par Vrass Rannveig » 12 Fév 2011, 19:54
Je l'écoute attentivement et je hausse un sourcil intéressé. Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt? S'il doit se transformer, il doit se déshabiller, n'est-ce pas là une bonne opportunité pour l'avoir nu devant moi et ainsi tenter une nouvelle approche?
Je souris légèrement et je retiens la leçon
« Un gros chien rouge? Ok, je retiens... »
Je me doutais un peu de sa réponse en fait, je lui trouvais un côté assez cabot et docile. Et les marques sur sa peau n'étaient pas sans rappeler des traces de crocs canins, déformés par le passage du chien à l'animal. Il avait du se battre souvent, cependant il ne semblait ni apeuré, ni farouche, chose que j'appréciais encore plus chez lui. Je buvais littéralement ses paroles, scrutant son regard - bordel, c'est tellement chiant de lire dans les yeux des morphes, y'a que du noir - ses gestes, ses réactions à l'environnement.
Je le regarde boire son verre en une fois, bonne descente, cependant le rose se dessine déjà sur ses joues... je vois. Il ne tient pas trop l'alcool, d'un autre côté, je connais un morphe loup qui le tient très mal aussi, peut être le côté canin qui joue, car les félins au contraire ont tendance à bien résister.
Je le ressers, s'il ne veut pas boire, il ne boira pas, mais ça me donne un côté poli et avenant qui peut plaire à ce genre d'individu. Je chercher encore, je m'avance à tâtons dans cette histoire, c'est toujours plus dur avec les hommes. Les femmes sont généralement dociles, on exhibe ses muscles, un sourire charmeur, un murmure au creux de l'oreille et elles sont déjà humides et tremblantes. Les hommes déjà, ben faut savoir s'ils aiment les autres hommes.
Je me serre à nouveau un verre, la margarita, c'est à la fois fort, acide et sucré, ça se boit tellement facilement qu'on en tourne facilement de la tête, mais moi, je la tiens bien. Il m'interroge sur mes tatouages, il se penche en avant pour pouvoir me parler au mieux, je souris et je me penche à mon tour, prenant soin de lever la tête pour que mes cornes soient assez loin de lui. Bon sang, ça fait combien de temps que je me dis que je dois les couper en rondelles ces saloperies?
« Non... ça m'est venu lorsque j'ai bossé dans un bar comme serveur. J'étais avec une fille, elle faisait de la peinture à l'encre de chine, j'ai pris son pinceau, de l'encre, et je lui ai dessiné sur la peau... c'est venu comme ça... ça m'a plu, j'ai continué, puis un jour, on m'a demandé si je pouvais carrément faire un tatouage, j'ai essayé et ça m'a plu encore plus... j'ai donc décidé d'en faire mon métier. J'étais visiblement doué pour ça, alors j'ai continué »
Je n'entre pas dans les détails, il n'a pas besoin de savoir combien de conquêtes des deux sexes j'ai peintes avant de me mettre au tatouage, et ce désir irrépressible de marquer mes conquêtes pour signaler que je suis passé par là. Lui, en face de moi, je l'ai déjà tatoué, mais j'ai pas réussi à me le faire encore, je repense alors à la morphe guépard et je grimace légèrement en buvant mon verre pour camoufler ma contrariété... putain, s'il y a encore un morphe qui me glisse entre les doigts - et pas dans le sens que je voudrais - je sens que je vais encore exploser un mur. Ma frustration de ne pas avoir réussi à choper la blonde de l'autre jour remonte dans ma gorge, je pousse un «aaah» après avoir vidé le contenu de mon verre, je garde les yeux fermés quelques secondes le temps de reprendre mon calme.
Il faut que je me calme, sinon il va prendre peur. Je respire un grand coup, secoue la tête comme si je venais de subir quelques effets de l'alcool et je lui souris à nouveau en plongeant mon regard dans le sien
« Et toi? Tu fais quoi de ta vie de cabot? »
Visiblement, parler le détend alors... je continue de tracer doucement ma voie jusqu'à lui... ou jusqu'en lui, ça dépend des points de vue...