Une aubaine ! C’était une véritable aubaine !
Keast McNeil se réjouissait en lui-même de sa chance providentielle. Alors qu’il se rendait un bref entretient avec un nouvel indicateur ayant soit disant découvert un lieu de rendez vous pour Morphes –et à qui le braconnier allait régler son compte définitivement pour avoir donné de fausses informations ayant manqué de lui faire perdre la vie au milieu d’un combat de gang- l’homme au manteau noir passa devant le 114. Bar au goût douteux servant un mauvaise alcool et partisan de la mal bouf mais qui avait quand même le mérite d’être suffisamment mal fréquenté pour que la police n’ose y mettre les pieds, et donc pour faire office d’excellant point de rencontre entre indics et clients. Mais alors qu’il pensait vaguement apercevoir une vitrine crasseuse à la lumière glauque, voilà qu’un capharnaüm de vitre brisé, de client beuglant, d’ambulance et de vitrier sauté aux lunettes noires du grand gaillard.
Keast McNeil s’approcha discrètement sans prendre la peine de se dissimiler, avec l’ambiance folle des lieux un éléphant vert à quatre trompe aurait pu s’asseoir au bar et commander une bière sans que personnes ne s’en aperçoive. C’est d’ailleurs ce que le braconnier fit, il se tourna ensuite avec un petit sourire vers un client plutôt nerveux –probablement drogués- qui lui raconta tout les détails des dernier évènement sans se faire prier. En un rien de tant, notre amateur de théâtre ressorti comme si de rien était avec pour nouvel objectif la capture du Morphe à l’origine de la dispute entre le grand baraqué -qu’il évita soigneusement car il connaissait un peu le personnage- et l’homme mince emmenait par l’ambulance.
Le braconnier inspecta rapidement la ruelle mais ne découvrit rien d’intéressant après le piétinement et le remue-ménage du à la bagarre, Keast choisit d’y aller à l’instinct et s’engagea à grande foulée dans une artère puante. Le Terrien s’abandonnait souvent à cet état étrange de semi conscience, laissant simplement ses pas le porter comme les rats guidés par le flûtiste d’Hamelin. Une petite voix tenue, presque imperceptible, lui murmurait des mots qu’il ne parvenait jamais à saisir mais qui distillait en lui une subtile intuition.
Il revint plusieurs fois sur ses pas, tourna, virevoltât, esquiva l’agression maladroite d’un gamin sans avenir, finit dans trois cul-de-sac et atterrit finalement dans une rue assez large bordé d’entrepôt et de petits pavillons désertés. Là, à une centaine de mètres de lui, 398JH grognait en se tenant au mur comme un ivrogne. Groggy la bestiole… Ca dormait ces trucs là ?
Le plus calmement possible, le braconnier porta la main à son pistolet électrique. Particulièrement douloureux et vicelard, il pouvait clouer au sol n’importe quelle créature, et le loup-garou de la basse ville ne ferait pas exception ! Keast saisit tranquillement la cross de son arme, il n’avait pas peur d’être tué, cela ne lui arriverait pas un ange gardien veillait sur lui... Voilà, tranquille, toute en douceur…Le monstre bondit, il était rapide. Mais beaucoup plus lent que Keast ne l’aurait crut. Comme toujours les rumeurs enrobaient la vérité d’une bonne couche d’ânerie. Le braconnier dut tout de même se jeter au sol pour éviter d’être percuté par la bête. Toujours à terre, il visa maladroitement mais atteignit sa cible sans nouveau soucis-il faut dire qu’elle occupé toute la place. La décharge électrique parcourut le corps du monstre qui s’effondra en mugissant. Le grand noir maintint la tension encore une longue minutes avent de lâcher sa gâchette.
Le loup garou gisait à quelque pas, totalement immobile. Keast se releva, épousseta son manteau et s’approcha lentement de 398JH, il poussa la gueule baveuse du pied et finit par s’accroupir tout près
« Putain ! J’lai buté… »EDIT Seby : sujet terminée ? Je verrouille, n'hésitez pas à me remonter les bretelles si vous souhaitiez continuer, je réouvrirait.