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Ephtéria. On pouvait dire ce qu'on voulait, je détestais cette ville, et aujourd'hui plus encore. Dans la boutique de Belladona, j'avais vécu probablement plus de choses invraisemblables qu'au cours de l'année entière! Et finalement depuis hier, c'était comme si plusieurs mois s'étaient écoulés sans que je ne les vois passer. Hier encore, tout allait plutôt bien, mais il avait fallu rencontrer Kjeld et la trouille que Benedikt ait un Pelel'je en lui nous a incité à aller au puits à souhaits pour en avoir le cœur net et tout s'était alors enchainé sans que je ne puisse rien y faire. Benedikt infesté par un pelel'je, la boutique de Sayah qui nous a royalement jetés, la boutique de Belladona où le gosse a été endormi et paralysé pour que je fasse la connaissance de ce Erin qui a finalement accepté de se casser pour se rendre dans le corps de la picaris, et la plante verte qui est tout simplement ravie de s'être trouvé un compagnon de jeu!
Mais avec tout ça, il était de partir de l'herboristerie, la picaris avait passé beaucoup de temps avec nous et souhaitait rentrer voir son cher et tendre, aussi nous nous dirigions vers la sortie. Je gardais un air sombre alors que Benedikt se retournait brusquement pour venir m'embrasser avec une certaine intensité, au point que j'en fus surpris. Je pensais qu'il m'en voudrait, qu'il souhaiterait se retrouver seul après tout ça, et j'avouais que moi-même je ne savais plus trop quoi penser de cela. Je prenais une profonde inspiration avant que nous ne sortions, mais je prenais aussi le temps de lui sourire et de poser ma main sur sa nuque pour plonger mon regard dans le sien, ravi de revoir ces yeux et cette expression nettement plus plaisants que ceux du Pelel'je, puis nous sortions.
De là, il signala trouver dommage qu'il n'y ait pas de hamburger, aussi je venais saisir son poignet avec douceur avant d'afficher un sourire en coin et lui faire un signe de tête
«Tes désirs sont des ordres! Viens!»
Je l'entrainais dans la première ruelle où nous pouvions nous retrouver seul, et j'usais de ma perle pour me rendre à la Basse Ville. Il y eut un pouf, et une fois de plus, l'odeur familière de l'asphalte et des égouts remplaça l'herbe et les fleurs, le bruit des voitures remplaçait celui des oiseaux et des fontaines, mais nous étions chez nous. Je plaquais alors le gosse quelques secondes contre le mur de béton pour lui rendre le baiser qu'il m'avait donné, me faisant assez intense dans le soulagement de le revoir, lui, à part entière, puis je reculais en essayant de garder mon calme, ce qui était plutôt difficile sur le moment.
Puis je venais poser ma main sur sa nuque à nouveau pour l'entrainer vers le premier fast food qu'on trouverait! Il voulait des hamburgers, il allait les avoir! Je souriais sincèrement
«Mine de rien, je préfère quand même cette ville!»