Il aurait besoin d'une carte. Une petite carte où il ne saurait lire que les noms des villes et des régions, même si "lire" n'est pas exact, il n'aurait même pas besoin des noms ! Et après avoir obtenu une carte chez un vieux cartographe sénile, il se dit qu'un peu d'équipement ne lui ferait pas de mal. Surtout qu'en observant le papier, il remarqua une zone claire qui n'attendait que lui : le grand nord. Là où les renard polaires frissonnent et où un chien rouge ira construire un igloo en forme de tipi ! Excité par ses découvertes...
*des îles à l'Est ! Mais... je n'avais jamais vu entendu parler de ces îles ! Et sous les montagnes il y a plein d'endroits que je ne connais pas !*
Il prit la décision de préparer de quoi avoir chaud au Nord et... de quoi survivre ailleurs.
Dernière étape : trouver quelqu'un avec qui voyager. Partir aussi loin sans personne se serait triste et ennuyeux. Surtout triste, la solitude jusqu'à aujourd'hui ne lui avait pas fait grand mal. Mais qui accepterait de partir avec un morphe de simple nature dans des contrées hostiles et dangereuses pour la santé ? Mektild, non. Trop risqué pour lui. Néthi ? Les Ohimes le tueraient pour ça. Ceithli et Jherer, il ne les connaissait pas assez bien pour ça. En revanche il connaissait un tatoueur à corne. Une pensée qui le fit frissonner...
Sarïn collé à sa jambe leva son énorme museau sur on maitre. Oui, Ordalie était vraiment un maitre étrange et un chien bizarre. Il avait disparu dans le désert pendant des semaines et quand l'orios l'avait retrouvé c'était non loin d'une grande ville qui fleurait bon les chevaux dodus... Ordalie sifflait et le chien savait exactement où le trouver. Si c'est pas étrange ça ! Et pour couronner le tout, les deux cabots venaient d'entrer dans les ghettos, ça sentait l'essence et l'urine contre les murs, Sarïn, s'était alors collé aux jambes de son maitre. Parce que Ordalie c'était un chien mais c'était surtout son maitre. Il le protégerait, point barre.
-Du calme Sarïn, fit-il en lui flattant le col, on risque rien ici.
Le morphe n'alla pas voir ses rares connaissances qui vivaient dans le coin, non pas qu'il n'en avait pas envie, mais aller les voir c'était leur faire prendre des risques. Moins il osait, mieux ils se portaient. C'est donc droit vers la boutique de Vrass qu'il se dirigea.
Et en approchant, il senti l'odeur caractéristique d'une chienne. Pas d'une femme, pas vraiment. Mais un chien. Assez fort pour que Sarïn, aveugle et totalement confiant en son flaire infaillible n'en perde pas une miette.
-Il a adopté un chien ?
Il poussa sur la porte et pénétra dans la boutique, une pénombre dissimulée par quelques lampes.
Sarïn voulu entrer aussi.
-Sarïn dehors !
Un petit couinement s'échappa de la gueule impressionnante de la bête et l'orios fini par faire demi-tour et s'assoir bien droit non loin de l'entrée.
En espérant que Vrass n'attendait aucun client particulier...