle mélangea le tout dans un plat rectangulaire, certainement un plat à quiche. L'avantage avec ce genre de plat, c'est que ce n'était pas long à préparer et le temps de cuisson était tout aussi bref.

Elle décala la plante qui décorait la cuisine afin de faire un peu de place pour la vaisselle propre. Dès qu'elle eut terminé de tout laver, elle rejoignit Siobhán qui semblait prêt à partir. Quant au chat, il n'avait cessé de la suivre, encore plus intéressé par elle depuis qu'elle avait cuisiné.

« Vous vivez seul ici ? Si c'est le cas, vous feriez peut-être bien de confier votre chat à un ami ? » Elle se baissa pour caresser l'animal en question. Il avait l'air tellement gentil et reconnaissant, chose qui paraissait rare chez un chat, selon elle. « Dans le pire des cas, je sais que ce n'est pas la meilleure solution, mais peut-être pourrions-nous le prendre avec nous. Et comme ça, ça vous fera un repère une fois là-bas, vous ne seriez pas totalement seul. »

Elle eut un flash. Elle vit une partie de son propre corps en train de caresser le chat. Puis elle vit un petit ballon qui trainait juste sous le meuble d'à côté. Aucun détail ne semblait lui échapper. Elle s'en empara et le fit rouler en direction de l'animal qui se releva attentif au mouvement de la balle. Elle releva le menton dans la direction de Siobhán lorsque celui-ci lui posa une question.

« Je n'ai pas encore mangé, j'ai juste eu le temps de préparer un petit flan aux légumes. Enfin, j'appelle ça comme ça. J'en ai préparé pour deux, ce qui me paraît normal. D'ailleurs, je vous remercie. »

Après ça, ils pourraient partir. Elle espérait vraiment que le chemin en sa compagnie ne soit pas trop éprouvant. Mais sous ses grands airs, elle avait bien l'impression qu'il se trouvait quelqu'un d'agréable à vivre.

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Re: Dernier arrêt avant Terminus Ohime Quinah

Messagepar Siobhán » 01 Juin 2014, 19:08

Parcourir le monde ? Mais il en avait rien à foutre, lui ! Il était très bien où il était. Qui voudrait quitter le confort de la Basse-ville pour aller gagner des ampoules à rencontrer les gens attardés des contrés campagnardes du reste de Nideyle ? Ouais, il y avait peut-être des jolis paysages, mais ça, ça se trouvait aussi à la télé si besoin, hein. Le jeune homme continua à préparer ses affaires sans répondre, jusqu'à ce qu'il secoue la tête brièvement en entendant les nouvelles paroles d’Ellesme.
« Je suis pas stupide, j’ai appelé un ami hier pour qu’il vienne s’en occuper. Je vais pas faire souffrir cette pauvre bête sous le soleil du désert, je suis pas un monstre non plus. »
N’empêche que la proposition de la membre de l’escadron avait quand même fait naître une envie. Aussi apathique qu’était Siobhán, il aimait beaucoup son chat et l’aurait bien emmené avec lui histoire d’avoir du réconfort – ou quelque chose de connu, comme elle disait. Flûte. Elle aurait mieux fait de se taire.
Heureusement, elle avait d’autres nouvelles pour lui et déclarait qu’il pouvait piocher dans sa petite séance cuisine. Siobhán afficha une expression incrédule.

« Vous avez fait un flan de légumes dans ma cuisine ? » répéta-t-il bêtement en se penchant au-dessus du comptoir pour jeter un coup d’œil au plat, comme pour vérifier qu'elle disait vrai. Décidément, aujourd'hui, toute cette histoire rendait Siobhán bien plus animé que d'habitude, et on aurait pu presque l'imaginer avec une expression curieuse, pour changer de sa moue indifférente et constante. « Tous les gens de l’escadron sont chelous comme vous ou c’est juste vous ? »
N’empêche, ça ne l’arrêta pas pour finir l’autre moitié du gratin. C’était meilleur que les plats à mettre au micro-onde qu’il mangeait d’habitude. Et autant en profiter vu que ça allait être probablement le dernier repas correct qu’il allait manger de toute la semaine. Ellesme n’était pas mauvaise cuisinière, apparemment, même en étant aveugle. Le chat, lui, était venu ronronner à ses pieds vu qu’il avait de la nourriture dans les mains, et le jeune homme lui jeta un nouveau regard déçu. Ce n’était vraiment pas raisonnable.
Mais Siobhán n’avait jamais vraiment eu besoin d’être raisonnable, et c’était sans doute pour ça qu’il rouvrit son sac pour y mettre un sac rempli de croquettes, enlevant un de ses vêtements pour faire un poil de place pour ça.
« Ok, je prends le chat avec moi. On n’aura qu’à passer à l’animalerie, je lui achèterais un truc pour la chaleur, je crois qu’ils ont ça. »

La bestiole attirée par l'odeur des croquettes se glissa dans son sac, puis après avoir échoué à percer l'emballage, décidément apparemment qu'elle avait besoin d'un peu de repos et s’installa après être avoir pétris bien confortablement les vêtements de son maître en dessous - sous les grognements de celui-ci qui le maudissait de mettre des poils partout -. Bah, quand il serait dégueulasse en plein milieu du désert, il s’en ficherait, très probablement.
Siobhán attrapa ses clés, son sac où le chat dérangé en profita pour sauter sur ses épaules et fit un tour sur lui-même.
« C’est bon, on peut y aller, cette fois. » déclara-t-il en ouvrant la porte pour laisser passer Ellesme, et cette fois, il eut du mal à la refermer, regrettant déjà le confort de son appartement. Mais le jeune homme finit éventuellement par redescendre avec elle, dans les rues des beaux quartiers. Siobhán n’avait aucune idée d’où pouvait se trouver l’animalerie la plus proche, mais il avait en revanche un portable ultra-technologique capable de lui donner une carte précise avec le temps de marche nécessaire, si bien qu’ils arrivèrent rapidement à l’endroit voulu.
Je te laisse ouvrir à l'animalerie pour tes défis fous. ^^

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Re: Dernier arrêt avant Terminus Ohime Quinah

Messagepar Ellesme Lorien » 01 Juin 2014, 20:23

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