Daé ne se reconnaissait plus. Pas physiquement, non, physiquement, c'était toujours la même, sa queue, ses oreilles. Mais bon, pour se rendre. Se rendre elle, sa personne, il fallait qu'elle soit tomber sur la tête. Au Seigneur Manôlis d'Aspasie, pour payer sa prime. Et pour ôter ce satanée avis de recherche sur sa tête. Pour qu'elle puisse enfin se mouvoir librement, car devoir éviter chaque patrouille, chaque soldat et chaque personne avide de pouvoir la dénoncer car eux aussi délesté de leurs bourses. Bien sûr les 50 Ores à payer ne seront qu'une modeste dépense comparé au total de ses larcins, mais bon.
La villa trônait sur une île. Hum, sympa avoir une île pour soi tout seul. Même si au vue du nombre de garde, et de courtisan, le Sieur Manôlis devait être loin d'être tout seul. Daé observait l'entrée de l'île d'un toit. Aplatit dessus afin de passer au mieux inaperçue, elle cherchait s'il avait un moyen d'entrée sans se faire prendre illico par les gardes du pont. Peut-être en passant dans l'eau ? Elle frissonna à cette idée. Si prendre un bain ne la dérangeait pas, la pluie ou un fleuve, une rivière la rebutait quelque peu. Après tout, c'était une Orphe chat. Et la peur de l'eau restait inscrit dans ses gènes. Bon, tant pis, de toute façon elle se ferait arrêter, donc, le plus tôt sera le mieux. Elle descendit de son observatoire. Et s'avança nonchalamment vers le pont, sa capuche sur la tête.Les gardes la regardèrent à peine, mais pourtant Daé sentait leurs regards sur elle. Des professionnels, sans aucun doute. De plus, aucun ne faisait attention à ses formes, où à son visage. Et son apparence animal ne les étonnait pas plus que ça.
Elle s'approcha les mains en évidence -mais pas forcément en l'air. Les gardes au début ne réagirent pas, puis comme elle se rapprochaient, ils se mirent à la scruter. N'y avait-il pas une Orphe chatte qui avait un avis de recherche sur sa tête. Elle s'arrêta devant eux :
" - Messieurs, je vous annonce que j'ai trouvé la dangereuse personne répondant au nom de Daé, recherché pour vol et autre.
- Où est-elle ?"
D'un geste théâtrale -qui ne devait l'être que pour elle- elle ôta sa capuche. Les gardes ne réagirent même pas.
"Ici"
Aussitôt, elle se retrouva entouré de hallebardes. Son cimeterre était confisqué et des menottes entouraient ses poignets. "Quel bandes de goujats" pensa-t-elle. Elle se laissa faire, se demandant combien elle aurait pu en neutraliser pour forcer le passage.
Pendant tout le trajet elle fit attention de ne pas faire de geste brusque. Peut-être que les gardes étaient tendu et qu'un faux mouvement pourrait entraîner sa perte même s'il lui semblait que c'était vive qui était recommandé sur l'avis. Finalement ils arrivèrent devant Manôlis. Daé prit la parole avant que l'un de ces gardes le fasse. Histoire d'essayer de reprendre le contrôle de la situation qu'elle ne pensait pas autant ne pas maîtriser.
"- Bonjour -comment devait-on s'adresser à un Manôlis ??- Monseigneur, je viens payer ma dette à la société en me rendant moi même. Les 50 Ores sont sur moi."
Puis elle se tut, attendant une réponse, elle espérait ne pas s'être montré trop malpolie, elle ne voulait plus avoir d'ennuis.